mercredi 27 juillet 2011

Mort d’un gendarme mauritanien sur la frontière malienne


(CRIDEM 27/07/2011) 


Un gendarme mauritanien opérant dans la zone de Loubouly, qui relève du département de Ould Yengé (région du Guidimakha), est mort mardi lors d’une opération d’interception et de poursuite d’éléments armés qui, à bord de motos, voulaient pénétrer dans le territoire mauritanien.

Le site ANI, généralement très informé sur les activités d’AQMI, qui donne l’information n’a pas précisé les circonstances de la mort du gendarme. Les éléments ont réussi, selon le site, à s’échapper dans le désert malien laissant leurs motos et leurs armes (Kalachnikovs) aux mains de la gendarmerie mauritanienne.

C’est la deuxième fois que les terroristes essaient de s’infiltrer en Mauritanie à partir de la région du Guidimakha et ce, après le passage en cet endroit en février dernier, de trois véhicules bourrés d’explosifs se rendant à Nouakchott pour des attentats.



AQMI n’a pas réagi à cette information diffusée à grande échelle par la presse mauritanienne et qui intervient 20 jours après l’attaque de cette organisation contre le 52 bataillon de la 5-ème région militaire mauritanienne.

Nouakchott et AQMI mènent une guerre ouverte depuis 2005, guerre qui s’est soldée par la mort de 31 éléments de l’armée et de sécurité mauritanienne et de plusieurs combattants d’AQMI ainsi que l’arrestation de certains cerveaux de l’organisation.



Source : Agence de Presse Africaine


© Copyright CRIDEM

mardi 26 juillet 2011

Le Niger, un pays abonné aux coups d’Éta

26 juillet 2011 par Boris HERTZOG 
Plus d’un an se sera écoulé depuis la tenue du dernier coup d’État au Niger : le 18 février 2010, la capitale nigérienne Niamey est le théâtre d’un coup d’État militaire orchestré par des insurgés et visant le président Mamadou Tandja, homme fort mais contesté du pays. Contraint, ce dernier finit par céder, supposant par sa reddition la mise en place de la 7e république nigérienne . Aujourd’hui, c’est à une nouvelle tentative de « putsch » que le pays doit faire face : depuis ce vendredi 26 juillet 2011, plusieurs militaires nigériens ont été arrêtés dans le pays pour « tentative de renversement du régime » et « tentative d’assassinat » du président Mahamadou Issoufou.

Ce n’est pas la première fois que le pays est confronté à une telle situation : le premier coup d’État au Niger remonte à 1974, soit quatorze ans après l’indépendance du pays, à la suite duquel Seyni Kountché, lieutenant-colonel nigérien s’était emparé du pouvoir alors aux mains de Hamani Diori, figure nigérienne de la seconde moitié du XX° siècle; le dernier en date remonte à l’année dernière : effectif, celui-ci avait alors permis la création d’un Conseil suprême pour la restauration de la démocratie – CSRD – et la tenue d’élections libres et transparentes dans le pays quelques mois plus tard; du moins libres et transparentes en apparence car depuis l’élection de Mahamadou Issoufou en mars dernier, celui-ci fait l’objet de nombreuses critiques au sein de l’ancienne colonie française : c’est sous la bannière de ces protestations que s’est déroulée vendredi dernier, une nouvelle tentative de renversement du régime nigérien.

Selon les données actuellement disponibles, le coup d’État aurait visé la mise en place d’un « Conseil national pour la restauration de la démocratie populaire », et la délicate entreprise d’un « putsch », c’est-à-dire d’un renversement du pouvoir par la force des armes, terme popularisé par les coups d’État manqués de 1920 et 1923 en Allemagne. Il s’agit donc bien d’un coup d’État militaire car depuis vendredi, « plusieurs militaires, dont un commandant et un lieutenant ont été arrêtés » et « sont toujours placés en garde à vue à la gendarmerie pour tentative de renversement du régime et tentative d’assassinat du président Issoufou » a t-on appris ce mardi 26 juillet 2011 de source sécuritaire.

