mardi 16 septembre 2008

Le sort des populations autochtones du Nord Ouest Argentine et du Nord Niger face à l’essor fulgurant de l’uranium


Invitation réunion conjointe : collectifs "Malgré tout" et "Areva ne fera pas la loi au Niger"

A l’occasion de la naissance du Collectif "D’un plateau à l’autre, du Larzac à la Quebrada (Argentine) l’uranium contre la vie", initié par M. Miguel Benasayag, les deux collectifs vous convient à une réunion, le 22 Septembre 2008, sur le thème :

De véritables catastrophes humaines, sociales et environnementales perdurent ou s’annoncent pour les populations autochtones
Ces deux derniers mois, au moins deux demandes d’exploration d’uranium ont été déposées pour les sites de Juella et de Yacoraite, deux vallées affluentes de la vallée principale parcourue par le Río Grande qui traverse Tilcara, village situé dans la célèbre « Quebrada » de Humahuaca (Province de Jujuy, terre de l’Inca). A l’instar du drame que connaissent depuis 40 ans les populations du Nord Niger où les territoires sont sacrifiés sur l’autel du profit et au mépris des droits humains les plus fondamentaux, les indiens Quechuas et Aimaras de la province de Jujuy se voient menacés dans leur existence par de nouveaux projets de mine d’uranium à ciel ouvert, dont les désastres écologiques, sociaux et culturels irréversibles ne sont plus à démontrer mais reste à dénoncer.

L'exploitation de l'uranium au Niger est synonyme de pollutions multiples, d'expulsions des populations de leurs territoires ancestraux, de désarticulation de leur mode de vie (autosuffisance historique), d'épuisement irréversible des nappes d'eau... Les indiens Quechuas et Aimaras de Juyuy risquent de connaître le même sort.

Des territoires spoliés, pollués et pillés de leurs ressources en eau
La Cordillère des Andes subit une véritable invasion des industries extractives, notamment celle de l’uranium qui connaît une ascension mondiale fulgurante. Ainsi, en Argentine, après les ravages des lobbies du soja OGM qui ont déboisé des centaines de milliers d’hectares de terre, expulsé des dizaines de milliers paysans, les populations autochtones assistent au retour dévastateur des mines d’uranium à ciel ouvert. Ces populations se voient menacées par les incidences directes et immédiates sur les équilibres écologiques et culturels fragiles, tant sur le haut plateau de la Puna, que dans les vallées.

Dans la province de Jujuy (plateau de la Puna) de nombreux projets d’exploration et d’exploitation de mines d’uranium à ciel ouvert resurgissent, notamment ceux des deux exploitants Aguilar et Pirquita. Si les populations du Nord Niger sont asphyxiées tant par un conflit armé que par les effets pervers de l'exploitation uranifère, les communautés paysannes et indigènes de la province Jujuy subissent le même sort et trouvent pour seul refuge les bidonvilles et les quartiers suburbains où elles mènent une existence des plus indécentes.

Cette reprise d’activité accélérée au Nord Ouest d’Argentine et la concentration des projets miniers auront des conséquences à moyen et long terme sur les ressources en eau de la région de Quebrada et Puna, avec les risques de contamination chimique de l’eau et son épuisement irréversible (la seule mine de Pirquita consomme 70 000 m3 par jour). D’ores et déjà l’‘ex’- lagune de Guayatayoc, sur la Puna Argentine est totalement asséchée et de nombreux villages sont privés d’eau faisant les frais du pillage par les sociétés extractives. Il en va de même pour la célèbre vallée “Quebrada” de Humahuaca, un site pourtant déclaré en 2002 Patrimoine Naturel et Culturel de l’UNESCO.

Quel sort pour les populations autochtones ?
Qu’elles soient dans l’Aïr (Nord Niger) ou sur les plateaux de la cordillère des Andes, les populations autochtones payent l’uranium au prix fort, celui de leur devenir, du devenir de leurs enfants et de leur mode de vie. Dans ces deux cas, l’épuisement des ressources uranifères très attractives pour les multinationales, s’accompagnant inéluctablement de l’épuisement des ressources en eau et d’une destruction de l’écosystème, signeront l’arrêt de mort de toute activité agropastorale et par la même de toute vie humaine.

La manne financière de l’industrie uranifère est à ce jour un indicateur de fausse croissance et de destruction de modes de vie ancestraux.

Des actions locales à soutenir
Face à ces menaces, un groupe informel d’habitants dits « autoconvoqués », tentent de se mobiliser sur place. Ce groupe a été initié par M. Roger Moreau, un français établi à Tilcara et adopté par les indiens Quechuas de la région depuis 1985. Après avoir mené pendant dix ans (1971 et 1982) le combat sur le Larzac pour repousser le projet de camp militaire, Roger Moreau mobilise les paysans locaux pour un nouveau combat contre le projet de mine d’uranium à ciel ouvert à trente kilomètres en amont de Tilcara.

A l'heure où le nucléaire est largement présenté et médiatisé comme ressource énergétique alternative et propre, les problèmes de fond qui remettent en cause l’existence même des populations autochtones tant en Argentine qu’au Niger, doivent être sans cesse mis en lumière et dénoncés, en France et partout ailleurs.

Les collectifs ‘Areva ne fera pas la loi au Niger’ et ‘Malgré tout’, souhaitent mobiliser toutes les énergies afin de dénoncer ces faits, soutenir ces populations menacées et favoriser la solidarité Sud/Sud

Le Collectif d’un plateau à l’autre, du Larzac à la Quebrada (Argentine) ‘l’uranium contre la vie’, tend à ériger un pont entre les deux continents (Afrique/ Amérique Latine) afin de permettre à ces populations vulnérables de conjurer leurs souffrances et de pallier à leur isolement face aux multinationales.

A tous ceux qui veulent s’informer, soutenir ou participer à ce combat contre la fatalité, rendez-vous :

Lundi 22 septembre 2008, à 20h00,
au Siège d' %Attac France
66-72 rue Marceau - 93100 Montreuil
www.malgretout.org
Inscription: arevaneferapaslaloi@gmail.com


NOUVELLES DES POPULATIONS DU NORD DU NIGER


Bulletin d'information de Targuinca n°3


L’ONU a nommé un médiateur pour tenter d’ouvrir des négociations entre le MNJ et le gouvernement nigérien (1). Cependant la situation des populations touaregs du Nord du Niger perdure : misère extrême, oppression, de nouvelles arrestations arbitraires chaque semaine, exactions envers les civils.

A Agadez, le couvre-feu est imposé à 19 heures. Un habitant de la ville nous a récemment expliqué que, si les gens parlaient trop fort ou faisaient de la musique dans les maisons, les soldats en patrouille entraient pour les réprimander. La vie quotidienne en est rendue d’autant plus difficile que de nombreux Touaregs d’Agadez ont accueilli des membres de leur famille déplacés, dont beaucoup d’enfants : les maisons sont surpeuplées, les bidonvilles grossissent, et il est très difficile de nourrir tout le monde, les sources de revenus se raréfiant du fait de l'état de mise en garde.

Il semble par ailleurs que les soldats des Forces Armées Nigériennes (FAN) répriment plus la population touareg d’Agadez que celle d’Arlit.


Les habitants d’Arlit (plus de 100 000 personnes) souffrent d’une grave pénurie d’eau. D’après un message, daté du 6 septembre, envoyé par la Coordination de la Société Civile d’Arlit (2), la population manque d’eau potable. Certains quartiers de la ville sont totalement privés d’eau depuis plusieurs jours. Dans les quartiers résidentiels, il faut attendre tard dans la nuit pour pouvoir remplir quelques récipients. Les réservoirs de la ville sont la propriété des sociétés minières qui se servent en priorité pour alimenter leurs cités et les usines d’extraction d’uranium. La population d’Arlit ne reçoit que le surplus. Or le réseau de distribution, construit il y a 40 ans et peu ou pas entretenu, est vétuste et présente de nombreuses fuites ; et, d’autre part, le nombre des habitants d’Arlit s’est considérablement accru ces derniers mois avec l’arrivée des déplacés. Cette situation risque d’avoir des conséquences dramatiques, notamment pour les enfants. La Coordination de la Société Civile d’Arlit a lancé un appel au Président de la République du Niger et au chef du gouvernement pour que les populations victimes soient secourues et a demandé que le réseau de distribution d’eau soit réparé en urgence et étendu.

La population d’Arlit n’est malheureusement pas au bout de ses peines ; une étude faite par le spécialiste en hydraulique français Alain Joseph démontre que le pompage des nappes fossiles, donc non renouvelables, par les usines d’extraction d’uranium assèchera totalement le Nord du Niger d’ici 20 à 40 ans et rendra cette région impropre à toute vie. Les pompages, pratiqués depuis une quarantaine d’années par le groupe français AREVA dans la région d’Arlit et d’Akokan, ont déjà épuisé à 70% la nappe fossile au Nord du Tarat ; et les ventes de concessions par le gouvernement nigérien se multiplient…

Sur les plus de 300 jardins que comptent les oasis d'Iferouane, Tin Telloust et Ebourkoum, seule une poignée ont pu continuer à produire durant l'année de conflit qui vient de s'écouler. Faute de ravitaillement en carburant, les jardiniers entament leur deuxième année de "chômage technique", sans compensation d'aucune forme, évidemment. En effet, l'armée rationne drastiquement les ventes de carburants pour éviter qu'il ne tombent, au cours des transports vers la brousse, entre les mains des rebelles. Le prix du sac d'oignon, le principal produit de ces jardins de l'Aïr, a chuté (de 29$ à 3$ !), ne permettant plus aux jardiniers encore en activité de rentrer dans leurs frais. (3)
Selon le Comité d'aide aux populations d'Iférouane (CAPI), environ 2000 personnes déplacées par le conflit se sont réfugiées dans les villes d'Arlit et d'Agadez. Les écoles de brousse sont désertées ou purement et simplement fermées. Les écoles en ville sont saturées. Cette situation est dramatique dans une région où déjà, en tant normal, l'accès des enfants à l'éducation est très insuffisant.

Des familles touaregs du Niger ( plus de 600 personnes), originaires d’Agadez, Arlit, Tchirozérine et Iférouane, réfugiées à la frontière algérienne, à In Gezam, nous ont sollicité pour une aide d’urgence. Ces familles manquent de tout et NOUS AVONS BESOIN DE VOTRE SOUTIEN POUR LEUR APPORTER UNE RÉPONSE CONCRÈTE ; 66% de vos dons sont déductibles d’impôt.
Si vous pouvez contribuer à cette collecte de fonds en faveur des réfugiés d'In Guezam, demandez-nous le dossier de demande de subvention rédigé dans le cadre de notre adhésion au Collectif Tchinaghen : pour le recevoir, écrivez à targuinca@free.fr

Plusieurs associations françaises envoient à leurs délégués sur place de l’argent qu’ils remettent aux responsables locaux touaregs pour acheter de la nourriture, des couvertures et des médicaments qui sont ensuite distribués aux plus nécessiteux. L’UNICEF a fourni des bâches en plastique aux déplacés qui restent en brousse. Une entreprise d’Iférouane, DKO, a donné à chaque famille d’Iférouane déplacée dans les bidonvilles d’Agadez ou d’Arlit 50 kg de mil, 50 kg de riz et 5000 FCFA.

