mercredi 1 février 2012


Hamdy Ag Amadene

Comment gérer la nouvelle rébellion qui surgit dans le septentrion malien lorsque le déséquilibre des forces, en terme d'armement proprement dit, jusque-là favorable à la partie gouvernementale, tend à fortement s'amenuiser entre les protagonistes? Et dès lors quelle réponse les autorités maliennes sauront-elles à même de réserver aux aspirations du mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) lorsque le mécanisme classique de gestion de ce conflit apparaît brusquement comme caduc?

Dans son discours à la nation, à l'occasion du 51ème anniversaire de l'Armée malienne, le président malien Amadou Toumani TOURE déclarait solennellement le 20 janvier dernier que « Les évènements survenus à Kidal en 2006 ont été un bon révélateur de l'efficacité d'une gestion de crise qui combine la négociation politique et l'initiative militaire sur le terrain. Elle aura permis a notre armée d'imposer la suprématie de la force aux groupes réfractaires au dialogue et de favoriser le retour au sein de leur communauté de nombreux combattants dans le cadre d'une démarche de paix et de réconciliation. La consolidation de la paix dans les régions nord du Mali demeure un engagement sécuritaire prioritaire surtout dans le nouveau contexte marqué par les conséquences de la crise libyenne sur la bande sahélo-saharienne, déjà en proie à une somme croissante de menaces.»

Malgré l'optimiste du Président, la situation sur le terrain porte à croire cependant que les autorités maliennes ne sont plus maîtres de l'initiative militaire. En effet, au fil des derniers évènements, cette gestion de crise, érigée en véritable doctrine, semble en brusque perde de vitesse face à la puissance de feu du mouvement indépendantiste. Les attaques de plus en plus violentes de ce mouvement mettent visiblement en mal la suprématie militaire dont parle le président de la République. Du coup, la planification et la stratégie de gestion de la crise sont rendues inopérantes et le mécanisme classique, qui a servi depuis les indépendances à réduire au silence les « velléités touareg » s'enraye devant l'avancée des troupes du MNLA.

À la faveur de la destruction de la Jamahiriya arabe libyenne du colonel Moughamar El Gadaffi par les forces de l'OTAN, la Tashumara s'est dotée d'un important armement lourd provenant des casernes libyennes et un stock d'armes légères récupérées ou payées à des trafiquants d'armes. Aussi, les moyens militaires qui permettaient jusque-là à faire prévaloir la suprématie militaire de l'Armée malienne ne sont plus désormais l'apanage de celle-ci.

Au risque de voir une partie du territoire national passée sous le contrôle du mouvement indépendantiste du MNLA ou désertée par les forces armées et de sécurité en déroute et les administrations déconcentrées, les autorités maliennes lorgnent du côté des voisins et s'activent sur la scène internationale pour trouver à compenser par d'improbables soutiens ce qui a tout l'air d'être une débandade, voir une panique généralisée.

LE DON DE PERDRE LE NORD: DE LA DÉLOYAUTÉ:

Dès la première révolte dans l'Adagh en 1963, l'option militaire deviendra une constante de la gestion du conflit avec les régions nord du pays. Si une grande majorité de maliens se rappelle ou ont appris de leurs prédécesseurs, certains avec une certaine fierté, la répression sanglante menée par l'Armée malienne, très peu sauront dire les raisons qui ont poussé à cette révolte. Les autorités de Bamako passeront en effet sous silence les revendications des rebelles d'alors tout en créant un ressentiment très fort parmi les populations de l'Adagh dû aux innombrables crimes de guerre et les humiliations perpétrés ou commises par les forces armées. Les rébellions des années 1990 à 2009 donneront toute la mesure de l'option de la force, qui révélera par ailleurs une Armée nationale très peu soucieuse des règles d'engagement et de professionnalisme.

Confiant en l'efficacité de sa stratégie de gestion de la « crise du nord », Bamako va procéder rapidement à un important déploiement des forces militaires dans les régions nord du pays dès les premiers communiqués du MNLA appelant au dialogue. Et tout en prenant l'initiative des hostilités par un fort engagement de ses troupes militaires dans les combats, avec pertes et fracas pour le moment, le gouvernement mène parallèlement son jeu favori, c'est-à-dire la diplomatie très officieuse de la division. Cette politique devient un des axes principaux de la stratégie gouvernementale de contrainte au silence les aspirations du peuple azawadien. Conduit de façon insidieuse et très peu subtile, cette « diplomatie » de bas étage n'est pas sans révéler pour autant la grossièreté et la malveillance des intentions.

Dans cette approche de la «crise du nord» combinant la force militaire et une politique de division, l'État va consolider davantage sa stratégie à la faveur de chaque épisode de cette crise avec la certitude d'en finir à terme avec ses « fils égarés ». Dans cette course de fond, il espère, à l'usure, vendre la peau de son adversaire. Aussi, a-t-il imaginé et mis en œuvre un ensemble de moyens de pression, de dissuasion et de répression dont l'objectif apparent et réel était d'éteindre à petit feu les aspirations des ressortissants du nord. Toutes les cordes sensibles sont ainsi mises à contribution et les fils de cette stratégie savamment tirés pour qu'au final le nœud se resserre sur les rébellions et finit de les étrangler pour de bon.

Les instruments de cette logique déloyale vont être les notables et les chefs de tribus du nord, les milices, les «intégrés », les associations contre l'esclavage, les pays voisins, les observateurs et les médiateurs. Tous seront mis à profit de façon concomitante dans une logique de destruction qui ne dit pas son nom. Toutefois, si une partie de ces protagonistes sont par natures difficiles à instrumentaliser, l'autre sera absorbée dans cette logique machiavélique au point de rompre, pour un certain nombre, avec les aspirations même de leurs peuples et en devenir les premiers ennemis. Ils seront utilisés à l'envi pour torpiller les revendications légitimes des rébellions successives, revendications censées apporter une améliorations à leurs conditions de vie.

Les représentants traditionnels:

Pendant que les troupes militaires avec un impressionnant arsenal de guerre sont acheminées vers le nord du pays pour prendre position sur les lignes de démarcation et pour renforcer les effectifs des villes-centres, l'État au même moment mandate et dépêche vers les bases indépendantistes ses émissaires pour prendre langue avec l'armée de libération de l'Azawad, qu'il continue néanmoins à traiter de « bandits armés ». Ces « négociateurs » des heures de braises sont étonnamment toujours les mêmes: les notables et les chefs de tribus de ces mêmes régions en ébullition. Faudrait-il souligner que l'État du Mali ne reconnaît d'autres structures institutionnelles et administratives que celles issues de sa constitution. Les représentants traditionnels ont en effet aucune existence légale et, par le passé, ont même été vivement découragés à s'ériger comme la voix de leur communauté. L'État utilisera cependant pleinement la carte des représentants des structures traditionnelles pour instiller le tribalisme (en infraction avec ses principes et ses propres lois) au sein du mouvement, qui à l'origine était uni et solidaire par le seul faite des aspirations de l'ensemble du peuple du nord.