Ce nouvel événement n’est pas le bienvenu au Niger : figurant parmi les pays les plus pauvres au monde, celui-ci tend depuis plusieurs années à être en proie aux hydres de l’Aqmi – Al-Qaïda au Maghreb islamique – , une organisation islamiste armée d’origine algérienne sévissant principalement dans la zone du Sahel; ni même à l’étranger : en mars dernier, l’élection de Mahamadou Issoufou avait été saluée par les pays occidentaux, qui soulignaient alors l’avancée démocratique du pays. Ce nouveau coup d’État sonne donc comme un rappel à l’ordre car en dépit de ses progrès, le Niger n’en a pas encore totalement fini avec ses vieux démons.

La donne change au Sahel


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le 26/07/2011 à 05:00
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Les Nigériens qui fuient la Libye pourraient être recrutés par Aqmi.                                                                                                                   AFP/Boureima Hama
Les Nigériens qui fuient la Libye pourraient être recrutés par Aqmi. AFP/Boureima Hama

Les cellules islamistes au Sahara restent actives, mais la situation évolue au Sahel.


le 26/07/2011 à 05:00

Le sort des quatre otages français aux mains d’Aqmi reste inquiétant. Les terroristes d’Al Qaïda au Maghreb islamique les retiennent prisonniers depuis plus de dix mois sans que l’on ait des nouvelles récentes de leur état de santé. Depuis leur enlèvement, le 16 septembre dernier à Artlit, au nord du Niger, la situation internationale a évolué sans que l’on puisse pour autant dire que la branche régionale d’Al Qaïda a perdu de son pouvoir de nuisance.
Il y a d’abord eu la mort d’Oussama Ben Laden. Même si les branches qui se revendiquaient du chef d’Al Qaïda avaient une forte autonomie, le nom seul de l’homme du 11-Septembre servait en quelque sorte de raison sociale. Sa disparition n’implique cependant pas une chute de leur influence.
Sur le plan régional, la situation n’a en revanche pas évolué en faveur des terroristes. Les pays du Sahel, même s’ils ont encore beaucoup d’efforts à mener pour bâtir une coalition militaire efficace, ont marqué des points. La Mauritanie est à l’origine de plusieurs attaques menées contre les terroristes. La plus récente s’est déroulée au nord-ouest du Mali, dans la forêt du Wagadou. L’armée mauritanienne a attaqué et chassé de cette forêt un camp d’Aqmi, faisant plusieurs victimes chez les terroristes. Ceux-ci ont mené une opération de représailles quelques jours plus tard.

Réconciliation au Niger

La tentative de réconciliation nationale en cours au Niger pourrait à terme être bien plus ennuyeuse pour les islamistes. Le nouveau pouvoir en place à Niamey s’est lancé dans une vaste opération de rapprochement avec les Touaregs du nord du pays, qui étaient en révolte ouverte contre l’ancien président. L’un des leaders de cette rébellion a déclaré récemment que « le danger qui nous menace aujourd’hui, ce n’est ni la rébellion, ni la pauvreté, ni le banditisme armé, mais c’est Aqmi ». L’influence des islamistes sur une partie de la population avait rendu possibles les prises d’otages dont ont été victimes les Français depuis plus d’un an. Michel Germaneau, comme les techniciens d’Areva ou les deux jeunes gens enlevés à Niamey, ont été conduits dans le nord du Niger avant d’être exfiltrés vers le Mali voisin. Seuls des gens connaissant bien le désert ont pu aider les cellules d’Al Qaïda.
Faute du soutien des populations qui habitent ces terres désolées, les terroristes risquent de voir leur marge de manœuvre réduite.
Le conflit qui agite la Libye voisine pourrait mettre à mal cette tentative de combattre Aqmi. De nombreux Nigériens travaillent et vivent en Libye. S’ils sont réduits à la pauvreté du fait de la guerre civile, ils pourraient bien être pris en charge par les fondamentalistes musulmans.

lundi 25 juillet 2011

Les insurgés libyens autorisent Kadhafi à rester en Libye sous conditions



Le Point.fr - Publié le 25/07/2011 à 14:35

Il s'agit d'un revirement majeur de la part du président du CNT, qui insistait jusqu'ici pour que le colonel libyen quitte le pays.

