mardi 2 septembre 2014

NVITÉ AFRIQUE

Dida Badi Ag Khammadine: au Mali, «on note une volonté d'un accord définitif»

Sébastien Nemeth
Dida Badi Ag Khammadine: au Mali, «on note une volonté d'un accord définitif»
 
Dida Badi Ag Khammadine écrivain, anthropologue et chercheur algérien spécialisé dans le monde touareg.DR

    Un nouveau round de négociations inter-maliennes a débuté hier lundi à Alger. Bamako dialogue avec six mouvements du nord qui, fin août, se sont mis d'accord pour parler d'une seule voix. Après un premier round en juillet, qui avait abouti à une feuille de route, ces seconds pourparlers devraient désormais porter sur le fond et notamment sur le statut du nord, aussi appelé Azawad par les groupes. La Minusma s'est dite optimiste. Pour en parler, notre invité ce matin, Dida Badi Ag Khammadine. Il est écrivain, anthropologue et chercheur algérien spécialisé dans le monde touareg.

    RFI : Les pourparlers inter maliens ont repris à Alger. Est-ce que vous pensez qu’un accord est possible ?
    Dida Badi Ag Khammadine : Oui, de toutes les façons il est souhaité à la fois par la partie malienne et la partie du mouvement armé. Je reviens du nord du Mali où j’ai constaté une volonté d’arriver à un accord qu’ils disent définitif. Et aussi bien du côté malien, il y a une volonté d’arriver à un accord. Maintenant quel genre d’accord, c’est cela qui pose problème.
    Les deux parties doivent s’entendre sur le point épineux du statut de l’Azawad. Comment conciler la ligne rouge de Bamako qui est l’intégrité du territoire malien et la volonté d’autonomie des groupes ?
    Du côté des groupes, ils ne voient pas du tout de problème entre le statut de l’Azawad, qui est un statut politique, et [la question de] l’intégrité territoriale du Mali. Pour eux ce n’est pas antinomique. Ils peuvent trouver un compromis tout en respectant l’unité territoriale du Mali. Pour le Mali (c’est aussi ça qui pose problème), il y a une volonté de chercher et de voir ce qu’il faut mettre de part et d’autre. Maintenant on parle du contenu de ce statut : est-ce que c’est la régionalisation ou une décentralisation poussée… Donc on va de plus en plus vers le contenu de ce qui sera cet Azawad.
    Quelle est l’option qui serait possible, selon vous ?
    Une certaine autonomie serait une bonne solution pour tout le monde. Actuellement ce sont les gens du Nord qui gèrent la sécurité dans le Nord. A Kidal par exemple, ce sont les groupes armés qui ont créé des commissions et qui gèrent la région de Kidal. Ce sont eux qui font la sécurité. Je pense que sur le plan de la gestion politique, ils sont tout à fait capables d’avoir une assemblée régionale qui pourrait décider de leur manière de gérer la région.
    En tout cas ce qu’ils souhaitent c’est d’avoir une assemblée interrégionale qui va voter des textes et des lois locales.
    Ça, c’est quelque chose que Bamako pourrait accepter selon vous ?
    Pour Bamako ce serait difficile mais un certain particularisme du Nord pourrait être envisagé dans le cas d’une réforme administrative et territoriale de l’ensemble du Mali. Là, on parle déjà de la régionalisation pour l’ensemble du Mali, une décentralisation poussée où les gens du nord pourraient gérer ou avoir le contrôle de leur terroir, de leur commune, etc (sur le plan de la gestion quotidienne).
    Est-ce que vous croyez vraiment que les six groupes du nord qui sont aux négociations d’Alger peuvent parler d’une seule voix, comme ils se sont accordés il y a quelques jours ?
    Les groupes qui portent les civils azawad sont d’accord sur l’autonomie ou un statut juridique pour les régions du nord. Maintenant sur le plan idéologique, et quel contrôle donner, ils ne sont pas d’accord.
    Par exemple, il y a ceux qui prônent une gestion comme le MNLA laïc, d’autres qui veulent imprimer un certain statut islamique… C’est ça qui posera problème. Mais pour le reste, sur le statut politique, je pense qu’ils sont d’accord. Bien sûr, il y a toute une partie de gens qui ne sont pas concernés par ces accords, ce sont les islamistes. Les islamistes locaux qui existent toujours là-bas et [dont] on ne sait pas si ils vont permettre l’application de l’accord qui va être obtenu.
    Il y a aussi des mouvements qui viennent d’être créés (Gatia, Imrad et un autre en gestation) et qui ne sont pas représentés lors de ces négociations. Il faudra voir si ces groupes vont aussi adhérer à l’accord qui va être obtenu.
    Ces mouvements jihadistes, dont certains sont maliens, est-il possible de dialoguer avec eux, de les intégrer dans un dialogue ?
    C’est la grande question. Il y a des groupes notamment le Mujao, Ansardine, qui ont des prolongements au sein de ces mouvements là, des mouvements déjà armés qui pourraient adhérer s'ils trouvent les revendications satisfaisantes au sein des prochains accords.
    Mais c’est très difficile car ce qu’ils revendiquent dépassent le cadre du Mali seulement – de l’autonomie de l’Azawad ou de l’islamisation de l’ensemble de la région. Ils remettent en cause en quelque sorte la ligne rouge que le gouvernement malien a mise en avant : vers la laïcité de la République du Mali.
    Vous avez parlé de la création du Gatia, le Groupe d’autodéfense touareg Imrad et alliés. Avec ces nouveaux groupes qui ont des revendications tribales, n’y a-t-il pas un risque que d’autres tribus veuillent créer leurs propres groupes armés ?
    Si le gouvernement malien favorise la création de la prolifération de mouvements à base ethnique, ça pourrait arriver. Mais je pense que personne au Mali maintenant n’a intérêt à ce que des groupes à base ethnique soient créés. La tendance est à un rapprochement entre les différents groupes pour pouvoir discuter avec eux. 
    • ALGÉRIE / MALI