Il s'est agit, en effet, d'opposer à la légitimité des mouvements de l'Azawad de parler au nom de l'ensemble des communautés du nord une légitimité traditionnelle. Les arrières-pensées politiques espéraient, en outre, une confrontation entre cette médiation et ceux qui oseraient ne pas l'écouter ou prendre en compte ses bons offices. Les chefs de tribus et les notables ayant été « gratifiés de l'honneur » que leur faisait le gouvernement ne pouvaient pas perdre la face dans leur mission de médiation ou de porteur des messages du gouvernement. L'État les chargeant ainsi d'une mission impossible escomptait à chaque fois un triple bénéfice: le renseignement, la pression (rôle de modération car représentants de leurs communautés) et la division (impacter par leur statut même les revendications de la résistance). Ils vont apparaître dès les négociations de Tamanghassat et seront un acteur permanent de toutes les négociations futures. Ils ont été un des moyens de l'État pour faire imploser la rébellion des années 1990 à 2009. Aujourd'hui encore, ils sont sur pied de guerre dès le premiers balbutiements du conflit en cours, pour quel résultat ? L'avenir nous le dira.

Les « intégrés »:

A la faveur des accords de paix signés entre l’État et les rébellions successives, les ex combattants de fronts dissous ont été incorporés dans les rangs de l'armée, et dans différents autres corps de l’administration. Affectés sur des postes sur l'ensemble du territoire national, ils se sont installés dans le système de carrière inhérent à toute administration. Pris dans la machinerie de la fonction publique avec sa hiérarchie et son autorité, une très grande majorité de ces fonctionnaires a ainsi complètement été tenue loin la lutte, et pour un certain nombre, avec la réalité du terrain. Très peu ont investi dans leurs régions d'origine et l'interdiction du cumul des activités en cours dans la fonction publique d’État et le droit de réserve a pu certainement empêcher de la part de ces agents à initier des projets de développement ou des mouvements culturel et politique pour faire entendre la voix de la lutte qui les a mené aux fonctions qu'ils exercent. Ils ont parfaitement fondu dans l’État centralisé qu'ils ont pourtant combattu les armes à la main. Par cette intégration, que certains de leurs compatriotes avaient dénoncé à l'époque comme étant discriminatoire vis-à-vis des autres composantes de la nation, notamment les jeunes diplômés au chômage, l’État a réussi, par un tour de passe-passe bien réfléchi, à faire taire cette élite privant ainsi les régions du nord de ses ressources humaines les plus engagées politiquement et idéologiquement tout en concédant, sans trop s'en faire de souci quant aux conséquences de cette décision, un statut particulier à ces régions.

Les rébellions passées avaient commis le péché capital de n'avoir pas su initier une organisation civile ou politique capable de porter les fruits de leur combat. La branche politique, réduite à quelques braves négociateurs, en paraphant les accords avait certes fait avancer les choses, mais n'était nullement en mesure d'en imposer l'application en raison de l'absence de structure de suivi digne de nom. Malheureusement, les accords seront tombés dans l'oubli faute à la fois de la déloyauté de la partie gouvernementale, mais également le manque d'organisation politique et culturelle de la rébellion à même de faire pression dans ce sens. Ceux qui ont lutté pour arracher ces accords n'ont pas su en tirer profit par le manque de personnes ressources et par faute surtout d'un cadre de réflexion et de suivi. L'actuelle génération des combattants, convaincus d'avoir en face une politique machiavélique et déloyale, semble comprendre que lorsque les politiques qui portent les revendications du peuple ne s’appuient sur des principes et une organisation solide inscrite dans la durée, la lutte n'aboutirait de toute évidence à aucune victoire réelle, tangible et pérenne.

Au sein de l'armée nationale, un certain nombre des intégrés (comme on les a appelés pendant longtemps) a été même promu à des postes de commandements. La reconnaissance de la nation a finit de forger parmi ces anciens rebelles une loyauté sans faille. Ironie du sort, ils se retrouvent aujourd'hui en première ligne, face à leurs frères de sang et d'armes d'hier qui ont repris les armes contre les autorités de ce qu'ils considèrent désormais ni plus ni moins qu'un pays d'occupation. Ayant pris désormais fait et cause pour la vision étatique, ces ex-combattants des fronts dissous ont perdu de vue la légitimité même de toute revendication venant de ceux qui dénoncent les manœuvres des autorités pour ne pas appliquer les accords signés.

Installés au cœur du dispositif armé de la gestion du conflit au nord, ces militaires loyalistes sont la carte majeure aux mains des autorités maliennes pour espérer un temps encore un semblant de contrôle militaire sur les régions revendiquées désormais par le MNLA. Fondus corps et âme dans la tenue nationale, ils sont aujourd'hui, comme ils l'ont été par le passé, un maillon (capital) pour faire échouer toutes les aspirations des peuples des régions nord.

L'emploi des brigades mixtes MFU/armée va être la première manifestation de cette volonté publique. Créées pour instaurer un climat de confiance entre les ennemies d'hier et pour ramener la paix, elles vont être utilisées comme fer de lance contre la contestation des fronts qui ont déclarés leur hostilité aux termes du Pacte. Pendant ce même temps, l'armée et ses milices s'adonnaient en toute impunité à des crimes atroces contre les populations civiles.

Les milices armées:

Dans sa doctrine de la division, l'État veut régner non pas par le consensus entre tous ces citoyens, mais par la guerre entre les uns et les autres et la mort d'une région qui n'empêcherait pas le reste du pays de rester débout et aller de l'avant. Le septentrion du pays va être opposé au sud, le nomade au sédentaire; la communauté, l'ethnie et la tribu deviennent les nouveaux partis d'une République à la dérive où les barreurs ont jeté par-dessus bord le compas et la boussole.

C'est dans ce contexte que vont naître la milice tristement célèbre Gandakoy lors de la rébellion des années 1990 et, plus récemment, le Ganda Iso (formées de brigades d'autodéfense, ce qui était loin d'être vrai), qui a défaut de s'allier l'ensemble de la communauté Songhoy a néanmoins réussi à se faire rallier par beaucoup de jeunes de cette communauté et de la communauté Peulh ainsi que certains touareg noirs. Par ailleurs, et avec l'entremise de certains notables et militaires intégrés, des supplétifs de l'armée composés de maures et de touareg participeront activement à la stratégie gouvernementale d'opposer des voisins et des frères de sang.

Les milices armées ont été suscitées à la faveur d'une propagande bien orchestrée qui a visé à faire croire que les aspirations des rébellions maures et touareg étaient dirigées contre l'intérêt des autres communautés du nord et de l'ensemble de la nation malienne. Cette stratégie de division visait à faire paraître aux yeux des populations ces revendications, faites pourtant exclusivement au nom des régions du nord, comme la conquête de privilèges au nom d'une seule communauté.

