dimanche 24 novembre 2013

HAWAD: « Dans la nasse », ouvrage à paraître /Tamazgha-Masin


L'Azawad de Hawad...Depuis un moment, un flou quasi-total règne sur la question touarègue et l’Azawad, une situation qui inquiète de plus en plus celles et ceux qui se battent pour la libération, et au premier chef ceux qui sont sur le terrain, sur le front. Les forces étatiques qui œuvrent unanimement à l’éradication de l’amazighité travaillent sans relâche pour faire échouer le projet de femmes et d’hommes décidés à se libérer du colonialisme et à accéder à leurs liberté et souveraineté. Et pour y arriver, ils s’appuient, bien évidemment, sur des relais locaux acquis à la corruption et autres opportunistes. Il faut dire que depuis les évènements récents, notamment l’opération Serval et l’installation des troupes françaises dans certaines régions de l’Azawad, la situation évolue dans une opacité exemplaire ; il n’est plus secret que ce sont les officiers français qui tirent les ficelles et qui gèrent la situation, ce qui explique, en partie, les choses, lorsqu’on, notamment, a compris que la France n’a qu’un seul projet en tête : « la nord-mali-sation de l’Azawad ».
Heureusement que sur le terrain, aussi bien les populations civiles qu’une majorité de combattants, n’ont pas renoncé à l’idéal de liberté qui a animé le soulèvement de janvier 2012 contre l’Etat malien, et ils l’ont fait savoir. Le rôle des populations civiles de l’Azawad, et celui des femmes en particulier, est à saluer : il a certainement joué un rôle important dans les « marche-arrières » que la direction du MNLA a été amenée à faire après diverses dérives. Et dans ce climat de flou, d’incompréhension et d’incertitude qui mine la question touarègue, il est important que des voix alternatives se fassent entendre. Hawad, cet infatigable maquisard de Timmujgha, en fait partie. Nous publions des extraits d’un de ses ouvrages, dont la parution est imminente, qui nous suggère une autre vision des choses ; une vision qui décortique implacablement certaines réalités difficiles à entendre, en les extirpant du brouillard de mensonges et de ruses qui dissimule sous de fumeux scénarios la situation même des Touaregs.Avec l’autorisation des auteurs, que nous remercions vivement, nous reproduisons ci-après la présentation de l’ouvrage, une présentation d’Hélène Claudot-Hawad, ainsi que quelques extraits de l’ouvrage.
Masin Ferkal,http://tamazgha.fr/L-Azawad-de-Hawad.html

HAWAD

Dans la nasse

Traduit du touareg (tamajaght) par l’auteur et Hélène Claudot-Hawad.
Ouvrage à paraître.

Présentation de l’ouvrage.

