mardi 31 juillet 2012


Le périple africain d'Hillary Clinton

Dernière mise à jour: 31 juillet, 2012 - 12:11 GMT
BBC/Afrique

Au Mali, retour à la "case" départ

Le Monde.fr |  • Mis à jour le 

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L'Inernational Crisis Group : deux poids, deux mesures.
lundi 30 juillet 2012
par Tamilla
Le 18 juillet dernier l’International Crisis Group a rendu public un rapport intitulé « Mali : éviter l’escalade »dans lequel est décrite la situation actuelle que traverse la région. Ce rapport recommande également un certain nombre de mesures à prendre afin d’éviter l’embrasement dans l’ensemble du territoire sahélien.
Si ce rapport, contrairement à d’autres, a le mérite de soulever des points pertinents dans la crise qui secoue cette région, il reste néanmoins superficiel et assez partial sur la problématique « touarègue ». 
En effet, dans son rapport, cette organisation revient sur les raisons de la récurrence des rébellions dans ce qui était jusqu’au 6 avril 2012 le Nord du Mali, c’est-à-dire l’Azawad. On se demande d’ailleurs pourquoi cette organisation continue de considérer cette région comme faisant partie du Mali ? Si la déclaration d’indépendance de l’Azawad y est mentionnée, les rédacteurs feignent bien de l’ignorer tout au long de leur document. Or, comment prétendre objectivement contribuer à l’amélioration de la situation des populations de l’Azawad si on écarte d’emblée la possibilité d’instaurer un État de l’Azawad indépendant ? Et cela alors même que ce rapport ne manque pas de souligner que la première cause de la situation actuelle est « à rechercher du côté des autorités maliennes dans leur mode de gestion du Nord, qui n’a pas répondu aux attentes sécuritaires, économiques et sociales des populations. Ces aspirations insatisfaites sont profondément ancrées dans l’histoire et ont provoqué de multiples cycles de soulèvement armé et de répression au cours du 20ème siècle »(page 2 du rapport) … C’est-à-dire, depuis que la France, ancienne puissance coloniale, a mis ce territoire « sous la tutelle » d’un nouvel État colonial, le Mali.

Il apparait pourtant clair que, dans un tel contexte, seul un État indépendant, celui de l’Azawad, est en mesure d’assurer liberté et dignité aux populations de cette région du monde. C’est en tous cas la conviction profonde du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) qui demeure, malgré les tentatives de l’évincer ou d’amoindrir son rôle en mettant en avant les groupes islamistes, l’acteur central du conflit que vit l’Azawad aujourd’hui.

D’ailleurs, ce rapport ne participe-t-il pas lui-même à cette propagande médiatique occidentale, plus particulièrement française, visant à « couper l’herbe sous le pied » au MNLA ? En accordant un même statut au MNLA et à Ansar-Dine, mouvements radicalement opposés dans leurs objectifs et dans leurs pratiques, l’ICG, à travers sa mesure n°12 (voir le rapport, page iii), contribue immanquablement à brouiller les pistes et à occulter la revendication principale du MNLA : l’irrévocabilité de l’indépendance du territoire de l’Azawad.

Souscrivant au discours ambiant présentant le Mali comme « un des modèles de progrès démocratique en Afrique subsaharienne » (page 19), ou en tout cas considéré comme tel pendant plus de vingt ans, ce rapport se rend complice de la cécité qui frappe la communauté internationale face aux exactions, aux discriminations et à la marginalisation que subissent les Touaregs de la part de l’État malien depuis sa naissance.