ONG, initiatives privées, inspirées par des convictions religieuses ou humanitaires, essaient de poser des « rustines » pour résoudre un gigantesque problème humain. Quand verrons-nous un début de solution prenant en compte les causes réelles de cette situation intolérable pour toute une ethnie ? Il ne s’agit pas ici d’une prise de position politique mais d’un souci de transparence de l’information et d’une inquiétude bien légitime pour le simple droit à l’existence de centaines de millers de personnes.

(1) L’express, n°2982 semaine du 28 Août au 3 Septembre 2008. Page 20, INDISCRETS.
(2) Déclaration conjointe sur la situation de l’alimentation en eau potable de la ville d’Arlit de la Coordination de la Société Civile d’Arlit et du Collectif pour la Défense du Droit à l’Énergie (CODDAE)
(3) Cf IRIN : Food needs grow as conflict continues


Posté par Anne_Simone à 11:11

Tentative mouvementée d’arrestation du leader de « Gandaïso », Amadou Diallo : Gao réveillée hier par des rafales de fusils

Chahana Takiou L’Indépendant, 16/09/2008

mardi 16 septembre 2008

Les populations de Gao se sont réveillées, hier lundi 15 septembre, la peur au ventre. Et pour cause : des tirs de rafales ont été entendus dans le huitième quartier, communément appelé « Château ».

Les uns se sont terrés dans leurs maisons et les autres, très curieux, sont sortis pour savoir ce qui se passe dans la cité des Askias. L’information selon laquelle Gao a été attaquée a circulé dans toute la ville. A six heures du matin, ce jour-là, cette information nous a été livrée. Le nécessaire recoupage nous a permis de savoir qu’il s’agissait d’une opération d’arrestation ratée par l’armée du leader de « Gandaïso » (le fils du terroir), Amadou Diallo. En effet, celui-ci et ses hommes avaient passé la nuit du dimanche au lundi dans la capitale administrative de la 7ème région. Selon nos multiples sources, ils avaient tenté de « tuer » le directeur de l’Agence pour le Développement du Nord (ADN), Mohamed Ag Akilinine. Ce dernier étant bien protégé par des gardes, l’entreprise a donc échoué. Il y a eu des échanges de tirs entre les deux camps. Et les assaillants se sont retirés pour se retrancher tranquillement dans la villa qu’ils occupaient dans le même quartier. Quelques instants après, voici l’armée, qui avait déjà préparé l’arrestation de Diallo, débarquer sur les lieux. Les échanges de coup de feu nourri ont été multipliés. Le leader de « Gandaïso » a pu s’échapper. Quatre personnes et le gardien de la villa ont été arrêtés.

Rappelons que le Mouvement d’autodéfense « Gandaïso » avait été accusé de l’assassinat de quatre pauvres touaregs civils en début de ce mois. Un gendarme, répondant au nom de Mohamed Lamine dit « Bossou » et un garde, communément appelé Talha, ont été mis sous les verrous pour leur sympathie marquée avec le leader de « Gandaïdo ». A suivre.

Chahana Takiou

Les 20 ans d’ICRA : “Sahara - Sur la route des caravanes...



Dans le cadre du festival des peuples premiers, Jean-Pierre Valentin présentera ses deux derniers documentaires : “Sahara - Sur la route des Caravanes..." le vendredi 19 septembre à 18 H 30.
[12 Septembre 2008]
Part I : Sur la route des caravanes (Taghlamt des Touaregs au Niger)
Part II : Itinérances Nigériennes (co-réalisé avec Paul Lorsignol)

Depuis la nuit des temps, des caravanes sillonnent le Sahara et accompagnent les pèlerins, les commerçants et les trafiquants au cœur de ses immensités inhospitalières… Que deviennent, à l’aube du XXIème siècle, ces files de dromadaires, ces expéditions hauturières qui arpentent inlassablement le désert ?

Les Touaregs des monts de l’Aïr s’élancent dès l’automne pour de longs mois. À la suite d’un madougou, le maître de la caravane, qui connaît l’itinéraire, les chameliers kel ewey traversent le Ténéré en direction des salines et des palmeraies du Kaouar.
Chargés de ballots de foin, les dromadaires chenillent dans les larges vallées avant d’affronter l’aveuglante lumière lors d’étapes interminables. À l’ouest de l’Adrar Madet, le puisard d’Ajioua signale le dernier repère, au pied du massif. Les provisions d’eau et de bois effectuées, les hommes – un pour dix bêtes – piquent plein est, via la falaise et le puits d’Achegour.

Avant les premières lueurs et jusqu’à la nuit avancée, les files progressent, sans jamais s’arrêter. Il faut marcher, mener trois cents chameaux bâtés et atteindre l’autre rive avant que les provisions ne s’épuisent. Dans l’oasis d’Achenouma, les denrées transportées – blé, mil, oignons, tomates, piments rouges et fromages déshydratés – sont échangées contre des monceaux de dattes. Le troc domine, où deux types de mesure permettent les transactions entre éleveurs touaregs et sédentaires kanouris ou toubous.
Pendant que sont confectionnés les contenants en fibres de palme, certains hommes dirigent une centaine de dromadaires vers Kalala, l’aire salifère qui jouxte le bourg de Bilma. Là, ils achètent les cônes et les galettes de sel gemme prisés des nomades du Sahel. Cette caravane, comme toutes celles qui persistent au Sahara, est une aventure commerciale d’envergure nécessaire à la survie de groupes humains importants.

La taghlamt des Touaregs du Ténéré représente la première tranche, la plus fascinante, d’un itinéraire qui conduit ensuite les caravaniers vers les marchés et les champs du Soudan, en bordure de la frontière nigériane....


Jean-Pierre Valentin a pleinement vécu ces caravanes, cette expérience d’exception du désert, malgré la difficulté liée en particulier aux tournages, comme la récompense ultime de ses pérégrinations sahariennes.

“Depuis vingt-cinq ans, je parcours le Sahara et ses marges, tente de saisir au mieux les réalités quotidiennes des peuples nomades, essaie de témoigner de leur extraordinaire adaptation au milieu, de la modernité de certaines de leurs stratégies. Si la fascination naïve pouvait caractériser mes premiers séjours, le temps – je le souhaite du moins – m’aide à dépasser l’admiration béate et les conclusions trop hâtives…

Loin de moi l’idée de louer “la beauté du mort” ! Le désert est vivant, fier de son passé, riche de peuples millénaires en route vers de nouveaux changements. Les bouleversements aujourd’hui sont inévitables et beaucoup sont déjà consommés. Les civilisations pastorales ne sont pas psychorigides, elles refusent simplement les inutiles renoncements, le ridicule du nivellement ambiant.

Si l’homme nomade ne laisse pas de trace, il imprègne le paysage, le borne délicatement de sa présence. Le voyageur peut traverser le désert sans apercevoir l’ombre d’un éleveur. Ils sont pourtant là, et le simple fait de leur réalité permet de les imaginer, de les espérer, d’observer l’espace dépouillé de manière différente. ”
Plus d’informations sur ces documentaires sur le site de transboreal.fr


Péniche ANAKO
Bassin de la Villette, 61 quai de Seine - 75019 Paris
M° Stalingrad ou Riquet
le vendredi 19 septembre à 18 H 30
Le programme complet des 20 ans d’icra
www.icrainternational.org
peniche.anako.com

dimanche 14 septembre 2008

Tihoulawene nayitma gridnassane edag tillam.



Ramadan kariim!!

Un rendez Vous Chez les touareg à France Inter



http://www.radiofrance.fr/franceinter/em/rendezvousavecx/

Le Niger (1ère partie)
On les appelle « les hommes bleus »… Et leur seule apparence fait rêver tant ils respirent un parfum d’aventure. Visages dissimulés derrière leur chèche, ces seigneurs du désert, guerriers mythiques des sables, ont toujours enflammé les imaginations… Et d’abord à cause de la singularité de leur existence. Nomades, indépendants, faisant fi des frontières, ils semblaient appartenir de toute éternité à un monde légendaire. Mais la réalité les a cruellement rattrapés. Les Touareg d’aujourd’hui sont souvent les oubliés d’une société en recomposition qui n’a que faire de ces marginaux dont la seule patrie est le désert !

Pire, certains, et parmi eux des ethnologues de renom, estiment qu’il faut en finir avec les mythes et que les « hommes bleus » doivent abandonner leur nomadisme et leurs mœurs archaïques pour entrer de plein pied dans l’ère moderne. Et donc renoncer à ces rébellions absurdes qui les opposent aux gouvernements en place. Pour d’autres, au contraire, il existe une nation touarègue qui doit être reconnue en tant que telle et doit bénéficier d’une réelle représentation dans les Etats où ils vivent.

C’est en particulier le cas au Niger où un conflit meurtrier embrase de nouveau depuis février 2007 tout le nord du pays sur fond de guerre de l’uranium. Monsieur X s’est penché sur ce dossier où se joue une partie du destin de l’Afrique !

20 septembre, Paris :"Marches Blanches Internationales pour Moussa Kaka"



Marches Blanches Internationales pour Moussa Kaka

A l’occasion du premier anniversaire d’incarcération du journaliste nigérien Moussa Kaka, Internet Sans Frontières, organisation de défense des libertés et des droits de l’homme vous invite à participer à un rassemblement sur la place de l’étoile et à une marche blanche en l’honneur de cet homme.

A Paris, le point vers lequel convergera cette colonne d’amis de la liberté d’expression est l’ambassade du Niger, 154 rue Longchamps 75016.

20 Septembre 2008

Début du rassemblement à 14H30 place de l’étoile.

Départ de la marche vers l’ambassade à 15H30.

- Deux autres marches blanches sont organisées à Abidjan et Dakar le même jour à la même heure.

Le 20 septembre prochain, Moussa Kaka, journaliste et correspondant de la radio internationale française RFI fêtera un bien triste anniversaire depuis sa cellule de Niamey.

Arrêté sur la foi d’enregistrements téléphoniques par les autorités nigériennes le 20 septembre 2007 , il risque la prison à vie. Pourtant, Moussa Kaka ne faisait qu’accomplir sa mission et son devoir de journaliste : il effectuait un repérage dans le Nord-Niger, pour un documentaire de France Télévisions.

Le 19 août 2008, près d’un an après l’arrestation et l’inculpation du journaliste Moussa Kaka pour « complicité d’atteinte à l’autorité de l’État », la chambre d’accusation de la Cour d’appel de Niamey a décidé de suivre la requête du Procureur de la République en rejetant la demande de mise en liberté provisoire du journaliste, alors même que le juge d’instruction en charge de cette affaire avait prononcé un non-lieu.

Le même jour, le pouvoir en place - est ce vraiment un hasard ? - a décidé la fermeture de l’unique chaîne de télévision privée du Pays : Dounia. Depuis lors, de nombreux journalistes sont en partance pour l’exil vers les pays voisins, persécutés et poursuivis par le régime du président Tandja.

Moussa Kaka doit être libéré car les libertés d’expression et d’opinion doivent vivre.