Elles serviront ainsi de bélier à Bamako pour créer les brèches de la division entre les communautés du nord, toujours dans une logique d'étouffement de la rébellion. Le but étant d'isoler la voix des combattants, les affaiblir, à défaut de les anéantir. Il fallait, dans tous les cas, s'asseoir à la table des négociations avec un adversaire éprouvé et cerné de toutes parts, qui n'aurait dès lors autre choix que d'accepter les conditions qu'on lui imposeraient.

Face à ses difficultés sur le théâtre des opérations, les milices deviennent des supplétifs nécessaires. Elles seront manipulées par l'Armée et utilisées pour la surveillance, la délation et les massacres arbitraires, pour distiller encore plus profondément et pour très longtemps la division entre les peuples du nord. Elles joueront ainsi un important rôle pour isoler, notamment, le peuple Songhoy de la lutte pour la reconnaissance des droits et le développement des régions nord du Mali. Une adhésion de la population Songhoy, forte d'une intelligentsia importante, à la lutte menée par la rébellion aurait complètement changé la configuration du conflit et contraint le gouvernement à prêter une attention beaucoup plus forte aux désidératas des régions nord. Ainsi, une certaine partie de cette population, devenue sensible aux sirènes de la passion et de la haine, entretenues par des hommes de main (déserteurs de l'armée) de Bamako, va répondre présente aux appels de cette manipulation grotesque aux conséquences malheureusement irrémédiables par le pays qui, au lieu de chercher des solutions réelles pour résoudre le conflit, participe davantage à en accentuer les difficultés.

L'objectif recherché était de faire porter (au nom de la défense du territoire national, autre manipulation et mensonge), une grande part, l'effort national de guerre aux populations du nord en les dressant les uns contre les autres, sans même se préoccuper de ses propres responsabilités quant aux conséquences et effets de cette politique pour la région et ses habitants.

Ces milices, constituées, armées et entretenues par l'Armée malienne, ne revendiquent rien, elles obéissent aux ordres et officient suivant la liberté qui leur est laissée. Elles n'ont aucune politique ni aucune vision de l'avenir et s'adjugent inconsciemment le mauvais rôle. Elles se battent contre la paix car elles se battent contre un ennemi qui n'est pas extérieur. L'État s'est défaussé de sa responsabilité, ce qui leur donne un semblant de légitimité dans un conflit qui relève de la seule responsabilité de l'État au travers de ses forces de défense et de sécurité, en raison même de son caractère purement intérieur. Tout compte fait, elles paraissent, à la lumière des rébellions passées, n'être que les pions d'un jeu de dupe dont le contrôle semble , dans le contexte actuel, échapper inexorablement à ses initiateurs.

Les pays voisins et le médiateur algérien:

Le Mali a fait appel, dès les premiers actes posés par la Rébellion, à tous les pays frontaliers pour résoudre le conflit. L'embrasement de la sous-région a été mis en avant pour convaincre et associer ces derniers. Plusieurs rencontre ont lieu à cet effet. Mais le plus grand effort dans ce sens sera fait en direction de l'Algérie. Acceptée par les deux parties, l'Algérie va assumer le rôle de médiateur entre les mouvements maures et touareg et la partie gouvernementale, depuis le début du conflit. Cette dernière partie a toujours salué cette médiation, pour deux raisons: ainsi cantonnée dans ce rôle de médiation et de garant des accords, l'Algérie ne pouvait dès lors ni apporter son soutien à la partie rebelle ni lui servir de bases arrière. Liée par son statut, elle pourrait tout au plus aider à l'apaisement et au règlement de la question. Situation certes réconfortante pour la partie gouvernementale dans son approche d'encerclement, mais néanmoins assouplie dans sa rigueur, au bénéfice de la rébellion, par les solidarités millénaires entre les populations des régions sud algériennes et nord du Mali.

À cette doctrine d'encerclement qui consister à faire entendre la voix de tous ceux qui peuvent de l'intérieur aider à faire péricliter les positions du mouvement, vient s'ajouter une nouvelle ligne visant à discréditer ce dernier vis-à-vis de la communauté internationale en l'assimilant aux groupes terroristes en œuvre dans la région. Une campagne de dénigrement est actuellement orchestrée par les canaux officiels et fidèlement relayée, telle une vérité révélée, par les médias.

DE L'ART DU SILENCE A LA POLITIQUE DU MENSONGE :

Dans son souci de s'attirer le soutien de la communauté internationale, très sensible en ce moment aux questions du terrorisme, Bamako n'hésite pas à déclarer officiellement l'existence de liens entre le MNLA et AQMI. Est-ce une nouvelle ligne dans la tactique du gouvernement de porter sur un plan international un conflit qu'il a toujours voulu inscrire dans un cadre national et juguler en interne ? Quoi qu'il en soit, cette approche, à l'heure actuelle, ne semble pas trouver un l'écho favorable auprès de certains pays de la sous-région ou d'ailleurs. Par ailleurs, les prétendues connexions entre le MNLA et l'organisation djihadiste trouvent leurs propres limites dans la politique même de l’État de créer l'indifférence au tour de la problématique liée au conflit au nord en érigeant en véritable doctrine l'omerta au tour de cette question.

Qui veut se débarrasser de son rebelle l'accuse de terrorisme:

L'État malien et ses relais d'information cherchent à créer un lien évident entre le mouvement indépendantiste de libération de l'Azawad et le mouvement terroriste AQMI. Il n'y a pas une seule information ou un seul article de presse traitant de la guerre avec le MNLA qui ne fasse état d'une collusion étroite entre ce dernier et l'organisation religieuse étrangère ou ne tente, d'une manière insidieuse, à le faire croire.

Aujourd'hui, comme par le passé, les autorités cherchent les moyens de passer sous silence les revendications des populations du nord. Tous les moyens sont ainsi bons pour discréditer son adversaire et le placer, en l'occurrence, dans le viseurs de la communauté internationale. La méthode qui consisterait pour Bamako, à chaque fois qu'elle se trouve confrontée aux frustrations d'une partie du corps national, de vouloir l'infantiliser et n'y voir que des marionnettes manipulées depuis l'étranger n'est pas de nature à apaiser ni la situation ni à aboutir une solution négociée et définitive aux problèmes qui se posent. Déjà en 1963, avec la révolte dans l'Adghagh, les autorités faisaient état de la présence de mercenaires français aux côtés des rebelles ou encore la fourniture des revolés en armes de fabrication italienne venant de la Libye. La main de la France, la manipulation de la Libye, le double-jeu de l'Algérie vont émaillés aux yeux du Mali les aspirations de l'Azawad depuis les indépendances. Cette théorie du complot, favorable à une certaine légitimation de la répression, est devenue une constante dans la stratégie gouvernementale.