En effet, alors même que le rapport signale :

-  l’existence ancienne de problèmes structurels dans ce qui était considéré comme la « société malienne » dus à de profondes divergences entre Nord et Sud de cet État ;

-  que les revendications politiques du Nord ont été sévèrement réprimées par le pouvoir de Bamako à différentes reprises dont « les crimes sont restés impunis, ni même officiellement reconnus du passé. »(page 2) ;

-  et enfin que « les récits de massacres, des empoisonnements de puits et de l’exil forcé de 1963 ou des règlements de compte sanglants perpétrés par les milices pro-gouvernementales contre les civiles touaregs dans les années 1990 sont transmis à chaque nouvelle génération de combattants et façonnent une mémoire collective ponctuées de violences subies et de souffrance » (page 2)

Il est frappant de constater que le rapport recommande néanmoins le soutien à une remise sur pied des institutions politiques au Mali (Sud donc) afin de « reconquérir le Nord » (Cf. entre autres les points 10 et 19 des recommandations). En somme, il faut, nous dit le rapport, aider l’État malien, coupable de ce qu’il convient de qualifier de crimes de guerre, à se remettre sur pied pour poursuivre sa politique d’exactions, de marginalisation et d’anéantissement du peuple touareg !
On marche vraiment sur la tête !!!
On marche d’autant plus sur la tête que, comme le rapport a le mérite de le souligner, les puissances occidentales, dont la France au premier rang, adoptent une position on ne peut plus ambigüe sur la question. Tout en en exprimant la volonté de s’attaquer au terrorisme islamiste, tout en criant au scandale, à travers les médias, lors d’accords avortés entre MNLA et Ansar Dine, la France continue d’ignorer le MNLA. Pis encore, alors qu’Alain Juppé, alors ministre des affaires étrangères, a appelé à une résolution politique de la crise, son remplaçant au Quai d’Orsay, Laurent Fabius, soutient, lui, une intervention militaire contre un peuple déjà meurtri depuis plusieurs décennies.

Pourtant le MNLA ne cesse de rappeler un de ses principes de base : la laïcité, et un de ses objectifs : construire l’État de l’Azawad qui, avec d’autres forces internationales, combattra AQMI et l’éradiquera de son territoire. La position de la France reste en effet incohérente et mérite un éclaircissement.

On se demande d’ailleurs pourquoi le présent rapport "omet" (se garde bien) de mentionner les nombreux évènements organisés dans l’Hexagone, et même au-delà, en faveur du MNLA et de l’Azawad [1] ? Si on pouvait compter sur les médias français pour ne pas faire de bruit autour de telles actions, les rédacteurs du rapport n’ont pas pu ignorer de tels évènements [2]. À moins qu’il y ait, là encore, une volonté d’occulter tout élément rappelant et appuyant la légitimité de la revendication du MNLA d’avoir libéré le territoire de l’Azawad et sa volonté d’y construire un État capable de répondre aux aspirations des populations vivant sur place à mener une existence libre, digne et sereine dans le respect de tous les droits humains.

Ainsi, pour ne pas continuer la politique du « deux poids, deux mesures » [3] concernant le peuple touareg, et pour une réelle stabilité, à long terme, dans cette région du monde, il serait plus judicieux de recommander d’aider les Azawadiens à se doter d’institutions étatiques solides afin d’entamer la construction d’un État dont les bases démocratiques et laïques n’ont jamais cessé d’être revendiquées par le mouvement ayant libéré ce territoire, le MNLA.

Tamilla At Ali 
Télécharger le rapport de l’ICG en format PDF

PDF - 2.6 Mo

Résumé du rapport

Notes

[1] Voir sur www.tamazgha.fr les comptes rendus (avec vidéo) des rassemblements organisés par l’association Tamazgha à Paris, l’association Zari à Maseille, l’ACBB à Rennes, Coalition amazighe de soutien d’Amérique du Nord, etc.
[2Cf. p 12, notamment la note n°76.
[3] On remarquera que les rapports rédigés par les ONG internationales traitent souvent de manière partielle pour ne pas dire partiale la problématique touarègue : Cf. par exemple la recommandation n°12-c portant sur l’injonction au MNLA de collaborer à l’établissement des faits à propos des « exactions d’Aguelhoc et de toutes celles qui ont été perpétrées à l’occasion de la conquête militaire du Nord », alors même qu’aucune référence n’est faite aux exactions et aux pillages subis par la population touarègue vivant à Bamako et alentours à cette même période.