2, rue René Bazin, 75016 Paris – France - www.internetsansfrontieres.com

Association loi 1901

Source : http://www.liberezmoussa.fr/

Message de remerciement du Guide de la revolution à Ibrahim Bahanga:Agence Jamahiriya Presse


12 septembre 2008

dimanche 14 septembre 2008

Message de remerciement du Guide de la revolution à Ibrahim Bahanga, pour la parole tenue en libérant les prisonniers et en les confiants au gouvernement malien.

Tripoli 12 al fatah (jana) – Le guide de la Révolution a adressé un message de remerciement à Ibrahim Bahanga, pour la parole tenue en libérant les prisonniers et en les confiant au gouvernement malien.

Voici la teneur du message du guide :

Frere Ibrahim Bahanga,

Nous vous remercions pour la parole tenue, par la voix du frere Ghali Alembo, devant le monde, lors de ma rencontre avec les instances des tribus des Touareg, dans la ville de Oubari, le dix-huit du mois d’Hanibal passé 1376 après le decès du Prophete, en liberant les prisonniers et en les remettant au gouvernement malien le 08 al fatah 1376 apres le deces du Prophete, à Kidal.

Le président Mohamed Tandja du Niger s’entretient au téléphone avec le Guide de la révolution:Agence Jamahiriya Presse


TRIPOLI 13 AL FATAH (jana)

dimanche 14 septembre 2008

Le président Mohamed Tandja du Niger s’entretient au téléphone avec le Guide de la révolution.

Tripoli 13 al Fatah (jana) – le président Mohamed Tandja, président de la république du Niger, s’est entretenu au téléphone avec le Guide de la révolution, dans le cadre de la coordination et de la concertation permanente entre eux sur le renforcement des processus d’union africaine et de communauté sin-sad, sa base pyramidale.

Le président Tandja a reaffirmé l’importance des efforts du Guide, grand protecteur de la paix sur l’espace sin-sad et au-delà, dans le renforcement et la paix et la sauvegarde de la stabilité des états de la communauté.

vendredi 12 septembre 2008

Rappel : dossier d’information du collectif Tchinaghen, 76 pages, août 2008

Le dossier d’information du collectif Tchinaghen est à jour !
- Vous pouvez télécharger la version d’août 2008

76 pages pour mieux comprendre la situation dramatique que traverse le Nord-Niger : populations autochtones, enjeux géostratégiques, eau, conflit armé, crise humanitaire, droits de l’Homme.

De nouveaux textes, des cartes actualisées, des annexes inédites.


Communiqué unitaire du collectif "Areva ne fera pas la loi au Niger"

AREVA SHALL NOT MAKE THE LAW IN NIGER : A region pillaged, a people sacrificed !

06 09 2008

Version anglaise du communiqué unitaire du collectif

For 40 years the French corporation Areva, a global leader in the civilian nuclear sector, has extracted almost 40% of its uranium from northern Niger, a country that is still ranked today among the three poorest on the planet. In 2007, Areva lost its monopoly and the State of Niger began receiving permit requests from North American, Australian, Asian and South African companies. Even though Azelik, the location of a large future exploitation site, was awarded to the Chinese via the Sino‐U company (CNUC), Areva recently obtained the right to explore the enormous Imouraren site which could make Niger the second largest producer of uranium in the world.

The 40 years of mining exploitation by Cogema/Areva, in Arlit and Akokan, have had the following significant conséquences :

The despoiling of agricultural lands and pasturing areas around the two sites in the Agadez region.
Enormous profits for Areva without any benefits to the communities : a true “win‐lose” partnership !
The destruction of flora and fauna around the mine sites.
Air contaminated by radioactive dusts and gases.
Radioactive contamination of the water resources.
The depletion of groundwater supplies – in one case of up to two thirds of the groundwater reserves. Dry‐pumping activities have also caused irreversible drainage at another groundwater source over the 40 years of uranium extraction activities. Innumerable additional pollution incidents, often due to peripheral activities related to the mining operation.

The strong demand for energy from emerging countries has considerably favored the new interest in nuclear, an energy described as “clean,” which in turn has prompted a dramatic rise in the price of uranium ore. One undesirable outcome has been that the Niger government, as of 2007, has announced that production will be tripled in the coming years.

At least 139 research and exploitation permits have been sold in less than a year and numerous additional permits will soon be granted. These permits, which allow exploration over most of the Agadez territories (more than 85,000 square kilometers) have been granted without any transparency or prior public discourse.

To date, the Niger authorities have refused to discuss these decisions with the indigenous populations – mostly Touareg – this despite the recent emergence of a new rebel movement that flatly condemns this situation.

While forbidding any act of resistance, the Niger government – tacitly supported by the French state through its “subsidiary” Areva – is organizing a major discrimination campaign with the clear objective of emptying the region of its inhabitants in order to facilitate the success of its commercial deals :Full powers have been given to the Niger army and a state of emergency has been declared in the Agadez region. This has resulted in : Targeted executions and arbitrary arrests. Destruction of the means of subsistence of the nomads (killing of livestock, agricultural activities rendered impossible, restricted access to upplies and so on). Displacement of populations. Prohibition of non‐governmental organizations and the muzzling of the press.

At the moment when the concept of sustainable development, embraced so frequently by the West, is more than ever becoming a reality, it would be desirable if the large industrial corporations of the North, who unceasingly promote the benefits of “clean” energy, would have the decency to recognize that nuclear energy is not as clean as it claims to be.

Sustainable development should be considered in the context of its global impact and not only in terms of the final product. It is absolutely hypocritical for us, in the West, to sell ourselves an energy we claim has no negative impacts or consequences when, far from us there are communities living Under precarious conditions whose people must suffer and die as a result of contamination of their environment and the destruction of their homelands.

« Areva shall not make law in Niger » coalition

Aware of the unfolding catastrophe in Niger, the coalition – Areva Shall not make the law in Niger – is leading a campaign aimed at forcing Areva, France, the European Union and the international community to face up to their responsibilities.

It is essential to denounce the disastrous consequences of our energy choices at home and high time to support those who are paying the price in their communities. The coalition, a network for solidarity and action, supports – via its refugee representatives in France – the affected populations in their struggle for recognition of their rights, their dignity and their fundamental freedoms.

The coalition denounces the complicity of the international community and particularly of France which, in collusion with President Tandja :

Is silent about the reality in Niger and the gravity of the conflict.
Condones the irresponsible and disrespectful conduct of the mining companies. Starves and kills in the name of competition and profit.

An entire population is being driven from their land, deprived of their traditional activities and of theirwater resources and threatened with elimination for the sake of geo‐strategic stakes and global politics.

Demands

We call upon the French government, the European Union and international authorities to :
Put pressure on the Niger authorities until they respect the basic tenets of human rights and especially the unbreakable human rights codes.

We urgently call upon the French government, the Niger government, the European Union and international authorities to :
Recognize the urgency of the humanitarian crisis associated with mining exploitation.
Make every effort to bring help to the populations that are victims of the conflict (the displaced, refugees, detainees.)

We urgently demand the government of Niger and the Niger People’s Justice Movement to call a cease fire and instead to commit to voluntary actions that will bring about a return to a lasting and equitably negotiated peace.

We demand that all parties involved immediately :
Apply and respect, without reservations, the United Nations Declaration on the Rights of Indigenous Peoples prior to any mining project.
Apply the international rules regarding radioprotection.
Apply the Extractive Industries Transparency Initiative (ITIE) which Niger endorsed in March 2005.
Clean up the contamination at the already exploited sites making use of independent expertise.

After 40 years of mining, a moratorium should be instituted, renewable for three to five years, prior to any new mining project and which must be guaranteed by international authorities in order to ensure that :
Mining wastes (residues, sediments and rocks) and contaminated scrap metals have been properly stockpiled and stored in a manner that will ensure their long‐term isolation ;
The landscape is restored to its original condition and that there must be no secret dumping as happened in France near Saclay and the Massif Central ;
All the mine workers and ex‐mine workers as well as the people who have lived close to the mining operations receive a complete medical exam, a retrospective evaluation of their dose exposures and enrollment in a program that monitors their long‐term health, to be carried out by competent and independent medical practitioners.
The groundwater supply is of a high quality ecologically, chemically etc. Regarding new mining permits, it must be ensured, in advance, that conflicts of interest will not continue between mineworkers and the company medical services. As in France, taxes are to be paid in advance and entrusted to a specialized and independent administration to be used for restoration of all mining sites once extraction ends and for the sound, fair and openly collaborative management of water resources.

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Collectif "Areva ne fera pas la loi au Niger" et "Les Amis de la Terre" : Lettre à la Banque Européenne d’Investissement


Collectif "Areva ne fera pas la loi au Niger"
vendredi 12 septembre 2008, par temoust

Le collectif "Areva ne fera pas la loi au Niger" est co-signataire du courrier envoyé par Les Amis de la Terre au Président de la Banque européenne d’investissement et aux Vice-Présidents concernés sur un éventuel soutien de la banque aux mines d’uranium d’Areva au Niger.

Les Amis de la Terre A Philippe Maystadt, Président

Copies à : Philippe de FONTAINE VIVE CURTAZ, Vice Président Plutarchos SAKELLARIS, Vice Président Montreuil, le 8 septembre 2008

Objet : éventuel financement de projets miniers d’Areva

Monsieur le Président,

Nous vous écrivons suite à la publication de plusieurs articles faisant état de l’intensification des activités minières d’Areva en Afrique (1). Nous supposons qu’Areva aura besoin de financements pour mettre en oeuvre ces projets. Notant que la BEI a récemment approuvé un prêt de 400 millions d’euros en faveur pour l’usine d’enrichissement d’uranium du Tricastin, nous souhaiterions :

savoir si Areva vous a déjà contacté pour des projets de mine d’uranium en Afrique,
vous apporter quelques informations sur le passif de l’entreprise dans ce domaine.

Comportement irresponsable d’Areva au Niger

En effet, Areva est réputée pour sa gestion déplorable des mines d’uranium en Afrique, en particulier au Niger, où ses filiales, la Cominak et la Somair, exploitent l’uranium depuis les années 70. Nous nous appuyons ici sur ces deux exemples et sur les études de la Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité (CRIIRAD) et de l’association Sherpa sur le terrain pour illustrer les très sérieux problèmes entourant l’exploitation des mines d’uranium par les filiales d’Areva (voir rapports ci-joint).

Des études et mesures effectuées par la CRIIRAD entre 2004 et 2005 démontrent que les activités d’exploitation de l’uranium ont provoqué de graves contaminations des eaux distribuées aux travailleurs et à la population, avec des taux de contamination aux particules alpha (parmi les plus dangereuses pour la santé humaine) 7 à 110 fois supérieures aux seuils recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le dépassement des normes de potabilité internationales. Informée par son laboratoire d’analyse, l’entreprise se contente d’ignorer le problème. L’enquête de la CRIIRAD observe également la dissémination de ferrailles contaminées dans la population, ainsi que le stockage de montagnes de déchets hautement radioactifs non recouverts et dispersables par les vents. Des gaz radioactifs sont également rejetés à l’air libre, exposant toutes les communautés alentour. Ces contaminations de l’air, des sols et de l’eau se poursuivront sur plusieurs générations.