Dès la première ligne de ce nouvel ouvrage au titre évocateur, Hawad campe trois lettres énigmatiques : « Z, T, alpha » [1] car, dit-il, « les lettres sont pour nous des piliers plus solides que les montagnes. Alpha, la voyelle, incarne la capacité de passer d’un état à l’autre, de dynamiser les choses, tandis que les consonnes sont fixes ». C’est pour entamer le travail de transformation de la douleur touarègue et pour desserrer les mailles du filet que Hawad a recours à nouveau à l’alchimie des lettres et aux autres procédés de la « furigraphie » qui font s’entrechoquer les sons, les mots, les images, afin de recréer un mouvement, un « fourmillement », un élan, dans une situation immobile et sans issue.
Le texte, achevé en mars 2013, a été écrit dans la tension du soulèvement de l’« Azawad » qui commence au début de l’année 2012, jusqu’à l’intervention militaire française en janvier 2013, aboutissant finalement à remettre sur pied l’Etat et l’armée du Mali en pleine déliquescence et à les réinstaller en force au Sahara, confirmant « l’oubli » du peuple touareg.
Face à l’amnésie, comment exister ? Comment faire entendre ce qui a du sens pour les habitants de ces terres arides dotées de leurs propres noms et de leur propre histoire ? Comment faire émerger une autre voix derrière la cacophonie médiatique des scénarios terroristes, de l’activation des peurs, du déploiement des avions rafales, de l’installation des drones, des tueries de civils, des appellations contrôlées, et des mots impérieux qui classent sans partage l’axe du « mal » et l’axe du « bien » ?
Pour Hawad, la fabrication de l’Azawad a enterré l’essentiel d’une lutte centenaire, celle d’un peuple qui cherche à se libérer du joug colonial et néocolonial. S’il s’adresse à l’Azawad dans ce texte, c’est en tant que partie de lui-même – c’est-à-dire du Touareg qu’il est –, une partie qui a atteint une telle étape de souffrance, de misère, d’oppression, qu’elle accepte l’effacement derrière les étiquettes qu’on lui accole. A travers ce personnage évanescent, au bord du gouffre, privé de parole, d’espace, de droit à l’existence, Hawad tente de raccommoder une silhouette qui, même si elle n’a plus de bras ni de jambes ni de langue, peut se redresser en se projetant ailleurs, vers un horizon acceptable. Il cherche à replacer dans sa trajectoire originale le brûlé attiré par l’incendie qui le détruit et à métamorphoser sa souffrance en terreau de résistance, une résistance d’un autre type, qui nécessite de revenir à soi-même, à son imaginaire, à sa manière de penser le monde autrement, et non à travers les lunettes de ceux-là mêmes qui lui refusent le droit d’exister.
Le chemin est long. Hawad se sert de la poésie, « cartouches de vieux mots, /mille et mille fois faussés, bricolés, rechargés », comme outil de résistance. Il nomme les degrés de décomposition du corps touareg et les intérêts miniers internationaux qui poussent à sa destruction et à son démembrement : « Le crâne est à In Amenas / mais le cerveau ancêtre Des-Chameaux / transformé en combustible essence gaz mazout / coule dans les sillons ruisseaux/gorges de nos défaites/au-delà du désert et de la mer. / Et il sert d’engrais aux collines de lard/amoncellements de graisse/Etats aux armes et articulations obèses, / désastre ! » Il échancre les blessures de la défaite et les fait saigner pour provoquer à nouveau une réaction, pour ranimer le corps tétanisé, pour ramener le regard à la lucidité :
« Quand on est chair/embrochée au cercle de feu/ il faut savoir fixer les flammes ».L’objectif est de pouvoir évaluer la situation clairement et d’adopter la posture distanciée qui convient : « Dégoût, Azawad, crache de haut comme un chameau/mais vise bien, crache sur le bon œil !/Un guérillero doit savoir choisir sa cible/et économiser ses tirs ! ». Tout ce qui fait mal est explicitement énoncé, comme la solitude – « Tu es seul, Azawad,/sans munitions ni bras/ni compagnons ni alliés à l’horizon » –, ou le déni – « Qui sont les auteurs des manuscrits ?/Qui sont les fondateurs des murs de Tombouctou ? / N’est-ce pas les tribus Imessoufa, Imaqesharen, Igdalen, /Ilemtayen et les Igelad, / Touaregs qui aujourd’hui/[…] sont brûlés » –, ou la destruction – « Visages miroirs brisés,/portraits de femmes enfants vieillards,/ terre et hommes jetés dans l’incendie,/à genoux dans la boue/du feu en activité », ou la répétition du désastre colonial – « privation pénurie/peste liturgie des agonies sous le chaos/épilepsie tellurique tremblements de terre/litanies et chapelets d’expropriations /exclusions exterminations / défilé d’avalanches violences / destructions et leurs cortèges/ricochets des débris de soi / qui s’écrasent /sur d’autres sifflements du néant » –, ou les illusions – « Ne crois pas que sous la roue/du char, tu trouveras un nid de poule,/salut, oubli, où te blottir » –, ou les vaines compromissions – « Ne quémande pas le souffle/de ton existence,/bouscule le destin./L’exterminateur des tiens/n’a pas besoin de tes services », ou l’invasion technologique – « Aujourd’hui dans les cieux du Sahara et du Sahel,/il n’y a plus de corbeau ni de vautour,/seulement des drones et des rafales ».
Face à l’adversité et à l’inégalité des forces, face à l’indifférence du monde qui « D’un seul tir de dynamite […] raye du registre de l’existence/l’autre accent de l’humanité/pour laisser place à la précipitation/meute ruée vers les affaires carrières/mines d’uranium or pétrole gaz/autoroutes galeries abîmes/villes casernes fourmilières/champignons toxiques/expropriation négation annihilation/de notre existence », Hawad installe les piliers qui servent à bâtir le seul toit qui peut durablement abriter les Touaregs, c’est-à-dire eux-mêmes se reconnaissant en eux-mêmes : « Hors toi, il n’y a aucun autre Touareg de substitution/derrière lequel tu pourrais te reposer ».
Pour traverser l’incendie, il déploie les hallucinations poétiques, « expiration maladroite, aile, souffle, papillon de l’embrasement/des émotions, halètements épileptiques/qui enjambent tempêtes vagues flammes/chaos anomie destructions ». Il épelle les mots de passe qui permettent de retrouver le chemin : « La balise, c’est toi,/toi témoin solitaire » et d’affronter « La remontée des déserts et des mirages/… ton héritage à toi seul ». Il « dilue le carcan » en dépassant l’horizon « dans le regard rêve engouement/paysage à perpète/absolu lointain horizon bleu/pays d’outre-pays/emmiragé, rêve ».
Voir plus loin que les limites du regard immédiat est l’un des thèmes récurrents des écrits de Hawad, où seuls les aveugles et les fous apparaissent doués de clairvoyance. L’objectif est de penser au-delà du cadre étriqué de l’ordre établi, de renoncer aux seuls rôles auxquels ce dernier cantonne les Touaregs et de détricoter la grammaire dominante pour se voir par ses propres yeux : « Azawad, mordicus/cramponnetoi- cramponnetoi,/ mord les fibres de ton imaginaire./Et lâche les chimères folkloriques/des zoos humains ».
Car, comme l’auteur le rappelle inlassablement au fil de ses ouvrages : « Être vaincu est un art/qui se travaille dans la solitude/de la pénombre. »
Bruit et percussions de mots, débordements, déchaînement, fureur, dérision, caractérisent l’écriture de ces pages dont le souffle rapide, haletant, précipité, ironique, mordant finit par abolir le rythme régulé par la ponctuation devenue inutile et par ébranler le bien-fondé de la normalisation oppressive des mondes condamnés à disparaître, mais condamnés par qui ? La crue d’images redouble de vigueur, déferle et engloutit les catégories imposées pour esquisser d’autres passages, d’autres paysages, d’autres horizons à inventer, à l’issue d’une marche difficile. Hawad poursuit son objectif : mettre en vue l’invisible et l’inimaginable d’aujourd’hui en tentant d’atteindre le col qui offrira une vision large, enfin libérée des entraves.
Hélène Claudot-Hawad
Septembre 2013 