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3 Messages de forum

  • 30 juillet 20:19, par din qessam
    Tout compte fait le peuple amazigh est unique au monde : il n’a pas d’amis, au contraire tout le monde est contre lui y compris l’ONU, les ONG, les Droits de l’Homme... Par contre ses ennemis sont soutenus par le monde entier, quels que soient leurs crimes envers lui. De deux choses l’une messieurs imazighen : ou bien nous devons quitter cette planète (qui ne cherche que notre anéantissement) pour une autre où il n y aurait pas d’hommes, ou alors rester sur cette planète et défendre nos intérêts sans tenir compte d’aucune loi humaine ou inhumaine, d’aucun avis ou opinion (surtout internationale). Cela suppose que imazighen renoncent à toute religion et construisent eux memes leurs propres lois morales. Tant que nous ne sommes pas indépendants sur ce point-là nous continuerons à disparaître lentement mais sûrement.
    • 30 juillet 22:39
      Mais l’ami, les imazighen le font sciemment, ils n’ont besoin de personne pour leur donner un coup de pied au c..., ils se le donnent volontiers, ils dribblent même... C’est la daâwassou personnifiée ! Il suffit de regarder ce qu’ils ont fait de leur propre village et inutile de dire que c’est la faute de tel ou tel...
    • 31 juillet 07:49, par AGWZUL
      Azul akkwit s-umata,
      Mais enfin quand allez vous comprendre, que l’on peut créer n’importe quel etat type république arabe sahraouie, en plein coeur de Tamazgha aucun problème, mais des qu’il s’agit de réaliser les aspiration des Imazighen et-ce même en y incluant d’autres populations, alors la on touche à la France-Arabie.
      Dailleurs, revendiquer notre amazighité c’est remettre en cause les frontières, la géopolitique non seulement de la France, mais aussi des U.S.A.
      Bref personne ne lèvera le petit doigt pour nous venir en aide, il appartient aux Imazighen eux même de faire le necessaire afin de retrouver notre indépendance, maintes fois usurpées par des forces occultes.
      Noublions pas que l’islamisme a été crée par les Nazis, ensuite récupérer par les U.S.A via leur service l"acomlib" qui ont trs tôt noyauté les frères musulmans basés au Caire.
      Aujourd’hui l’ont pratiquerai des exactions tels que lapidations d’un couple non marié et-ce jusqu’à ce que mort s’en suit ces jours derniers à Agelhuk près de Kidal, (information à confirmer) mentionnée par SIWEL. Cependant si tel est le cas les méfaits d’Ansar din seront considérés comme crime contre l’Humanité et ceux -ci devront en répondre devant un tribunal humanitaire, bien sûr l’on est pas dupe ces exactions qui pourraient hélas augmenter en horreur ont pour objectif de faire intervenir une force extérieure afin d’anéantir toute vélléité d’indépendance Targui et au delà de tous les Imazighen.
      Car l’Avenir c’est Tamssena, l’immensité du désert avec toute l’énergie solaire que l’on peut en tirer à l’heure où le pétrole commence à tarir, à l’heure où les pays de la péninsule arabique achète à coup de milliard des terres arables afin de s’assurer de s’approprier les réserves alimentaires etc...
      Tamssena, Tiniri, tanezzruft, appartiennent aux Imazihen, et l’Avenir s’y situe de part ces richesses qu’il renferme de part son immensité et aussi de la mence qui pèse sur la planète.
      Maca, tardast, tardast ad nawedh s-angga yeghs w-ul.
      Tanemmirt, azul seg’ul
      AGWZUL