Les insurgés libyens autorisent Kadhafi à rester en Libye sous conditions
L'annonce du chef des insurgés suit celle du ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé, qui avait déclaré mercredi dernier que Kadhafi pourrait rester en Libye. © Joseph Eid / AFP
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Le numéro un libyen Muammar Kadhafi et sa famille pourraient rester en Libye en cas d'accord politique visant à mettre fin au conflit en cours, à condition qu'il renonce au pouvoir, a déclaré le chef de l'insurrection, Moustafa Abdel Jalil, cité lundi par le Wall Street Journal. La proposition de Jalil, qui préside le Conseil national de transition (CNT, instance dirigeante de la rébellion), a tout l'air d'un revirement majeur de sa part, car jusqu'alors, les insurgés insistaient pour que Kadhafi quitte le pays dans le cadre d'un règlement négocié.
"Kadhafi peut rester en Libye, mais cela sera assorti de conditions", dit Jalil dans l'interview. "Nous déciderons où il séjournera et qui le surveillera. Les mêmes conditions s'appliqueront à sa famille", ajoute Jalil. Le chef de la diplomatie française Alain Juppé avait déclaré mercredi dernier que Kadhafi pourrait rester en Libye, à partir du moment où il accepterait de renoncer au pouvoir qu'il exerce depuis septembre 1969. Les États-Unis et l'Italie disent de leur côté que le colonel Kadhafi doit renoncer au pouvoir, mais que son sort reste à déterminer par le peuple libyen, ce qui préserve la possibilité de le voir rester dans son pays.