Le long du Sud : les gens du Nord venus

Le long du Sud : les gens du Nord venus

Le Quotidien d’Oran-Kamel Daoud
Les nordistes du Sud : c’est un peuple à part, une Algérie qui se repose d’elle-même. On les retrouve au Sud vivant leur vie en tournant le dos à la mer. Cadres venus pour un jour, restés pour toujours, anciens militaires fascinés, femmes mariées, femmes seules, enfants de la géographie mixte, hommes de culture ou de sens tournés vers les grandes dunes, le ciel et la culture des petits potagers. Maisons ocres et carrières sans stress, disent-ils. Généralement affables comme les gens du Sud, ayant retrouvé l’humanité et la générosité, plus ou moins guéris. C’est que le Sud repose du Nord et du poids du pays. On peu y retrouver la simplicité des rapports, le contact, le sens qu’au Nord ont détruit la colonisation, l’arabisation, le relogement et les exodes et la rente. Au Sud, les gens travaillent encore leurs terres, sourient, échangent et ne semblent pas êtres les fils de la névrose mais les pères d’autrefois. C’est peut-être une impression de touriste, de voyageur ou un cliché mais c’est aussi la vérité la plus proche de la vérité : le Sud peut fasciner jusqu’à vous retenir à vie parce que c’est le dernier souvenir que l’on a de notre pays avant sa lente destruction. On peut se tromper d’impression mais pas sur l’évidence : les gens du Nord installés au Sud cherchent la guérison et le calme et les trouvent généralement. «Le désert est difficile pour celui qui veut y habiter et qui n’a pas une vie intérieur», dira une nouvelle amie avec son compagnon au chroniqueur. Vrai : beaucoup achètent des maisons, y viennent puis revendent ou repartent parce qu’ils ne supportent pas le vent de sable et la perspective de se retrouver face à eux-mêmes. Mais beaucoup restent car ayant enfin trouvé le sens qui manque, le gout de planter et d’attendre, d’arroser et de cueillir, de sourire et de partager. L’image est idyllique mais elle n’est pas fausse aussi. Vivre au Sud c’est être confronté à soi-même et à la différence, mais cela est possible. Alors des gens viennent du Nord et élisent domicile et construisent. Cela donne de beaux liens et parfois de lourds malentendus et des cycles de spéculations sur le foncier. On peut y venir en demandeur s’asile ou en colon caché ou en simple voyageur qui retrouve demeure. Mais on n’oublie pas le Sud quand on y vient : on l’emporte avec soi, il vous suit, vous y revenez, vous vous en éloignez ou vous le redessinez ou il vous hante et vous avancez vers lui, pas à pas.Cette fascination est lente, intime, secrète. Elle met à nu les maladies du Nord et ses poids morts, l’étouffement qui y sévit et la quête de l’Algérien pour retrouver la saine proximité avec la nature, soi et les autres. On dit que l’on cherche souvent la paix au Sud. Parce que justement c’est la guerre au Nord, la terrible perte du sens. Le temps que l’on tue alors qu’au Sud il vous accompagne. Pastichons un écrivain : le non-sens du Nord laisse parfois dans l’âme de grands déserts que le Sud ne reflète pas curieusement, mais guérit lentement et sans mot dire.
http://www.lequotidien-oran.com/?news=5190803