Le rôle incertain de l’Algérie dans le conflit malien

Par Florencia Valdés Andino | Publié le 30/07/2012 à 13H50, mis à jour le 30/07/2012 à 14H10
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Le président déchu du Mali Amadou Touré et le président algérien Abdelaziz Boutéflika, octobre 2011.
Le président déchu du Mali Amadou Touré et le président algérien Abdelaziz Boutéflika, octobre 2011.
Le groupe islamiste Ansar el-Dine s’est emparé du nord du Mali. Au sud, les autorités de Bamako essayent de conserver un semblant d’Etat. L’Algérie voisine était attendue comme la médiatrice privilégiée du conflit. Mais…
La stabilité du Sahel dépend de la résolution du conflit au Mali. Mais il ne semble pas près du dénouement. Les principaux partis réclament la démission du Premier ministre malien, Cheick Modibo Diarra, qui n'a pas réussi à former un gouvernement de transition. Cet échec est le énième épisode de la crise malienne qui a commencé avec la révolte touareg en janvier 2012 et  le coup d’état de l’armée du 22 mars qui a renversé le président Amadou Toumani Touré.
Les militaires ont pris le contrôle des médias lors du coup d'Etat
TV5 Monde, mars 2012.
Depuis, le pays s’est scindé en deux. Au nord ce sont les islamistes d’Ansar el-Dine qui commandent. Leurs buts : imposer la charia dans tout le pays et étendre leur influence dans la région. Entre-temps, les touaregs du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), à l’origine du conflit, ont perdu de leur superbe. Leur alliance avec les islamistes, divisés en plusieurs groupes, s’est avérée être une stratégie dévastatrice pour leurs revendications indépendantistes.
Les différents groupes islamistes présents dans le nord-Mali sont divisés
Arte, juillet 2012.
Ira, ira pas
De nombreux Maliens attendent une intervention armée pour retrouver la paix. Les pays voisins ont longtemps tergiversé et sont restés en retrait. Ils se sont contentés d’assister aux nombreuses réunions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour discuter de l’affaire malienne. La position des 15 pays regroupés au sein de cette institution a évolué. Ils proposent maintenant l’intervention d’un contingent de 3.000 soldats avec le soutien des puissances occidentales.
Ce n’est pas le cas de l’Algérie qui n’appartient pas à la CEDEAO. Le pays a condamné le coup d’Etat mais est resté silencieux par la suite. C’est le 3 juillet 2012, après avoir exprimé ses réserves, qu’Alger a donné le feu vert à uneintervention militaire. Auparavant, les autorités algériennes avaient assisté à une intense valse diplomatique : les Français, les Américains et les Britanniques les empressaient d’agir.
L’entrée en scène du Mouvement pour l’unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), dissident d’Aqmi, a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Alors que les islamistes d’Ansar el-Dine ne s’aventurent pas en territoire algérien, le Mujao a signé une déclaration de guerre contre l’Algérie, cible de nombreuses attaques ces derniers mois. Dernière en date : une prise d’otages  par des islamistes à Gao. L’Algérie est revenue sur sa décision et plaide désormais pour une solution politique.
AFP, juillet 2012.
Les Nations-Unies vont dans le sens de l’Algérie en privilégiant la voie diplomatique. Celle-ci se montre impuissante face aux islamistes qui circulent dans un territoire s’étendant sur près d’un million de kilomètres carrés. Près de deux fois la France.  
L’Algérie, leader de la région
Principale puissance militaire de la zone, l’Algérie est en mesure de déployer ses forces armées. Mais le conflit malien intervient alors que la classe politique algérienne est concentrée sur ses affaires intérieures, comme les élections législatives anticipées et la présidentielle de 2014. Par ailleurs, le président Abdelaziz Boutéflika est confronté à une série de conflits sociaux et s’évertue à empêcher un Printemps arabe algérien.
Les choix diplomatiques contradictoires d’Alger déconcertent les Maliens, dans la mesure où leur grand voisin du Nord s’était positionné comme médiateur lors de nombreux conflits dans le Sahel.
C’est lors de deux révoltes touaregs au Mali entre 1991 et 1995 ainsi qu’en 2006 jusqu’en 2009 que l’Algérie a contribué à établir un processus de paix entre son voisin du sud et ses populations touaregs.
Au tournant des années 2000, à la fin de la guerre civile algérienne, le pays a souhaité jouer le rôle de leader de la lutte anti-terroriste dans la région. Alger a alors signé en 2010 le plan Tamanrasset avec le Niger, le Mali et la Mauritanie. Ce fut le début d’une coopération militaire conjointe. Dans le même temps, l’Algérie a accordé une aide au développement d’environ 10 millions d’euros à Bamako.
Des relations complexes
Malgré cette volonté de rapprochement, les relations entre les deux pays restent tendues. D’après Alger, Bamako s’est montré laxiste avec Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique), notamment, pendant la présidence Touré. De plus, le Mali est jugé incapable de protéger les informations confidentielles que les deux pays partagent. Du côté malien, certains militaires ont toujours affirmé que l’Algérie était responsable de la prolifération du terrorisme dans la zone. Et ils ont fortement critiqué le refus de ce pays de déployer son armée. Des responsables maliens accusaient même leur voisin de profiter du trafic qui traverse la frontière.
Au-delà des récriminations, le plan Tamanrasset n’a pas fait ses preuves. L’Algérie a surtout voulu l’accord dans le but d’empêcher une présence occidentale appuyée même avant le conflit. Mais les autres pays du Sahel souhaitent l’aide occidentale, encore plus aujourd’hui. D’ailleurs, une mission militaire a été dépêchée par l’ONU, l’UA et la CEDEAO pour faire un bilan poussé en vue d’une intervention des forces militaires africaines voisines.
Alors que le nord du Mali est en train de devenir un repère de terroristes et que sa situation politique s’enlise, la stratégie diplomatique de l’Algérie ne change pas. Elle se résume finalement à rester en retrait tout en voulant conserver sa position de poids lourd de la région. C’est donc Blaise Compaoré, le chef d’Etat burkinabè, qui est devenu le médiateur officiel du conflit malien.

