mardi 3 décembre 2013

Niger: plus de 15.000 sinistrés après des inondations dans le sud-est

Niamey (AFP) - 03.12.2013 07:38

Plus de 15.000 personnes sont sinistrées après des inondations survenues début novembre dans le sud-est du Niger.
voir le zoom : Un homme évacue ses biens pendant les inondations à Niamey, au NigerUn homme évacue ses biens pendant les inondations à Niamey, au Niger
afp.com - Boureima Hama
Plus de 15.000 personnes sont sinistrées après des inondations survenues début novembre dans le sud-est du Niger, a-t-on appris lundi auprès de l'ONU et des autorités locales.
"A la date du 29 novembre, une vingtaine de villages sont inondés faisant au total 2.123 ménages sinistrés, soit 15.086 personnes", dans la région de Diffa (sud-est), voisine du Nigeria et du Tchad, a indiqué le Bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) dans un bulletin publié lundi à Niamey.
Le nombre de victimes de la crue de la Komadougou Yobé, une rivière prenant sa source au Nigeria voisin, est en forte augmentation. Un précédent bilan de l'Onu publié le 15 novembre faisait état de 5.412 sinistrés.
"La situation empire. Nous lançons un appel à toutes les bonnes volontés", a déclaré à l'AFP Moussa Mohamed, un fonctionnaire de Diffa.
Les eaux ont détruit des champs de cultures, ce qui "risque d’aggraver la situation" alimentaire des paysans locaux, déjà frappés en 2012 par une crise alimentaire due à un épisode de sécheresse et à une précédente crue de la Komadougou Yobé, souligne Ocha.
Les eaux ont également inondé des écoles et endommagé les routes entre le Niger et le Nigeria, "paralysant" le commerce entre les deux Etats, ce qui a provoqué une hausse de 30% des prix de certains produits importés du Nigeria, déplore Ocha.
Le niveau des eaux, 14 cm au-dessus du seuil d’alerte, menace une vingtaine d’autres villages, prévient l'ONU, qui évalue les besoins des sinistrés à quelque 445 tonnes de céréales, 1.328 abris d’urgence ou encore 25 puits d'eau potable.
Le gouvernement nigérien a déjà distribué quelque 94 tonnes de vivres, alors que des Ong internationales ont fait des dons, notamment de tentes, selon les autorités locales.
Diffa fait actuellement face à un important flux de réfugiés fuyant les affrontements en cours depuis mai entre armée et islamistes dans le nord du Nigeria.
Plus de 37.000 personnes ont ainsi trouvé refuge dans cette partie du Niger qui abrite des champs pétroliers, selon les estimations des Nations unies.
© 2013 AFP