vendredi 22 novembre 2013

Niger : Oxfam et Rotab dénoncent "l'opacité" des renégociations avec Areva

Niger : Oxfam et Rotab dénoncent "l'opacité" des renégociations avec Areva


Niger-mine-dArlit Pierre-Verdy-AFP
La mine d'Arlit, exploitée par Areva. En 2010, les deux filiales locales du groupe ont extrait un total de 114 346 tonnes d'uranium au Niger. © Pierre Verdy/AFP
Oxfam et l'association nigérienne Rotab ont publié une note d'information dénonçant l'opacité qui accompagne la renégociation du contrat entre le français Areva et l'État du Niger pour l'exploitation de son uranium.
L'État nigérien et la société française Areva se sont engagés depuis plusieurs mois dans la renégociation du contrat d'exploitation de l'uranium nigérien, contrat qui arrive à échéance le 31 décembre 2013. Dans une note d'information sur les conventions minières liant Areva, leader mondial de l'énergie nucléaire, et le Niger publiée le 22 novembre, l'ONG française Oxfam et l'association nigérienne Réseau des organisations pour la transparence et l'analyse budgétaire (Rotab), dénoncent l'opacité et les pressions qui entourent cette renégociation.
"Il est extrêmement difficile d'avoir accès aux chiffres de l'exploitation de l'uranium au Niger et de l'imposition des activités d'Areva sur place. Areva clame que 70 % de la valeur de l'uranium revient à l'État du Niger. Mais la société civile et le gouvernement nigériens jugent ce partenariat déséquilibré : l'uranium représentait 70,8 % des exportations du pays en 2010, et seulement 5,8 % du PIB", explique Anne-Sophie Simpere, auteure de l'étude.
Avantages fiscaux
Oxfam et Rotab dénoncent un régime fiscal plus qu'accommodant pour la multinationale qui exploite depuis 50 ans l'uranium nigérien, représentant près de 40 % de son approvisionnement mondial. Les deux filiales d'Areva au Niger, Somaïr et Cominak, bénéficient de nombreux avantages fiscaux : exemptions sur les droits de douane, exonérations de TVA ou encore une exonération des taxes sur les carburants qu'elles utilisent pourtant en grande quantité selon les deux ONG. Une "provision pour reconstitution de gisement" leur permet par ailleurs de mettre de côté 20 % de leurs bénéfices, qui échappent ainsi à l'impôt sur les sociétés, indique le communiqué d'Oxfam.
Selon l'étude, les deux filiales ont extrait un total de 114 346 tonnes d'uranium au Niger en 2010, représentant une valeur d'exportation de 2 300 milliards de F CFA (plus de 3,5 milliards d'euros). Sur cette somme, le Niger n'aurait touché que 300 milliards de F CFA (environ 459 millions d'euros), soit 13 % de cette valeur exportée.
Déséquilibre
"En France, une ampoule sur trois est éclairée grâce à l'uranium nigérien. Au Niger, près de 90 % de la population n'a pas accès à l'électricité", rappelle Ali Idrissa, coordinateur national du Rotab au Niger.
Le Niger, dont 60 % de la population vit avec moins d'un dollar par jour, a besoin de revenus supplémentaires pour faire face aux crises alimentaires récurrentes, pour assurer la survie d'un système d'accès gratuit aux soins menacé, investir dans l'éducation, l'agriculture, et faire face à une situation sécuritaire dégradée.
Mesures
Le gouvernement français a soutenu la nouvelle obligation de reporting pays par pays des entreprises minières dans les Directives européennes votées en juin dernier, à la suite de la loi Dodd-Franck qui instaure ce principe aux États-Unis. Le récent rapport du Sénat sur la présence française en Afrique "encourage la France à faire en sorte que les entreprises françaises du secteur, notamment celles dans lesquelles l'État français a une participation - telles que Areva ou Total - soient exemplaires en matière de transparence et de responsabilité environnementale et sociale" et recommande d'aller plus loin en faisant "la démonstration que les entreprises françaises sont des partenaires fiables et respectueux des intérêts de long terme des pays africains".
Pourtant, "tout indique que le contrat d'Areva se renégocie en toute opacité", conclut le communiqué. Les conclusions de l'audit externe de Somaïr et Cominak rendu en octobre dernier, et qui doit servir de base à la renégociation, n'ont pas été communiquées.

L’intervention en RCA : la France a trop attendu

vendredi 22 novembre 2013

L’intervention en RCA : la France a trop attendu

Communiqué de Bernard Lugan - 22/11/13

Depuis  le mois de décembre 2012, la RCA, l’ancien Oubangui-Chari colonial, est un foyer de déstabilisation qui menace toute l’Afrique centrale et la région sahélo-tchadienne au moment où la contagion sahélienne a touché la zone tchado-nigériane et  la Libye saharienne.
Alors que la France va intervenir en RCA, ce qu’elle aurait du faire depuis le mois de décembre 2012, je ne vais pas redire ici ce que je n’ai déjà expliqué à travers mes analyses et communiqués des 26 décembre 2012, 1er janvier, 24 mars, et 7 septembre 2013 ainsi que dans le numéro de février 2013  de l’Afrique réelle et dans celui du mois de novembre 2013 à travers l’article intitulé  « RCA : les coupeurs de route au pouvoir ».

Néanmoinspour résumer la situation, il importe de ne pas perdre de vue que :

1) Ceux qui font régner la terreur à Bangui sont les héritiers des bandes islamistes mahdistes et de celles de Snoussou qui razziaient les peuples de la forêt et du fleuve avant la colonisation.
2) Comme quasiment partout en Afrique, le problème est d’abord ethnique et il est à l’origine de l’instabilité récurrente que connaît cet artificiel pays, quadrilatère de 623 000 km2, non-Etat présentant de grandes différences géographiques, donc humaines, entre des régions sahéliennes, des espaces soudanais, des savanes centrales, une forêt  méridionale et des régions bordières du fleuve.
3) L’histoire de RCA depuis l’indépendance est rythmée par l’alternance de  cycles ethno-politiques conflictuels qui donnèrent tour à tour le pouvoir à des populations originaires des grandes régions du pays comme je l’ai longuement expliqué dans le numéro de l’Afrique réelle du mois de février 2013.