L’association Sherpa, qui a conduit plusieurs visites sur le terrain dénonce l’absence de protection et d’information des ouvriers. Pendant plus de quinze ans, ceux-ci ne portaient aucun masque de protection et n’avaient reçu aucune formation sur les risques de la radioactivité. Si la santé des mineurs et de leur famille est, dans ces conditions, déplorable (maladies pulmonaires multiples), ils sont totalement désinformés : des médecins avouent ainsi faire sciemment de faux diagnostics en cas de cancer, quand le patient n’a pas les moyens de payer les traitements appropriés.

A la suite de ces études, Areva s’est vu attribuer en 2008 le Public Global Eye Award, qui « récompense » les entreprises s’étant distinguées par leur mépris des droits environnementaux et sociaux au niveau international. Malheureusement, le comportement scandaleux d’Areva dans le cadre de ses mines d’uranium ne se limite pas aux opérations au Niger. Vous trouverez ci-joint un point de presse soulevant les problèmes liés aux anciennes mines de l’entreprise au Gabon.

Nos questions à la BEI

Au regard des impacts sociaux et environnementaux très lourds des projets miniers, des dangers particuliers induits par l’exploitation de l’uranium, et du comportement désastreux d’Areva, nous souhaiterions vivement :

Etre informés de toute collaboration entre Areva et la BEI avant qu’une demande formelle de prêt ne soit formulée
Etre informés de toute demande de soutien d’Areva à la BEI, dès le premier stade d’évaluation préliminaire du ou des projets
Rester en contact avec vous sur le sujet, afin de pouvoir vous faire parvenir toutes les informations utiles à votre évaluation des projets dont nous disposons, et ce dès les tout premiers stades de cette évaluation.

En vous remerciant d’avance de votre réponse, nous vous prions de croire, Monsieur le Président, en l’expression de notre haute considération.

Anne-Sophie Simpere Chargée de campagne Responsabilité des acteurs financiers Les Amis de la Terre

Signataires : AITEC (Association Internationale de Techniciens, Experts et Chercheurs), ATTAC France, Collectif « Areva ne fera pas la loi au Niger », IPAM (Initiatives Pour un Autre Monde), ISF (Ingénieurs sans frontières), MIR France (Mouvement international de la Réconciliation), Réseau « Sortir du nucléaire » (Fédération de 830 associations), Association Survie.

(1) “Areva, Technip team up in Africa-focused uranium venture“ Mining weekly, 20.3.2008, ou : “Areva Lands Uranium Miner” Forbes, 15.6.2008, ou encore : “Areva signs uranium mining deal in Africa“, International Herald Tribune, 2.8.2008

- CRIIRAD
Les Amis de la Terre

Montreuil, 22 Septembre 2008 : "Le sort des populations autochtones du Nord Ouest Argentine et du Nord Niger face à l’essor fulgurant de l’uranium"


Collectifs "Malgré tout" et "Areva ne fera pas la loi au Niger"

vendredi 12 septembre 2008

Invitation réunion conjointe collectifs "Malgré tout" et "Areva ne fera pas la loi au Niger"

A l’occasion de la naissance du Collectif "D’un plateau à l’autre, du Larzac à la Quebrada (Argentine) l’uranium contre la vie", initié par M. Miguel Benasayag, les deux collectifs vous convient à une réunion, le 22 Septembre 2008, sur le thème :

Le sort des populations autochtones du Nord Ouest Argentine et du Nord Niger face à l’essor fulgurant de l’uranium.

De véritables catastrophes humaines, sociales et environnementales perdurent ou s’annoncent pour les populations autochtones

Ces deux derniers mois, au moins deux demandes d’exploration d’uranium ont été déposées pour les sites de Juella et de Yacoraite, deux vallées affluentes de la vallée principale parcourue par le Río Grande qui traverse Tilcara, village situé dans la célèbre « Quebrada » de Humahuaca (Province de Jujuy, terre de l’Inca). A l’instar du drame que connaissent depuis 40 ans les populations du Nord Niger où les territoires sont sacrifiés sur l’autel du profit et au mépris des droits humains les plus fondamentaux, les indiens Quechuas et Aimaras de la province de Jujuy se voient menacés dans leur existence par de nouveaux projets de mine d’uranium à ciel ouvert, dont les désastres écologiques, sociaux et culturels irréversibles ne sont plus à démontrer mais reste à dénoncer.

L’exploitation de l’uranium au Niger est synonyme de pollutions multiples, d’expulsions des populations de leurs territoires ancestraux, de désarticulation de leur mode de vie (autosuffisance historique), d’épuisement irréversible des nappes d’eau... Les indiens Quechuas et Aimaras de Juyuy risquent de connaître le même sort.

Des territoires spoliés, pollués et pillés de leurs ressources en eau

La Cordillère des Andes subit une véritable invasion des industries extractives, notamment celle de l’uranium qui connaît une ascension mondiale fulgurante. Ainsi, en Argentine, après les ravages des lobbies du soja OGM qui ont déboisé des centaines de milliers d’hectares de terre, expulsé des dizaines de milliers paysans, les populations autochtones assistent au retour dévastateur des mines d’uranium à ciel ouvert. Ces populations se voient menacées par les incidences directes et immédiates sur les équilibres écologiques et culturels fragiles, tant sur le haut plateau de la Puna, que dans les vallées.

Dans la province de Jujuy (plateau de la Puna) de nombreux projets d’exploration et d’exploitation de mines d’uranium à ciel ouvert resurgissent, notamment ceux des deux exploitants Aguilar et Pirquita. Si les populations du Nord Niger sont asphyxiées tant par un conflit armé que par les effets pervers de l’exploitation uranifère, les communautés paysannes et indigènes de la province Jujuy subissent le même sort et trouvent pour seul refuge les bidonvilles et les quartiers suburbains où elles mènent une existence des plus indécentes.

Cette reprise d’activité accélérée au Nord Ouest d’Argentine et la concentration des projets miniers auront des conséquences à moyen et long terme sur les ressources en eau de la région de Quebrada et Puna, avec les risques de contamination chimique de l’eau et son épuisement irréversible (la seule mine de Pirquita consomme 70 000 m3 par jour). D’ores et déjà l’‘ex’- lagune de Guayatayoc, sur la Puna Argentine est totalement asséchée et de nombreux villages sont privés d’eau faisant les frais du pillage par les sociétés extractives. Il en va de même pour la célèbre vallée “Quebrada” de Humahuaca, un site pourtant déclaré en 2002 Patrimoine Naturel et Culturel de l’UNESCO.

Quel sort pour les populations autochtones ?

Qu’elles soient dans l’Aïr (Nord Niger) ou sur les plateaux de la cordillère des Andes, les populations autochtones payent l’uranium au prix fort, celui de leur devenir, du devenir de leurs enfants et de leur mode de vie. Dans ces deux cas, l’épuisement des ressources uranifères très attractives pour les multinationales, s’accompagnant inéluctablement de l’épuisement des ressources en eau et d’une destruction de l’écosystème, signeront l’arrêt de mort de toute activité agropastorale et par la même de toute vie humaine.

La manne financière de l’industrie uranifère est à ce jour un indicateur de fausse croissance et de destruction de modes de vie ancestraux.

Des actions locales à soutenir

Face à ces menaces, un groupe informel d’habitants dits « autoconvoqués », tentent de se mobiliser sur place. Ce groupe a été initié par M. Roger Moreau, un français établi à Tilcara et adopté par les indiens Quechuas de la région depuis 1985. Après avoir mené pendant dix ans (1971 et 1982) le combat sur le Larzac pour repousser le projet de camp militaire, Roger Moreau mobilise les paysans locaux pour un nouveau combat contre le projet de mine d’uranium à ciel ouvert à trente kilomètres en amont de Tilcara.

A l’heure où le nucléaire est largement présenté et médiatisé comme ressource énergétique alternative et propre, les problèmes de fond qui remettent en cause l’existence même des populations autochtones tant en Argentine qu’au Niger, doivent être sans cesse mis en lumière et dénoncés, en France et partout ailleurs.

Les collectifs ‘Areva ne fera pas la loi au Niger’ et ‘Malgré tout’, souhaitent mobiliser toutes les énergies afin de dénoncer ces faits, soutenir ces populations menacées et favoriser la solidarité Sud/Sud

Le Collectif d’un plateau à l’autre, du Larzac à la Quebrada (Argentine) ‘l’uranium contre la vie’, tend à ériger un pont entre les deux continents (Afrique/ Amérique Latine) afin de permettre à ces populations vulnérables de conjurer leurs souffrances et de pallier à leur isolement face aux multinationales.

A tous ceux qui veulent s’informer, soutenir ou participer à ce combat contre la fatalité,

- Lundi 22 septembre 2008, à 20h00, au Siège d’ Attac France 66-72 rue Marceau - 93100 Montreuil
Areva ne fera pas la loi au Niger
www.malgretout.org
Inscription : arevaneferapaslaloi@gmail.com

jeudi 11 septembre 2008

Niger / La FIJ demande au Ministre de la Communication du Niger de mettre fin à la répression contre les membres de la Maison de la Presse


African Press Organization (APO)/ 11 septembre 2008

jeudi 11 septembre 2008

NIAMEY, Niger, 11 septembre 2008/African Press Organization (APO)/ — La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a demandé aujourd’hui au Ministre de la Communication du Niger, Mohamed Ben Omar, de mettre fin aux actes de répression contre les membres de la Maison de la Presse, un groupe indépendant de soutien aux médias, après qu’il ait menacé de dissoudre son conseil d’administration et toutes les associations membres.

« Les propos du Ministre Ben Omar représentent un grave abus de pouvoir et traduisent sa détermination à faire taire toute voix indépendante qui puisse défendre les journalistes et les professionnels des médias dans le pays, » a dit Gabriel Baglo, le Directeur du bureau Afrique de la FIJ. « Nous exhortons le Ministre à mettre fin à cette répression qui ne fait qu’empirer les relations entre le gouvernement et la presse ».

Jeudi, M. Ben Omar, Ministre de la Communication et Porte-parole du Gouvernement, a dit à la télévision nationale qu’il allait bientôt écrire au Ministre de l’Intérieur pour lui demander de « dissoudre le conseil d’administration (de la Maison de la Presse), dissoudre toutes les associations qui sont membres du conseil d’administration de la maison de la presse et recommencer les élections. »

Le Ministre a ajouté : « après quoi nous allons nous retrouver en Assemblée Générale pour rouvrir la maison de la presse. » Il a également dit que seuls les journalistes et non les organisations de médias devraient être membres de la Maison de la Presse.

« Le Ministre veut manifestement contrôler la Maison de la Presse, » a dit Gabriel Baglo. « Mais la Maison de la Presse est une organisation indépendante avec ses propres statuts et il est inacceptable pour un ministre de décider qui devrait être membre. »

Lors d’une conférence de presse samedi, le Président du Conseil d’Administration de la Maison de la Presse, Boubacar Diallo, a dit qu’il avait rencontré M. Ben Omar le 19 juillet, quelques jours après que le gouvernement ait saisi les locaux de la Maison de la Presse. Le Ministre a fait valoir que le gouvernement avait saisi le bâtiment en raison de « l’ingérence d’ONG étrangères » et a expliqué la nécessité pour le gouvernement d’avoir deux représentants dans le conseil d’administration de la Maison de la Presse.