Avec la disparition de la Libye du Colonel, parrain désigné, à tort, de toutes les rebellions au nord du pays, le Mali veut créer une identité entre le MNLA et le djihadisme d'AQMI, groupuscule de quelques dizaines d'hommes voué à une inexorable disparition tant le contexte et les mentalités ne se prêtent à son essor au nord Mali. En effet, comme il paraît impossible de porter la lumière sur la prétendue main invisible de la France et qu'il n'est pas, outre mesure, question de froisser en rien la susceptibilité du grand voisin algérien (quoi que cette dernière semble être désignée, entre les lignes, comme le manipulateur), le Mali n'hésite pas à affubler ses propres populations des habits du terrorisme pour les voués à la colère de la communauté internationale.

Mais cette tentative, qui au fond n'a d'autres intentions que de pervertir les revendications du MNLA, sera balayé immédiatement par certains pays. En effet, les assertions de Bamako seront démenties catégoriquement par Paris, Nouakchott et Alger. Le ministre français à la Coopération, Henri de Raincourt, a été la première voix officielle a porté un démenti à l'information selon laquelle Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et la rébellion touarègue agissaient de concert dans les combats dans le nord du Mali “Il faut faire une différence entre les difficultés nées de la situation des Touaregs et des relations avec le pouvoir central et (celles nées) de la situation d'Aqmi. Ce n'est pas la même chose, d'ailleurs les deux ne collaborent pas ensemble, ne travaillent pas ensemble”.C'était au tour de Hamadi Ould Baba Ould Hamadi, ministre mauritanien des Affaires étrangères et de la coopération, de démentir l'existence d'éventuelles liaisons entre les touareg et AQMI. Répondant, le 29 janvier dernier, aux questions de RFI depuis Addis Abéba à l’ouverture des travaux de la 22eme session du conseil exécutif de l’Union africaine, le ministre indiquait « D’abord les Touareg sont une communauté ethnique, ce qui n’est pas le cas des terroristes. Les Touareg au Mali sont chez eux, ce qui n’est pas le cas des terroristes. Les Touareg ont des revendications identitaires, ce qui n’est pas le cas des terroristes. Les Touareg n’ont jamais attaqué un pays étranger, ce qui n’est pas le cas, n’ont plus, des terroristes. Donc, à mon avis, il faut éviter de faire l’amalgame. » Par ailleurs, EL Khabar online rapportait, le 28 janvier dernier, que « Alger a décidé de geler l’aide militaire qu’elle a prévu accorder au Mali, jusqu’à la fin des batailles entre l’Armée Malienne et le mouvement de libération de l’Azawad et que les deux parties parviennent à trouver solution politique au conflit. » L'Algérie entend geler son soutien militaire direct au Mali, prévu pour lutter contre le terrorisme, pour qu'il ne serve pas à la guerre menée contre le MNLA. Position qui dément, par raisonnement a contrario, tout lien entre ce dernier mouvement et les groupuscules djihadistes d'AQMI.

Ces déclarations interviennent après plusieurs démentis du MNLA au travers de communiqués et interventions de certains de ces membre. En outre, la non application des accords d’Alger de 1990 et de 2006, notamment en ce qui concerne, pour ces derniers accords, « la création en dehors des zones urbaines de Kidal d’unités spéciales de sécurité » chargée notamment des missions de reconnaissance, de patrouilles et d'intervention, met sérieusement en mal les déclarations des autorités maliennes. Plusieurs leaders et porte-parole des rébellions précédentes n'ont d'ailleurs pas manqué de dénoncer la passivité de Bamako face à l'avancée des terroristes dans les régions du nord et lever toute équivoque quant à l'amalgame que veut entretenir Bamako à leur égard. Le sanglant accrochage en 2006 entre l'ADC et le GSPC n'est pas sans signifier l'hostilité de la rébellion à l'égard du terrorisme djihadiste, accrochage suivi d'ailleurs d'une violente représaille des terroristes qui fit plusieurs morts et blessés dans les rangs de la rébellion. Les combattants avaient à plusieurs reprises appelé Bamako à agir ou mettre à leurs dispositions les moyens de sécuriser le territoire national des trafiquants et des terroristes.

En outre, le contexte international ne semble pas du tout favorable au développement de l’extrémisme religieux dans les régions nord du Mali, haut lieu d'une pratique religieuse modérée et fortement ancrée. Les démocraties musulmanes naissantes à la faveur du printemps arabe sonneront à coup sûr le terrorisme dans le sahel. Elles finiront par absorber la colère des extrémistes dans un processus démocratique, si toutefois elles ne sont pas rattrapées par de nouveaux soubresauts. Par ailleurs, les dissidences et la création de nouveaux groupes amenuisent déjà fortement l'influence de ce terrorisme et la rend déjà moins nuisible. « Même avec de moyens plus importants, ils ne prospéreront pas par ici. Ils finiront, c'est sûr, par s'en aller un jour ou sécher comme un cactus mourant au soleil sans jamais corrompre ne serait-ce qu'une seule âme de notre peuple. Mais, serait-il encore plus préférable pour nous que les autorités les invitent à quitter nos terres et plus sage de leur part d'accepter cette invitation. », s'entend-t-on dire au Sahara.

Créer l'indifférence autour du problème...

L'État malien a créé les conditions pour avoir les mains libres et agir dans l'indifférence générale. Par des accords, il rendra les pays voisins, sous couvert de la sécurité et la cohésion régionales, complices de sa politique de répression. Déjà en 1963, l'Algérie reconnaissante collaborera avec Bamako en remettant aux autorités du Mali les leaders de la révolte de l'Adagh.

L'acte le plus révélateur de cette politique sera le sommet quadripartite de Djanet, réunissant les 8 et septembre 1990 les chefs d’États malien, nigérien, algérien et libyen. Le compromis de Djanet (Djanet, Talghiwen djanat..., comme il se disait à l'époque) va révéler d'emblée la volonté de Bamako, par le refus de toute négociation, de réprimer (« mater dans le sang ») la rébellion naissante. En effet, « le renforcement du dispositif de contrôle et de surveillance au niveau [(non des frontières)] mais des zones frontalières et la lutte contre les phénomènes migratoires clandestins [(pas vers l'occident bien entendu)] » auxquels vont s'engager les parties suffisent à eux seuls pour dévoiler au grand jour la stratégie et la politique de répression auxquelles s'apprêtaient les États qui ont convoqué la conférence. Il s'agissait ni plus ni moins de parquer la contestation par une politique d'étouffement et la réprimer dans le sang et dans le silence du désert. Pour cacher, à défaut, amoindrir cette volonté implacablement belliciste et inhumaine, le comité interministériel permanent issu de la conférence de Djanet se verra attribuer la charge de « poursuivre et renforcer les programmes de développement de leurs zones frontalières (programmes inexistants d'ailleurs jusque-là) et la réinstallation et la réinsertion des populations concernées ». Ces programmes ne verront pas le jour, cependant le cantonnement des populations pour mieux les contrôler visaient d'une part de priver la rébellion d'un potentiel vivier, d'autre part de les faire paraître comme des bandits ne luttant que pour des intérêts aventuriers et éviter par là même une internalisation du conflit (réfugiés sur leur propre terre). Le communiqué commun des partie à la conférence évitât soigneusement d'ailleurs ne faire aucune mention du peuple touareg. Bamako et Niamey étaient persuadées qu'ils pouvaient dès lors venir à bout de ces bandits armés à moindre frais et sans accord qui prendrait en compte leurs revendications et sans jamais rendre audible les aspirations du peuple touareg.