Le 15 mars 2003 le général François Bozizé, un Gbaya, ethnie originaire de l’ouest du pays, accéda aux affaires au moment où tout le nord de la RCA était touché par la contagion du conflit soudano-tchadien. A plusieurs reprises, les rebelles tchadiens opposés au président Idriss Déby Itno et soutenus par le Soudan tentèrent ainsi de contourner les défenses tchadiennes par le nord de la RCA et ce fut à partir de ce moment que la région de Birao et des « trois frontières » (Soudan-Tchad-RCA) échappa définitivement  aux autorités de Bangui pour devenir une « zone grise ».
A la fin du mois de décembre 2012, venus de cette région, quelques centaines de combattants appartenant à de petites tribus nordistes et islamisées, dont les Gula et les Runga, appuyés par des Soudanais et des Tchadiens, avancèrent vers Bangui, la capitale, groupés dans un hétéroclite mouvement créé pour la circonstance et qui prit le nom de Séléka (coalition en langue sango).
Ce qui, au départ, n’était qu’une razzia lancée par deux ou trois centaines de coupeurs de route se transforma alors en une entreprise de conquête du pouvoir. Au noyau initial vinrent ensuite s’agréger plusieurs mouvements ethno-politiques microscopiques dirigés par de vieux chevaux de retour de toutes les aventures centrafricaines.
Le pillage de Bangui débuta alors, suivi par le massacre des Gbaya et des chrétiens. L’anarchie gagna ensuite l’ensemble du pays, les bandes du Séléka se livrant à un pillage en règle des populations cependant que Michel Am Nondroko Djotodia président autoproclamé le 24 mars 2013 était totalement dépassé par les évènements.

En RCA où, une fois encore, la longue histoire explique les évènements contemporains, l’intervention militaire trop tardive ne réglera pas le problème de fond. En effet, le Séléka va se débander devant les troupes françaises mais :

1) La question de la pacification de la région des trois frontières ne sera pas réglée car le Soudan constituera la base arrière de tout futur mouvement.
2) La seule solution qui sera proposée par la France sera une nouvelle fois un processus électoral, donc une ethno-mathématique, qui redonnera le pouvoir aux plus nombreux, donc aux peuples de la savane. Les « gens du fleuve » au sud et les nordistes seront automatiquement perdants car minoritaires, ce qui sera la cause de futurs conflits...

Francis Collomp: l'assassinat des journalistes de RFI «m'a donné le courage de m'évader»

ENTRETIEN - 
Article publié le : vendredi 22 novembre 2013 à 08:39 - Dernière modification le : vendredi 22 novembre 2013 à 11:00

rfi

Francis Collomp, à sa descente d'avion en France, lundi 18 novembre.
Francis Collomp, à sa descente d'avion en France, lundi 18 novembre.
REUTERS/Kenzo Tribouillard/Pool

Par Olivier Rogez
Francis Collomp a faussé compagnie à ses geôliers la semaine dernière, après onze mois de détention entre les mains du groupe islamiste Ansaru, dans le nord du Nigeria. Pour la première fois, il fait le récit de son incroyable évasion et des onze mois de captivité, rythmés par l'écoute de RFI, jusqu'à l'annonce de la mort de Ghislaine Dupont et de Claude Verlon, une nouvelle tragique qui l'a poussé à tenter le tout pour le tout.