M. Diallo a déclaré que lors d’une réunion du conseil d’administration et une Assemblée Générale extraordinaire des 14 organisations membres, les propositions du ministre ont été rejetées à l’unanimité. Ils ont informé le Ministre de leur décision le 11 août.

La FIJ est préoccupée d’autant plus que cette répression survient alors que les attaques et la persécution à l’encontre augmentent. Les récents cas comprennent l’arrestation et l’emprisonnement depuis près d’un an du journaliste Moussa Kaka, soupçonné de collusion avec les rebelles.

Le Directeur de publication du journal privé Le Canard Déchaîné, Abdoulaye Tiémogo, a fui le pays le mois dernier en raison de supposées menaces sur sa vie après une série d’articles où il a demandé au Président de ne pas modifier la Constitution afin de pouvoir se présenter pour un autre mandat. M. Tiémogo a expliqué à la FIJ que la police a également fouillé son domicile et son bureau pour tenter de l’arrêter.

Le 19 août, le Haut Conseil de la Communication du Niger, l’instance de régulation du gouvernement, a suspendu pour un mois Radio et Télévision Dounia pour « non respect des cahiers des charges. » Selon la direction de la Radio et Télévision Dounia, l’instance de régulation n’a donné ni notification ni précisions supplémentaires.

SOURCE : International Federation of Journalists (IFJ)

Rebellion Touaregue : L’approche fructueuse du Mali


Le pays- BFaso- 11/09/2008

jeudi 11 septembre 2008

Les rébellions touarègues ne sont pas un phénomène nouveau au Mali. Dès son accession à l’indépendance, le pays de Modibo Keïta a dû faire face à des révoltes armées des tribus blanches (maures et touarègues) qui habitent le nord de son territoire. C’est au début des années soixante que les rébellions armées ont commencé à donner du fil à retordre aux différents gouvernements de la jeune république.

Les premières réponses ont été, comme il fallait s’y attendre, la répression. Le recours aux armes a atteint son point d’orgue en 1990, quand les jeunes Touaregs, qui s’étaient réfugiés en Libye où ils avaient reçu un entraînement militaire, sont revenus au Mali, sous la bannière de la légion islamique, pour faire valoir des revendications autonomistes et les appuyer par la force des armes. Dans la ligne définie pendant les années 62-64, le régime militaire du général Moussa Traoré choisit la solution de l’affrontement, de la réduction de la rébellion par la force. Cela eut pour effet d’exacerber les tensions ethniques au sein des populations qui avaient appris à vivre ensemble.

C’est lors de son premier passage au pouvoir que le président Amadou Toumani Touré a décidé de tenter de résoudre la crise par le dialogue. Bien entendu, le processus fut lent et complexe, alternant les succès et les échecs. D’accords conclus en accords rompus, le Mali s’efforça de gérer la crise en pariant sur la restauration de la confiance et la résolution des problèmes économiques et sociaux.

Dans ce cadre, le Mali associa les pays qui, à un titre ou à un autre, pouvaient contribuer à la recherche des voies et moyens pour le sortir pacifiquement de la crise. C’est ainsi que l’Algérie et la Libye, pays où les populations blanches maliennes se sont massivement réfugiées quand la crise était devenue aiguë, ont eu voix au chapitre dans les négociations entre le gouvernement et les différents groupes rebelles.

De même, la Mauritanie et la sous-région ouest-africaine dans son ensemble ont versé leur écot à la recherche laborieuse de la paix. C’est ce labeur diplomatique qui a abouti à la conclusion de l’accord d’Alger, le 4 juillet 2006, sous les auspices des autorités algériennes. Cet accord de cessez-le-feu est la base des négociations qui se poursuivent et qui ont abouti à la libération de tous les prisonniers, résultat de négociations menées avec l’assistance d’une médiation de la Libye. Ces développements heureux montrent que les fils de la confiance ont pu être renoués et que les différentes parties font preuve de bonne volonté pour parvenir à un accord solide susceptible de mettre un terme à une crise coûteuse en vies humaines et incompatible avec les conditions d’un développement au bénéfice des populations.

Et il n’y a pas de doute qu’il faut en finir avec ces rébellions armées qui compliquent la problématique de la sécurité, du vivre ensemble et du développement. Or l’expérience malienne a montré que la solution ne peut pas se trouver dans une optique outrancièrement militaire. Bien entendu, la voie de la négociation n’est pas un moyen magique qui peut résoudre du jour au lendemain une crise dont les racines plongent profondément dans un terreau de difficultés socio-économiques, dans des rancoeurs historiques. Quand dans une crise, ouverte depuis des décennies, les protagonistes sont séparés par du sang, des morts, des vexations, quand la confiance a été maintes fois mise à rude épreuve, on ne peut pas espérer que le dialogue ne soit pas d’abord piégé par des a priori, des suspicions de toutes sortes. C’est pourquoi, il est nécessaire de recourir souvent à des tiers qui sont susceptibles de se porter garants du sérieux de la parole et des engagements des différentes parties.

De ce point de vue, on peut faire un parallèle entre l’approche malienne et l’attitude des autorités nigériennes confrontées au même problème. Il est certain qu’il existe des spécificités qui distinguent la question telle qu’elle se pose au Niger de la problématique rebelle au Mali. Mais il apparaît que les autorités maliennes ont choisi la voie du dialogue sur laquelle elluffisamment olution pacifique, alors que les autorités de Niamey s’enferment dans la dénégation, se réduisant au seul moyen de l’affrontement militaire dont on sait qu’il est toujours coûteux en victimes collatérales. Une expression proverbiale courante en pays mossi conseille au malade de ne pas cacher son mal, pour augmenter ses chances de rencontrer quelqu’un qui puisse le soigner. On ne peut que regretter l’attitude du gouvernement nigérien qui consiste à nier la réalité du problème et à évoquer l’action de bandes de bandits à réduire par la force.

Il reste à espérer que les avancées de la négociation, au Mali, ne soient pas compromises par la coalition des intérêts qui se satisfont de la crise. On sait que dans toute crise, il y a des gens qui investissent dans le malheur des nations. On sait aussi que, de tous les côtés, il y a des gens dont le radicalisme s’oppose à la logique des concessions nécessaires pour obtenir un accord durable. Et c’est un fait, enfin, que les médiateurs peuvent avoir des arrière-pensées qui interfèrent dans la recherche de la paix. Dans ce sens, il faut souhaiter que la diversité des médiateurs ne conduise pas à une rivalité déplorable ; il est souhaitable que les médiateurs contribuent chacun, dans un esprit de complémentarité, à une recherche, de bonne volonté, d’une paix au bénéfice de la nation malienne.

Le Pays

mercredi 10 septembre 2008

Aïr, la lutte du pot de terre contre le pot d’uranium


Aïr, la lutte du pot de terre contre le pot d’uranium


Extrait de la brochure "Desert" d'Atalante

Depuis février 2007, la rébellion touareg a pris les armes sous le nom de MNJ pour réclamer un plus juste partage des revenus de l’uranium auprès du gouvernement nigérien avec, en particulier, un transfert direct des recettes minières aux collectivités locales, une embauche prioritaire des populations autochtones dans ce secteur d’activité et l’arrêt de l’attribution de nouveaux permis dans des zones d’élevage.
La conséquence immédiate de ce nouveau conflit est une répression forte à l’égard des civils touareg dans tout l’Aïr et des déplacements massifs de population.

Depuis lors, ATALANTE n’a plus organisé de voyages dans la région de l’Aïr. Les revenus liés au tourisme sont compensés par des actions de solidarité. ATALANTE soutient financièrement les familles de notre équipe touareg coordonnée par Issouf Maha (3 500 € en 2007-2008). Certains d’entre eux ont rejoint la lutte armée avec l’espoir d’assurer à leurs enfants un avenir serein et décent, dans le respect des hautes valeurs morales de la société targui.

Cette page existe car nous n’oublions pas le Niger et le sens de la Déclaration universelle des Droits des Peuples de l’UNESCO (Alger, 3 janvier 1976).

mardi 9 septembre 2008

Libération des prisonniers de guerre par L'ADC

Nous annonçons que la libération des prisonniers de guerre détenus par L'Alliance Démocratique pour le changement au nord Mali aura lieu incessamment.

dimanche 7 septembre 2008

Africa Uncovered - Shifting sands - 25 Aug 08 - Part 1

Assassinat de 4civils : fruit du Laxisme de l'Etat malien


Sujet : Assassinat de 4civils : fruit du Laxisme de l'Etat | Nom : Ghaly | 07/09/2008 - 13H58
Le criminel Diallo est un recidiviste connu des services secrets ,et qu' aucune disposition ne soit prise quand il a abandonné son poste aux entrepots du Mali a Dakar (pendant trois mois) entrain de constituer une bande armée au vu et aux sus des institutions de l'Etat
il a été plusieurs fois signalé aux services de securité d'Ansongo (gendarmerie et garde) la presence et la detention d'armes de guerre par ce groupe criminels, cependant rien a été fait pour
Et de source bien renseignée le départ de Diallo de Dakar était bel et bein preparé et planifié des services de la Sécurité d'Etat donc ces assassinats de Haroura sont bien premedités
source kidal info

Conférence de presse du PCA de la Maison de la Presse du Niger tenue le samedi 06 septembre 2008, au siège de l’ANEPI, à Niamey


Boubacar Diallo - Anepi- 07-08-09
dimanche 7 septembre 2008
« Les non-dits de l’algarade télévisée de Ben Omar »

Mesdames et Messieurs les membres du C.A de la maison de la Presse, Mesdames et Messieurs les responsables des organisations socioprofessionnelles, Chers confrères et consoeurs, Les organisations socioprofessionnelles des médias membres de la Maison de la Presse ont convoqué cette conférence de presse, consécutive à la sortie télévisée en date du jeudi 04 septembre 2008 du Ministre de la Communication porte-parole du Gouvernement, M. Mohamed Ben Omar, pour deux raisons essentielles :il s’agit d’une part d’éclairer l’opinion nationale sur les non-dits de cette algarade télévisée de la tutelle ; d’autre part de dépolluer le débat sur les problèmes qui assaillent les secteurs public et privé de la communication.

Répondant à une question de notre confrère Mohamed Fima sur la fermeture de la radiotélévision Dounia, M. Ben Omar, dans un hors sujet inqualifiable, s’est attaqué avec une haine à peine contenue, aux organisations membres de la Maison de la Presse et à son PCA. Je ne vais pas m’appesantir sur les attaques personnelles dont j’ai été victime, car pour moi, c’est une façon très maladroite de vouloir noyer le poisson, en réduisant les problèmes de tout un secteur de l’État à un problème de personne ; c’est également une manière malhabile de détourner l’attention des autres membres du Gouvernement, du Premier ministre et du Président de la République sur les vrais problèmes du ministère de la communication et les fausses solutions que tente de leur apporter Mohamed Ben Omar.

Les problèmes il y a en a, malheureusement : avant-hier la Maison de la Presse a été fermée sans motifs valables ; hier le SAINFO a menacé de débrayer à deux reprises devant l’incapacité du Ministre de résoudre certaines revendications légitimes ; aujourd’hui l’ANP est agonisante, faute d’initiative nationale ; demain les organisations socioprofessionnelles des médias et la Maison de la Presse seront dissoutes ; après demain …c’est l’incertitude !!!