La rencontre entre les ministres des Affaires étrangères de l'Algérie, du Mali, de la Mauritanie, et du Niger qui s'est tenue le 24 Janvier dernier à Nouakchott (Mauritanie) et qui «permettra aux ministres de la région d’examiner l’état de la menace dans la région, d’évaluer leur action commune aussi bien dans le domaine de la sécurité que celui du développement, et de convenir des mesures à même de consolider la stratégie régionale mise en place qui comprend une dimension politique, militaire, sécuritaire et de développement» s'inscrit dans la même optique pour les autorités maliennens.

L'État s'est toujours comporté en sorte d'affaiblir la partie rebelle avant d'entamer toute négociation. Réduire au silence le mieux qu'il pouvait semblait être plus la préoccupation de la partie gouvernementale que la recherche de solution à satisfaire les aspirations légitimes de la rébellion. Aussi, impliquer les États voisins au règlement de la question était une nécessité incontournable. Il s'agissait avant toute chose d'éviter une sympathie de ces derniers à l'égard des fronts armés.

La solution strictement militaire à la question, sous le prétexte de la défense de la souveraineté nationale et de l'intégrité du territoire, sera l'option première. Fer de lance de cette politique de répression, l'Armée finit par échouer dans sa mission. Tenues en échec sur le théâtre des opérations avec beaucoup de pertes en vies humaines et en matériel de guerre par une poignée d'ishoumar, les forces armées vont s'illustrer par des massacres de populations civiles et autres crimes de guerres.

Avec la chute de la dictature, les accords de Tamanghassat seront enterrés avant qu'ils même aient reçu un début d'application. L'opération Koka-djè (laver proprement) de l'Armée malienne va recevoir l'ordre d'« extraire » du corps social national les populations blanches (considérée du coup comme des tâches malpropres, une salissure) par d'innombrables tueries et par la fuite des survivants vers les camps de réfugiés en Mauritanie, en Algérie et au Burkina-Faso. La crise humanitaire qui s'est ensuivie aboutira à une forte médiatisation du conflit et lui donna une forme d'internationalisation, toutes choses qui conduiront aux négociations et aux accords du 11 avril 1992.

...par le mépris du droit à l'information du peuple:

Un État oppose ses citoyens lorsqu'il n'est pas transparent. Lorsque aucune information officielle, une vérité historique ou une réalité économique ne vient donner, dans un contexte de tension, le change aux esprits surchauffés, la haine et la violence deviennent inéluctables. Lorsqu'on cherche à résoudre les problèmes d'une nation dans le secret des cabinets ministériels ou au sein des seuls états-majors des armées on finira un jour par rencontrer, dans le meilleur des cas, l'opposition du peuple. À force de tenir le mystère sur la situation qui prévaut sur le terrain et verrouiller l'information, l'État malien laisse libre court aux rumeurs les plus folles et les plus folles envies commencent à s'exprimer. Situation qui affecte les populations, qui se retrouvent aujourd'hui dans une situation d'incertitude et de peur comme par le passé. Les premières manifestations de violence qui viennent d'affecter de paisibles populations vivant au sud du pays pour le seul tort d'être maures ou touareg est une conséquence du mutisme du gouvernement actuel, qui continue à se claquemurer dans un silence coupable.

En effet, un gouvernement qui daigne communiquer sur sa position et qui laisse monter du coup un sentiment diffus de haine entre civils, entre frères d'armes ou de sang est un gouvernement irresponsable et coupable. À part des manœuvres en sourdine, les voix des officiels restent très peu audibles pour l'instant et leurs positions pas du tout perceptibles par ceux-là qu'ils prétendent représenter et qu'ils exposent de ce seul fait à la guerre et à la haine. Ces derniers sont du coup moins renseignés pour se prononcer en toute conscience et toute connaissance de cause et se trouvent être les plus exposés et cela au moindre dérapage de la situation qui sévit aujourd'hui dans le pays. Ceux qui croient en ce pays et à ses valeurs, qui souhaitent de tout cœur un apaisement voire un règlement définitif de la crise ne méritent pas autant d'indifférence et de mépris.

Ce mutisme n'est pas fait pour honorer la démocratie malienne acquise au prix de lourds sacrifices consentis. Ce manque de communication des autorités civiles et militaires, s'il révèle d'un stratagème de ne pas faire état des acquis des luttes des kel Azawad et leurs négligences à les faire respecter, reste néanmoins contraires aux principes démocratiques et aux droits fondamentaux des citoyens. À l'heure de céder sa place à la tête de l'Etat, ATT voudrait-il, lui qui a été le fossoyeur des premiers accords de Tamanghassat et l'artisan des opérations Kokadjè qui feront vivre les pires moments de leurs existences aux populations du nord Mali au mépris de la démocratie qu'il a pourtant aidé à installer dans le pays, ATT voudrait-il donc laisser derrière lui un chaos non moins grave que ces épisodes sombres de l'Histoire du Mali. Il faut espérer que non!