Niger : le coût de la sécurité…et de l’uranium

Niger : le coût de la sécurité…et de l’uranium

Publié le 2 décembre 2013 (rédigé le 1er octobre 2013) par Raphaël Granvaud
Selon Reuters (20/9), Omar Hamidou Tchiana, ministre des mines au Niger a annoncé un audit des gisements d’uranium exploités par Areva, dont les contrats arrivent à terme. Il s’agit « d’obtenir un partenariat équilibré » pour «  faire en sorte que le Niger aussi tire parti de l’exploitation de l’uranium ». Après 40 ans, louable préoccupation !
Sauf que les prétentions du gouvernement nigérien paraissent à nouveau assez limitées : par exemple il ne remet nullement en cause sa position d’actionnaire minoritaire (36,4% de la Somaïr, 31% de la Cominak, 33% du futur gisement d’Imouraren) mais affirme vouloir «  faire en sorte que les coûts de production de l’uranium baissent, pour que le Niger puisse tirer parti, non seulement en termes de taxes mais en termes de dividende en tant qu’actionnaire ».
Une logique dont seuls les salariés et les populations locales risquent de faire les frais et qui ne devrait pas poser trop de problème à Areva… sauf si le coût de la présence des forces spéciales françaises vient plomber la rentabilité des mines !
Début 2013 en effet, le ministre français de la Défense donnait son accord pour que les hommes du Commandement des Opérations Spéciales (COS) viennent renforcer le dispositif sécuritaire protégeant les mines d’Areva au Niger, constitué d’une société de sécurité privée française (EPEE) et de troupes nigériennes. En principe, « les forces spéciales françaises n’interviendront pas gratuitement, et Areva se verra présenter une facture, sans doute assez salée. » (Le Point.fr, 23/01)
En revanche, les autorités nigériennes entendent maintenir la pression quant à la date de mise en chantier d’Imouraren, sans cesse repoussée par Areva en raison de la chute des cours du minerai. « Pour nous, 2015 est une date qui n’est pas négociable », affirme le ministre nigérien des mines : « Le président de la République a été élu sur la base d’un programme dont une partie du financement devrait être généré en partie par les impôts, taxes et d’autres revenus générés par Imouraren. »
Et si Mahamadou Issoufou veut être réélu, il faudrait qu’une partie de ce programme soit mis en application… Or à ce jour, dans un contexte de déstabilisation régionale grandissante, c’est surtout le budget de la défense qui siphonne les revenus de l’État. Doublées en 2012, encore augmentées en 2013 au détriment des budgets de l’éducation et de la santé, les dépenses de sécurité absorberaient 10% du budget national, le montant exact restant classé « secret-défense » (Jeuneafrique.com, 24/04).
C’est pourquoi, avec le démarrage d’Imouraren, le gouvernement nigérien voudrait voir les recettes de l’uranium contribuer à 20% du budget, contre 5% actuellement. Mais même s’il y parvenait, la lutte contre le terrorisme sous tutelle étrangère risque d’être un puits sans fonds…
Le renforcement des dépenses militaires du Niger est fortement encouragé par les forces étrangères qui y ont élu domicile au nom de la guerre contre le terrorisme. Forces françaises, bien sûr, mais également américaines. Parallèlement au déclenchement de l’opération française Serval au Mali, les Etats Unis signaient en janvier 2013 un accord de coopération militaire avec les autorités nigériennes, autorisant l’installation d’une base et le transit des forces américaines dans le pays. Initialement, il s’agissait officiellement d’installer une base de drones (en principe non armés) et de 300 hommes des forces spéciales et conventionnelles, pour des missions de formation et de surveillance dans le Nord du pays, aux frontières avec le Mali, la Libye et l’Algérie. Selon La Lettre du Continent (18/9), le nombre de militaires US aurait en fait « franchi le cap du millier » et les bases américaines « jouissent d’un statut d’extraterritorialité. Quant aux appareils de l’US Air Force, ils bénéficient d’un droit d’atterrissage et de décollage sur toute l’étendue du territoire, sans possibilité pour les autorités nigériennes de procéder à un quelconque contrôle. »

Libye/Igtet cherche des appuis à Washington

lundi 2 décembre 2013

RFI/A la Une: confusion au nord du Mali

Kidal, jeudi dernier. Plusieurs centaines de manifestants investissent le périmètre de sécurité de l’aéroport. L’armée malienne tire. Bilan : un mort et 5 blessés selon le MNLA, dont Kidal est le fief. Pour le vice-président de ce mouvement touareg, l’intervention de l’armée à l’aéroport de Kidal est une « déclaration de guerre » de la part du gouvernement. D’autres dirigeants du mouvement estiment toutefois que la reprise des hostilités n’est pas d’actualité.
Alors, oui, confusion. Et elle miroite déjà sur les sites Internet de nombreux journaux français. La presse disponible en kiosque ce matin, elle, se garde encore de faire état des déclarations du vice-président du MNLA.

Seul journal à évoquer l’incident de Kidal, Le Parisien. Lequel souligne que la situation évolue« de façon inquiétante entre l’armée malienne et les groupes armés touaregs ».

Le confrère publie une photo d’un groupe de manifestants défilant hier à Bamako « une petite centaine de jeunes », précise le journal, poing levé, brandissant des affichettes sur lesquelles on peut, pêle-mêle, lire ceci : « Vive l’armée malienne » ; « Vive le Mali » ; « A bas la politique française à Kidal ».

Après avoir rappelé que l’incident de jeudi dans cette ville du nord du Mali est intervenu « après l’enlèvement et l’assassinat des deux journalistes de RFI fin octobre », Le Parisien souligne que cette « nouvelle démonstration du manque de contrôle des forces internationales dans ce fief de la rébellion touareg agace profondément le gouvernement malien... et la population ».
 
Prostitution : mauvaise passe pour le client
 
En France, les clients des prostituées seront bientôt des délinquants. Les députés ont adopté cette nuit la disposition d’un projet de loi stipulant la pénalisation des clients de prostituées. L’adoption de cette disposition phare du texte relatif à la prostitution, qui devrait être soumis dans son ensemble mercredi prochain au vote de l’Assemblée nationale, est intervenue trop tard pour que la presse écrite l’évoque dans ses colonnes. Mais le sujet, lui, avait déjà retenu l’attention d’une partie de la presse française. En région surtout.

