dimanche 7 décembre 2014

Où en est la lutte contre l’organisation de l’Etat islamique ?

Le point de vue de Karim Pakzad, chercheur à l’IRIS

Alors que la coalition internationale contre l’organisation de l’Etat islamique a déclaré que son avancée à travers la Syrie et en Irak était en train d’être stoppée, cette déclaration vous semble-t-elle réaliste ? La campagne lancée par la coalition internationale contre l’organisation de l’Etat islamique commence-t-elle à porter ses fruits ?

L’intervention de la coalition internationale, débutée il y a deux mois de cela, (frappes aériennes, livraison d’équipements militaires aux combattants kurdes syriens, irakiens et à l’armée irakienne), conjuguée à la contre-offensive lancée par les forces kurdes et irakiennes épaulées par des milices chiites et les pasdarans iraniens, ont permis de stopper la progression de l’Etat islamique (EI), connu aussi sous le nom de Daesh, et de stabiliser la situation en Irak. L’EI n’est aujourd’hui plus capable de mener une offensive majeure contre Bagdad. La contre-offensive menée par les troupes au sol sur le territoire irakien a même rencontré quelques succès : un assaut des forces djihadistes sur la ville de Ramadi, capitale de la province d’Al-Anbar, a ainsi été repoussé à la fin du mois de novembre. Les forces irakiennes épaulées par des milices chiites (tant iraniennes qu’irakiennes) et les kurdes ont ainsi réussi à briser l’encerclement et à libérer la ville d’Amerli le 1er septembre, bien épaulés pour cela par les bombardements américains. Si ces premières victoires sont encourageantes, il ne faut cependant pas oublier que l’EI n’a pas encore dit son dernier mot : le groupe djihadiste contrôle toujours Mossoul – la deuxième ville du pays – ainsi que de vastes pans de l’Ouest et du Nord du territoire irakien.
En Syrie, les bombardements de la coalition ont permis d’éviter la chute de la ville kurde de Kobane aux mains de l’EI, point éminemment stratégique à la frontière avec la Turquie. Cela fait maintenant deux mois que les combattants kurdes résistent aux assauts des djihadistes.
Si les avancées de l’EI ont bien été stoppées, on n’assiste cependant pas à une contre-offensive d’ampleur en Syrie et en Irak. Celle-ci pourra éventuellement se mettre en œuvre quand l’armée irakienne sera prête, reformée et équipée d’ici quelques mois. La nouvelle armée irakienne, épaulée par les milices chiites et les combattants kurdes, sera vraisemblablement en mesure de mener une action plus conséquente. Le problème essentiel demeure la Syrie car c’est sur ce territoire que se trouve l’essentiel des forces de l’EI, et où seule la minorité kurde lui résiste. Or, la coalition ne dispose pas d’une force armée au sol capable de défaire les djihadistes. Bon nombre d’experts s’interrogent et doutent de la possibilité de défaire l’EI sans une intervention d’ampleur au sol. Bachar al-Assad, le président syrien, en profite depuis quelques semaines pour se présenter comme le rempart contre l’EI et donc l’allié potentiel de la coalition.

Quel rôle joue aujourd’hui l’Iran dans la lutte contre l’EI ? La lutte contre cet ennemi commun amènera-t-elle les Américains et les Iraniens à rapprocher leurs positions ?

L’Iran a grandement accru son influence en Irak depuis le renversement de Saddam Hussein par les Américains en 2003, situation qui s’est révélée être un formidable atout pour l’Iran. En effet, les premières élections démocratiques en Irak ont vu la victoire des partis chiites – les chiites constituant 60% de la population irakienne –. Or ces partis s’étaient jusqu’alors réfugiés en Iran pour fuir les persécutions du régime de l’ancien dictateur irakien, ce qui explique aujourd’hui leur influence sur le jeu politique actuel.
Les Iraniens se sont également engagés sur le plan militaire dès les premiers affrontements avec l’EI. En effet, dès les premiers succès de l’organisation, tels que la prise de Mossoul, les Iraniens ont apporté une assistance militaire aux forces irakiennes, livrant même des avions de combat à l’armée. Au moment de l’offensive de Daesh contre les villes kurdes, chrétiennes et yazidis en août dernier, l’Iran a aidé l’autorité autonome du Kurdistan irakien. Le président du Kurdistan irakien, Marzouk Barzani, a ainsi annoncé publiquement que l’Iran était la première puissance à avoir accepté de livrer des armes aux kurdes – avant la France et avant même les Etats-Unis.
Aujourd’hui, les forces armées iraniennes ne cachent plus leur présence en Irak. La presse iranienne a d’ailleurs publié des photos de Qassem Suleimani, le chef de l’armée Al-Qods (la branche armée des Pasdarans qui s’occupe des interventions à extérieur du territoire iranien) sur le champ de bataille irakien. L’Iran entend ainsi défendre un gouvernement ami, chiite comme elle, et éviter la prise de contrôle par l’EI de territoires à sa frontière qui pourraient leur permettre de tisser des liens en Iran. De plus, l’Iran se représente bien le grand danger que constituent les djihadistes de l’EI qui ne considèrent pas les chiites comme des musulmans. Dans cette logique, Téhéran n’a pas hésité à faire intervenir des avions de combat iraniens Phantom 4 qui se sont attaqués aux positions de l’organisation à l’Est de l’Irak, notamment du côté de Khanaqin, alors que les Occidentaux concentrent leurs frappes sur l’Ouest et le Nord du pays.
On se trouve bien aujourd’hui dans une situation inédite où les États-Unis et l’Iran, deux pays en conflit depuis les premiers jours de la République islamique, se retrouvent à combattre côte-à-côte face à un ennemi commun à abattre. Les relations américano-iraniennes ne peuvent donc être qu’améliorées par cette situation. Nous sommes dans une phase assez favorable à une normalisation des relations de l’Iran avec les États-Unis et plus largement avec les puissances occidentales. A la fois sur le dossier du nucléaire et sur la situation en Irak, les points de convergence se multiplient entre les deux pays. Ce rapprochement est intéressant pour les États-Unis dans une période où ces derniers cherchent à se désengager à moyen-terme du Moyen-Orient pour donner la priorité à l’Asie-Pacifique, tandis que les Iraniens ambitionnent de retrouver leur rang de puissance régionale. Les Américains pensent également que l’Iran est essentiel dans la stabilisation et la résolution des conflits dans la région.