Après analyse, on se rend à l’évidence compte, que le secteur de la communication est en crise voire en danger, parce qu’il est tout simplement à l’abandon – pour ne pas dire qu’il y a vacance de poste. Et pour cause : on constate lamentablement que le Ministre Ben Omar a toujours eu tendance à privilégier le volet porte-parole de son portefeuille au détriment de la communication. Je rappelle, à toute fin utile, qu’il est ministre de la communication, porte parole du gouvernement. Et là encore, il y a lieu de se demander s’il porte toujours et en toute circonstance la parole du Gouvernement ?

Face à cette situation, nous avons décidé de sonner le tocsin, pour que demain l’Histoire – et non la géographie – ne nous interpelle pas pour non assistance à secteur en danger. Revenons aux non-dits de l’intervention de Ben Omar : il confirme dans un passage qu’il a reçu une lettre du PCA de la Maison de la Presse datée du 12 août 2008. Mais, il a omis d’informer l’opinion pourquoi il n’a jamais répondu à ladite lettre.

De quoi s’agit-il ?

- Le 30 juin 2008, par un communiqué signé par le Ministre de la communication, le gouvernement a décidé de fermer la Maison de la Presse pour trois raisons officielles :

1. Il a été constaté des comportements peu orthodoxes dans la gestion de la Maison de la Presse, sans toutefois les préciser ; 2. La Maison de la Presse, émanation de la volonté politique du PR, est entrain d’être détournée de sa mission originelle ; 3. La Maison de la Presse est prise en otage par des groupes d’intérêts extérieurs aux desseins inavoués, notamment français et américains. Dans une déclaration en date du 02 juillet 2008, les organisations membres de la Maison de la presse ont déconstruit, brique par brique, ce mur de contrevérités érigé par Ben Omar pour justifier la fermeture de la Maison de la Presse.

- Les 07 et 09 juillet, nous avons rencontré respectivement le Directeur de cabinet du PM et le Président du CSC au sujet de la fermeture de la Maison de la Presse. Stupeur : le Président du CSC nous apprend qu’il a été informé de la fermeture par une tierce personne. Nous avons entrepris d’autres démarches informelles, pour aboutir aux mêmes constats : « nous avons appris la fermeture à la télévision » ; « nous n’avons pas été associé à la décision » etc. Conclusion de nos investigations : la fermeture de la Maison de la Presse a été décidée par un cercle autour de Ben Omar, avec bien sûr la complicité active de certains confrères du secteur public et privé. Qu’à cela ne tienne, au moment opportun, nous allons citer des noms…

Au cours de la même rencontre du 07 juillet, le Président du CSC a proposé d’offrir ses bons offices pour « rapprocher les points de vue entre la Maison de la Presse et le Ministère de la Communication. »

- Le 19 juillet, à l’initiative du CSC, une rencontre a réuni les responsables de la Maison de la Presse et ceux du ministère. D’entrée de jeu, le médiateur a donné la parole au Ministre de la communication afin qu’il donne « les vrais raisons » de la fermeture de la Maison de la Presse. Ce qui suppose a priori que les raisons invoquées dans le communiqué du 30 juin, signé par le même Ministre, sont ….fausses !!!

Qu’est-ce qu’on entendu quand le ministre a pris la parole ? Le gouvernement a fermé la Maison de la Presse, cette fois-ci, pour les raisons suivantes :

1. Le Gouvernement ne peut pas accepter que des ONG étrangères s’ingèrent dans la gestion quotidienne de la Maison de la Presse ; 2. L’ANEPI ainsi que toute association patronale ne doivent pas être membres de la Maison de la Presse ; 3. L’État doit siéger au Conseil d’Administration de la Maison de la Presse avec deux représentants : un (1) provenant du ministère de la Communication et un (1) du CSC 4. Le collège électoral de la Maison de la Presse doit être redéfini afin que les journalistes y soient représentés à titre individuel

Comparez ces raisons avec les précédentes, et vous allez réaliser de vous-mêmes la duplicité de notre tutelle. Nous avons apporté, séance tenante, des éléments de réponse à ces nouvelles vraies raisons :

1. Il n y a pas association étrangère à la Maison de la Presse : il n’y a que des associations de droit nigérien ; 2. La Maison de la Presse a été créée sur une base confraternelle ; 3. L’État n’étant pas membre de la maison de la presse, il ne peut pas siéger au CA ; 4. Selon les statuts, seules les personnes morales peuvent être membres de la Maison de la Presse.

Le Ministre Ben Omar rebondit sur ce dernier point pour dire : « en réalité la pomme discorde entre nous ce sont vos statuts : ils doivent être changés dans le fonds et dans la forme » Il nous propose de réviser lesdits statuts pour exclure toutes les associations et laisser la place aux journalistes ; et le Ministère va superviser la mise en place d’un nouveau conseil d’administration et d’un nouveau bureau. Nous avons rétorqué que la révision des statuts ne relève pas de la compétence du Bureau encore du Conseil d’administration ; mais plutôt de l’Assemblée, dans les conditions prévues à l’article …des statuts.

Face à cette impasse, le Président du CSC a proposé au bureau de la Maison de la Presse de soumettre « les revendications du Gouvernement » aux instances compétentes. Ce qui fut fait.

Un Conseil d’Administration extraordinaire a été convoqué le 29 juillet 2008 et une Assemblée Générale extraordinaire a été également convoquée le 10 août 2008.

Il ressort de ces instances les décisions ci après :

Après un examen minutieux de la situation, les quatorze (14) organisations membres de la Maison de la Presse ont décidé à l’unanimité de :

* Rejeter catégoriquement les propositions des autorités visant à modifier les statuts, la composition et le fonctionnement de la Maison de la Presse ; * Les organisations membres ont unanimement réaffirmé leur attachement à l’indépendance et aux principes fondateurs de la Maison de la Presse ; au droit à la liberté d’association ; à la solidarité entre toutes les organisations socioprofessionnelles des médias.

- Le 11 août 2008, le PCA a écrit au Président du CSC et au Ministre de la Communication pour les informer de la décision des instances de la Maison de la Presse. Par précaution, nous avons mis en ampliation les cabinets du PR, du PM, du Ministre d’État et du Ministre de la Justice. Nous avons procédé de la sorte parce que nous nous sommes rendus compte que les plus hautes autorités de l’État sont désinformées sur le dossier de la Maison de la Presse. Depuis que nous avons transmis cette lettre aux premiers responsables de l’Etat, c’est le désarroi total et complet dans les rangs des colporteurs et des bonimenteurs de tout acabit. Toutes leurs manœuvres de bas étage sont tombées comme un château de cartes : il faut chercher à renoyer le poisson, en mettant en avant cette fois-ci des problèmes de personnes. Et on a entendu par ci, par là : « le PCA de la Maison de la Presse ne prend pas la tutelle au sérieux ! le PCA ne respecte pas les institutions ! le PCA est un géographe ! le PCA n’a même pas la carte de presse !!! Quel rapport avec les vrais problèmes du secteur de la communication dont j’évoquais tantôt, et qui attendent des solutions appropriées et urgentes de la part du ministre Ben Omar ?

Aujourd’hui, visiblement, la fermeture de la Maison de la Presse est devenue une épine dans les pieds du Ministre Ben Omar ; et chaque fois qu’il veut se mouvoir elle le pique si mal au point de tenir des propos du genre : « je vais écrire au Ministre de l’Intérieur pour lui demander de dissoudre toutes les associations socioprofessionnelles des médias et la Maison de la Presse. »

La question qui me hante est la suivante : si tous les ministres peuvent se lever un beau jour et demander à leur homologue de l’Intérieur de dissoudre toutes les associations, tous les syndicats et toutes les ONG de leurs départements respectifs, je me demande dans quel pays nous sommes ? Dans quelle République nous sommes ? Dans quelle démocratie nous sommes ? Il y a lieu de s’inquiéter, car nous sommes tous en insécurité juridique !!!

Heureusement que nous ne sommes pas encore là ! Et je suis convaincu que le Ministre d’État chargé de l’Intérieur et de la sécurité publique, qui a la réputation d’être une personnalité lucide, ne va pas suivre Ben Omar dans cette nouvelle aventure.

Boubacar Diallo
07 Septembre 2008
Source : Anepi

samedi 6 septembre 2008

Crime contre l'Humanité au nord Mali


septembre, 2008
Posté par La Voix des martyrs .

Le FFR (Front des Forces de Redressement) condamne fermement le massacre perpétré dans le nord du Mali par la milice Peule de Gandaïso.

Ces quatre (04) victimes viennent s’ajouter à la liste déjà très longue des innocentes victimes civiles assassinées du fait de leur appartenance ethnique ; il s’agit de :
Rhissa ag Intawanin,
Zeynudin ag Sidiya,
Attaher ag Erheq,
Moha.
Depuis le début de la Résistance en Pays Touareg, aussi bien au Mali (2006) qu’au Niger (2007), les Combattants ne s’en sont jamais pris aux civils d’autres ethnies. Le seul combat qui vaille est celui qui nous oppose aux Forces Armées qui sont les bras armés de ces régimes « ethnocidaires ».

Ceci a été et restera notre conduite, mais nous ne pouvons tolérer de telles débordements, qui sont le fait de la complicité gouvernementale.

A défaut de ne pas venir à bout du soulèvement populaire, on essaye de monter les populations les unes contre les autres alors qu’elles vivent depuis des siècles en symbiose.

Les Nations Unies qui ont d’ores et déjà reçu les dossiers des divers crimes commis dans l’Aïr et l’Adrar des Ifoghas, pourront à nouveau découvrir que les Touaregs subissent un ethnocide organisé par les Etats du Niger et du Mali.

Il n’y aura jamais de Paix Véritable dans la bande Sahelo- Saharienne, tant que Justice ne sera faite à ces innocentes populations, et aucun accord « précipité » ou aucune « Flamme de la paix » ne fera oublier aux familles et aux enfants de ces victimes ce qui a été le sort de leurs parents assassinés. Et comme un vent venu de l’Ouest, la révolte continuera à ébranler tous les édifices construits dans la précipitation, et l’appât du gain, jusqu’à ce qu’une Justice Digne, et Véritable voie le jour aussi bien au Niger qu’au mali.

Nous espérons que les auteurs de ces crimes seront traduits devant les tribunaux compétents en matière de crime contre l’Humanité, afin qu’ils payent pour les vies qu’ils ont enlevé.

Le Front

Nord-Niger :"En Territoire Interdit", Thomas Dandois & Pierre Creisson,ouvrage à paraître le 17-09-08


Reporters sans frontières

samedi 6 septembre 2008

Tous les deux journalistes d’investigation, les auteurs ont voulu faire leur métier au nord du Niger, là où les rebelles touaregs s’opposent au gouvernement et à l’armée régulière. Cette zone étant interdite, ils ont été arrêtés et menacés de la peine de mort. T. Dandois et P. Creisson témoignent, malgré l’interdiction qui leur a été faite.
EN TERRITOIRE INTERDIT

Thomas Dandois & Pierre Creisson

Parution le 17.09.2008

PRÉFACE de Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières

L’annonce de leur arrestation, le 17 décembre 2007, nous a sonnés. C’était arrivé. Thomas Dandois, Pierre Creisson et leur chauffeur, Alhassane Abdourahman, étaient entre les mains des services de sécurité nigériens. Ils étaient coincés entre quatre murs, accablés de procès-verbaux et d’éléments à charge. C’est la condition des prisonniers.