Témoin L’Est Républicain. « Aujourd’hui, les 20 à 40 000 personnes vendant leur corps en France sont pour l’essentiel des femmes venant de l’étranger (Afrique ou pays de l’Est) »,décompte ainsi le journal. Selon L’Est Républicain, ces personnes sont « totalement soumises à des réseaux mafieux ». Voilà pourquoi, « sur le plan de la morale, pas de doute. Il faut lutter contre la prostitution », sermonne le quotidien de l’est de la France.
                             
Les prostituées, on les appelait autrefois les « filles de joie », rappelle La Nouvelle République du Centre-Ouest. Car, de la joie, « elles en donnaient un peu pour une poignée de billets aux sevrés d’amour, aux maris trompés, aux unijambistes, aux gueules cassées, aux cœurs en morceaux. Pour un peu, on en aurait fait un sacerdoce », étant rappelé que les gueules cassées étaient ces anciens blessés de guerre, des poilus de 14-18 qui avaient croisé la mitraille dans l’enfer des champs de bataille et qui avaient survécu en lambeaux.

Mais il faut croire que tout change. « La réalité est moins romantique et se résume à un mot : esclavage », déplore le quotidien du centre du pays, qui estime que « ce sont les proxénètes qu’il faudrait crucifier. Le plus vieux métier de l’immonde, c’est celui-là, non ? », formule La Nouvelle République du Centre-Ouest.

Mais il n’y a pas que la presse quotidienne régionale à se passionner pour ce débat de société. De manifestes pour ou contre le projet de loi en tribunes de personnalités favorables ou opposantes à la pénalisation du client des prostituées, la presse nationale s’est largement fait l’écho du sujet ces derniers mois en France. Et le moins que l’on puisse dire est qu’il est loin de faire consensus parmi celles et ceux que ça intéresse. Ce matin, le site Internet du journal Le Monde souligne du reste que « le débat sur la pénalisation des clients des prostituées met au jour les profondes fractures entre les féminismes ». Le quotidien du soir souligne le « clivage entre les partisans de la liberté de disposer de son corps et les opposants à la servitude rarement volontaire, qui consiste à laisser les autres disposer de son corps ».

Cahuzac : cloche de bois pour un paria
 
En France encore, un baron déchu du Parti socialiste se déracine. Jérôme Cahuzac quitterait Villeneuve-sur-Lot. C’est Le Parisien qui l’affirme. L’ex-ministre du budget, convaincu de mensonge devant la représentation nationale quand il avait osé affirmer qu’il ne possédait pas de compte bancaire en Suisse, « vient de déménager ses affaires du bureau qu’il avait gardé à l’hôtel de ville de Villeneuve-sur-Lot, dans le sud de la France, et il a mis en vente sa maison »,écrit le quotidien. Cela veut bien dire, en déduit Le Parisien « qu’il n’y aura pas de “come-back”de Jérôme Cahuzac aux prochaines municipales ».
 
Ecoutes clandestines : petits arrangement entre « amis »
 
La France a collaboré, et collabore peut-être encore, avec les Etats-Unis et la Grande-Bretagne en matière d’écoutes des télécommunications. Et selon les dernières notes hautement confidentielles transmises au journal Le Monde par l’ancien consultant de la NSA Edward Snowden, les liens « extrêmement étroits » noués par la DGSE, la Direction générale des services extérieurs avec la NSA comme avec son équivalent britannique, le GCHQ, se sont développés quasiment de façon autonome. Ces trois organisme se sont mis d’accord pour constituer un « vaste pot commun de données privées et publiques françaises », affirme Le Monde. L’homme qui est à la manœuvre en France s’appelle Bernard Barbier. C’est le directeur technique des services secrets français.

Et le quotidien donne des précisions. Le 1er février 2007, le chef de la division Afrique de la direction du renseignement de la DGSE « rencontre (…) son homologue de la NSA pour l’Afrique subsaharienne ». Ils parlent de la crise au Darfour. « D’autres réunions sont organisées sur la Côte d’Ivoire et la République démocratique du Congo ». Selon le confrère, le niveau de coopération est tel qu’aujourd’hui, des données personnelles venant d’Afrique ou du Moyen-Orient, transitant par la France et appartenant à des individus de nationalité française (…) ou même à des chefs d’Etat africain, « peuvent tomber entre les mains de la NSA ». Voilà pourquoi la France est le « précieux partenaire de l’espionnage de la NSA », révèle Le Monde.Grandes oreilles françaises et américaines, même combat.