Comment se passe la reprise en main de l’administration par le nouveau gouvernement irakien ? Haidar al-Abadi, le Premier ministre irakien, réussit-il son pari de réintégrer les kurdes et les sunnites dans le jeu politique irakien ?

On s’attendait à ce que le nouveau Premier ministre irakien, Haidar al-Abadi, –même s’il appartient au même parti que Nouri al-Maliki, le précédent Premier ministre – fasse des gestes d’apaisement et de réconciliation vis-à-vis de la communauté arabe sunnite, extrêmement mécontente de la politique d’exclusion menée à leur égard par son prédécesseur. Aujourd’hui, la communauté arabe sunnite a réintégré le jeu politique irakien : quasiment un tiers des postes ministériels sont tenus par des sunnites, là où les partis les représentant n’ont obtenu que 20% des voix lors des dernières élections législatives. Le ministère de la Défense, symbolique, a même été confié à un sunnite. La multiplication de ces gestes de rapprochement – notamment le versement de salaires impayés aux anciens membres de milices anti al-Qaïda qui avaient rejoint l’armée irakienne – a permis le retournement de certaines tribus sunnites, qui combattent aujourd’hui les djihadistes de l’EI aux côtés de l’armée irakienne.
Haidar al-Abadi a également lancé la reconstruction de l’armée irakienne afin de la moderniser, de la réformer et de la rationaliser. Lors des premiers affrontements avec l’organisation cet été, on avait pu mesurer sa faible efficacité ainsi que son manque de formation. Des contrats d’achat ont été conclus pour améliorer la situation.
Enfin, depuis sa prise de fonctions, les relations avec les kurdes se sont également apaisées et normalisées. Il a notamment promis que le sort de la ville de Kirkouk, que de nombreux kurdes revendiquent pour capitale du Kurdistan, serait bientôt réglé.
Haidar al-Abadi a donc multiplié les gages pour rassurer les partenaires de l’Irak et les encourager à s’engager contre l’EI.
http://www.affaires-strategiques.info/spip.php?article10315

Algérie-France: à l’heure du pragmatisme

Le Quotidien d’Oran- Kharroubi Habib
La coopération bilatérale entre l’Algérie et la France a été incontestablement «boostée » par le climat apaisé qui prévaut dans leurs relations depuis l’arrivée de François Hollande à l’Elysée et la visite d’Etat qu’il a effectuée peu après en Algérie.
Les déclarations de satisfaction quant au niveau atteint par cette coopération et sur les résultats qui en découlent à l’avantage des deux parties, que l’on a entendues tant du côté algérien que français à l’occasion de la réunion jeudi de la 2ème session du comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français, ont traduit une réalité que les faits confirment. Oui la coopération algéro-française est désormais empreinte de l’esprit du partenariat « gagnant-gagnant » qui lui a tant fait défaut du fait que sa vision sous un angle purement mercantile a longtemps prédominé de l’autre côté de la Méditerranée.
En veillant à ce que cet esprit de partenariat « gagnant-gagnant » soit la règle dans leur coopération, celle-ci parviendra effectivement à l’exemplarité et au niveau stratégique qu’Alger et Paris souhaitent la voir revêtir. Tout les y invite et notamment les contextes délicats auxquels les deux pays sont confrontés. L’Algérie est confrontée à l’urgente nécessité de diversifier son économie nationale en prévision d’un après-pétrole qui autrement serait catastrophique pour le pays. La France est à la recherche de « bouffées d’oxygène » pour la sienne qui peine dans sa confrontation avec d’autres au plan international.
Le partenariat bilatéral « gagnant-gagnant » qu’ils ont commencé à expérimenter est frappé au coin du pragmatisme excluant qu’y soient mêlées à sa mise en place, comme cela fut dans le passé, les considérations forcément bloquantes induites par les controverses mémorielles qui couvent et ressurgissent de temps à autre d’un côté comme de l’autre. Excluant également d’être conditionné par les divergences qu’ont les deux Etats sur des questions de politique internationale. C’est bien ce qui s’emble être la ligne de conduite adoptée par Alger et Paris dans la reconfiguration de leurs rapports.
Au cours de la visite de travail à Paris de Abdelmalek Sellal dans le cadre de la 2ème session du comité intergouvernemental algéro-français, il a été plus que certainement abordé des questions de cette nature. Sans pour autant que le constat probable de la persistance de leurs divergences en la matière n’ait influé sur les travaux de la réunion.
L’exemple que donnent Paris et Alger en mettant en place une coopération qu’ils ne conditionnent pas par le préalable du règlement des questions qui « fâchent » dans leurs relations, démontre qu’il est possible de faire avancer les choses entre les Etats sur une voie gagnante pour chacun d’eux. Il n’est pas impossible à suivre pour l’Algérie et le Maroc entre lesquels tout est bloqué alors que leurs complémentarités les prédisposent à un partenariat et une coopération plus que bénéfiques pour leurs économies nationales respectives.
http://www.lequotidien-oran.com/?news=5206951