Mali: une délégation du HCI à la rencontre d’Ansar Dine alors qu’un couple a été lapidé dans le nord

        Une délégation du Haut conseil islamique du Mali, partie de Bamako, conduite par son président Mahmoud Diko, est arrivée dans le nord du Mali. Elle a pour mission d’engager des négociations avec les groupes islamistes armés qui contrôlent cette partie du pays depuis quatre mois. Une initiative qui intervient alors qu’une nouvelle étape dans l’horreur a été franchie dimanche 29 juillet à Aguelhok, dans le nord du pays, où des islamistes ont tué par lapidation un couple non marié.
Dès son arrivée à Gao, Mahmoud Diko, président du Haut Conseil islamique du Mali a rencontré les notables et les chefs religieux de la ville. Ils ont plutôt approuvé sa démarche de venir sur place en ce mois de ramadan, en signe de solidarité et de privilégier les négociations avec les groupes armés qui contrôlent le nord du Mali afin d’obtenir leur départ du territoire national.
Pour cette mission, l’interlocuteur privilégié de Mahmoud Diko est Iyad Ag Ghali, leader du groupe islamique Ansar Dine. Ils ne se sont pas encore rencontrés sur le terrain mais depuis quelques mois ils sont en contact. On se souvient qu’en mai dernier Iyad Ag Ghali avait libéré sans contrepartie plus de 160 militaires de l’armée régulière faits prisonniers dans le nord du Mali et que ces soldats avaient remis au HCI.
Le chef d’Ansar Dine a toujours affirmé que, contrairement aux rebelles touaregs, il était opposé à la partition du Mali mais qu’en revanche il est favorable à l’application de la charia et pour la création d’une société musulmane du Mali. C’est donc entre musulmans maliens que les négociations vont se dérouler, loin des regards indiscrets.

Le groupe islamiste Ansar Dine et son leader Iyad Ag Ghali, au premier plan, priant, le 11 mars 2011.
Le groupe islamiste Ansar Dine et son leader Iyad Ag Ghali, au premier plan, priant, le 11 mars 2011.
Reuters / Ansar Dine
Par RFI
Un couple marié tué par lapidation à Aguelhok
C’est le premier cas de mort par lapidation rapporté dans le nord du pays où les islamistes confortent progressivement leur emprise.Les faits remontent à dimanche 29 juillet au matin: un homme et une femme, ayant eu des enfants hors mariage ont été tués à coup de pierre au nom de la charia. Selon un témoin, les deux personnes ont été amenées hors du village et placées dans un trou d’où seul le haut de leur corps dépassait. Les islamistes leur ont lancé des cailloux jusqu’à ce que mort s’en suive.
La scène s’est déroulée devant environ 200 personnes. D’après un habitant, les islamistes sont venus chercher les villageois afin qu’ils assistent à la lapidation. Les gens ont refusé de jeter des pierres sur le couple, explique-t-il, tout en précisant que beaucoup ont été victimes de crises de nerf. Tout le monde est sous le choc assure ce témoin.
Le couple a ensuite été enterré dans le cimetière communal.
Depuis le début de l’année, les islamistes se sont progressivement implantés dans le secteur d’Aguelhok. C’est là que fin janvier plusieurs dizaines de militaires maliens ont été froidement abattus. Depuis, Ansar Dine et Aqmi se sont installés : ils occupent les batiments publics de la bourgade sahélienne et sont devenus récemment les maitres du forage qui fournit l’eau à la population. Les islamistes cherchent à enrôler les plus jeunes et ont interdit aux femmes de tenir boutique.
A Aguelhok, les habitants qui ont tenté, un temps, de résister à ce diktat islamiste se sentent aujourd’hui opprimés et désemparés.