Libye - Quarante détenus s'évadent de la prison de Sabha

  •   Xinhua
  • dimanche 1 décembre 2013 07:01


    Près de quarante détenus se sont évadés de leur prison avec l'aide d'hommes armés, dans la ville de Sabha, au sud de la Libye, a rapporté samedi l'agence de presse officielle LANA, citant des sources de sécurité.
    Les prisonniers se sont échappés à l'aube vendredi après que la prison eut été attaquée par des hommes armés non identifiés, indique LANA.
    Le directeur de la prison, Nasr Shaaban, a expliqué que les hommes armés avaient procédé à un tir nourri indiscriminé devant l'entrée de la prison puis s'étaient lancés à la recherche des détenus.
    Après les avoir localisés, les hommes les ont fait sortir par dizaines, a-t-il indiqué.
    De telles évasions sont monnaie courante en Libye où la police nationale et l'armée sont actuellement en cours de formation et où le gouvernement ne peut s'en remettre qu'aux milices pour la sécurité.

    Xinhua

    dimanche 1 décembre 2013

    Libye:Mahmoud Jibril accuse l’Occident

    A LA UNE INTERNATIONALMahmoud Jibril accuse l’Occident
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    le 01.12.13 | 10h00

    Du côté de Mahmoud Jibril, l’ancien directeur exécutif du Conseil national de transition et leader du parti de l’Alliance des forces nationales, grand vainqueur des élections du 7 juillet 2012 en Libye, le ton est à l’amertume.

    Jibril est en effet victime de la Loi d’épuration, votée par le Congrès national général le 5 mai 2013 et ne peut postuler à un poste de responsabilité dans les nouvelles institutions, à moins d’un amendement de cette Loi.
    Invité à l’inauguration de la 6e édition du Forum de réflexion Medays qui s’est tenue à Tanger au Maroc du 13 au 16 novembre sous le thème «Quels moyens pour développer un monde instable», Mahmoud Jibril a également contribué à la table ronde sur «les perspectives politiques instables du printemps arabe». Il a tiré à boulets rouges sur l’Occident qu’il rend en partie responsable de la crise en Libye. La responsabilité de l’Occident réside, selon Jibril, dans le fait que «la Libye a été lâchée de manière précoce, juste après la chute du régime d’El Gueddafi».
    «Pourtant, j’avais demandé en ce moment-là à l’Union européenne de ne pas partir. Je leur ai proposé d’attendre jusqu’à la construction et la consolidation des fondements de l’Etat libyen», se rappelle-t-il. «Mais l’Union européenne est partie et nous accuse maintenant d’être devenus une source de terrorisme», regrette l’ancien homme fort de Libye. Les accusations de Jibril ne se limitent pas à ce retrait rapide de Libye. «Les occidentaux étaient au courant des armes qui continuaient à affluer en Libye après la guerre, via plusieurs aéroports de Libye, et ils n’ont pas réagi du tout», leur reproche-t-il. Ils misaient alors, selon lui, sur l’instauration d’un projet politique islamiste. «Maintenant, ce projet a échoué en laissant la place aux dérapages et aux violences. Les armes circulent massivement dans toutes les régions du pays et sont même passées chez les terroristes», déplore l’ancien homme fort du CNT. Concernant ses espoirs pour la sortie de la crise, Mahmoud Jibril souhaite que «l’homme de la rue libyen s’implique davantage pour sauver la révolution, instaurer la paix pour tous les fils de ce pays».
    Les Libyens ne méritent pas, selon lui, de vivre dans la peur des armes et des incertitudes.  Pour ce qui est de son évaluation de la manière avec laquelle les autorités actuelles sont en train de gérer la crise traversée par son pays, Jibril regrette que «quelque 200 milliards de dollars aient été dilapidés par les nouveaux maîtres libyens, sans qu’il y ait de traces visibles sur le terrain». «Les experts ont pourtant évalué la reconstruction du pays à 400 milliards de dollars. C’est donc un énorme gâchis que de dépenser la moitié de cette somme sans qu’il n’y ait le moindre signe de reconstruction dans le pays», souligne-t-il avec amertume. «Je crains que les Libyens ne baissent les bras et disent un jour avec du regret : du temps d’El Gueddafi, il n’y avait pas ce désordre et cette insécurité», a averti Mahmoud Jibril, en concluant : «S’ils commencent à dire cela, c’est terrible !»   
    Mourad Sellam

    NDLR:l Afrique ou l impossible independance?VISEZ ce titre de RFI;"Délimitation des frontières africaines: la France a remis les archives à l'Union africaine"...