Alger et Paris inquiets d’un possible déploiement de Daech vers le Sahel

El Watan
Les Soldats du Califat ont dépêché un émissaire de haut rang pour négocier avec les émirs d’AQMI du Sahara et du Sahel leur allégeance à Daech. Une nouvelle donne sécuritaire se profile dans toute la région.
Cerné en Kabylie, le groupe des Soldats du Califat, qui a revendiqué le rapt et l’assassinat d’Hervé Gourdel fin septembre, veut sortir de son isolement et gagner en puissance en se déployant vers le Sahel. La découverte de cette nouvelle stratégie a été possible grâce à l’arrestation récente, par les services de sécurité algériens, d’un terroriste mauritanien, Safi Eddin Al Mauritani, sur l’axe routier entre Biskra et Ouargla. Selon des sources sécuritaires, l’interrogatoire de cet important élément du groupe terroriste tunisien, Okba Ibn Nafaâ, qui, en provenance de Tunisie, tentait, au moment de son arrestation, de rejoindre le Mali, a permis de découvrir que les Soldats du Califat ont dépêché de l’est d’Alger vers le nord du Mali, début octobre, un émissaire, qui serait un ancien dirigeant d’AQMI, mandaté pour négocier avec les différents groupes de l’émirat du Sahara  leur adhésion au groupe qui se réclame de Daech.
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 Le groupe des Soldats du Califat, qui a prêté allégeance à l’organisation Etat islamique, veut désormais étendre son influence et convaincre les groupes actifs dans le sud du Sahara d’adhérer à Daech (Capture d’écran issue de la vidéo de revendication de l’assassinat de Hervé Gourdel par les Soldats du Califat).<br /><br />
| © D. R.
Le groupe des Soldats du Califat, qui a prêté…
«Les Soldats du Califat et AQMI sont en train de se livrer une guerre sans merci pour le contrôle des groupes armés restés fidèles à Droukdel au nord du Mali», confie à El Watan Week-end un officier algérien de la lutte antiterroriste. «Les partisans de Daech dans le nord de l’Algérie et en Libye redoublent d’efforts pour convaincre les émirs du Sahara et du Sahel de les rejoindre, ajoute la même source. Nous présumons que Droudkel a donné des ordres pour suspendre les opérations de ses groupes au nord du Mali face à la suprématie aérienne des forces françaises afin de préserver leur capacité de nuisance, ce qui fait de ces groupes un important atout pour les Soldats du Califat, coincés dans les montagnes de Kabylie.» De plus, explique l’officier de renseignement, «le Sahel offre un terrain idéal d’embrigadement des recrues, comme nouvelle terre de djihad contre l’Occident selon la propagande terroriste, mais aussi une zone d’entraînement et d’approvisionnement en armement.»
Survie
Pour les experts, Droudkel utiliserait sa dernière cartouche après les dissidences qui ont affaibli l’organisation : d’abord celle de Mokhtar Belmokhtar puis celle de Abdelmalek Gouri. «Sa querelle avec Daech et les groupes qui ont fait allégeance à Al Baghdadi se transforme en menace contre lui-même : s’il perd l’émirat du Sahara, AQMI sera réduit dans sa force et son influence, précise un expert. C’est une éventualité d’autant que des informations remontent du nord du Mali, où se tiendraient des réunions des chefs terroristes, notamment dans le massif des Ifoghas, pour étudier la possibilité de quitter la maison AQMI et faire allégeance à l’organisation de l’Etat islamique. Des groupes terroristes en Tunisie et en Libye sont déjà passés à l’acte, il n’est pas exclu qu’il en soit de même en Algérie.»
Une autre source sécuritaire poursuit : «AQMI, face aux attaques de l’armée algérienne dans le nord de l’Algérie n’a pu ‘‘survivre’’ et garder une certaine visibilité que grâce à ses katibas du Sahel et du Sahara, avec des chefs très offensifs comme Abou Zeid et Belmokhtar.» Le nouveau groupe affilié à Daech peut très logiquement penser à se déployer là où il aura le plus de possibilité d’actions et surtout, de recrutement. «Je ne serai pas surpris si dans un avenir proche on nous annonce la naissance d’un émirat du Sahara affilié à Daech, avec en plus, une possibilité de connexion avec tous les groupes armés de la région, du Nigeria, de la Libye, de Tunisie», poursuit-il.
Un possible ralliement des chefs terroristes à Daech a d’abord alerté les services de renseignements algériens, mais aussi leurs homologues occidentaux, les Français en tête. Selon nos sources, Alger et Paris ont récemment relevé leur degré de coopération au même niveau qu’aux premiers mois du déclenchement de l’opération Serval au nord du Mali. Sur place, les forces françaises traquent le fameux émissaire envoyé par le groupe de Abdelmalek Gouri pour se réunir avec les émirs du Sahara et du Sahel et tentent de recueillir le maximum de renseignements sur la nouvelle stratégie que veulent adopter les groupes armés djihadistes de la région.

Grande-Bretagne, France et Tunisie : Principaux pays de recrutement

Selon les enquêtes des services algériens, 80% des recrutements de Maghrébins pour le compte de l’organisation de l’Etat islamique se font à partir de la Grande-Bretagne, de la France (une vingtaine de cellules dans les départements du Sud et en région parisienne) et de la Tunisie. Deux raisons expliquent cette configuration. D’abord, les prédicateurs syriens, dont des radicaux, qui ont fui la Syrie au début de la guerre civile ont facilement trouvé refuge dans ces trois pays. Ensuite, en Algérie, l’opposition de l’émir d’AQMI, Abdelmalek Droukdel, à Daech a rendu difficile la création de réseaux de recrutement importants. Droudkel, resté dans le giron d’Al Qaîda, n’était pas d’accord pour donner la priorité au djihad en Syrie, alors que le nord du Mali était, à ses yeux, la seule véritable zone de combat pour ses hommes. (A. M.)