      Le dialogue inter-malien a repris à Alger
    • 2. Le dialogue inter-malien
    • MALI

      Nord du Mali: à Alger, des négociations cruciales pour la paix
    • MALI

      Ouverture de discussions entre groupes armés du nord du Mali

    La main tendue des rebelles du nord Mali à Bamako

    Les négociations ont repris lundi 1er septembre à Alger entre les principaux mouvements rebelles du nord Mali et les autorités de Bamako. Sur le terrain, mouvements et milices armés se multiplient aux côtés des groupes djihadistes toujours présents malgré la fin de l'opération Serval. Dernier mouvement rebelle en date à avoir vu le jour : le Mouvement Populaire pour le Salut de L’Azawad (MPSA), une dissidence du mouvement arabe de l'Azawad (MAA) qui revendique l'autodétermination. Un entretien avec son secrétaire général, Boubacar Sadeck Ould Attaleb, réfugié en Mauritanie depuis trente ans, signé Mohamed Ag Ahmedou
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    Crédit photo: Tous droits réservés d.r.
    Toujours en proie au chaos, le nord Mali s’apparente aujourd’hui à un écheveau indémêlable. Si les principaux groupes rebelles participent aux pourparlers  qui ont repris lundi 1er septembre à Alger avec le gouvernement malien, la diversité des mouvements en action sur le terrain est encore plus complexe. Dans le nord du pays, les rebelles, eux-mêmes divisés, affrontent non seulement l’armée malienne mais aussi toute une myriade de milices fidèles au pouvoir de Bamako. Organisés le plus souvent sur des bases communautaires, ces groupes armés font craindre une montée des haines identitaires dans la région. A la présence de ces milices s’ajoute également celle des groupes djihadistes d’Aqmi et du Mujao qui profitent des tensions pour se maintenir dans la zone.
    Voici une courte présentation des principaux groupes présents au Nord-Mali.
    Le mouvement national de libération de l'azawad (MNLA). Crée en 2011 de la fusion du groupe armé de feu Ibrahim Ag Bahanga et du Mouvement national de l’Azawad (MNA), courant identitaire fondé par de jeunes Touaregs, il est le seul mouvement à prôner de façon ouverte la lutte armée contre l’Etat malien. Il en a fait son principal argument de recrutement.
    Les combattants touaregs de retour de Libye à la suite de la chute de Kadhafi en 2011 -- surtout ceux regroupés autour du général Mohamed Najim -- ont rapidement saisit cette opportunité. Ainsi jusqu’en fin février 2012, toutes les attaques menées dans le Nord du Mali étaient revendiquées par le MNLA. Beaucoup étaient pourtant le fait de groupes qui ne reconnaissent ni l’autorité politique de Bilal Ag Chérif (secrétaire général du MNLA), ni l’autorité militaire de Mohamed Najim (chef militaire du MNLA). Le groupe le plus important était rassemblé autour d’Iyad Ag Ghali qui a su mobiliser les touaregs « cantonnés » des accords d’Alger, les déserteurs de l’armée malienne, les combattants d’Abou Zeid, ancien chef d’une katiba d’Aqmi, ceux d’Abdelkrim le Targui, chef de la katiba Al Ansar, et des nouvelles recrues issues des tribus Ifoghas et de leurs alliés de la région de Tombouctou. Ce groupe se détache très vite du MNLA et prend le contrôle des régions de Kidal et de Tombouctou sous le nom d’Ansar Dine.
    Rapidement, le MNLA est dépassé sur le terrain par ce mouvement et le MUJAO. Il concentre alors l’essentiel de ses forces dans les zones entre Trimtrene et In Khalil (fief de la tribu des Idnanes, principaux pourvoyeurs des combattants du mouvement). Ce positionnement lui permet de garder une capacité de nuisance pour les trafiquants de drogue et d’engranger des financements. Lors de l’opération Serval, le MNLA se positionne comme un allié de la France.  Ansar Dine en sort affaibli.
    Le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA). Ce mouvement est aujourd’hui le mieux organisé militairement avec une forte assise sociale et une direction politique très peu étoffée. Né de la mutation d’Ansar Dine qui s’est d’abord renommé Mouvement Islamique de l’Azawad (MIA), le HCUA gomme ainsi toute référence à l’Islam dans sa dénomination. Une manœuvre destinée à le rendre plus présentable. Sa direction est essentiellement assurée par les membres de la tribu des Ifoghas proches de la famille d’Intalla Ag Attaher, chef des Ifoghas. Le mouvement a souffert de l’intervention française qui l’a obligé à cantonner ses forces laissant ainsi la voie libre au MNLA. Ce n’est qu’en mai dernier lors de la reprise des affrontements entre les rebelles du nord et l’armée malienne à Kidal que le HCUA a refait surface au cours des combats.