Mali. La guerra invisibile dei Tuareg

Mentre l’attenzione mondiale si concentra sulla Siria e sulla crisi iraniana, in Mali è cominciata una guerra “invisibile” ai media tra Tuareg e truppe regolari. Una guerra che rischia di coinvolgere tre stati, con conseguenze imprevedibili per tutta l’area.
-Daniele Cardetta- 30 gennaio 2012- Dopo la conclusione della guerra civile in Libia in molti credevano che finalmente ci sarebbe stato un periodo di pace. Il conflitto libico in realtà sembra aver risvegliato attriti che covavano nella cenere anche nei paesi circostanti come il Mali, paese confinante con il sud della Libia, dove nelle ultime settimane il governo maliano è alle prese con la rivolta dei Tuareg.
Ovviamente nessuno nei media internazionali ha dato il ben che minimo risalto all’esplodere della rivolta, che rischia peraltro di raggiungere anche il vicino Niger, infiammando tutta la regione. Un ruolo chiave hanno svolto i combattenti Tuareg che sei mesi fa avevano varcato il confine libico per combattere a fianco delle truppe di Gheddafi. Dopo la caduta del Colonnello queste truppe sbandate sono rientrate alla spicciolata in Mali e in Niger, armate fino ai denti e pronte a dare battaglia contro i governi di Bamako e Niamey, rei a loro dire di non aver rispettato gli accordi presi in precedenza con i Tuareg.
In un’intervista concessa ad Aki-Adnkronos International, Kane Annour Ibrahim portavoce dell’associazione “Mondo Tuareg”, ha spiegato: “Di solito pochi mesi dopo l’insurrezione dei tuareg in Mali, la rivolta si estende al Niger”. Secondo il portavoce le voci che avrebbero visto un’avanzata nel nord del Mali dei ribelli del Movimento per la Liberazione dell’Azawad sarebbero confermate, al punto che quasi tutto il Nord del Paese si troverebbe saldamente nelle loro mani.
IIbrahim, citando fonti locali, ha anche affermato che nelle ultime ore anche Anderamboukane sarebbe finita sotto il controllo dei ribelli, mentre a Menaka le truppe dell’esercito regolare maliano sarebbero riusciti a respingerli grazie all’aiuto di elicotteri e mezzi pesanti. Sull’esito finale della guerra però, Ibrahim non ha dubbio alcuno: “Malgrado l’utilizzo di armi sofisticate l’esercito maliano è comunque destinato a soccombere  nei confronti dei ribelli, nei quali militano tuareg, arabi e songhai e che sono più esperti di guerra nel deserto”. In caso di vittoria i ribelli Tuareg potrebbero anche puntare alla secessione e alla creazione di uno Stato indipendente a Nord del Mali, anche se un eventuale ingresso nel conflitto del Niger renderebbe la situazione del tutto imprevedibile ed esplosiva.
In molti hanno parlato di supposti collegamenti tra i ribelli e i terroristi di al-Qaeda nel Maghreb Islamico, come paventato negli ultimi tempi proprio dal governo di Bamako, che ha tutto l’interesse a ottenere l’appoggio incondizionato dell’Occidente. In realtà tra i Tuareg e i terroristi non vi sarebbe alcun collegamento in quanto i ribelli avrebbero tutto da perdere dalla presenza degli islamici radicali.
Molti dei Tuareg tralaltro vivono di turismo, e la presenza di al-Qaeda nella regione rappresenta un freno  allo sviluppo offrendo la garanzia della non penetrazione nella rivolta di elementi islamici radicali.
I ribelli dell’Azawad, secondo analisti e addetti ai lavori, sarebbero in gran parte combattenti tuareg delusi dal governo di Bamako che non avrebbe rispettato gli accordi di pace secondo cui i ribelli avrebbero dovuto essere integrati nell’amministrazione e nell’esercito.
Intanto però sul campo la guerra continua. I ribelli avrebbero conquistato proprio oggi la città di Lere, vicino al confine con la Mauritania. Secondo il loro portavoce gli uomini dei tuareg avrebbero occupato la cittadina senza incontrare resistenza da parte dell’esercito maliano, questo perchè buona parte dei soldati sarebbero riusciti a fuggire in tempo. Le truppe ribelli sarebbero state accolte dalla folla festante e avrebbero poi ingaggiato pesanti combattimenti con l’esercito del Mali ad Anderaboukane.
Sarebbero circa un migliaio intanto i profughi  che sarebbero fuggiti in Mauritania per trovare rifugio e sfuggire alla guerra in Mali. L’agenzia di stampa mauritana “Ani” ha sostenuto che si tratterebbe degli abitanti della città di Lere, occupata dai Tuareg. Il sindaco di Lere, Mohammed Tiunali, ha sostenuto che sarebbero più di 300 le famiglie che avrebbero lasciato Lere per cercare la salvezza in Mauritania. La situazione della popolazione locale sarebbe terribile, e a causa dell’incursione dei ribelli ci sarebbe scarsità di benzina, luce elettrica ed acqua corrente.
Alcune fonti locali sostengono anche che, dopo aver compiuto razzie in città, i ribelli Tuareg si sarebbero ritirati a circa 30 chilometri dal centro. Nel corso del loro attacco hanno distrutto i negozi di alimentari e la casa del vice sindaco, e secondo alcune voci non confermate avrebbero anche ucciso alcuni cittadini accusati di essere spie di Bamako.
Una guerra dimenticata, come tante di quelle che scoppiano nella zona subsahariana, ma una guerra che rischia di infiammare una fascia territoriale che dalla Mauritania arriva fino alla Somalia, innestando scontri e spostamenti di popoli che potrebbero rimescolare le carte in tutta la regione. Uno scenario di instabilità che si collega a quello già di per sè incerto dei paesi del Maghreb, dove ormai solo Algeria e Marocco hanno resistito all’urto della “Primavera Araba”.
La Situation politique et sécuritaire au Nord

Rébellion au Nord du Mali : Les femmes des camps marchent sur Koulouba


Le Républicain, 01/02/2012 Commentaires [ 186 ] E-mail Imprimer


Les femmes des porteurs d’uniformes de Kati ont organisé une marche pacifique de protestation contre l’insécurité au Nord-Mali. Elles ont marché de la ville de Kati à quelques deux kilomètres de Koulouba où elles ont été stoppées par les forces de sécurité. C’était hier mardi 31 janvier 2012 aux environs de 11 heures.

Un regroupement des femmes de porteurs d’uniformes a engagé une lutte féroce contre l’insécurité au Nord-Mali et contre le fait que leurs époux et leurs enfants sont en train d’être tués par des rebelles au nord du Mali. Avant-hier déjà, c’est-à-dire lundi dernier, ces mêmes femmes avaient tenté de marcher sur Koulouba. La marche de ce 31 janvier 2012 était donc la deuxième tentative, c’est dire leur détermination à s’exprimer et à se faire entendre des plus hautes autorités. Elles affirment mener jusqu’au bout leur bataille pour obtenir gain de cause.

La marche, partie de la ville de Kati, est passée par le centre émetteur de l’Office de radiotélévision du Mali (ORTM) et devait se terminer aux portes du palais de Koulouba. Si aucune banderole n’était visible sur le parcours, le but était cependant connu de tous : arrêter l’assassinat de leurs maris et leurs enfants par les rebelles qui écument le nord du pays. Les marcheurs (il y avait aussi des hommes), plus de cinq personnes, étaient suivis d’un véhicule militaire, transportant une dizaine de militaires, apparemment pour les protéger.

A pied, pour la majorité d’entre eux, (il y avait aussi des motocyclistes et des automobilistes), ils ont parcouru la dizaine de kilomètres du parcours laissant derrière eux de gros cailloux et de pneus enflammés. Aux abords du quartier de Koulouba c’est Natié Pléa, le ministre de la défense et des anciens combattants, en personne, qui est venu à leur rencontre pour calmer les esprits et leur demander de se concerter pour composer une délégation qu’il recevra dès jeudi prochain pour des discussions. Selon des témoignages, plus de 150 militaires maliens sont tombés sous les balles rebelles fautes de matériel adéquat pour faire front.

Certaines femmes aussi ont laissé entendre que leurs époux et leurs enfants vont souvent sur le champ de bataille sans le matériel nécessaire pour pouvoir se défendre et lutter efficacement. « Je marche aujourd’hui avec mes mamans parce que je suis furieux, énervé par la barbarie de ce qui se déroule au nord du Mali. Regarde les rebelles ont tué des militaires maliens, tout près, à 50 Kilomètres de Nioro. Il faut que cela cesse », disait un jeune mécontent qui s’est joint à la marche. Longtemps les femmes sont restées débout face à la barrière infranchissable des éléments de la garde nationale qui les empêchaient de continuer et d’atteindre le palais de Koulouba, l’objectif alors qu’arrivait sur les lieux le général Gabriel Poudiougou, chef d’Etat major général des armées. Notons que la marche a duré plus de cinq heures.