Camps d’entraînement de Daech en Libye

Les djihadistes de Daech affirment leur présence dans l’est de la Libye. «Ils ont installé des camps d’entraînement» en Libye, où se trouvent quelque 200 djihadistes, a déclaré, à des journalistes, le général David Rodriguez, chef du commandement de l’armée américaine pour l’Afrique. Le gradé américain a toutefois qualifié le phénomène de «très petit et naissant». Interrogé pour savoir si ces camps d’entraînement deviendraient une autre cible de l’armée américaine, déjà engagée dans des raids aériens contre l’organisation en Syrie et en Irak, le général Rodriguez a répondu : «Non, pas maintenant.» Daech «a commencé ses initiatives dans l’Est en introduisant des gens», a-t-il expliqué. «Mais nous devons juste continuer à surveiller et à regarder cela de près à l’avenir pour voir ce qui se passe et si ça se développe toujours», a-t-il ajouté. Les combattants du groupe de l’Etat islamique en Libye ne sont pas des volontaires venus de l’étranger mais des membres de milices qui ont fait allégeance à ce groupe djihadiste, a précisé le général. Selon des experts, la ville de Derna dans l’est de la Libye s’est déjà transformée en «émirat islamique» et est devenue le fief des partisans de Daech. (Agences)

Le Forum international de Dakar (Sénégal), sur la paix et la sécurité en Afrique, se tiendra du 14 au 16 décembre et réunira les personnalités africaines et internationales les plus influentes.

Parmi elles : Macky Sall, président du Sénégal ; Ibrahim Boubacar Keïta, président du Mali ; Mohamed Ould Abdelaziz, président de la Mauritanie ; Idris Déby Itno, président du Tchad ; Smaïl Chergui, commissaire de l’Union africaine ; Pierre Buyoya, ancien président du Burundi ; Philip Carter III, ambassadeur Africom ; Jean-Yves Le Drian, ministre français de la Défense ; le général Pierre de Villiers, etc. Les ateliers aborderont des thèmes comme la lutte contre le terrorisme et la prévention de la radicalisation religieuse, la sûreté et la sécurité maritimes, la menace des trafics, l’environnement sécuritaire et le développement économique.
Aziz Mouats,http://www.elwatan.com/actualite/alger-et-paris-inquiets-d-un-possible-deploiement-de-daech-vers-le-sahel-05-12-2014-280286_109.php

22.000 haut-parleurs dans la tête

Kamel Daoud-Le Quotidien d’Oran
Vendredi. Rien de neuf. Un imam va parler de Koreich, de la Razzia de Badr ou de l’accord d’El Houdaïbia. Un autre du binaire universel hallal/harem. Un autre de la femme, cette obsession. Un dernier va réciter la préface d’un livre vieux de quelques siècles pour justifier son salaire. Il faut écouter les prêches du vendredi : parfois affreux, difformes, idiots et haineux. La corporation est mal formée, déformante. Pour être imam, il ne faut pas être brillant : juste connaître son coran par cœur. Le niveau y est bas, moyenâgeux, triste par la bêtise, souvent. Et c’est à cette corporation de 22.000 personnes que l’on offre le plus grand réseau du pays, celui des mosquées (17.000), des foules entières, un meeting par semaine et des haut-parleurs. Ils sont combien d’ailleurs ? 22.000 ou même plus. Pourquoi ils ne font pas l’objet d’un débat national alors que le pays entier est mis à leur disposition un jour par semaine ? Périple à travers les harangues d’hier. Prendre sa voiture et marauder sous les haut-parleurs pour écouter ce qui se dit : parfois, c’est tout simplement surréaliste, tragique. Parfois, c’est soporifique, destiné à raffiner l’assoupissement.D’autres fois, c’est à voix lasse du fonctionnaire, perché au-dessus d’une foule passivement coupable, en troupeau sur le chemin de l’invisible. Côté est d’Oran : au beau milieu d’une petite cour d’immeubles LSP, un minaret au-dessus d’un prieuré. Il est érigé, droit vers le ciel, à quelques mètres (vraiment) seulement des fenêtres des habitants d’appartements. Mais comment font-ils pour y vivre et y dormir avec le haut-parleur dans le tympan ? Personne n’osera se révolter : le pays est soumis.
Les imams sont d’ailleurs parmi les rares produits d’exportation vers la France et l’Europe. Quelques dizaines par an. De quoi provoquer corruption, crises, manœuvres et ruses dans la corporation. Tous le savent. Autant que la rente du Ramadhan et ce nœud de pouvoirs locaux érigés entre l’imam, les associations de quartier, le commissaire, le maire et les notables dans les villages. Passons.
L’essentiel est qu’il y a eu quand même du neuf hier vendredi : le ministre algérien des Affaires religieuses (toutes les religions) a fait un prêche à la Mosquée de Paris. Une belle première peut-être. Le chroniqueur a pu accrocher les 5 dernières minutes du discours. Intelligent. Lucide et engageant. Le bonhomme dénote, le chroniqueur l’a toujours pensé. On ne peut pas se débarrasser du ciel ? Autant composer avec le plus dégagé, le moins sombre, le plus profond. L’essentiel est que cet homme est parmi les rares à nager à contre-courant. Saluons, de l’autre bord du trottoir. Sinon, le reste est vrai : les vendredis algériens sont horribles. Et les imams, ces milliers d’imams, sont une catastrophe : il faut en écouter les prêches pour comprendre que c’est aussi sinistre et polluant que les sachets bleus, les emballages, les conservateurs dans les sodas et les consultations politiques d’Ouyahia.
http://www.lequotidien-oran.com/?news=5206952