    Le Mouvement Arabe de l’Azawad (MAA). Ce mouvement est né de la dislocation du MUJAO après l’intervention française de janvier 2013. Il est surtout composé d’arabes berabiches de la région de Tombouctou et d’une partie des arabes Lamhar du Tilemsi réunis autour de Mohamed Ould Aiwanatt. Ce groupe est proche du MNLA avec lequel il entretient des relations et partage certains intérêts, surtout pour le contrôle du trafic de drogue. Les principales figures de ce mouvement sont Sidi Ibrahim Ould Sidati, Hami Ould Sidi Mohamed, Dina, Mohamed Ould Aiwanatt.
    Il existe également des mouvements appelés « groupes d’auto-défense » qui sont des milices essentiellement ethniques encouragées et financées au cours de l'histoire par les différents gouvernements du Mali.
    Il s’agit d’abord du Gandakoy, une milice originelle qui se positionne en défenseur des droits des communautés noires autochtones contre les populations nomades. Son chef historique, Abdoulaye Maiga est colonel de l’armée malienne. Ce mouvement s’est affaiblit au cours des ans et a été traversé par plusieurs dissidences. Actuellement il est animé par Harouna Touré et Firhoun Maiga.
    Le mouvement Ganda Izo est une dissidence de Gandakoy créée par feu Abdoulaye Diallo qui en fut le chef militaire. Ce mouvement a pour objectif de doter les tribus peuls de la zone d’Ansongo d’une milice armée pour faire face aux Touareg, surtout les Dosshak. La mort de son chef militaire en 2012 a fortement affaiblit le mouvement.
    Enfin le Front armé contre l’Oppression (FACO) est en fait un embryon et une aile armée de l’association anti esclavagiste Temedt. Ce mouvement  qui est surtout composé de bellahs (anciens esclaves noirs des touareg), ne semble pas être structuré. Il relève beaucoup plus de la volonté d’atomiser la société touareg que de constitution d’une force armée prête au combat. Ces principaux animateurs sont les leaders de Temedt. Il s’agit d’Abdoulaye Ag Mako, Ibrahim Ag Idbaltalet et de Mohamed Elmaloud Ag Hamada.
    Le mouvement arabe de l’azawad (MAA) dit ‘’Loyal’’. Il s’agit d’une partie de la milice arabe censée lutter contre la rébellion de 2012 autour du général Ould Meidou et de certains repentis du MUJAO. Cette milice s'est constituée autour de Mohamed Ould Matali qui tente de sauvegarder les intérêts de son groupe dans les trafics de drogue. Son aile politique est dirigée par l’ancienne garde de la tribu arabe berabiche qui a été utilisée par l’ancien président malien Amadou Toumani Touré pour attiser les tensions intercommunautaires dans la région de Tombouctou. Le même groupe a repris du service sous l’actuel président de la république, Ibrahim Boubacar Keita et est le principal acteur des récents affrontements autour de Tarkint-Tabankort. Les principaux leaders de ce mouvement sont Mohamed Ould Matali, Hanoun, Yoro Ould Idah (récemment arrêté par les soldats de Serval et remis aux autorités actuelles qui vont finalement le libérer).                                                                                                                                                           
    La multiplication des groupes armés se poursuit dans la région. Fin août, un nouveau mouvement rebelle a fait son apparition : le Mouvement Populaire pour le Salut de L’Azawad (MPSA). Faction dissidente du mouvement arabe de l'Azawad, le MPSA reconnait le drapeau malien et tente de rassembler les communautés ethniques du nord. Notre correspondant Mohamed Ag Ahmedou a recueilli les propos de son secrétaire général, Boubacar Sadeck Ould Attaleb. Entretien
    Mondafrique :
    Pourquoi avoir créé le Mouvement Populaire pour le Salut de L’Azawad ?
    Boubacar Sadeck Ould Attaleb :
    La situation qui prévaut dans l’Azawad nous pousse à  innover. Aujourd’hui le peuple a besoin d'un mouvement plus proche de lui, à son écoute. Aucun mouvement présent au nord Mali jusqu'à présent ne lui a donné satisfaction. Nous avons aussi besoin de rectifier les trajectoires de la révolution azawadienne qui, de 1960 jusqu’à nos jours n’a eu que des échecs. Nous devons aussi impliquer beaucoup plus toutes les franges de la populations et tous les groupes ethniques : société civile et d’autres organisations communautaires, notables, chefs de tribus, personnes ressources, intellectuels de l’Azawad etc.
    Mondafrique :