samedi 23 juillet 2011

Le printemps des Berbères libyens

LE FIGARO
jeudi 21 juillet 2011
REPORTAGE - Dans le Djebel Nefousa, les insurgés qui se battent pour libérer leur pays célèbrent la culture des Amazighen.
De notre envoyé spécial à Jadu
Yunes Elharaz hésite encore à reprendre son nom berbère d’« Anmmutur ». Mais il s’est promis de donner à son premier enfant à naître bientôt un prénom de son peuple. Les Amazighen (« Amazigh », au singulier), comme ils s’appellent ici sur leurs terres haut perchées du Djebel Nefousa, ont relevé la tête depuis le début de l’insurrection contre le colonel Kadhafi. Premiers à s’insurger, en même temps que les Arabes de Benghazi, à l’autre extrémité du pays, les Berbères qui vivent dans l’Ouest, le long de la frontière tunisienne, mènent aujourd’hui un double combat, militaire et politique, pour la reconnaissance de leur langue et de leur identité dans la future Libye, celle de l’après-Kadhafi.
À Jadu, la bourgade de quelque 15.000 âmes où Yunes Elharaz a vu le jour, les emblèmes, slogans et drapeaux berbères, interdits sous Kadhafi, ont fleuri. Dans plusieurs bâtiments officiels désormais aux mains des rebelles trônent des portraits de Souleiman al-Barouni, l’écrivain et homme politique qui mena la résistance des Amazighen à l’occupant italien dans le Djebel Nefousa, à la veille de la Première Guerre mondiale.
Des femmes peu voilées Contrairement à toutes les autres villes arabes de Libye, où l’année scolaire s’est interrompue au commencement de la rébellion, en février dernier, à Jadu, les enfants continuent de prendre le chemin de l’école, chaque jour en fin d’après-midi. Alors que leurs maris et fils partaient au front, un groupe de femmes a pris l’initiative de dispenser des cours de tamazight, la langue berbère. Ces maîtresses n’arborent que des voiles légers, qui ne leur couvrent pas entièrement la chevelure. Un étranger peut les regarder en face, alors qu’à Zenten et dans les autres bourgades arabes du Djebel Nefousa il ne peut apercevoir fugitivement que des niqabs noirs. Encouragés par ces maîtresses nées avec la révolution, les enfants de Jadu écrivent au tableau les curieux symboles tamazights, récitent quelques leçons dans cette langue qu’il était interdit de parler sous Kadhafi, puis, alignés sous le préau, entonnent, en l’honneur du visiteur, le nouvel hymne de la Libye libre.
Juste à côté de cette école, à la terrasse du café sur la place centrale, les hommes parlent politique. Fathi Anfusi, qui a participé au premier congrès des Berbères libyens organisé en 2005 à Agadir (Maroc), est intarissable. « Nous, les Berbères, assure-t-il, nous avons plus souffert que les Arabes sous Kadhafi. Nous avons toujours été désignés comme des criminels, des agents du Mossad, de la CIA ou des services secrets français. Seïf al-Islam (le fils du dictateur et porte-parole officieux du régime) vient encore de dire à la télévision que les Berbères veulent venir à Tripoli pour tuer des Arabes. Mais nous nous battons tous, Berbères et Arabes, pour une Libye libre. »
Khalifa Amdurakal, un voisin un peu plus âgé qui s’impatientait de ne pouvoir prendre part à la conversation, renchérit : « Si nous avons pris les armes, c’est pour nous battre pour la liberté de tous les Libyens ! Regardez sur les tee-shirts, il y a marqué “Libya”, pas “Amazigh”. » « Notre premier objectif, poursuit-il, c’est de libérer la Libye. Notre combat amazigh passe après. »
Gagner de nouveaux droits Après peut-être, mais pas bien loin derrière. Dans chaque ville ou bourgade berbère, les étudiants les plus éduqués, ceux qui parlent l’anglais, ont pris les rênes de la communication et de nombre de centres de décisions des rebelles. Ils sont généralement des partisans engagés de la cause amazighe. À Yefren, un joli bourg perché sur son piton rocheux, Madighis Bouzakhar et son frère Mazigh veillent ainsi sur le Media Center, le journal berbère qu’ils écrivent, et sur une association de défense et de promotion de la langue et culture tamazightes. Les deux frères, en relation avec les autres activistes berbères du Djebel Nefousa, ont récemment écrit un courrier au Conseil national de transition, qui, à Benghazi, fait office de gouvernement de la rébellion. Cette missive, qui porte le cachet des villes berbères du Djebel Nefousa, reproche au projet de Constitution de la nouvelle Libye de ne pas reconnaître le tamazight, à côté de l’arabe, comme l’autre langue officielle du futur État. L’exemple du Maroc, qui vient de reconnaître ces deux langues officielles dans sa Constitution, fait des envieux en Libye. « Ici, nous risquons d’être encore demain victime de discrimination », peste Madighis, qui ne veut pas plus entendre parler de l’islam comme de l’unique religion du nouvel État. « Toutes les religions doivent être reconnues », affirme le jeune homme, avant d’ajouter : « On se bat pour la liberté, pour la démocratie, pas pour revenir en arrière, comme sous Kadhafi. »
« Mais dans le projet de Constitution, répond à distance Salem Badrani, qui depuis la révolution à pris provisoirement les rênes de la mairie de Jadu, il est donné à chacun le droit de s’exprimer dans sa langue. Nous pouvons créer toutes les écoles que nous voulons dans le Djebel Nefousa. Ce serait en revanche une faute politique aujourd’hui de batailler pour la reconnaissance du tamazight comme langue officielle. Amazighen et Arabes, nous nous battons ensemble, et Kadhafi n’attend qu’un prétexte pour tenter de nous diviser. »
Chaque nuit jusqu’aux premières heures du nouveau jour, dans toutes les bourgades berbères du Djebel Nefousa, les hommes pèsent le pour et le contre et ressassent d’anciennes humiliations. « Oui, je connais l’argument, disait un soir un sexagénaire répondant au nom de Faisoul Gado. Il y a toujours quelqu’un pour dire que ce n’est pas le bon moment, qu’il faut attendre. Mais si j’ai pris les armes, c’est parce que j’en avais marre d’attendre. »

Niger - N'en déplaise à l'Otan, Kadhafi est une "superstar" en pays touareg

Samedi, 23 Juillet 2011 09:38


"Kadhafi, tu vaincras!", crie un homme assis sur son taxi-moto dans une rue d'Agadez, capitale du nord du Niger: le "Guide" libyen jouit d'une immense popularité en pays touareg, avec lequel il a noué des relations anciennes, parfois contestées.