RFI: Vous vous êtes échappé après onze mois de captivité dans le nord du Nigeria. Chaque jour, vous avez pensé à vous évader durant cette détention. Quel est l’élément qui a été déterminant lorsque vous avez décidé de franchir le pas ?
Francis Collomp: Avant de commencer toute interview, je voudrais quand même avoir une pensée pour les autres otages et remercier RFI. Je pense avec beaucoup d'émotion à vos journalistes qui ont été tués. Et je dédie mon escapade, [le fait ] que j’ai réussi à m’enfuir à« Gigi », comme vous l’appelez, et à Claude.
Merci beaucoup, cela nous touche particulièrement. Lorsque vous avez appris la mort de Ghislaine Dupont et de Claude Verlon, cela vous a décidé à franchir le pas ?
Je ne suis pas un gars qui est du genre à chialer, mais ça m’a énormément touché. Et comme ils sont liés à Aqmi et qu’ils n'ont laissé aucun otage vivant... L'émotion passée, ça m’a donné le courage de penser de nouveau à m’évader, de ré-étudier les petits détails qui font qu’on réussit une évasion.
Racontez-nous comment s’est passée cette évasion. Que s'est-il passé ce jour-là, le jour où vous avez franchi la porte ? Qu’est-ce qui vous a permis de partir ?
Ce qui m’a permis de partir, c’est une erreur grossière de mon geôlier. Ma cellule était composée de deux pièces. La pièce principale où j'étais et une autre petite pièce, qui était un genre de salle de bain où il y avait la réserve d’eau et le seau pour se laver. Il est venu faire ses ablutions et une fois ou deux auparavant, j'avais noté qu'il avait oublié les clés à l’extérieur de la première porte. Au lieu de la refermer et d’aller faire ses ablutions en gardant ses clés ; ce jour-là, il les a laissées à l’extérieur. Il a commencé ses ablutions et j'ai ouvert la poignée, tout doucement. J’avais prévu un petit bout de ferraille très plat pour enlever les clés et éviter au moment de les remette que le cran de la serrure fasse du bruit.
Vous avez donc planifié cette évasion...
Tout était en effet calculé.
Lorsque vous êtes sorti, vous êtes parti en courant. Vous avez couru pendant cinq kilomètres...
Non pas tout à fait. Sur les 300-400 mètres qui me menaient à la route, j’ai effectivement couru. Par contre, dès que je suis arrivé sur la route, il commençait à y avoir du monde, de la circulation, des voitures. Je me suis mis à marcher vite. Et chaque fois qu’il y avait trop de monde, je diminuais un tout petit peu ma cadence pour ne pas alerter.
Saviez-vous que vous étiez dans cette ville de Zaria ?
Non.
Vous ne saviez pas où vous étiez ?
A Kano, je le savais, à cause des antennes, à cause des bombes etc. Mais à Zaria, je n’avais pas encore déterminé que j’étais là.
A ce moment-là, vous trouvez un mototaxi et vous lui demandez d’aller au commissariat...
Voilà. J’ai croisé les doigts et il ne m’a pas demandé de payer les 100 nairas que l'on paie d'avance pour une course.
Vous n’aviez pas d’argent ?
Non. Mais par contre, j’avais prévu pour le convaincre de lui proposer la petite LED batterie qui coûte 4 500 nairas. Mais pas de lâcher le poste de radio RFI ! J’y tiens, c’est un  souvenir énorme pour moi.
Durant ces onze mois de captivité, aviez-vous des relations, des discussions avec vos ravisseurs ? Vous ont-ils expliqué leurs revendications ?
Oui, même si elles ne suivaient pas tout à fait l’actualité. Par exemple, lorsqu'ils m’ont dit : 'Il faut que la France parte d’Afghanistan' en réalité, c’était en train de se faire. Après, ils voulaient aussi que la France quitte le Mali et qu’on arrête d’agresser Aqmi. Et, surtout, qu’on n’intervienne plus dans les Républiques musulmanes comme la Mauritanie, l’Egypte... Puis, ils demandaient aussi la libération de leurs deux gros poissons, mais je ne me souviens plus vraiment de leurs noms.
La libération de deux de leurs combattants ?
Oui, mais des combattants-chefs. C’est pour cela que je dis « deux gros poissons ». Ils réclamaient aussi la libération de leurs chefs et d’une quarantaine de femmes et de leurs enfants.
Ils n’ont jamais évoqué la moindre rançon ou demande d’argent ?
C’est moi qui leur ai demandé: 'et la monnaie ?' Ils ont toujours décliné et dit que ce n’est pas ça qui les intéressait.
Vous étiez à Kano. Ils vous ont transféré à Zaria. Pourquoi vous ont-ils transféré et comment s’est passé ce transfert ?
Pour deux raisons. Parce que je m' étais aperçu où j’étais. Ils le savaient, parce que leur chef m’a posé la question et j’ai répondu : 'Il ne faut pas me prendre pour un idiot. Les deux bombes, j’ai écouté la radio.'
Il y avait des bombes qui ont explosé à Kano ?
Oui, fin juin, début juillet. Et vous sur RFI, vous avez communiqué. Les bombes ont explosé à 6h30, juste avant la tombée de la nuit, et je les ai entendues. Et à votre journal, j’ai aussi entendu que deux bombes avaient explosé à Kano. J’ai fait tout de suite la liaison. Comme quoi, RFI rend bien service. A Kano, c’était plus facile de m’évader. Je n’aurais eu qu'à passer le mur et à faire 800 mètres. Puis à me montrer ferme et convaincant face au militaire pour qu'il me protège. Ensuite j’ai appris par les « hommes de l'ombre » - comme je les appelle - qu’effectivement un échange était prévu à Kano mais il a échoué. Je ne sais pas si c'est parce qu' ils ont peut-être modifié ou changé les conditions de l'échange.
Les gens d’Ansaru vous expliquaient-ils le but de leur combat, de leurs revendications ?
Excepté au moment des vidéos et des demandes, non. Puis ils ne m’embêtaient pas parce que moi, j’étais très virulent dans mes propos. Quand ils ont pris la famille Moulin-Fournier et les enfants, je les ai agressé violemment. Je me disais quand même : 'Mais tu es fada, ils vont te tuer'. Je leur ai dit : 'Mais vous vous rendez compte, le monde entier est en train de vous regarder parce que vous prenez des gosses et une femme. C’est publié partout. Personne ne vous suivra'.
Qu’est-ce qu’ils ont répondu ?
'Ce n’est pas nous, c’est Boko Haram'. C’était la réponse facile. Mais effectivement, ce n’était pas eux, c’était Boko Haram.
Est-ce que vous retournerez en Afrique et au Nigeria ?
En Afrique oui. Au Nigeria je crois que tout le monde me prendrait pour un fada. Et je pense que ma femme partirait en courant et divorcerait alors qu’on a 35 ans de vie commune (rires).
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Mali: un coopérant militaire français touché par balle à Bamako, selon des sources policières

URGENT RFI/
Un homme armé a tiré sur un Français coopérant militaire qui sortait de son domicile à Bamako. Le Français a été légèrement blessé à la tête et à l’épaule. L’agresseur a été arrêté.