    S'agit-il d'un mouvement comme celui d’autodéfense appuyé par le général touareg Elhaj Ag Gamou, proche de Bamako ?
    B.S.O.A
    Non. Le MPSA est une initiative des partisans de la paix, et de la cohésion sociale. C’est un cri du peuple. Les membres du groupe viennent des quatre coins de l’Azawad. Pas question de crééer un mouvement uniquement composé d'arabes ou de touaregs. Nous pensons que ce mouvement peut apporter des solutions concrètes aux besoins de la populations tels que la sécurité et faire aboutir la cause de l'autodétermination de l'Azawad. Enfin, comme je l'ai déjà spécifié, c’est une initiative des partisans de la paix et de la cohésion sociale de toutes les communautés qui vivent dans L’Azawad.
    Mondafrique : Quels sont les objectifs de ce jeune mouvement ?
    B.S.O.A.
    D'abord, rassembler toutes les communautés de l’Azawad avec leurs différences d’âges, de cultures, de couleurs. Cela permettra de défendre la dignité et l'ordre dont les azawadiens ont besoin dans une zone déstabilisé depuis mille neuf cent soixante. Il faut à tout prix éviter une somalisation de l’Azawad.  Notre mouvement luttera politiquement et militairement aux côtés des populations jusqu’à ce que ces objectifs soient atteints.
    Mondafrique : Quels sont vos engagements auprès de la communauté internationale dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et le narcotrafic dans le sahel ?
    B.S.O.A.
    Malheureusement aujourd’hui nous n’avons aucun moyen de nous engager tant que nous ne sommes pas libres chez nous et que nous n'avons pas atteint notre objectif d’autodétermination. Il faut d’abord exister pour entreprendre quoique ce soit dans ces affaires. Les américains ont quitté l’Irak, on voit ce qu’il est devenu aujourd’hui. Même chose pour la Libye. Pour l'instant nous ne pouvons pas participer à ces luttes. Notre objectif, c’est l’autodétermination du peule de l’azawad et de son territoire. Quand les azawadiens auront leur droit de s’autogérer, ces fléaux seront combattu par nos propres populations avec l’accompagnement de la communauté internationale. Nous avons pas besoin des casques bleus, nous n’avons pas besoin de toutes ces dépenses énormes. 10% des dépenses de la MINUSMA c'est largement suffisant pour trois ans de développement de l’Azawad. Nous avons plutôt de notre droit de liberté de nous autogérer. Une chose est sûr et certaine, le narcodjihadisme est la créature du gouvernement malien. L'ancien président ATT qui a été chassé du pouvoir par la junte du capitaine Amadou Haya Sanogo en Mars 2012 est celui qui a créé et bénéficié de toutes les retombées du narcotrafic. C’est lui qui a permis aux terroristes de circuler sur le territoire. Quand nous prendrons nos propres affaires en main nous saurons comment combattre ce fléau.
    Mondafrique :  Etes-vous financé par un état de la sous région ou autre ?
    Non. De toutes façons, les états de la sous région sont avec le gouvernement du Mali. Nous sommes financé par le peuple et comptons sur nos propres moyens.
    Mondafrique : Avez-vous une aile militaire sur le terrain ?
    Nous sommes en train d’étudier la possibilité de mettre en place une aile militaire bien formée et éduquée au service des Azawadiens. Dans l’Azawad à l’heure où nous sommes il n’y a pas que le désert et le sable, il y a des populations qui vivent et qui ont besoin de sécurité, d’être suivies, assistées. Surtout en ce moment où la sécheresse fait des ravages. Il fait près de 50 degrés, les cheptels dans la région de Tombouctou meurent et beaucoup de nomades se retrouvent sans aucune bête.
    Mondafrique : Comment voyez-vous le processus de paix en cours dans votre pays ?
    B.S.O.A.
    Tant que la communauté internationale et le monde entier n'auront pas compris qu’il y a un véritable problème entre le Mali en tant qu’état et l’ Azawad en tant qu’entité différente, le problème ne sera pas résolu.
    Mondafrique :  Quel message avez-vous à lancer à la communauté internationale ?
    B.S.O.A
    Nous voulons dire à la communauté internationale qu’il est temps de montrer plus de considération à ces populations qui souffrent, ces êtres humains qui n’ont jamais eu accès à leurs droits fondamentaux. Ces populations n’ont aujourd’hui aucun accès à l’éducation, à la santé, au travail. Nous demandons à la communauté internationale d’arrêter de soutenir le Mali qu'elle a aidé pendant 50 ans. Cet Etat s'est toujours montré incapable de gérer quoique ce soit. Il est temps de donner l’Azawad aux azawadiens.