"Vive Kadhafi, longue vie au Guide!", lance Alhousseïni Rhissa, poing levé pour mimer le dirigeant libyen qui, après bientôt 42 ans de pouvoir, subit les coups de boutoir d'une rébellion appuyée par les bombardements de l'Otan.


A Agadez comme dans de lointains campements touareg, des portraits de Mouammar Kadhafi sont placardés sur les murs de maisons et aux portes de magasins, des autocollants à son effigie posés sur les véhicules.


"Si vous osez critiquer ou insulter Kadhafi, certains peuvent vous molester", explique à l'AFP un policier.


"Agadez est à 100% avec Kadhafi", confirme Ibrahim Elhadj Ama. Comme plus de 200.000 Nigériens partis en quête d'eldorado dans la Libye voisine, il a dû fuir la guerre il y a trois mois.


Récemment, une manifestation de soutien à Kadhafi a cependant été interdite par les autorités d'Agadez: le Niger du nouveau président Mahamadou Issoufou est soucieux de ne pas prendre parti et plaide sans relâche pour une solution "négociée".


"Les autorités libyennes nous délivraient automatiquement des permis de travail pendant que les autres Africains de l'Ouest sans papiers étaient persécutés", se souvient un ex-émigré, Yassine Souleymane. "Nous avons donc une dette morale envers elles".


Des prières collectives ont été organisées dans les mosquées pour "le dirigeant libyen et son peuple", raconte un imam près de la légendaire mosquée d'Agadez. "Kadhafi est dans nos coeurs", lâche-t-il, chapelet en main.


Selon Rhissa Mohamed, adjoint au maire de Dabaga, localité touareg à une cinquantaine de km d'Agadez, "beaucoup de jeunes de la région ont déjà été recrutés pour aller combattre aux côtés de Kadhafi".


Chez certains, le conflit libyen suscite un sentiment anti-français et anti-américain.


Le président français Nicolas "Sarkozy a trahi et (son homologue américain) Barack Obama a trop déçu les Africains", lance Moussa dans sa boutique de souvenirs.


Pour le syndicaliste Moustapha Ali, "la guerre est pur complot, c'est tout juste pour s'emparer du pétrole libyen".


Décrié jusque récemment dans le pays en raison de son soutien présumé aux rébellions touareg (1991-1995 et 2007-2009), Kadhafi s'est attiré avec cette crise "la sympathie de nombreux Nigériens", relève le gérant d'une station d'essence Oil-Libya.


En 2009, Kadhafi s'était déjà rabiboché avec les Nigériens après avoir obtenu un cessez-le-feu entre Niamey et les rebelles touareg, qui réclamaient les dividendes de l'exploitation de l'uranium dans la zone.


De nombreux leaders de l'ex-rébellion vivent encore en Libye.


Depuis des décennies Kadhafi s'est "érigé en défenseur des Touareg" au Mali et au Niger, note Mahadi Ngadé, enseignant dans un lycée d'Agadez.


"Les Touareg sont prêts à mourir pour lui", assure un élu local.


Lors d'une rencontre en 2005 avec des tribus touareg à Oubari (sud-ouest libyen), Mouammar Kadhafi affirmait que "la Libye est le pays des Touareg, leur base et leur soutien", et saluait dans ce peuple nomade "les lions et les aigles du désert".


En 2007, il célébra en grande pompe la fête du "mouloud" (commémorant la naissance du prophète Mahomet) à Agadez en présence de plusieurs présidents africains.