Michel Reveyrand de Menthon: « Le dialogue est la clé de la situation »


Journal du Mali- Diénéba DEME-DIALLO 
Le représentant spécial de l’Union Européenne au Sahel était face à la presse ce jeudi matin. Selon Michel Reveyrand de Menthon, pour une sortie de crise, « il faut un dialogue complet ».
Les stratégies ou les questions prioritaires à prendre en compte pour une sortie rapide de la crise au Mali sont au cœur de toutes les préoccupations actuelles.
« Il faut que le Mali tire toutes les leçons de la crise qui est passée. On a envie de dire plus jamais ça ! » martèle Michel Reveyrand de Menthon, représentant spécial de l’Union Européenne au Sahel, nommé le 18 mars dernier.
Le gouvernement est en train de mettre en œuvre des actions à travers le tout nouveau gouvernement de la réconciliation et du développement du nord ainsi que d’autres acteurs comme la commission dialogue et réconciliation qui a un mandat. Toutefois, cette entité tarde à se déployer sur le terrain et à informer l’opinion sur ses travaux.
Pour Michel Reveyrand de Menthon, la dynamique régionale doit être au cœur des débats et des actions dans le but d’une sortie rapide de crise au Mali. «Le dialogue aussi est important. Tous les membres de la société doivent être autour de la même table de négociation pour discuter des problèmes. Il faut parler avec tout le monde » ajoute-t-il lors d’une conférence de presse ce jeudi à la maison de la presse de Bamako.
La commission dialogue et réconciliation a été en place pour cela. « C’est la responsabilité du gouvernement malien d’organiser ce dialogue avec toutes les composantes de la société. Les étapes préalables doivent concerner le comment » argue-t-il.
© Journaldumali
Ne pas créer de phénomène d’exclusion, ne pas omettre des personnes dans ce dialogue, c’est ce que suggère M. De Menthon.
Les assises nationales sur le Nord ont eu lieu à la fin du mois d’octobre conformément à la mise en œuvre de l’Accord de paix signé à Ouagadougou en juin dernier. Ce dialogue considéré comme inclusive par de nombreux acteurs de la société pourrait être un point de départ intéressant. Cette plateforme a réuni aussi bien les groupes armés que la société civile du nord comme du sud.
La cohésion complète est indispensable
« C’est uniquement à cette échelle régionale qu’on arrivera à trouver les solutions d’autant qu’on est confronté à des régions particulières. A travers le désert, il y a des espaces où souvent des trafiquants prolifèrent. Je crois que c’est extrêmement important que le phénomène régional doit primer et trouve toute sa place. La visite du secrétaire général des Nations Unies était délibérément une visite régionale, (Mali, Burkina-Faso, Niger, Tchad) pour affirmer cette dynamique régionale. Les coopérations internationales doivent collaborer entre elles. Il y a tout de même une difficulté et essayer de trouver une passerelle. Il y a un grand nombre de communautés d’intérêt. Des initiatives ont été prises mais il faut arriver à un consensus pour regrouper tout le monde. Nous voulons encourager le Mali à avancer dans des réformes profondes » explique-t-il.
A quelques jours de la tenue de l’élection législative, les Maliens semblent moins mobilisés que pour la présidentielle, selon M. De Menthon, ces élections sont aussi très importantes « il faut que les Maliens votent autant pour les élections législatives et communales au même titre que les autres élections. L’UE appuie ce processus comme il a appuyé les autres » conclue-t-il.

jeudi 21 novembre 2013

Mali:Où est passé Aqmi ?


Nouvel Obs-
Une vidéo de propagande apporte des indices sur une recomposition interne. L’organisation terroriste n’est plus maîtresse du jeu.
(photo d'illustration) (Capture d'écran)
(photo d’illustration) (Capture d’écran)
Où sont passés les combattants algériens d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui occupaient le nord-Mali ? Se sont-ils repliés dans le sud libyen, affaiblis par les coups de boutoirs de l’opération Serval ? C’est la question qui se pose, après la mise en ligne, par le groupe djihadiste, d’une vidéo, publiée le 7 novembre dernier, cinq jours après l’assassinat, à Kidal, au Mali, de nos confrères de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verdon.
Il est certain que ce film de propagande de mauvaise qualité a été tourné, selon des islamistes contactés par le « Nouvel Observateur », avant la libération des quatre otages d’Arlit, le 29 octobre, dans la région de Gao, où les terroristes disposeraient encore de quelques soutiens dans la population.

Ce que révèlent les accents

Ce qui peut paraître surprenant, dans cette vidéo, c’est que parmi la quinzaine de djihadistes qui profèrent des menaces contre la France, on ne compte que deux Algériens, dont Yahia Abou El-Hammam, devenu l’émir du « Grand Sahara Islamique », d’Aqmi. Pour mémoire, cette formation est à l’origine un mouvement strictement algérien, issu du Groupe salafiste pour la prédication et le combat(GSPC).
Selon les accents, on peut distinguer sur la vidéo la présence de cinq Marocains, de sept Sahraouis et Mauritaniens. Ils parlent le même dialecte arabe, le hassaniya. Trois Tunisiens, deux Egyptiens et quatre Africains subsahariens, Nigériens ou Hartan, esclaves mauritaniens affranchis, parlant l’arabe avec une intonation africaine.