Transparency International : La corruption, l’autre Ebola de l’Afrique

Le Pays B Faso
Transparency international vient de livrer son classement 2014 des pays, en fonction du niveau de corruption qui y règne. En rappel, cette organisation non-gouvernementale allemande établit un classement annuel des pays sur une échelle qui va de 0 pour les plus corrompus à 100 pour les plus intègres. Plus de deux tiers des 175 pays pris en compte dans le classement 2014, ont une note inférieure à 50, c’est-à-dire que le niveau de corruption est plus ou moins élevé dans ces pays. Le Danemark est le pays le plus vertueux avec une note de 92 sur 100. A l’opposé, la Corée du Nord et la Somalie partagent la dernière note des pays où règnent les pots-de-vin avec un éloquent 8/100. Mis à part quelques pays comme le Lesotho, le Rwanda et la Namibie qui tirent quelque peu leur épingle du jeu, l’Afrique, de façon globale, fait pâle figure dans ce classement.
La corruption, faut-il le souligner, est un mal aussi vieux que le monde. C’est pourquoi il faut beaucoup de volonté si on veut en venir à bout. C’est un vilain défaut dont la traque ne doit souffrir d’aucune réserve de la part des gouvernants. Malheureusement, bien des exécutifs africains se livrent à cœur joie à ce qui peut être considéré comme un encouragement, une promotion de ce fléau. En effet, dans de nombreux pays africains, la corruption est érigée en système de gouvernance. Les marchés publics sont régentés par les dirigeants à travers des manœuvres des plus ignominieuses. A titre illustratif, des marchés publics de gré à gré sont conclus au bénéfice de proches des autorités au grand mépris des textes juridiques en la matière, des contrats miniers sont signés au gré des intérêts des princes du moment et généralement en défaveur des populations, les systèmes judiciaires eux-mêmes sont gangrénés par la pratique des dessous-de-table, les consultations électorales sont l’occasion de sordides achats de consciences.
La corruption est pour beaucoup dans les malheurs de l’Afrique
Tout cela mine sérieusement le développement de bien des pays. Sinon, comment comprendre que des Etats comme la République démocratique du Congo (RDC) et dans une certaine mesure, le Nigeria, végètent dans le sous-développement alors qu’ils regorgent de ressources et de potentialités énormes ? Comment peut-on comprendre que la RDC,  considérée comme un scandale géologique, soit incapable d’organiser par elle-même l’acte le plus élémentaire de sa souveraineté qu’est le scrutin électoral et en soit réduit à mendier les ressources financières à cet effet auprès de petits pays en termes de ressources naturelles ? Dans de nombreux pays, la gouvernance a tissé un nid des plus douillets pour la corruption qui ne s’est pas fait prier pour y pondre des œufs avec tout ce que cela représente comme catastrophe pour les populations. Au contraire de ces pays, d’autres ont su se construire dans un climat vertueux. Leur intégrité leur a permis de transcender les difficultés liées à leur pauvreté en ressources naturelles. C’est par exemple le cas de l’Ile Maurice, moins nantie par la nature, mais avec un niveau de développement à faire pâlir de jalousie sa voisine Madagascar, pourtant naturellement plus riche.
En tout cas, la corruption est pour beaucoup dans les malheurs de l’Afrique. Elle est l’autre Ebola auquel l’Afrique est confrontée depuis belle lurette. En effet, du fait de la grande corruption surtout, les Etats perdent des ressources insoupçonnées. Pourtant, ces ressources auraient pu permettre aux mêmes Etats, de faire face à des défis de taille comme la lutte contre le paludisme qui continue de faire des ravages sur le continent noir, de bien prendre en charge l’éducation qui est un élément indispensable au décollage d’un pays. Et cette corruption prend de l’ampleur quand l’environnement lui est favorable.
Sous Blaise Compaoré, les accusations et autres soupçons de corruption n’ont jamais ou presque connu d’élucidation
C’est le cas dans tous les pays où le règne à vie a pignon sur rue. En effet, quand les gouvernants s’éternisent au pouvoir, ils en viennent à confondre les ressources publiques à leurs ressources personnelles. Ils acquièrent la conviction que toutes les ressources du pays peuvent être gérées selon leur bon vouloir, qu’il faut corrompre, encourager la corruption ou, au mieux, ne rien faire qui puisse gêner les corrompus et les corrupteurs. Pour ces dirigeants, la corruption est une règle à observer pour régner en paix, pour garantir la défense de leur régime par des partisans, véritables rapaces de la république. Pour se donner bonne conscience et jeter de la poudre aux yeux de l’opinion, ces princes saisissent de temps à autre quelques alevins à qui ils font rendre gorge.
Le pays des Hommes intègres fait, hélas, jusque-là, partie de ces exemples dont l’Afrique ne peut pas s’enorgueillir. Sous Blaise Compaoré, les accusations et autres soupçons de corruption dans les marchés publics et bien d’autres domaines, n’ont jamais ou presque connu d’élucidation. Pire, des individus perçus comme auteurs de telles pratiques répréhensibles bénéficiaient de promotion, se pavanaient et narguaient les populations. Les structures ou corps de l’Etat naguère perçus comme trônant au hit parade de la corruption, n’étaient nullement inquiétées. Ce fléau ne gênait visiblement pas le régime Compaoré, sous lequel il a prospéré allègrement. La récente saisie-record de 77 kg d’or par les douanes burkinabè, marque peut-être une certaine rupture quand on connait le rang que les douanes burkinabè occupent depuis des lustres dans les classements annuels du Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC). Si des individus ont osé se présenter avec une telle quantité d’or non-déclarée à l’aéroport international de Ouagadougou, c’est qu’ils avaient certaines assurances et non des moindres. Ils n’en sont peut-être pas à leur premier coup et ils avaient la certitude de pouvoir passer entre les mailles du filet. Peut-être bénéficiaient-ils de complicités de par le passé ? La suite des enquêtes nous éclairera davantage probablement. Mais, bien des Burkinabè  estiment à juste titre que cette saisie d’or n’aurait jamais eu lieu si le régime Compaoré était encore en place. C’est dire à quel point le rang de 85e sur 175 pays et la note de 38/100, la même depuis 2012, du pays des Hommes intègres dans ce classement 2014, n’étonnent pas du tout les Burkinabè, conscients que leur pays a du chemin à faire. Certes, le Burkina est plus vertueux que certains de ses voisins, mais on ne s’améliore qu’en prenant exemple sur les meilleurs et c’est, entre autres, à cela que les dirigeants actuels et futurs du Faso devront s’atteler.
« Le Pays »,http://lepays.bf/classement-de-transparency-international-la-corruption-lautre-ebola-de-lafrique/
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INDICE DE PERCEPTIONS DE LA CORRUPTION 2014 : DES OMBRES À LA CROISSANCE