Mali : "Ces nazislamistes sont les ennemis déclarés de l’Occident"

Le Salon Beige , le 4 juillet 2012 à 16:05  
« La place des défenseurs de la démocratie et de la laïcité doit être auprès des Touaregs et des Kabylesqui luttent, les premiers au Mali, les seconds en Algérie, contre la charia et l’intégrisme. Mais qui les entend, les appuie, les aide ? Les Touaregs du Mouvement de libération de l’Azawad (territoire du Nord-Mali) viennent, dans l’indifférence, d’être vaincus par les islamistes d’Ansar el-Dine, appuyés par l’Algérie. Ceux-là ont entrepris de détruire plusieurs mausolées de Tombouctou.L’obscurantisme s’installe dans la cité malienne des « 333 saints ». Les fondamentalistes menacent d’y effacer, au nom de la pureté de l’islam,  les traces de ce qui fut un centre intellectuel dans l’histoire africaine. Comme le rappelait, mardi, Libération, les démolisseurs s’appuient notamment sur cette sourate : « Ô vous qui croyez ! Le vin, les jeux de hasard, les pierres dressées et les flèches divinatoires sont une abomination et une œuvre du démon. Evitez-les. Peut-être serez-vous plus heureux ». Mahometaurait aussi donné l’exemple en renversant les idoles entourant la Kaaba, la pierre noire de La Mecque. Plus généralement, le recours à la table rase avait été décrit par le prix Nobel de littérature, V. S. Naipaul, pour qui « l’islam tue l’histoire ».  Il écrit : « En 637, cinq ans après la mort du Prophète, les Arabes entamèrent l’invasion de la Perse, et tout le passé grandiose du pays, du temps d’avant l’islam, fut déclaré temps de ténèbres ».
Ces nazislamistes sont les ennemis déclarés de l’Occident. L’hebdomadaire Der Spiegel a ainsi révélé récemment que des néonazis allemands avaient prêté main forte aux terroristes palestiniens de Septembre noir pour leur attentat anti-israélien aux Jeux olympiques d’été de Munich, en 1972.  Or, face à cette idéologie totalitaire en pleine expansion, au point d’avoir déjà pris pied au cœur de l’Europe et en France singulièrement, le monde libre se comporte avec lâcheté. Y compris face aux Frères musulmans, qui viennent d’emporter l’élection présidentielle en Egypte, et qui sont volontiers présentés comme des interlocuteurs modérés. Dans son dernier bloc-notes du Point, Bernard-Henri Lévy rappelle que cette organisation  est née, à la fin des années 20 « comme une secte totalitaire, d’inspiration nazie et dont le fondateur,Hasan Al-Banna, ne perdait aucune occasion d’inscrireAdolf Hitler (…) dans la lignée des « réformateurs » (…) ». Un défenseur de la démocratie ne peut aller vers ces infréquentables qui ne rêvent que de rallumer la guerre des civilisations. Son soutien doit aller, en revanche, aux jeunes démocrates iraniens, égyptiens, tunisiens, etc., qui ont vu leurs révolutions confisquées. Il doit aller, dans l’urgence, auprès des Touaregs du MNLA.

lundi 30 juillet 2012

Erja Lyytinen - Oil And Water (teaser from Songs From The Road DVD)

Ne detruit pas ce que nous cherissons


DERNIÈRE MODIFICATION : 30/07/2012 

ARMÉE SYRIENNE LIBRE - BACHAR AL-ASSAD - ONU - SYRIE


Les bombardements de l'armée syrienne se poursuivent à Alep

De violents affrontements entre rebelles et forces du régime de Damas font rage dans plusieurs quartiers d'Alep, la grande métropole du Nord tenue par les insurgés. La France demande la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité.