Pour relier la grande ville du nord nigérien à son pays, il finançait la "Transsaharienne", une route longue de 1.100 km. Mais le conflit a interrompu les travaux.


Source Afp

vendredi 22 juillet 2011

Entretien avec Assan Midal, créateur de l'ONG Imidiwan (Niger), réalisé par Djamel Guettala et paru au ALGERIE NEWS 14/5/11


Né en 1974 au Niger, Assan Midal fait des études en sciences politiques à l'université de Tripoli en Libye. A l'époque, il était guide touristique, établi dans la ville de Sebha où il accompagne les touristes dans des bivouacs au désert. Pendant les saisons de répit, il s'occupe d'enfants nomades dans une école aux confins de Sebha. Assan crée alors l'ONG «Association Parrainage Imidiwan» qui signifie «Compagnon» en tamasheq. L'ONG est officialisée au Niger en juillet 2010. Sur leur logo, on voit une «chomeissa », symbole des Touaregs, et le mot Imidiwan écrit en tifinagh. Algérie News : De guide touristique, vous voilà aujourd'hui à la tête d'une ONG nommée « Ap Imidiwan ». Pourquoi et comment en avez-vous eu l'idée et quels sont ses objectifs et son bilan ? Assan Midal : Avant d'être guide j'ai fréquenté une école nomade, puis l'université malgré les difficultés et obstacles rencontrés j'ai pu avoir ma maîtrise , ensuite je fus guide touristique, cela m'a permis une plus grande ouverture d'esprit a l'égard des autres cultures, beaucoup de rencontres avec des personnes simples, exceptionnelles, curieuse (au sens positif du terme )… et qui veulent du bien aux autres quelles que soient leur idéologie ou religion… Je pense pour réunir tout cela il faut avoir un minimum d'éducation. L'idée est partie d'un constat amer la situation que vivent mes frères touaregs appelés à errer entre les différents pays. Je me suis toujours posé la question quant à leur avenir dans un monde où l'ignorance n'a pas de place, nos parents ont commis la pure erreur de leur vie : celle de s'opposer a l'éducation des leur enfants, par simple ignorance, on ne va pas leur emboîter le pas sous prétexte de certains préjugés qui n'ont aucun sens. Je suis resté dans un camp des réfugiés tergui en Libye où plus de 90% ne savent ni lire ni écrire, la situation est toujours restée la même, d'ailleurs pire encore avec d'autres phénomènes qui s'ajoutent à ce manque d'éducation… Cette situation ne concerne pas uniquement les Touareg de la Libye mais la plupart des zones habituées par les Touareg (Niger, Mali, Algérie, Burkina Faso)… L'association a des objectifs généraux et spécifiques : l'objectif général de l'ONG Association Parrainage Imidiwan (APImidiwan) est de permettre aux enfants nomades d'avoir une bonne scolarité et de participer à la lutte contre la désertification dans les zones nomades. Les objectifs spécifiques de l'ONG Association Parrainage Imidiwan (APImidiwan) sont les suivants : un suivi régulier des enfants, la scolarisation des jeunes filles, la création des liens d'amitié entres enfants nomades et leur(s) ami(es) du monde entier, favoriser les échanges interscolaires et culturels (jumelages), montrer aux enfants l'importance des étude, sensibiliser les enfants et leurs parents à la lutte contre la désertification et l'importance de la préservation de l'équilibre écologique. Pour le bilan en plus des nos activités (aides aux écoles, parrainages, distributions de fournitures, ouverture d'un centre d'accueil pour les refugiés en provenance de Libye, promotion de la culture terguie à travers le site web (www.ap-imidiwan.com), évènements culturels et plein d'autres projets en cours… Je pense au fait que les gens connaissent AP-Imidiwan hors de son champ d'action qui a déjà un bilan positif, nous avons des membres en Australie, au Canada, aux Etats-Unis, en Europe, en Argentine, au Chili, à Hawaii. Tout cela grâce à l'engagement et à la volonté de certains membres qui se sont beaucoup dépensés pour que l'association marche, je leur dis grand merci ! Sans leur apport on ne serait jamais arrivé là où nous sommes… « Nous aidons les enfants, parce qu'euxmêmes n'ont aucune chance de changer quelque chose ». Pouvez-vous nous en dire plus ? Un enfant est comme un petit arbuste qui a besoin d'eau pour bien se tenir sur sa tige et faire face aux vents forts , en même temps chercher l'eau des profondeurs grâce à ses racines bien solides … ça pourrait être notre slogan. Le parrainage semble la seule solution pour que ces enfants trouvent une meilleure scolarité, santé et vie. Comment cela se passe-t-il ? Oui, je pense aussi que le parrainage peut être la seule solution du moment que les Etats où vivent les Touareg accordent moins d'importance à l'éducation