OPACITÉ DU SECTEUR PRIVÉ ET BLANCHIMENT D’ARGENT À GRANDE ÉCHELLE METTENT À MAL LES EFFORTS DE LUTTE CONTRE LA CORRUPTION DES PAYS ÉMERGENTS

Transparency International Secretariat

Translation of: Corruption Perceptions Index 2014: Clean growth at risk

La corruption est un mal qui affecte tous les pays ; pour l’organisation anti-corruption Transparency International, il incombe aux grandes places financières d’Europe et des États-Unis de travailler main dans la main avec les économies à croissance rapide pour empêcher les corrompus de s’en tirer impunément.
Dans cette 20e édition de l’Indice de perceptions de la corruption, la Chine (avec une note de 36 sur 100), la Turquie (45) et l’Angola (19) figurent parmi les pays enregistrant la plus forte régression, avec une chute de 4 à 5 points par rapport à l’année précédente malgré une croissance économique moyenne de plus de 4% sur les quatre dernières années. Cliquez ici pour consulter l’intégralité de l’indice 2014.
« L’Indice de perceptions de la corruption 2014 montre que les abus de pouvoir des responsables politiques et des hauts fonctionnaires entravent la croissance économique et les efforts de lutte contre la corruption », affirme José Ugaz, président de Transparency International.
« Certains élus corrompus font passer des capitaux d’origine frauduleuse dans des territoires pratiquant le secret bancaire par l’intermédiaire de sociétés offshore en toute impunité », poursuit Ugaz. « Les pays les moins bien classés de l’indice doivent adopter des mesures anti-corruption radicales tournées vers leur population. Les pays les mieux classés doivent faire en sorte de ne pas exporter des pratiques de corruption dans les pays les moins avancés. »
Plus de deux tiers des 175 pays figurant dans l’Indice de perceptions de la corruption 2014 obtiennent une note inférieure à 50, sur une échelle allant de 0 (secteur public perçu comme extrêmement corrompu) à 100 (secteur public perçu comme extrêmement intègre). Le Danemark arrive en tête du classement 2014 avec une note de 92 sur 100, tandis que la Corée du Nord et la Somalie ferment la marche, avec une note de 8 sur 100 seulement.
Plusieurs pays ont connu une variation de quatre points ou plus. Les pays dont la note a le plus baissé sont la Turquie (- 5), l’Angola, la Chine, le Malawi et le Rwanda (- 4). Les améliorations les plus significatives sont à chercher du côté de la Côte d’Ivoire, de l’Égypte, de Saint Vincent-Grenadines (+ 5), de l’Afghanistan, de la Jordanie, du Mali ou du Swaziland (+ 4).
L’indice de perceptions de la corruption est élaboré à partir de l’opinion d’experts sur la corruption dans le secteur public. Les pays obtenant une note élevée disposent souvent d’une administration transparente permettant aux citoyens de demander des comptes à leurs responsables. À l’inverse, une mauvaise note dénote un recours systématique à des pots-de-vin, l’absence de sanctions en cas de corruption et une inéquation entre les activités de l’administration et les besoins de la population.
La corruption dans les pays émergents
La Chine a vu sa note chuter de 40 en 2013 à 36 en 2014, et ce en dépit de la campagne lancée par le gouvernement pour lutter contre la corruption chez les agents publics. Les autorités chinoises ont reconnu la nécessité de suivre la trace des agents qui dissimulent à l’étranger des bénéfices d’origine frauduleuse. En janvier 2014, des documents fuités ont révélé l’identité de quelque 22 000 clients de sociétés offshoreoriginaires de Chine et de Hong Kong, dont de nombreux dirigeants du pays.
Cette régression fait écho au constat récemment dressé par Transparency International dans un rapport sur la transparence des entreprises, où les huit sociétés chinoises examinées obtenaient une note inférieure à trois sur dix.
La corruption et le blanchiment d’argent sont également problématiques dans les autres pays du groupe des BRIC. Cette année, une grande compagnie pétrolière s’est vue accusée d’utiliser des sociétés écrans pour soudoyer des élus au Brésil (qui obtient une note de 43) ; des clients indiens (l’Inde obtient une note de 38) auraient utilisé frauduleusement des comptes bancaires à Maurice (qui obtient une note de 54) et des ressortissants russes (la Russie obtient une note de 27) auraient fait la même chose à Chypre (63).
« Dans les économies les plus prospères, la grande corruption, en plus de compromettre les droits humains des populations défavorisées, affecte la gouvernance et la stabilité. Les pays à croissance rapide dont les gouvernements refusent la transparence et tolèrent la corruption mettent en place une culture de l’impunité qui ouvre la voie à la corruption », affirme Ugaz.
Les pays les mieux classés doivent combattre la corruption à l’échelle mondiale
Transparency International exhorte les pays les mieux classés, où le secteur public est relativement intègre, à arrêter de favoriser la corruption en dehors de leurs frontières, en œuvrant davantage à éviter le blanchiment d’argent et à empêcher le recours à des sociétés écrans pour dissimuler certaines pratiques.
Le Danemark, où l’état de droit est solidement ancré, la société civile très présente et l’emploi public rigoureusement réglementé, a montré la voie à suivre en novembre 2014 en annonçant la création d’un registre comportant toutes les informations sur les bénéficiaires effectifs de toutes les entreprises enregistrées dans le pays. Cette mesure, similaire à celles prévues en Ukraine et au Royaume-Uni, compliquera la tâche des individus corrompus qui souhaitent dissimuler leur identité derrière des sociétés écrans.
Le mouvement anti-corruption est actuellement engagé dans une campagne intitulée « Démasquer les corrompus » pour exhorter l’Union européenne, les États-Unis et les pays du G20 à suivre l’exemple du Danemark et à mettre en place des registres publics pour indiquer clairement qui contrôle chaque société, ou qui en est le bénéficiaire effectif.
« Personne ne monterait dans un avion qui n’enregistre pas ses passagers ; pourtant, nous permettons à des sociétés écrans de dissimuler des activités illégales. Avec des registres publics indiquant qui possède réellement les entreprises, il serait bien plus difficile pour les corrompus de prendre le large avec les gains de leurs abus de pouvoir », estime Cobus de Swardt, directeur général de Transparency International.