    Article publié le : vendredi 29 novembre 2013 à 23:30 - Dernière modification le : samedi 30 novembre 2013 à 08:20


    La carte de l'Afrique, revue et corrigée
    La carte de l'Afrique, revue et corrigée

    Par RFI
    Ce mercredi 28 novembre, à Addis Abeba, la France a remis officiellement à l’Union africaine des copies papiers et numérisées d’archives françaises relatives aux frontières africaines. Les documents remis correspondent à 45 traités, concernant une vingtaine de pays d’Afrique de l’Ouest, du Nord et de l’Est, pour une période allant de 1845 à 1956. Ils pourront être utilisés par tous les Etats membres, engagés dans un processus de délimitation des frontières qui doit s’achever en 2017. L’organisation panafricaine a adopté comme principe depuis sa création que les frontières héritées de la colonisation sont intangibles pour les territoires devenus Etats indépendants.

    L’Afrique compte 80.000 km de frontières, mais seuls 30% sont précisément démarquées. Un plan a donc été mis en œuvre en 2007, afin que la délimitation entre les pays soit officiellement établie, avec comme base les frontières de l’époque coloniale.
    Pour Aguibou Diarrah, responsable de ce programme, il était ainsi indispensable de disposer de ces documents remis par la France pour espérer achever le processus, puisque ce sont eux qui permettront d’arbitrer d’éventuels conflits. « L’intangibilité des frontières africaine repose sur les archives. Ce sont les frontières héritées de la colonisation. Donc ces archives sont des documents qui permettront de façon certaine à démarquer ces frontières sans créer de problèmes. »
    Numérisation
    Avec comme objectif ultime que la frontière devienne une passerelle davantage qu’une barrière, l’Union africaine veut jouer un rôle de facilitateur entre les Etats. L’accès à ces traités historiques leur sera facilité par la numérisation des quelque 500 pages, qui permet d’ailleurs souvent une meilleure lisibilité qu’une simple photocopie.
    Brigitte Collet, l’ambassadrice de France à Addis Abeba, souligne en effet la grande précision de ces archives. « Ces documents sont accompagnés des cartes de l’époque. Et quand vous regardez certains de ces traités, ils contiennent des précisions géographiques extrêmement fines. Donc je pense que c’est vraiment une aide très précieuse à ce travail de délimitation. »
    Un travail pour lequel l’Allemagne a déjà remis ses archives, en juin dernier, alors que les autres anciennes puissances coloniales du continent, comme la Belgique et le Portugal, ont elles aussi été sollicitées.
    TAGS: + AFRIQUE - FRANCE - UNION AFRICAINE

    Mali: un rapport d'Amnesty International fustige les exactions

    MALI - 
    Article publié le : samedi 30 novembre 2013 à 23:02 - Dernière modification le : dimanche 01 décembre 2013 à 01:08

    Mali: un rapport d'Amnesty International fustige les exactions

    DR

    Par RFI
    En conférence de presse, les responsables de l'ONG Amnesty International ont lancé, ce samedi 30 novembre 2013 à Bamako, un rapport sur l'état des droits de l'homme au Mali au cours des deux dernières années. RFI a parcouru ce rapport de 47 pages, disponible en téléchargement en bas de cet article.



    En annexe 2 du rapport d'Amnesty International sur le Mali figure la liste des militaires portés disparus au lendemain du contre-coup d'Etat du 30 avril 2012. Ils sont au nombre de 21.
    C'est l'affaire pour laquelle le général Sanogo est actuellement aux arrêts. Dans le même document de 47 pages, on retrouve également une liste de neuf autres personnes arrêtées, selon Amnesty International, par l'armée malienne, et dont on n'a plus de nouvelles.
    Pour tous ces cas de disparition, la prestigieuse structure internationale de défense des droits de l'homme demande qu'une enquête minutieuse soit faite. Et qu'en cas de crime commis, les auteurs soient traduits devant les tribunaux.
    Violations des droits de l'homme au sud ; violations des droits de l'homme au nord du Mali également. Amnesty fustige les exactions perpétrées notamment par tous les groupes qui ont pris les armes : le MNLA, le Mujao, Aqmi, et d'autres.
    L'ONG critique l’enrôlement d'enfants-soldats sur le sol malien. Certains sont actuellement détenus et doivent être libérés, martèle l'organisation. L’enquête minutieuse rendu publique porte sur deux ans. On y lit un message d’espoir : la possible renaissance malienne.
    A noter néanmoins qu'au cours de leur conférence de presse, les responsables d'Amnesty International ont regretté de ne pas avoir été reçus par le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, malgré leur demande d'audience.