des enfants plus particulièrement des enfants touareg pour plusieurs raisons … Par des petits messages à travers les réseaux sociaux notamment Facebook nous prenons contact avec d'éventuels donateurs, nous demandons aux gens qui veulent prendre en charge un enfant en lui versant une somme qui sera destinée à l'enfant à travers AP-Imidiwan, le donateur sera tenu informé, mis en contact avec l'enfant avec qui il peut correspondre en tout moment… Depuis peu, nous avons opté pour aider les écoles de façon générale L'instabilité politique dans la région n'a-telle pas d’effet sur vos actions ? Oui, bien sûr; l'instabilité a beaucoup d'effets négatifs sur nos activités parce que la plupart des enfants et écoles que nous voulons prendre en charge sont situés dans la zone d'insécurité et beaucoup de gens veulent venir voir de leur propres yeux. Nous ne disposons pas de moyens pour leur sécurité… et le tourisme qui peut être bénéfique pour ces populations n'existe plus… L'école d'Intarikad semble un exemple à suivre. Parlez-nous-en. Tout à fait l'école d'Intarikad est un premier exemple pour AP-Imidiwan à suivre… nous envisageons de poursuivre nos actions dans d'autres localités bien sûr; cela dépend de nos moyens, pour le moment nous devons compter sur la volonté des membres et de certains donateurs ; nous avons élaboré des projets de financement de cantines scolaires et la lutte contre la désertification; ces projets ont été soumis à des bailleurs pour financement. Malheureusement nous n'avons pas encore eu de réponses… Les écoles dans ces zones sont avant tout liées aux points d'eau. Les familles sont en permanence en mouvement à la recherche de points d'eaux pour les animaux qui sont la seule source de revenu, les enfants sont ainsi condamnés à suivre leur parents dans leur déplacements. A partir de là on remarque l'importance des points d'eau (puits) pour la création des écoles, c'est le cas de l'Intarikad qui en a un et un second est en cours de réalisation… Je pense que c'est un exemple à suivre par toute personne ou association qui oeuvre dans le même sens. il doit y avoir sûrement plusieurs d'autres méthodes de venir en aide. D'autres difficultés que vit la population à part les conditions climatiques et culturelles sont ces facteurs qui obligent la population à pratiquer le pastoralisme local. Avez-vous essayé ou pensé à lui trouver des moyens plus développés ? Oui je pense qu’ à part les conditions climatiques et culturelles il y a d'autres facteurs (exclusions, manque de tout ) et surtout avec l'arrivée des firmes qui exploitent la terre ces populations sont exposées à plusieurs dangers (pollution . manque des pâturage, disparations de la faune). Les populations n'ont pas d'autre choix que de se sédentariser, généralement des personnes qui sont en exil en Libye n'ont pas les moyens de pratiquer le nomadisme. A part quelques ONG qui interviennent dans le cadre de réalisation des certains micro projets, il ne faut pas oublier que les ONG ont perdu toute crédibilité. Des millions d'euros peuvent être investis dans la réalisation d'un puits ou une d’une école… souvent les fonds sont détournés, avant même qu’ils n’arrivent à destination… ce qui est très dommage bien entendu. «La marginalisation de la jeunesse terguie qui, faute de bagage intellectuel suffisant, ne peut accéder à des postes de responsabilité ». Est-ce politique selon vous ? Y a-til espoir à construire une élite un jour ? La marginalisation de la jeunesse terguie est bien une réalité -la politique a toujours trouvé un moyen de les écarter. Depuis toujours les Touareg ont le sentiment d'être écartés de tout (Mali et Niger), malgré l'apport important de la culture et la richesse don regorgent les zones terguies, c'est cela qui est à la base de tous les soulèvements, opérés par des Touareg à réclamer leurs droits et un partage équitable des ressources extraites dans leur territoire et généralement les quelques-uns qui arrivent à des postes de responsabilité, sont sous pression… entre deux une population terguie qui veut plus de droits et un gouvernement qui peut à tout moment les accuser des ségrégation ou deracisme .. L'espoir est en train de renaître, une prise de conscience des réalités, cela se remarque l'importance des étudiants terguis (filles et garçons) dans les différents universités (Etats Unis, Maroc, Europe, Algérie, Niger, Mali) nos espoirs se basent beaucoup sur eux pour un futur meilleur pour toute la communauté… Le mot de la fin ? Droit à l'éducation pour tous, pour un monde meilleur ! Entretien réalisé par Djamel Guettala ALGERIE NEWS Samedi 14 mai 2011
Par : Linda Harsch