    Entretien réalisé par Mohamed Ag Ahmedou
    PUBLIÉ PAR LA RÉDACTION DE
    Biographie en cours de rédaction ...
     

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    Des miliciens de 'Fajr Libya' (Aube de la Libye) installés dans une annexe de l'ambassade des EtatsDes miliciens de "Fajr Libya" (Aube de la Libye) installés dans une annexe de l'ambassade des Etats © AFP
    Le gouvernement démissionnaire libyen, exilé dans l’Est, a reconnu dans un communiqué publié dans la nuit de dimanche à lundi ne plus contrôler les ministères et services de l’État à Tripoli.
    Le gouvernement provisoire dirigé par Abdallah al-Theni a précisé que les milices armées empêchaient, sous la menace, les services de l’État de fonctionner dans la capitale. "Les sièges des ministères et des services de l’État à Tripoli sont occupés par des miliciens armés qui empêchent les fonctionnaires d’y accéder et menacent leurs responsables", a déclaré le gouvernement.
    Il a ajouté qu'il tentait "d’assurer de loin la continuité de ces services en gardant le contact avec les responsables des ministères et des services de l’État". Ce gouvernement est chargé d’expédier les affaires courantes, après avoir annoncé jeudi avoir remis sa démission au Parlement élu le 25 juin, qui siège lui aussi dans l’Est du pays pour échapper à la pression des milices armées.
    Cet aveu d’impuissance vient confirmer que la capitale est désormais aux mains des miliciens - islamistes pour la plupart - qui ont chassé le 22 août, au prix de violents combats, leurs rivaux, proches du gouvernement démissionnaire, de l’aéroport situé au Sud de la ville.
    Occupation d'une annexe de l'ambassade des États-Unis
    L’une des factions de Fajr Libya, milice qui a pris contrôle de l'aéroport de Tripoli, s’est installée dimanche dans l’une des annexes de l’ambassade des États-Unis, en affirmant vouloir contrôler ce complexe - évacué le 26 juillet. Cependant, un porte parole de la faction a démenti tout envahissement du complexe par ses hommes, affirmant vouloir seulement sécuriser le complexe et empêcher qu’il ne soit pillé. "On a invité les missions diplomatiques à revenir à Tripoli et en attendant, nous sommes ici pour sécuriser les lieux" a déclaré l’un des membres de la milice sur les lieux. L’ambassadrice américain Deborah Jones, réfugiée à Malte a affirmé : "À ma connaissance et d’après les récentes photos, le complexe de l’ambassade américaine à Tripoli est sous bonne garde et n’a pas été saccagé".
    Rentrée scolaire perturbée
    Au plan politique, Fajr Libya et les autorités étatiques réfugiées dans l’Est du pays continuent de se livrer à un dialogue de sourds qui éloigne la perspective d’une relance du processus de transition politique. Dans ce contexte chaotique, la rentrée scolaire programmée pour dimanche n’a pas pu se dérouler normalement : elle a été reportée à Benghazi et Misrata tandis qu’à Tripoli peu d’élèves sont retournés à l’école au vu de l’insécurité qui y règne.