    ■ CONSULTER sur le site d'Amnesty International :
    • L'article de présentation du rapport
    • Le rapport, intitulé « Mali, agenda pour les droits humains » (pdf)
    TAGS: DROITS DE L'ENFANT - DROITS DE L’HOMME - MALI - ONG

    Mali : la France entre l’enclume sudiste et le marteau nordiste

    dimanche 1 décembre 2013


    Communiqué de Bernard Lugan (01/12/2013)
      
    Le 27 novembre, et pour la première fois depuis le début de l’opération Serval, une manifestation anti-française s’est déroulée au Mali, à Bamako, aux cris de « A bas la France ».
    Ces Maliens bien peu « reconnaissants » de ce qui a été fait pour eux  font à la France un reproche de fond : interdire à leur armée de se repositionner à Kidal, au cœur du pays touareg. Or, durant la campagne de l’Azawad, notamment lors des combats dans les Iforas, les forces françaises furent renseignées par les Touareg du MNLA contre la promesse de ne pas laisser l’armée malienne se repositionner à Kidal…
    Culbutés par les Touareg, les militaires maliens qui se sont enfuis vers Bamako fin 2011-début 2012, veulent aujourd’hui profiter du bouclier français pour prendre leur revanche et réoccuper la totalité du territoire national, ce que les Touareg refusent. Le 30 novembre dernier, le MNLA, rejoint par le MAA ( Mouvement arabe de l’Azawad) et par le HCUA ( Haut conseil pour l’unité de l’Azawad) a d’ailleurs déclaré qu’il reprenait la guerre contre l’armée malienne.
    Nos forces vont donc se trouver prises entre deux feux. Comme en Côte d’Ivoire avec Laurent Gbagbo, ceux que nos éléments sauvèrent dans un premier temps, risquent donc de devenir des ennemis qui nous reprocheront de ne pas les laisser rétablir la souveraineté nationale sur l’ensemble du pays. Une aide salvatrice se transformera donc en entreprise néo-coloniale… et la France devra une fois de plus payer l’incohérence de sa politique !

    Comme il fallait s’y attendre, et comme je n’ai cessé de le dire dans tous mes communiqués consacrés au Mali (voir l’historique de ce blog et surtout les numéros de l’Afrique réelle traitant cette question), le problème de fond n’a pas été réglé par l’Opération Serval car il n’est pas militaire. Il n’est pas davantage islamiste, le jihadisme n’étant que la surinfection d’une plaie ethnique millénaire. La question est ethno-politique car le sahel, monde contact entre les civilisations sédentaires des greniers au Sud, et l’univers du nomadisme au Nord, est un Rift racial le long duquel, et depuis la nuit des temps, sudistes et nordistes sont en rivalité pour le contrôle des zones intermédiaires situées entre le désert et les savanes.

    Les élections ne résoudront donc évidemment pas cette réalité géo-ethnographique. Elles ne feront que confirmer la mathématique ethnique locale, l’ethno-mathématique selon ma formule qui me fut tellement reprochée par les butors de la bien-pensance universaliste, mais qui est désormais reprise par les plagiaires qui « pompent » littéralement mes analyses sans jamais me citer[1]
    Dans mon communiqué en date du 14 novembre 2012, j’écrivais ainsi que l’intervention au Mali ne devait pas être construite comme une synthèse entre divers courants, à l’image de ce qui se fait lors des congrès du parti socialiste. Il fallait certes des objectifs militaires clairs -et l’armée française a parfaitement rempli sa mission à cet égard-, mais avant tout une vision politique cohérente et réaliste, à savoir la définition d’un nouvel équilibre entre le nord et le sud du pays.
    Après avoir bloqué les colonnes d’Ansar Eddine qui fonçaient sur Bamako, il fallait donc conditionner nos opérations de reconquête de Gao et de Tombouctou à l’acceptation par les autorités maliennes de l’impératif d’un changement constitutionnel qui aurait une fois pour toutes réglé le problème nord-sud.