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Corruption : L’Algérie perd 6 places dans le classement mondial

 M. Mehdi, le Quotidien d’Oran

L’Algérie occupe la 100e place sur 175 pays dans le classement de la corruption 2014 édité par Transparency International (TI). L’ONG de lutte contre la corruption a rendu, hier, son rapport annuel sur l’Indice de perception de la corruption (IPC) pour l’année 2014 où figurent 175 pays contre 177 pour l’édition 2013. «L’Algérie obtient encore une fois, et ce n’est pas une surprise, une très mauvaise note de 36 sur 100 et occupe la 100e place, soit le même score de 2013, mais avec un recul de 6 places», note l’Association algérienne de lutte contre la corruption (AACC) affiliée à TI.Pour l’AACC, «non seulement l’Algérie n’a fait aucun progrès» dans la lutte contre «l’avancée dévastatrice de ce fléau, mais plus grave, la seule volonté du pouvoir est de neutraliser toute perspective de lutte contre la corruption et ce, par tous les moyens».
L’AACC énumère quelques-unes de ces «pratiques», telles que la «mauvaise législation anti-corruption (qui plus est non appliquée); justice complice et relais du pouvoir; organes de contrôle et institutions spécialisées gelés de fait; dénonciateurs systématiquement réprimés». Pour l’Association, la corruption en Algérie est un «instrument de pouvoir et du pouvoir à tous les niveaux». L’AACC estime aussi que les «transactions commerciales internationales de l’Algérie (sont) soumises à une corruption systématique».
«Dans l’IPC 2014, l’Algérie a fait l’objet de 10 enquêtes et études d’organisations internationales indépendantes, enquêtes qui convergent toutes vers les mêmes résultats», indique l’AACC.
L’Association rappelle que l’Algérie s’est classée à la 94e place en 2013 sur 177 pays. En 2012, le score de l’Algérie était de 3,4 sur 10 (105e place), alors qu’en 2011, elle avait obtenu «la note catastrophique de 2,9 sur 10» (112e place), «reculant de 7 places par rapport au classement de 2010», constate aussi AACC.
Au classement 2014, l’Algérie est ex-aequo avec la Chine et le Suriname, avec un score de 36 points sur 100. Elle arrive derrière la Zambie (85e), l’Egypte, le Gabon, le Liberia et Panama (tous les quatre à la 94e place). Au Maghreb, l’Algérie est loin derrière ses voisins. La Tunisie occupe la 79e place avec 40 points/100, alors que le Maroc est à la 80e place avec un score de 39 points.
Dans un communiqué, l’ONG Transparency International note que dans «cette 20e édition de l’Indice de perception de la corruption, la Chine (avec une note de 36 sur 100), la Turquie (45/100) et l’Angola (19/100) figurent parmi les pays enregistrant la plus forte régression, avec une chute de 4 à 5 points par rapport à l’année précédente, malgré une croissance économique moyenne de plus de 4% sur les quatre dernières années».
«L’Indice de perception de la corruption 2014 montre que les abus de pouvoir des responsables politiques et des hauts fonctionnaires entravent la croissance économique et les efforts de lutte contre la corruption», affirme José Ugaz, président de Transparency International, cité dans le communiqué. «Certains élus corrompus font passer des capitaux d’origine frauduleuse dans des territoires pratiquant le secret bancaire par l’intermédiaire de sociétés offshore en toute impunité», poursuit Ugaz. L’ONG invite «les pays les moins bien classés» à «adopter des mesures anti-corruption radicales tournées vers leur population». Quant aux «pays les mieux classés», ils «doivent faire en sorte de ne pas exporter des pratiques de corruption dans les pays les moins avancés», poursuit le président de TI.
Selon l’AACC, l’indice 2014 «utilise les données de 12 enquêtes portant sur des facteurs tels que l’application des lois anti-corruption, l’accès à l’information et les conflits d’intérêts».
Par ailleurs, l’AACC «lance un appel à la société civile et aux médias» à célébrer le mardi 9 décembre, la 11e édition de la «Journée des Nations unies contre la corruption» qui sera placée sous le thème «Rompez la chaîne de la corruption !»
http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5206897

Afrique/FR 24

Des centaines de recrues de l’EI s’entraînent en Libye, selon Washington

© Mohamed el-Sheiki, AFP | Un tank avec un drapeau jihadiste lors d'une bataille à Benghazi, photo issue d'une vidéo de propagande d'Ansar al-Charia.
Texte par FRANCE 24 
Dernière modification : 04/12/2014

Un général américain a affirmé mercredi que près de 200 recrues de l’organisation de l’État islamique (EI) s’entraînaient dans des camps dans l’est de la Libye. La plupart seraient issues de milices jihadistes locales ayant fait allégeance à l’EI.