    (Avec AFP)


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    NIGER JUSTICE BURKINA FASO MAHAMADOU ISSOUFOU 

    Trafic de bébés au Niger: où est donc passé Hama Amadou?

    mediaLe président de l’Assemblée nationale et principal opposant du Niger, Hama Amadou.AFP PHOTO STEPHANE DE SAKUTIN
    Les autorités burkinabè ont confirmé samedi qu’Hama Amadou avait pris le vol de Brussels Airlines vers la Belgique. Le président de l’Assemblée nationale du Niger avait trouvé refuge mercredi à Ouagadougou à la suite de la levée de son immunité parlementaire.
    Principal opposant au Niger, il est soupçonné de complicité de supposition d'enfants dans le cadre d'un trafic présumé de bébés. En quittant le pays, il a laissé une lettre ouverte dénonçant 12 mois de harcèlement et d'acharnement de la part du pouvoir en place.
    Sa lettre ouverte est dans tous les médias nigériens : sur cinq pages, Hama Amadou explique aux citoyens du Niger comment, depuis qu'il a quitté la majorité présidentielle en août 2013, le pouvoir en place n'a de cesse de s'acharner sur sa personne. Et de rappeler avec moult détails tous les faits et événements reprochés : tirs d'arme à feu sur sa résidence, réduction de sa garde rapprochée en tant que président du Parlement, achat de conscience pour le démettre de la présidence de l'Assemblée.
    Hama Amadou note que le pouvoir ne s'en tient pas à sa personne, mais s'en prend également à ses proches en arrêtant plusieurs collaborateurs et militants de son parti Lumana. Mais le coup de grâce à ses yeux reste ce qu’il qualifie d'« atteinte à un symbole » : la famille. Depuis juin dernier, sa deuxième épouse est écrouée pour supposition d'enfants dans le cadre d'un trafic présumé de bébés.
    Le président Issoufou pointé du doigt
    « Mahamadou Issoufou peut continuer à abuser du pouvoir, à violer la Constitution pour me faire arrêter, il trouvera toujours d'autres Hama Amadou sur son chemin », conclut-il en s'en remettant à Dieu.
    En attendant, le président de l'Assemblée nationale a disparu : Bruxelles, Paris, Washington ? Le procureur de la République a indiqué attendre l'avis de la Cour constitutionnelle pour envisager les suites de la procédure judiciaire avec à la clé un éventuel mandat d'arrêt international à l'encontre de la deuxième personnalité du Niger.
    MALIMNLATOUAREG

    Nord du Mali : naissance du MPSA, un nouveau groupe armé

    mediaÀ Ouagadougou, une délégation de la Minusma a rencontré, le 28 août, les différents mouvements armés qui ont signé un protocole d’accord pour parler d’une seule voix à Alger, le 1er septembre. Ce que demande également le nouveau MPSA.AFP PHOTO / AHMED OUOBA
    Un nouveau groupe armé est apparu dans le nord du Mali. Le Mouvement populaire pour le salut de l'Azawad, MPSA, est une dissidence du mouvement arabe du MAA, le Mouvement arabe de l'Azawad et il entend bien peser dans le devenir de la région.
     