    Au lieu de cela, les cerveaux à nœud qui inspirent la politique africaine de la France sont restés englués dans leurs dogmes universalo-démocratiques, refusant de voir que les nordistes ne sont pas les sudistes, que les élections n’ont jamais réglé en profondeur les problèmes ethniques africains et qu’en définitive,  nous n’avons fait que repousser le problème.
    Mais qu’importe, puisque les militaires français sont sur place pour solder leurs continuelles erreurs…

     Bernard Lugan

    Après les évènements du 28 novembre à Kidal : le MNLA accuse l’armée malienne de barbarie et de sauvagerie

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    Après les évènements du 28 novembre à Kidal : le MNLA accuse l’armée malienne de barbarie et de sauvagerie
    RAPPORT
    Des représentants du MNLA et HCUA au sein de l’Equipe Mixte de Vérification et d’Observation Article 09 de l’accord du 18 juin 2013 signé à Ouagadougou (BF).
    OBJET A/S des violations de l’accord et des Droits Humains, une fusillade ayant fait des blessés civils par les Forces Armées Malienne dans la ville de Kidal.
    DESTINATAIRES  - La C.T.M.S.
                          - La MINUSMA.
                           -La Force Serval.
    Le 28 novembre 2013, une mission gouvernementale malienne était attendue à Kidal. Tôt le matin, quelques femmes et jeunes garçons étaient regroupés sous l’arbre dénommé « arbre de la liberté », sis à l’extrémité Ouest de la piste d’atterrissage. Les Forces de la MINUSMA sont arrivées sur les lieux pour les disperser en les sensibilisant. Cette force a fini par leur intimer l’ordre de quitter les lieux faute de quoi, elle fera usage de la force. C’est ainsi les femmes et les jeunes ont commencé à quitter peu à peu les lieux.
    Juste à ce moment une colonne de véhicules armés des FAMA est arrivée en trombe pour débarquer et commencer à jeter des pierres contre les enfants qui quittaient déjà les lieux. Cette action a incité ces enfants à revenir pour riposter par des jets de pierres eux aussi.
     Illico, les FAMA ont ouvert aveuglement et sauvagement le feu sur les civils démunis de tout moyen de défense. Ils ont ainsi froidement et grièvement blessés par balles réelles, tirées presque à bout portant les nommés Aïchata Walet MOHAMEDINE, Ganna Walet ALHOUSSEÏNY, Alhassane Ag DANA et Ehya Ag OSAD ALHER.  Instantanément toutes les positions des FAMA ont tiré simultanément des rafales de plusieurs types d’armes (PKM, PKT, 12,7, 14,5 et PM).
    C’est ainsi que la Force Serval est intervenu pour faire replier les FAMA. Sur le chemin du retour à leur camp, les FAMA ont aveuglement ouvert le feu sur leur passage. C’est là qu’une quatrième personne a été blessée : Alhassane Ag Danna. La terreur ainsi semée n’a pas suffi aux FAMA car à leur arrivée au camp des coups de feu des armes lourdes ont été tirés à plusieurs reprises en direction de la ville singulièrement vers les positions des Mouvements qui n‘ont eu fort heureusement aucune réaction.
    Toutefois, soit dit en passant, nous avons constaté la précipitation sans retenue affichée par les FAMA pour agresser la population, ainsi que la synchronisation des salves tirées par les FAMA : bout de la piste d’atterrissage, niveau de la banque érigée depuis un certain temps en redoute, fort de Kidal et poste de Tintahraste. A quoi ce gaspillage de cartouches peut-il faire penser sinon à un sabotage du processus de sortie de crise délibérément orchestré ? Et la meilleure pédagogie de sortie de crise est loin d’être la réduction de la population à l’impossibilité d’exprimer ses dépits et ses douleurs, sans compter que s’exprimer par des jets de cailloux est de très loin moins scandaleux que par des rafales de balles réelles. 
    Dans tous les cas les malades ont été vite transportés au CSRéf de Kidal où ils ont reçu les premiers soins avant leur évacuation.(source : malijet.com) Et au CSRéf la tension était telle qu’un militaire de la MINUSMA (Cdt Alex VASSE) a reçu un caillou lancé par une femme exacerbée par une présence massive de l’armée dans l’enceinte du CSREF. Un de ses hommes a voulu exercer des représailles sur des femmes meurtries ; mais ses collègues l’ont vite maîtrisé. Il faut rappeler que le commandant Alex conduisait la mission de la MINUSMA, témoin de la barbarie des FAMA sur les populations à Tassikt le 03 novembre 2013.
    Le comportement des FAMA à Kidal, encore une fois, est des plus barbares comme il l’a toujours été dans l’AZAWAD.