Mise en scène

Les barbus font mine, devant leur caméra, d’être décontractés, ils rient et se moquent de François Hollande. Promesse est faite de s’en prendre à la France et à ses ressortissants. Ce que ne manque pas de dire en vocifèrent, Habib el-Mauritani le (Mauritanien), qui a pris la tête de la phalange d’Abou Zeïd, tué au début de l’opération Serval. « Ils tuent les musulmans, dit ce dernier, tuez-les ! »
Cette réunion peut, aussi, laisser penser à, une sorte de petit conclave de responsables de plusieurs groupes islamiques armés, qui n’adhéraient pas à Aqmi, et tentent de se fédérer. Parmi eux : le Marocains : Abou Laith al-Maghribi, salafiste djihadiste de la première heure. Là, il mime de tirer avec son lance missile sol air de type soviétique, SA7, probablement pris dans les stocks libyens. « Je vais leur envoyer un cadeau, et ce cadeau sera porté par cette arme », lance-t-il à la cantonade.
Un autre responsable djihadiste prend la parole. Abou Abd-al-Tounsi (le Tunisien), membre d’Ansar al-Charia, rend hommage aux « héros » auteurs de l’attentat contre l’ambassade de France à Tripoli, la capitale libyenne, le 22 avril 2013.
Au premier plan, l’Emir du « Grand Sahara », Abou al-Hammam, est filmé de profil, alors qu’un guérillero tunisien lit une poésie à la gloire du djihad, pendant que passe lentement un véhicule de type militaire, recouvert de branchages, surmonté d’une mitrailleuse lourde, avec une dizaine de combattants.

Une perte d’influence ?

Contrairement aux idées reçues, Aqmi est loin de rassembler tous les mouvements islamiques armés. Son idéologie d’un djihad qui embraserait tout le sahel et une partie de l’Afrique subsaharienne contrarie les stratégies locales. Déjà les groupes islamiques touaregs ont pris leur distance avec Aqmi. La libération des otages d’Arlit a été le fruit d’un long processus de négociations entre Touaregs et agents de la DGSE.
Assiste-t-on à une perte d’influence d’Aqmi, obligée de composer avec les groupes djihadistes arabes installés dans le sud libyen ?
Quant à Aqmi en Algérie, elle est réduite à la portion congrue. L’Emir suprême, Abdelmalek Droudkel, se terre dans ses montagnes de Kabylie, avec une poignée d’hommes.
Farid Aïchoune – Le Nouvel Observateur,http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20131120.OBS6123/mali-ou-est-passe-aqmi.html

Poemes resistance Touareg 1980-1990

Un véhicule militaire français saute sur une mine à Kidal, 3 soldats blessés


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Un véhicule militaire français saute sur une mine à Kidal, 3 soldats blessés
BAMAKO - Trois soldats français ont été légèrement blessés dans la nuit de mardi à mercredi à Kidal, fief des rebelles touareg dans le nord-est du Mali, quand leur véhicule a sauté sur une mine, a appris mercredi l'AFP de sources militaires malienne et françaises.
Un véhicule de l'armée française a été touché par une explosion due vraisemblablement à un engin explosif, une mine sur laquelle le véhicule a sauté vers 01H00 (GMT et locale) ce mercredi. Trois soldats français ont été blessés mais leur vie n'est pas du tout en danger, a déclaré une source sécuritaire malienne.

L'information a été confirmée par le service de communication de l'opération (militaire française) Serval au Mali.

Le véhicule a été touché par un engin explosif, mercredi à 01HOO vers la sortie sud de la ville de Kidal. Trois soldats français ont été légèrement blessés, selon ce service à Bamako.

Selon la même source, les trois soldats ont été évacués vers la localité de Gao, plus grande ville du nord du Mali située à environ 300 kilomètres au sud de Kidal.

Les trois soldats souffrent de traumatismes sonores et devraient pouvoir reprendre leurs activités dans les jours qui viennent, a affirmé à l'AFP à Paris le porte-parole de l'état-major de l'armée française, le colonel Gilles Jaron.

Selon lui, l'incident s'est produit à la sortie sud-est de Kidal alors que les soldats rentraient de patrouille pour regagner leur camp.

Il n'a pas précisé s'il s'agissait d'une mine ou d'un engin explosif artisanal. On est en train de regarder pour connaître l'origine de l'explosion, a-t-il dit.

Selon le colonel Jaron, une roue du blindé léger dans lequel circulaient les soldats a été arrachée à la suite de l'incident.

Kidal, ville de l'extrême nord-est du Mali, est le fief des rebelles du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), qui avait repris pied dans la localité à la faveur de l'intervention militaire française en janvier.

L'armée française, fer de lance de l'offensive anti-islamiste, y poursuit sa traque des jihadistes qui avaient occupé la ville, ainsi que les deux autres grandes agglomérations du nord du Mali, Gao et Tombouctou, pendant neuf mois en 2012.

Ils en ont en grande partie été chassés, mais des éléments islamistes armés continuent à sévir dans le nord du Mali, comme en témoigne l'enlèvement et le meurtre le 2 novembre de deux journalistes français à Kidal.
(©AFP / 20 novembre 2013 19h03) 
SourceRomandie