Aguibou Sogodogo






Le Républicain

AZAWAD Fash/Selon BBC soir: des centaines des militaires maliens et des sous préfets et gouverneurs militaires on fuis vers le Niger en se dissimulant parmi les civiles.

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Mercredi 1 février 2012
La situation est des plus tendue à Bamako ( Mali ) et qui peut savoir jusqu'où iront ces flammes entretenues par la haine.
TombouctouCet après midi mon ami de Bamako nous faisait partager cette situation :
"Notre Pharmacie et notre clinique (en face du Prytannée militaire de Kati), viennent d'être saccagées brûlées, ainsi le domicile privé de mon jeune frère le Dr Elmehdy Ag Hamahdy. C'est n'est que la face visible de l'Iceberg, on aurait dit que je suis sur la liste des cadres qu'on doit exécuter, je suis malien et je ne bougerai pas, si mon sacrifice doit sauver le Mali, j'offre ma vie."
Une autre amie nous donne cette information :
Je reviens juste du Mali, et j'habitais chez une famille de touaregs de Bamako: la situation est très grave pour la communauté touareg: un amalgame énorme est fait entre les rebelles du nord qui attaquent certaines villes pour créer un territoire libre et autonome, et la population civile touareg, qui habite un peu partout dans le pays, en paix. Des milices paramilitaires racistes (comme gandakoye) s'en servent de boucs émissaires et sont près à s'attaquer aux civils, femmes et enfants. Mes amis sont obligés de partir en urgence se réfugier au Burkina, comme 20 ans auparavant, laissant maison, travail, études...et personne n'en parle

Les familles Tamasheq (Touareg) attaquées au Mali à cause de leur couleur de peau


TilyadenesNous avons appris ce matin avec un lourd pincement de cœur que les maisons habitées par les familles d'origines Tamasheq (Touareg) ont été saccagées et brulées dans la ville Kati à proximité de Bamako. Les familles de Bamako sont de plus en plus en danger. Le gouvernement Malien de par son silence et son inaction cautionne ces agissements d'une partie de la population Malienne.
Tôt ce matin, une foule de maliens enragée s'est rendue dans la maison de l'ancienne Ministre de l'Artisanat, Zakietou Walet Halatine et de l'auteur Ibrahim Ag Youssouf. Après avoir pillé leur maison, la foule y a mis le feu. Les membres de la famille se sont réfugiés à la gendarmerie pour fuir cette foule qui s'attaquait à eux uniquement à cause de la couleur de leur peau. Plus tard ce sera le tour de la maison du Capitaine Aboubacrine Ag toujours à Kati de subir le même sort. Peu après, ce fut le tour de la famille Hamady toujours à Kati d'être visé par cette foule en folie. La foule s'attaquera d'abord à la pharmacie du Dr. Elmehdi Ag Hamady qui sera pillée de l'ensemble de son contenu de médicaments et autre composant pharmaceutiques. Ensuite ce sera le tour de sa clinique de subir le même sort. Malgré que cette clinique se trouve en face du Prytanée Militaire de la ville Kati, elle ne sera pas protéger par les forces de l'ordre. Le Dr. Aboubacrine Assadeck Ag Hamahady écrira le message suivant sur le réseau social Facebook pour expliquer la situation. Nous vous laissons le juger vous-même.
A l'instant nous apprenons que la situation devient de plus en plus dangereuse à Bamako, la capitale. Les menaces sont de plus en plus nombreuses. Nous avons parlé à l'instant avec plusieurs femmes qui ont abandonnés tout dans leur maison pour se rendre dans un lieu protéger en attendant de pouvoir quitter Bamako. Toutes les familles que nous avons jointes à Bamako ont exprimées leur insécurité. La même insécurité des familles Tamasheq (Touareg) et Arabes continuent à travers le pays.
Si ces Maliens du Sud du pays veulent se battre tant, qu'ils se rendent au nord du Mali pour combattre les troupes du MNLA. La bravoure du Mali ne se démontrera pas en s'attaquant aux civils comme le Dr. Elmehdi Ag Hamady qui est né, grandit, et a passé toute sa vie à Kati, en soignant les mêmes personnes qui ont saccagé et bruler sa maison et sa pharmacie. Si la devise de la République du Mali est Un Peuple-Un But-Une Foi, qu'on nous le démontre actuellement.


Par Khado Ag Ghousmane
02/02/2012LA LETTRE DU CONTINENT N°628

MALI

Paris joue le MNLA contre AQMI

La présidence malienne accuse la France de collusion avec le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA). Tensions diplomatiques en vue. (...)
Mali - Nord du pays:l'armée s'en va, les rebelles touareg entrent dans Ménaka
01 Février 2012 - 17:03
Les rebelles touareg maliens sont entrés mercredi dans la ville de Ménaka (nord-est), près de la frontière avec le Niger, après le départ d'un détachement de l'armée dans la nuit, a appris l'AFP de sources concordantes.

"Le détachement de l'armée malienne qui était à Ménaka a quitté la ville dans la nuit de mardi à mercredi. Et aujourd'hui, en début d'après-midi, environ quarante rebelles armés sont entrés dans la ville", a déclaré un élu de Ménaka sous couvert de l'anonymat.

"Il n'y a pas de coups de feu, tout est calme, mais les populations quittent la ville", a-t-il ajouté.

Un habitant de Ménaka a confirmé le départ des soldats maliens et l'arrivée des rebelles, ajoutant que la localité "se vide de ses habitants".

Un responsable militaire du poste de commandement opérationnel de l'armée installé à Gao (nord-est) a affirmé que, "par tactique, nous avons demandé à nos troupes de quitter la ville", sans vouloir en dire plus.

Selon une autre source militaire malienne, l'une des stratégies de l'armée est d'abandonner les localités isolées et de renforcer les positions dans les grandes agglomérations.

"Il semble que l'objectif est effectivement d'étoffer les grandes agglomérations, d'en faire des points d'appui et de lancer de ces points des attaques ou des ripostes, avec des hélicoptères et des troupes au sol", selon un expert militaire africain en poste à Bamako.

Ménaka avait été le 17 janvier la première ville attaquée dans le nord du Mali par des rebelles touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), suivie le lendemain d'attaques contre Aguelhoc et Tessalit, près de la frontière algérienne.

La semaine dernière, puis mardi, ils ont attaqué des villes du nord-ouest du Mali, Léré et Niafounké, près de la frontière avec la Mauritanie.

Ces attaques ont provoqué d'importants exodes de population, plusieurs milliers de personnes, qui ont trouvé refuge dans des campements au Mali, mais aussi au Niger et en Mauritanie.