Et nous nous trouvions devant une énigme, un chiffre à décrypter, un noeud d’une rare complexité à dénouer. L’arrestation de journalistes procure toujours aux permanents de Reporters sans frontières ce sentiment d’avoir été conduits, les yeux bandés et en silence, au beau milieu d’un labyrinthe.

Tous deux étaient partis faire leur métier, en zone interdite, dans le massif de l’Aïr, en territoire touareg, dans le nord du Niger. Ils étaient partis filmer ce que l’on nous défend de voir. Dire ce que l’on ne veut pas entendre. Ramener ce que l’on nous interdit de posséder.

Alors, pour défendre Thomas, Pierre et Alhassane, il a fallu d’abord comprendre dans quel guêpier ils étaient tombés. Reporters sans frontières n’est pas un État, ni une armée, ni même une entreprise. Les diplomates ont tout un arsenal de paroles et de gestes, mais aussi de mesures plus brutales à leur disposition. Nous, il nous faut trouver le juste équilibre et notre place dans les grands jeux politiques qui s’ouvrent autour des journalistes que l’on jette en prison. Avec les familles des prisonniers, nous prenons la parole au nom de ceux qui en sont privés. Parfois, cela suffit à faire tourner les clés dans les serrures des prisonniers. Parfois, non...


En partenariat avec Reporters sans frontières

Edition Arthaud

252 pages - ISBN : 978-2-7003-0170-0

vendredi 5 septembre 2008

Affaire des Ganda Izo, suite


Nous venons d'apprendre, de source bien informée, que 14 membres de la milice Ganda Izo situés aux environs de Fafa, à une trentaine de kilomètres de la frontière du Niger, viennent d'être arrêtés par l'armée Malienne. Mahamadou Diallo reste pour l'instant toujours introuvable.

Epuration ethnique par la milice Ganda Izo


Alors qu'ils se rendaient au marché dans la région d'Asongo, Rhissa ag Intawanin, Zeynudin ag Sidiya, Attaher ag Erheq (tous trois de la tribu Amitishen dans le Gourma) et Moha (un Dawsahak) ont été sauvagement et lâchement assassinés par une résurgence de la milice Ganda Koy appelée Ganda Izo. Mahamadou Diallo, originaire de Fafa, accompagné de 3 Peulhs Bororo ont tué par balles les quatre malheureux avant de les mettre dans des sacs et de les jeter au fleuve. Cette façon de procéder, très couramment pratiquée dans les rangs du MPGK jusqu'en 1995 ne laisse aucun doute sur les connections entre Ganda Izo et Ganda Koy.
Alors que la presse malienne voudrait faire croire qu'il s'agit là d'un règlement de compte au sujet d'un soi-disant vol de bétail, les arrestations de deux peronnes à Gao mercredi, dont un garde Mohamed Lamine Bossou laisse supposer que certains éléments de l'armée ne serait pas étrangers à ce massacre.
Depuis quelques jours, une trentaine de véhicules de l'armée sillonnent le Gourma à la recherche des complices de Diallo, sans succès.
La question qui nous préoccupe tous est de savoir si ce garde a agit seul ou s'il a executé des ordres. Certains membres de l'Etat nigérien financeraient les milices peulhs Ganda Izo. L'Etat malien cautionne-t-il ce financement et les conséquences désastreuses qu'il vient d'impliquer ? La communauté internationnale, silencieuse depuis que ces crimes racistes ont été perpétrés, tardera-t-elle encore longtemps à condamner ces milices ? Quel but poursuivent les Ganda Izo ? Cherchent-ils à déstabiliser le Nord du Mali ? A mettre à mal les Accords d'Alger récemment signés entre l'Etat malien et l'Alliance démocratique pour le changement ?

mercredi 3 septembre 2008

En représailles à des vols d’animaux à Ansongo : 4 Touaregs maliens tués par des éleveurs peulhs du Niger


Chahana TAKIOU -L’Indépendant, 03/09/2008

La nouvelle a circulé comme une traînée de poudre dans les milieux proches des Touaregs du Mali. Dans un premier temps, la mort des quatre Touaregs a été attribuée au tout nouveau mouvement d’autodéfense « Gandaïso » qui signifie en songhoï le fils du terroir, créé par Amadou Diallo, l’ancien chef de la branche armée du MPGK (Mouvement Patriotique Gandakoye). Celui-ci est un ex-sous officier de l’armée malienne qui avait déserté les rangs suite aux nombreuses attaques de sa communauté par les rebelles des années 1990.

Après le règlement de ce conflit, il a été parachuté aux Entrepôts du Mali au Sénégal (EMASE). Le voici dans son terroir natal depuis cinq mois, avec la création de « Gandaïso ».

Dans un second temps, nos recoupements nous ont permis de savoir que ce sont des éleveurs peulhs du Niger qui ont tué les quatre Touaregs et non les hommes de Amadou Diallo.

De source crédible, il nous est revenu que c’est bien en représailles aux multiples vols d’animaux par les Touaregs du Mali qui vivent dans un petit village du nom de « Karou », dans la commune de Ouatagouna, situé à 20 km de la frontière maliano-nigérienne que des éleveurs peulhs du Niger ont tué les quatre touaregs. Il semble que ces derniers aient été ligotés et mis dans des sacs de 100 kg hermétiquement fermés avant d’être jetés dans le fleuve Niger. Parmi les 7 touaregs qui ont subi ce sort, 4 ont été tués dans cette opération criminelle.

Cette version n’est pas du tout partagée par le correspondant de l’Agence France Presse au Mali qui écrit ce qui suit : « Quatre civils, tous des Touaregs, ont été retrouvés aujourd’hui morts, tués par balles dans la région de Gao, dans le Nord du Mali, a appris de sources concordantes selon lesquelles l’armée ratisse la zone « à la recherche des meurtriers ». « Nous avons retrouvé quatre corps de civils touaregs dans la région de Gao, non loin de la frontière nigérienne », a déclaré une source militaire jointe par téléphone depuis Bamako.

Elle n’a fourni aucune indication sur les circonstances de ces décès et le lieu où les corps ont été retrouvés. A suivre. Chahana TAKIOU

mardi 2 septembre 2008

Le journaliste Abdoulaye Tiémogo menacé de mort au Niger



AMADOU BOUNTY DIALLO-Le Canard Dechainé-01-09-08

mardi 2 septembre 2008

Depuis le mercredi 27 août 2008, notre confrère et ami, Abdoulaye Tiémogo, Rédacteur en Chef Adjoint de la Télévision Nationale, en disponibilité d’un an renouvelable, Directeur de Publication de l’hebdomadaire satirique, « Le Canard déchaîné », est entré en clandestinité.

Abdoulaye, c’est connu, est un homme de conviction. Ni les différents séjours en prison pour ses idées, ni les intimidations ne lui ont jamais fait peur. A chaque fois, Abdoulaye s’était assumé avec courage et détermination. S’il est entré en clandestinité précipitamment, c’est contraint et forcé.

En effet, le mardi 26 août au soir, un coup de fil anonyme l’informe de ce qu’une haute personnalité aurait décidé de lui faire « sa fête », de « lui faire la peau ». Dans ces conditions, que faire ?

Rester et se faire arrêter ou tuer par une force obscure qui, depuis que le régime se cabre pour faire modifier la Constitution et permettre au Président Tandja de briguer un troisième mandat, tente de transformer le Niger en un état de non droit ? Or la constitution, en son article 8, ne proclame-t-elle pas que « La République du Niger est un Etat de droit » ? La même loi fondamentale consacre en son article 23 que « Toute personne a droit à la liberté de pensée, d’opinion, d’expression, de conscience, de religion et de Le journaliste Abdoulaye Tiémogo menacé de mort Devoir d’amitié culte ».

Mais cela, c’est le texte. La réalité est tout autre. L’espace de liberté, l’espace public se rétrécit de jour en jour comme peau de chagrin parce que ceux qui nous gouvernent ont décidé d’ignorer superbement la constitution de 1999. Que faire ?

Abdoulaye est journaliste, formé dans une école de journalisme. A ce titre, il est donc appelé à recueillir, traiter et diffuser l’information. Il a le devoir d’informer l’opinion publique. C’est ce qu’il a fait le samedi 23 août 2008 au cours de l’émission « La presse sur la 3 » de Canal 3. C’est aussi ce qu’il a exprimé à travers les colonnes de son journal dont la Une est intitulée « Enfin, le véritable dauphin de Tandja ». A-t-il ainsi commis un crime qu’on veuille lui « faire la peau » ?

Dans un pays où il y a 9 ans , dans l’ignominie totale, un Président a été lâchement assassiné, où un journaliste croupit en prison et ce , malgré le non- lieu prononcé par le Doyen des juges d’instruction, où la radio Télévision Dounia voit ses émissions suspendues « pour non respect de son cahier de charges (espèce de fourretout où le bourreau de la presse met tous ses desiderata), était-il prudent, pour Abdoulaye Tiémogo de rester se « faire cueillir » par une force publique aux ordres ?

Non ! Abdoulaye est entré en clandestinité parce que cela était, pour lui, salutaire. Il ne pouvait rester « visible » au risque de perdre sa vie. Dès le lendemain de l’appel anonyme, une convocation de la police judiciaire « atterrissait » sur son bureau au siège de son journal. Sans attendre que l’intéressé soit en possession dudit parchemin, la force publique se postait devant sa porte, à l’ORTN, et devant les bureaux du « Canard déchaîné ».

Face à un tel acharnement, Abdoulaye ne pouvait qu’entrer en clandestinité. Ceux qui poursuivent l’intéressé ignorent –ils le contenu de l’article 15 de la constitution de 1999 qui stipule que : « … Aucun citoyen ne peut être contraint à l’exil ou faire l’objet de déportation. La contrainte à l’exil ou la déportation de citoyen est considérée comme crime contre la nation et punit conformément à la loi ».

Ceux qui ont contraint Abdoulaye à la clandestinité, par des menaces de mort, doivent savoir que la Loi ne s’arrête ni à eux ni à personne et que l’histoire les jugera comme elle a rattrapé de sinistres personnages comme Radovan Karadzic, les khmers rouges, etc….Abdoulaye est en clandestinité pour échapper à une mort certaine à cause de ses idées. Son combat doit se poursuivre et, par la grâce de Dieu, il se poursuivra. Le départ d’un ami, l’entrée en clandestinité d’un ami, faut-il le dire, est quelque chose de douloureux. Mais il est préférable de le savoir en vie et en sécurité que d’apprendre son enlèvement et sa mise à mort.

Venu au journalisme par le support du Canard déchaîné, où, pendant longtemps, j’ai signé sous des pseudonymes, comme Dinosaure, Dracula et autres, j’ai un devoir vis-à-vis d’Abdoulaye et de son journal. Je me dois d’accomplir ce devoir d’ami en ces moments douloureux.