jeudi 21 juillet 2011

Vidéo : Montréal emportée dans la nuit par les riffs touaregs de Bombino

Vidéo : Montréal emportée dans la nuit par les riffs touaregs de Bombino 

ACTUALITE

bombino montreal festival nuits d afrique touareg blues 


20/07/2011 


21 h, le club Balattou fait salle comble.

Lentement la foule réunie autour de la scène dans une promiscuité presque familiale, se laisse charmer par la guitare acoustique, les percussions et voix qui s'allient parfaitement sur une berceuse aux échos de contrées lointaines. Le rythme répété, l'ensorcelante guitare transportent alors les fidèles par un subtil crescendo dans une transe électrique qui ne s'achèvera qu'au moment de fermer les yeux pour basculer dans le monde des rêves. Les sourires sont sur tous les visages et révèlent encore un peu plus de la joie mystique qu'enfantent les musiciens.

Mais qui peut prétendre à épanouir tout un chacun dans la désinvolture la plus complète ? Omara “Bombino” Moctar, c'est ainsi que ce magicien du blues touareg se nomme.

Yasmina Bartova Zouaoui, à Montréal. 

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Avec "Agadez", le guitariste nigérien Omara “Bombino” Moctar a livré un véritable chef d'oeuvre du blues touareg, et du blues tout court devons nous ajouter. Un disque épuré, envoûtant, autant inspiré par les riffs de guitare d'Ali Farka Touré que par ceux d'Hendrix - fruit de trois ans d'exil forcé au Burkina, lorsque deux de ses musiciens ont été abattus par des militaires. Quelques heures avant son concert à Montréal, nous avons rencontré ce jeune homme de 30 ans à la sensibilité et l'inspiration hors du commun. 

Tu joues un blues inspiré et tes phrasés de guitares évoquent les grands noms de la musique touarègue et malienne, mais aussi ceux des grands blues men américains. La culture du blues est-elle partagée par les jeunes au Niger ?

Bombino : Au Niger, si tu vas à Agadez, je peux t'assurer que les jeunes sont amoureux de la guitare. Dans les villages, même dans la brousse, c'est impossible de ne pas croiser des enfants avec des guitares. Il y a une manière de jouer la musique unique ici. C'est pour ça que nous souhaitons vraiment que les gens reviennent à Agadez. A la fin des années 80, il y avait tellement d'amis français qui venaient, il y avait beaucoup d'échanges. Et ces histoires de rebellions nous ont fait énormément souffrir. Il n'y a pas longtemps, j'ai appelé le maire d'Agadez pour voir comment nous pourrions faire pour que les gens se réveillent. Désormais c'est une lutte pour que nos amis reviennent ici.