Ces attaques de rebelles touareg sont les premières depuis un accord ayant mis fin à la rébellion en 2009 et depuis le retour de Libye de centaines d'hommes lourdement armés - essentiellement des Touareg - qui avaient combattu dans les forces soutenant le leader libyen déchu Mouammar Kadhafi, tué l'an dernier.


© AFP
Combats armée/Touareg au Mali: un millier de réfugiés au Niger (ONU)

NIAMEY, 1 fév 2012 (AFP) - Un millier de personnes, dont une trentaine de militaires et un sous-préfet, ont gagné ces derniers jours le Niger voisin pour fuir les combats entre l'armée et des rebelles touareg dans le nord du Mali, a annoncé mercredi l'ONU.
"Un millier de personnes fuyant les violences au Nord-Mali se sont réfugiées à Tillabéri, une région dans l'ouest du Niger et frontalière du Mali", indique le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) dans un communiqué publié à Niamey.
Selon l'agence onusienne, une trentaine de militaires maliens et le sous-préfet de la localité malienne d'Aderboukane ont été accueillis dimanche à Bani-Bangou, une bourgade nigérienne près de la frontière.
Quelque 900 civils maliens ont rejoint Mangaizé et Chinégodar, deux localités nigériennes, ajoute Ocha. Environ 120 autres personnes se sont réfugiées à Koutoubou, Yassan et à Ayorou, trois villages nigériens, selon la même source.
Les rebelles touareg du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA), ont lancé mi-janvier une offensive en attaquant plusieurs villes du nord du Mali. Les combats avec l'armée malienne ont fait des dizaines de morts, rebelles et militaires essentiellement.
Un millier de personnes ont quitté Léré, l'une des villes attaquées dans le nord-ouest, pour se réfugier en Mauritanie proche.
bh/tmo/ej

AFP 011352

Violents combats entre rebelles touaregs et l'armée dans le nord du Mali

Des soldats de l'armée malienne.
Des soldats de l'armée malienne.
AFP/Kambou SIA

Par RFI
Des combats violents ont eu lieu ce 31 janvier 2012 entre l'armée malienne et les rebelles touaregs du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) dans le nord-ouest du pays. Selon des sources militaires, les soldats maliens auraient repoussé une attaque du MNLA dans la ville de Niafunké. Les autorités accusent al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) d'avoir prêté main forte aux rebelles. Plusieurs milliers d'habitants ont trouvé refuge dans la Mauritanie voisine.


Un habitant de Niafunké témoigne
À 16h00, nous étions assis tranquilles dans nos maisons et puis on a entendu le tir des armes lourdes...
 
01/02/2012 par Guillaume Thibault
Les combats se sont engagés à la sortie de la commune de Niafunké, une ville située le long du fleuve Niger, à l'ouest de Tombouctou.  Armes lourdes, rafales d'armes automatiques... les combats ont duré près de quatre heures. « La ville n'a jamais connu ça ! raconte cet habitant, les rebelles sont arrivés à 40 véhicules. Ils sont à 1 km de Niafunké». La population a juste eu le temps de se cacher dans les maisons et d'attendre la fin des combats.
« Les élèves ont eu tellement peur qu'ils ont traversé de l'autre côté du fleuve, témoigne cet autre résident, Les parents n'ont pas été informés et ça a été une panique générale. Les maison tremblaient. Cel faisait vraiment peur. On ne sait pas s'il y eu des morts. On ne sait rien du front !»
Avec la nuit, le calme semblait revenu à la périphérie de Niafunké, ce mardi. Néanmoins il est difficile de dire si des deux camps tenaient leurs positions.

Les femmes des soldats engagés dans les combats contre le MNLA veulent des explications
Parties du camp militaire de Kati [15km de la capitale], les femmes sont arrêtées à l'entrée de Bamako par un cordon de police. Reportage.
L'armée peut vaincre les rebelles mais l'armée a besoin de munitions, disent les femmes
 
01/02/2012 par Serge Daniel

Le sort des populations toujours difficile dans le nord du Mali
À Aguelhoc, selon la Croix-rouge malienne, vivent dorénavant plus de 600 familles déplacées. Deux cents d'entre elles campent depuis une semaine sous les arbres à une quinzaine de kilomètres de la ville, saccagée par les combats entre les rebelles du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) et l'armée malienne. D'autres ont fuit vers les pays voisins, l'Algérie et la Mauritanie.
Après les combats de Léré de la semaine passée, 3 400 Maliens ont trouvé refuge à Fassala et Bassikounou, deux communes mauritaniennes à l'ouest du district de Tombouctou. Les capacités d'accueil sont largement dépassées selon les organisations humanitaires. Les réfugiés manquent d'eau, de médicaments et n'ont pas tous trouvé des hébergements .
Plus au nord, la ville de Kidal est devenue une ville fantôme, selon un habitant qui a vu des familles entières partir vers les campements nomades à quelques dizaines de kilomètres de là. D'autres ont choisi de rejoindre Bordj el-Mokhtar en Algérie. C'est le cas de Moulaye qui a pris la moitié de sa famille, les femmes, les enfants et les personnes agées. Ils sont hébergés chez des amis.
Selon Moulaye les gens arrivent de Kidal mais aussi de Menaka et Gao. Ceux qui n'ont pas de connaissances campent non loin de la ville frontière Al-Khalil. Une commission a été créée par les autorités algériennes pour recenser les arrivants.
À Kidal, il n'y a pas que les populations touarègues, qui craignent les représailles, qui ont quitté la ville mais aussi des populations originaires du sud du Mali. Selon des témoignages, des fonctionnaires, agents de santé, enseignants mais aussi personnels de maison ont aussi quitté la ville pour rejoindre Bamako et le sud du pays.

Refugiés Azawadiens en 1992 au camp d'Aghor (Mauritanie)

Alerte/Les populations civiles de "teint clair" vivent dans la psychose au Mali

Flash Info/Azawad:Nous venons d'apprendre des sources confirmés la mort d'un civil Arabe et des blessures graves infligés à un autre Touareg par des manifestants  liés aux milices gouvernementale lors d'une manifestation organisé le 31/01/2012 par des femmes des militaires vers Kati à Bamako. Celles ci protestaient  face  aux multiples défaites militaires infligés par le Mouvement National pour la Liberation de l'Azawad à l'armée malienne depuis le début du conflit.Les veuves militaires  protestaient aussi  contre la gestion de la guerre  et contre les bilans des pertes militaires  qui sont loin de la réalité selon des familles des militaires.Elles ont aussi appeler le gouvernement à envoyer les généraux sur le terrain ainsi que leurs parents et ceux des nombreux officiels qui sont nombreux dans les corps para-militaires et qui sont toujours cantonnés dans les villes du Sud.Le chef d’état major des armées a été rappeler à Bamako ou il a été relevé de ses fonctions.Sur le terrain les attaques du MNLA continuent et Niafunké a  connu des violents combats au cours des quels l'armée a encore essuyé des pertes énormes selon des sources jointes par téléphone.


Itouss Ohar