Par France 2 (vidéo)
FRANCE 24 avec dépêches (texte)
 
Les combats font toujours rage à Alep, au troisième jour d'une offensive de l'armée syrienne régulière en vue de déloger la rébellion de la deuxième ville du pays. Lundi 30 juillet au matin, le régime du président Bachar al-Assad affirmait avoir repris le contrôle d'une partie du quartier de Salaheddine aux mains des rebelles depuis le 20 juillet. Ces derniers ont fermement démenti cette annonce.

LA FRANCE APPELLE À UNE RÉUNION MINISTÉRIELLE DU CONSEIL DE SÉCURITÉ DE L'ONU
AFP - La France, qui prend la présidence du Conseil de sécurité de l'ONU en août, va demander d'ici la fin de la semaine une réunion d'urgence de cette instance sur la Syrie au niveau des ministres des Affaires étrangères, a annoncé lundi le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius.

Invité de la radio française RTL, le ministre a précisé qu'il devrait présider lui-même cette réunion, convoquée dans l'urgence pour faire arrêter les massacres en Syrie.

 

Selon Abdel Jabbar al-Oqaidi, chef du conseil militaire rebelle d'Alep, l’armée syrienne n'a "pas avancé d'un seul mètre, nous avons repoussé un nouvel assaut contre Salaheddine dans la nuit, et nous avons détruit quatre chars". Ce colonel a appelé, dimanche, l'Occident à instaurer une zone d'exclusion aérienne au-dessus du nord de la Syrie et accusé le régime de préparer "un massacre" à Alep.
Poste de contrôle stratégique
Selon un journaliste de l'AFP, les rebelles ont revendiqué, lundi matin, avoir pris un poste de contrôle stratégique situé à 5 km au nord-ouest d'Alep, qui leur permet de relier directement la ville à la frontière turque. "Le poste de contrôle d'Anadan a été pris à 5h (2h GMT) après 10 heures de combats", a précisé sur place le général Ferzat Abdel Nasser, un officier de l’Armée syrienne libre (ASL), cité par l’AFP.
Sur place les rebelles auraient pris possession de sept chars et véhicules blindés et en auraient détruit un autre, selon un journaliste de l'AFP. Six soldats ont été tués et 25 ont été fait prisonniers, a indiqué le général Ferzat Abdel Nasser. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), basé à Londres et proche de l’opposition, les violences en Syrie ont fait, dimanche, 125 morts, dont un peu moins de la moitié sont des civils.
Les combats et les bombardements menés contre cette de 2,5 millions d'habitants et ses environs ont jeté sur les routes quelques 200 000 personnes ces deux derniers jours, selon la responsable des opérations humanitaires de l'ONU, Valerie Amos, qui a demandé que les organisations de secours puissent "accéder en sécurité" à Alep.
Paris demande une réunion du Conseil de sécurité au niveau ministériel
Sur le plan diplomatique, la France, qui prend la présidence du Conseil de sécurité de l'ONU en août, va demander une réunion du Conseil de sécurité au niveau ministériel. "Nous allons demander avant la fin de cette semaine la réunion du Conseil de sécurité, probablement au niveau ministériel, à la fois pour essayer d'arrêter les massacres et préparer la transition politique [en Syrie, ndlr]" a dit, lundi, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius sur les ondes de RTL. "Il n'y a pas de plus grand désordre massacreur que ce qui se passe aujourd'hui", a-t-il ajouté en qualifiant Bachar al-Assad de "bourreau".
Pour le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, "Alep constitue un nouvel exemple tragique de la violence aveugle à laquelle a recours le régime d'Assad contre son propre peuple", a-t-il dit au début de sa tournée dans la région. Et de conclure : "Au bout du compte, il creuse sa propre tombe".