Le Canard déchaîné est la propriété d’Abdoulaye. Il doit continuer à exister, quelques soient les péripéties. C’est l’engagement que j’ai pris après l’entrée en clandestinité de mon ami. Cet engagement, je vais, par Dieu, le tenir. Que les uns et les autres se rassurent donc : le combat d’Abdoulaye contre l’arbitraire va se poursuivre.

Ce combat, c’est celui de dire la vérité, celui de rapporter l’information. C’est ce que faisait Abdoulaye. C’est tout ce que faisait Abdoulaye. Face à l’arbitraire, l’homme d’élite n’a pas le choix que de résister. L’IMAM Mohamed – que Dieu soit satisfait de lui - face à Mouaouia qui venait de faire exterminer sa famille eut le courage de lui dire, en se referant au Saint Coran : « ne vous enorgueillissez pas de vos succès, ne vous affligez pas de vos peines : Dieu peut tout changer. Aucune situation n’est faite pour durer ». En ce début du mois béni de Ramadan, quelle leçon !

AMADOU BOUNTY DIALLO


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Abdoulaye Tiémogo du "Canard déchaîné" : “Pourquoi j’ai fui le Niger”

Agnan Kayorgo -L’Observateur-lefaso.net/02-09-08

Nous avons rencontré l’homme pour la première fois en Côte d’Ivoire en octobre 2007 lors d’un séminaire sous-régional. Cette fois-ci, c’est au Burkina Faso, le temps d’une traversée que nous avons revu notre confrère nigérien Abdoulaye Tiémogo, en fuite.

M. Tiémogo, quel bon vent vous amène au Burkina, à moins que ce ne soit une bourrasque ?

• C’est plus fort que ça. Quand j’ai réfléchi à où je pourrais être le plus tôt possible pour éviter d’être tué, parce que c’est de cela qu’il s’agit, je me suis dit qu’il fallait absolument arriver au Burkina. C’est la frontière la plus proche de mon pays, le Niger. Et je n’avais donc pas d’autre choix que de venir ici.

Je suis donc arrivé dans une situation très rocambolesque (M. Tiémogo a quitté son pays le mardi 26 août 2008 à moto, et est arrivé à Ouagadougou, le jeudi après avoir passé une nuit à Kantchari : NDLR). Dès l’instant où je suis arrivé à Ouagadougou, peut-être que ma vie n’est plus en danger. Pour parler de ce qui s’est passé, je n’arrive pas à comprendre.

Les responsables de mon pays ont l’habitude de dire, depuis l’instauration du processus démocratique, qu’ils n’ont rien d’autre à vendre que la démocratie. Or aujourd’hui, je me rends compte que ce n’est pas de cela qu’il s’agit mais plutôt d’horreur. Comment comprendre qu’un Nigérien quitte son pays parce qu’il a émis tout simplement des opinions sur la vie de la Nation ? Et qu’on organise pour cela une chasse à l’homme ? C’est de cela qu’il s’agit. J’ai quitté chez moi de justesse, parce que la police me cherchait partout. Je pensais au début que c’était une blague. Mais un ami m’a dit de faire attention parce que j’étais activement recherché par la police. Je me demandais pourquoi ? Et en poussant un peu loin la réflexion, je me suis dit que c’est à cause du journal l’hebdomadaire satirique "Le canard déchaîné", dont je suis le fondateur et le directeur de publication.

Le débat qui a cours actuellement dans notre pays concerne les prochaines élections générales. Et le président actuel, qui est à la tête du pays depuis 10 ans, est à la fin de son mandat. Selon la Constitution nigérienne, il ne peut ni briguer un troisième mandat ni prolonger son mandat. Mais malheureusement les hommes politiques étant ce qu’ils sont, le président Tandja veut absolument aujourd’hui rester au pouvoir alors que la Constitution ne le lui permet pas.

Depuis donc un certain temps, il y a des gens de la cour, comme nous les appelons, qui sont autour de lui et qui pensent que Tandja a encore un avenir politique ou quelque chose à faire au pouvoir. Or c’est très clair, il n’y a rien à faire.

Et tout naturellement, en tant que journaliste vraiment engagé, je le dis, j’ai pris part à ce débat pour dire qu’il est absolument hors de question que le président Tandja reste encore au pouvoir. Nous sommes 13 millions de Nigériens et je ne pense pas que le président Tandja soit l’homme le plus apte, le plus intelligent à diriger le pays. Il est à la fin de son mandat, il doit partir. Et parce que j’ai pris position dans le journal et même dans des débats publics, ils ont engagé cette chasse à l’homme qui m’amène à quitter le Niger.

N’est-ce pas un peu étonnant, puisque, pour avoir travaillé à la Télévision publique nigérienne, vous avez quand même servi le régime ?

• C’est vrai, j’ai été journaliste à la Télévision nationale du Niger. Et comme vous l’avez dit, je crois que j’ai servi ce régime, parce que quand vous êtes dans un média d’Etat vous n’avez pas d’autre choix que de faire la politique du régime en place. Je l’ai fait et je ne le regrette pas.

Mais à un moment donné, je me suis rendu compte personnellement qu’on ne peut pas continuer comme cela. Aujourd’hui, quand vous prenez la Télévision nigérienne, il n’y a rien d’autre que le culte de la personnalité ; c’est toujours Tandja, ses femmes, ses enfants, son entourage...

Moi je dis non ! Dès lors, j’ai dit à mes responsables qu’il me sera sincèrement très difficile de continuer à travailler dans cette situation. Ce que j’ai fait, je ne le regrette pas, mais maintenant je pense que le moment est arrivé de dire trop, c’est trop, il faut arrêter. J’avais moi même manifesté le besoin de prendre une disponibilité pour partir. Mais mes responsables m’avaient demandé de rester parce qu’ils avaient besoin de moi.

Je suis fondateur du journal "Le canard déchaîné", j’y ai placé des jeunes que j’admire beaucoup et qui font un bon boulot. Du côté du journal, nous sommes pour la démocratie, pour le développement de notre pays, il n’y a pas de raison que nous ne prenions pas une position très claire touchant à la vie de la Nation, parce que la Constitution nous le permet, c’est ce que nous avons fait.

Quand j’ai vu que les deux positions étaient difficiles à gérer, j’ai préféré quitter. Le président avait même demandé de me licencier de la Télévision nationale, or on ne pouvait pas le faire, car cela aurait été un licenciement abusif. Et quand j’ai rejoint le "Canard", les problèmes ont commencé. Pour moi, le combat est démocratique et il fallait continuer dans ce sens. Nous avons donc commencé à dénoncer les travers du régime, tout naturellement. Nous avons œuvré pour que ce régime arrive. Tous les Nigériens étaient fiers de l’arrivée de Tandja au pouvoir. Mais aujourd’hui, la Constitution de mon pays est claire, Tandja, après deux mandats, doit partir.

On se rappelle que dans une interview que vous nous avez accordée à Abidjan en octobre 2007, vous aviez durement chargé Moussa Kaka, emprisonné depuis bientôt un an à Niamey pour "atteinte à la sûreté de l’Etat". N’est-ce pas un peu une ironie de l’histoire que vous, son pourvendeur, vous vous retrouviez dans une situation presque analogue ?

• Comme vous l’avez dit, à l’époque de cette interview j’ai été très clair en ce qui concerne la situation de Moussa Kaka. Et aujourd’hui, je le redis, Moussa Kaka n’avait pas raison de faire le travail qu’il a fait à l’époque, c’est-à-dire qu’il aurait dû se cantonner à son travail de journaliste ; s’il y a des choses à dénoncer, il faut le faire vigoureusement ou d’aller sur le terrain constater, mais ce n’était pas de cela qu’il s’agissait avec Moussa Kaka. Ce dernier était vraiment de connexion avec la rébellion, qui est venue attaquer le pays, saper son intégrité territoriale. Je dis que je ne suis pas d’accord. Si demain un autre journaliste est contre mon pays je serai en désaccord avec lui.

Pour revenir à mon cas, je ne peux pas comparer ma situation avec celle de Moussa Kaka. Mais une chose est sûre, aujourd’hui, au Niger, la justice est instrumentalisée, tout est concentré dans les mains du président. Pour un oui ou pour non, le président Tandja vous envoie en prison. Ce n’est pas de gaieté de cœur que j’ai quitté le Niger. Si aujourd’hui on pouvait me garantir une justice indépendante par rapport à la prise de position du journal, si on pouvait me garantir un procès équitable je vous assure que je n’aurais pas quitté ce pays.

C’est parce que je suis convaincu qu’il n’y aura jamais de justice parce que c’est Tandja qui décide. Dès lors qu’il ordonne de vous jeter en prison vous n’allez jamais vous en sortir. Et ça, je ne suis pas prêt à l’assumer parce qu’il n’y a pas de justice. Compte tenu de tout cela, mes amis m’ont conseillé de partir. Ça me fait mal, je n’ai pas le choix et je ne peux pas retourner dans ce pays tant que ce régime-là sera en place.

Et que comptez-vous faire alors ?

• Je compte rester à l’extérieur du Niger jusqu’à ce que la situation redevienne normale. Mais avec Tandja je ne suis pas sûr parce que je crois savoir qu’il est dans une situation où il n’a rien d’autre à faire que de rester au pouvoir. Aujourd’hui, le Niger est dirigé par Tandja et sa famille. Est-ce cela un régime démocratique ?

Avez-vous les nouvelles de votre famille restée sur place ?

• J’avoue que depuis que je suis parti, je n’ai pas des nouvelles de ma famille. Je ne sais pas ce qui s’y passe. (L’entretien a eu lieu le vendredi 29 août 2008 aux environs de 17 heures dans une résidence hôtelière de Ouagadougou : NDLR). Je me dis que le bon Dieu est pour tous, et que tout ce qui va arriver ne sera que de par sa volonté. Si je peux savoir ce qui m’est reproché, parce que je n’ai pas commis de fautes, et qu’on me donne des garanties pour venir répondre, je suis prêt à retourner au pays. Mais ça m’étonnerait que j’aie ces garanties parce que, comme je vous l’ai dit, il n’y a pas de démocratie, il n’y a pas de justice au Niger. J’ai peur pour ce pays. L’Union africaine et peut-être les autres organisations doivent réagir.

Aujourd’hui, que devient votre journal ?

• Le journal est là. Je l’ai laissé dans les mains de mes collaborateurs. Est-ce que le fait que je ne sois pas là, le journal va marcher ou pas, je ne sais pas. Il y a un régime de terreur au Niger, et il ne faut pas vous étonner qu’après "Le canard déchaîné" tous les autres journaux disparaissent. Je suis convaincu que le pouvoir va essayer de faire taire ce journal, de le fermer une bonne fois pour toutes.

Justement avec toute cette situation, quel visage présente la presse nigérienne ?

• C’est le désarroi pour la presse au Niger aujourd’hui ! Dans l’interview que je vous ai accordée à l’époque à Abidjan, j’étais sûr de moi en vous disant qu’il n’y avait pas d’inquiétude pour les journaux nigériens, les gens pouvaient s’exprimer librement.

Mais aujourd’hui et depuis un an que le président Tandja a récupéré la totalité du pouvoir malgré le caractère du régime semi-présidentiel, c’est la débandade. Aujourd’hui, aucun journaliste sincère ne peut dire qu’il peut faire correctement son métier. La presse nigérienne actuellement est au plus mal.