    C’est précisément ce comportement invariablement primaire qui a rendu les populations de l’AZAWAD viscéralement allergiques à toute présence militaire malienne à leurs côtés. L’AZAWAD, malgré les innombrables tribulations qu’il a endurées, est servi par une bonne mémoire. Qu’on en juge par les quelques détails qui suivent.
    En 1990 des jeunes gens, arrêtés par les autorités maliennes, ont été remis à la Brigade Territoriale de Gendarmerie de Kidal. Certains sont morts des suites des tortures barbares imaginées et infligées par l’adjudant chef Commandant alors la Brigade. Les autres ont été livrés au camp militaire de Kidal (actuel camp 1) qui les a simplement fusillés.
    Le Commandant de Brigade en question, simple Adjudant Chef a été muté au sud du Mali. Comme tous les hommes en uniforme qui se sont illustrés dans les massacres arabo-touaregs de l’Azawad, il a bénéficié d’une ascension spectaculaire dans les grades. En effet, un peu plus de dix (10) ans après, il était Capitaine et a été réaffecté à Kidal comme Commandant de Groupement de gendarmerie. Quel toupet !
    Peu de temps après son arrivée à Kidal, les frères de certaines de ses victimes de 1990 ayant su que c’était lui, ont balancé dans son domicile deux (02) grenades qui on surtout endommagé sa voiture.
    C’est à ce moment que les autorités maliennes ont pris conscience du caractère incongru de cette manière de se moquer des populations.
    En juillet 2013, en application de l’accord de Ouagadougou, les FAMA refont leur apparition à Kidal, avec le même comportement barbare que depuis cinquante (50) ans dans l’Azawad. Le contingent basé au camp 1 de Kidal était sous le commandement d’un officier qui a brillé par son manque d’autorité sur ses troupes qui se sont livrées à toutes sortes d’exactions sur les populations, dans une liberté totale qui ne peut rappeler que le pire des vandalismes.
    Après moult protestations de notre part, le Colonel Mamari CAMARA est affecté à Bamako. Ce fut un début de grand espoir pour toute la Région de Kidal. Mais voilà que le Colonel  Mamari CAMARA revient à Kidal, probablement avec des prérogatives plus importantes pour récompenser le mépris affiché par les violences exercées sur les populations lors de son dernier séjour. Dans quel dessein a été décidée cette affectation, si ce n’est pour rendre un hymne scandaleux à la carence ? Si ce n’est encore pour lâcher la bride au déchaînement de l’inadmissible, comme ce fut le cas ce jour du 28 novembre 2013 ?
    Si tant est que nous recherchons une solution sincère et efficace au conflit Azawad/mali, il faut que le comportement de l’armée malienne cesse d’ignorer que l’Azawad est habité, non pas par des fauve, mais par des humains ayant les mêmes droits que les humains de notre planète.
    Les humiliations, les assassinats, les exactions, les arrestations et les emprisonnements arbitraires par l’Etat malien n’ont que trop duré de 1963 à ce jour. La communauté internationale ne doit pas tolérer que cet état de fait soit le lot eternel des populations de l’Azawad.
    Depuis la signature de l’Accord de Ouagadougou que l’Etat malien a jusqu’ici obstinément foulé au pied au vue et su de tout le monde, les FAMA n’ont cessé de multiplier provocations, arrogance et barbarie et ont mis à rude épreuve la patience des populations de l’Azawad ainsi que des Mouvements signataires de l’Accord.
    Nous rappelons au médiateur, au médiateur associé, à la France, à l’ONU et au mali lui-même que toute patience a des limites.   
    Aussi, nous demandons instamment aux médiateurs, à l’ONU, à Serval de mettre immédiatement un terme à toutes ces complaisances porteuses  des plus grands risques de compromettre le processus de sortie de crise à peine amorcé avec mille et une difficultés de part et d’autres. Il faut que le ou les auteurs de ces forfaits, ainsi que ceux de forfaits du 03 novembre 2013 à Tassik soient jugés car ils sont connus. Il faut que l’impunité cesse d’être le refuge des criminels. 
    Nous attirons la bienveillante attention de toute la Communauté Internationale sur cette nécessité, avec l’espoir qu’elle y pèsera de tout son poids dans le seul intérêt de la restauration d’une paix durable et globale pour tous.

    POUR LE  MNLA                                                                           POUR LE  HCUA
    AHABY AG AHMEÏDA                                                               ALBACHER AG GATTA                                        
    SourceMalije