    Les responsables du Mouvement populaire pour le salut de l’Azawad reconnaissent le drapeau malien. Ils présentent d’ailleurs leur mouvement comme un mouvement armé, mais à caractère national politiquement, et non comme un groupe armé tribal.
    Boubacar Ould Taleb, l’un des responsables du dernier né des groupes du Nord du Mali, estime qu’il faut que tous les mouvements armés du septentrion du pays parlent d’une même voix face à l’Etat malien lors de la très prochaine reprise des négociations d’Alger.
    Sur le terrain, on a pour le moment du mal à évaluer avec précision la réelle force du MPSA. Mais sa création confirme la réalité d’aujourd’hui dans le Nord : pour exister, pour peser lors des négociations, pour faire prendre en compte des revendications, de plus en plus de groupes se créent.
    Certains observateurs sont inquiets, la naissance de ces nouveaux groupuscules peut faire apparaître de nouvelles revendications et, du coup, constituer un frein au règlement de la crise. Deux autres notables du Nord du Mali envisagent déjà de créer à leur tour des groupes armés.
    MALIALGÉRIEMNLA

    Le dialogue inter-malien a repris à Alger

    mediaUn tonneau peint aux couleurs du MNLA à la frontière du Mali et du Niger.RFI/Moussa Kaka
    Le gouvernement malien et les groupes armés du nord du pays se sont à nouveau réunis ce lundi 1er septembre à Alger après s'être mis d'accord en juillet dernier sur une feuille de route. Cette fois-ci, assure-t-on, les deux camps doivent entrer dans le vif du sujet. Les discussions sur le fond débuteront dès mardi et déjà, quatre commissions ont été créées.
    La cérémonie d’ouverture a commencé avec deux heures de retard. Selon des diplomates, certains groupes du nord refusaient d’entrer dans la salle pour des questions de protocole. Cependant, et après avoir discuté avec le ministre des Affaires étrangères algérien, les membres du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), du Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) et du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) ont fini par rejoindre les membres du gouvernement malien et les représentants de la communauté internationale.
    Pour Mohamed Ould Ramadhan, porte-parole des ces groupes, la polémique n’a d'ailleurs pas lieu d’être. « Nous étions avec le ministre des Affaires étrangères algérien et les membres de la médiation internationale, explique-t-il. C'était juste un problème d'ordre : comment mettre les choses dans l'ordre, comment discuter de certains points. Tout cela s'est réglé et nous sommes vite rentrés dans la salle. »
    Du côté des autorités maliennes, on assure être venu l’esprit ouvert et les oreilles tendues. Mais à l’image des précédentes discussions, les groupes du nord du pays semblent toujours divisés entre eux. Les tensions sont perceptibles. Ainsi, l’un des intervenants a dénoncé « ceux qui prennent les négociations en otage ». Le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Djibrill Bassolé, a dû lancer : « Ne laissez pas votre cause se miner par les querelles, dont je peux comprendre l'origine. Les facteurs de division entre vous sont un facteur de menace pour la paix. »
    Malgré tout, les autorités maliennes se veulent rassurantes, estimant que le climat a évolué dans le bon sens depuis le mois de juin. Selon Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères, « la situation sur le terrain s'est plus ou moins stabilisée. Il y a quelques incidents ici ou là, mais au sujet de la cessation des hostilités, qui concernait une zone en particulier dans cette zone, les engagements ont été tenus. »
    Les discussions sur le fond vont débuter mardi. Quatre commissions ont été créées pour traiter des questions politiques et institutionnelles, des questions sécuritaires et de défense, des questions de justice et de réconciliation et enfin, des questions de développement économique. Cette fois, le planning prévoit au moins quatre semaines de discussions pour trouver des propositions communes