Le phénomène est "très petit et naissant" mais il est déjà pris au sérieux par Washington. Un général américain a révélé, mercredi 3 décembre, que les États-Unis surveillaient des camps d’entraînement de l'organisation de l’État islamique (EI) dans l’est de la Libye, où quelque 200 jihadistes se préparent au combat.
Interrogé pour savoir si ces camps d'entraînement deviendraient une autre cible de l'armée américaine, déjà engagée dans des raids aériens contre l'EI en Syrie et en Irak, le général Rodriguez, chef du commandement de l'armée américaine pour l'Afrique, a répondu: "Non, pas maintenant".
Le groupe EI "a commencé ses initiatives dans l'Est en introduisant des gens", a-t-il expliqué. "Mais nous devons juste continuer à surveiller et à regarder cela de près à l'avenir, pour voir ce qui se passe et si ça se développe toujours", a-t-il ajouté.
Des recrues issues de milices jihadistes libyennes
Les combattants de l'EI en Libye ne sont pas des volontaires venus de l'étranger mais des membres de milices qui ont fait allégeance à ce groupe jihadiste, a précisé le général quatre étoiles.
Les États-Unis et l'Union européenne ont récemment fait part de leur "sérieuse préoccupation" au sujet de la montée de la violence en Libye.
Depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi après une révolte de huit mois, les autorités de transition n'ont pas réussi à former une armée et à asseoir leur autorité sur les nombreuses milices qui font la loi dans le pays.
Les pays occidentaux craignent que ces troubles ne soient un terrain fertile pour les extrémistes, y compris les jihadistes de l'EI, qui ont déjà conquis de larges pans de territoires en Irak et en Syrie.
Selon des experts, la ville de Derna dans l'est de la Libye s'est déjà transformée en "émirat islamique" et est devenue le fief des partisans de l'EI.
Avec AFP

Libye : l’UE, les États-Unis et les Nations unies soutiennent l’initiative pour un gouvernement d’unité


Les ministres des affaires étrangères de France, d’Allemagne, d’Italie, d’Espagne et du Royaume-Uni, le Secrétaire d’État américain, la haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, ainsi que le sous-secrétaire général aux affaires politiques de l’ONU étaient réunis ce mercredi à Bruxelles pour évaluer l’actuelle situation en Libye. Ils ont exprimé leur profonde inquiétude quant à la détérioration de la situation et ont salué l’annonce du représentant spécial du secrétaire général de l’ONU, Bernardino Leon, faisant état d’un nouveau cycle de négociations qui réunira des acteurs clés libyens le 9 décembre.
 
Ils ont également salué les réactions positives des parties et les ont appelées à participer de manière constructive et sans conditions à ce processus, « qui représente la voie la plus viable pour l’avenir de la Libye ».
 
Ils ont approuvé pleinement les efforts consentis par l’ONU pour travailler avec tous les intervenants clés, en vue de développer un gouvernement d’unité nationale pour la Libye, et se sont engagés à soutenir un tel gouvernement. Ils ont aussi condamné fermement les violences récentes, notamment les frappes aériennes, qui nuisent aux perspectives de négociation d’un accord, et ont souligné les souffrances causées par les violences continues pour tous les Libyens.
 
La France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, le Royaume-Uni, les États-Unis, l’UE et l’ONU ont réitéré leurs appels pour une cessation immédiate des hostilités et se sont dit prêts – si les intervenants clés refusent de participer aux processus dirigé par l’ONU – à envisager des mesures supplémentaires pour protéger l’unité, la stabilité et la prospérité de la Libye, et à contrer les menaces terroristes croissantes en Libye et dans la région. (EU Neighbourhood Info)
 
Pour en savoir plus
 
 
SEAE – Libye
 
EU Neighbourhood Info Centre – page web sur la Libye
 
Délégation de l’UE en Libye – Site internet et page Facebook 
 

Combats en Libye : L’armée se prépare à reprendre Tripoli

L'armée nationale de la Libye a commencé à se déployer autour de Tripoli, s'apprêtant à reprendre la ville sous contrôle des groupes armés, a annoncé le gouvernement libyen.
PUBLIE LE : 06-12-2014 | 0:00
http://www.elmoudjahid.com/fr/actualites/70490
L'armée nationale de la Libye a commencé à se déployer autour de Tripoli, s'apprêtant à reprendre la ville sous contrôle des groupes armés, a annoncé le gouvernement libyen. "Le gouvernement informe les Libyens et les ressortissants étrangers à Tripoli et dans les régions environnantes que ses forces se dirigent vers Tripoli. Elles se trouvent à la périphérie de la ville, avec pour but de la libérer des groupes armés. Elles emploieront la force contre quiconque résistant à leur entrée à Tripoli ou menaçant la vie de civils ou les biens publics," indique une déclaration gouvernementale.
Le gouvernement a par ailleurs appelé les groupes armés à abandonner leurs armes et à ne pas opposer de résistance. La déclaration invite par ailleurs les citoyens à s'élever contre la coalition islamiste armée "Aube libyenne."
Les membres de l'Aube libyenne contrôlent la capitale Tripoli ainsi que de larges zones dans l'ouest du pays depuis le mois d'août.
Depuis la mi-novembre, l'armée nationale libyenne a lancé de nouvelles séries d'assauts contre les zones contrôlées par cette coalition armée. Plusieurs raids aériens ont été effectués dans des villes telles que Tripoli, Zouara, Zawiya, Sorman et Gharyan, alors que des combats féroces continuent de faire rage à Benghazi.