mercredi 8 juin 2016

A la Une: contre-attaque sur Boko Haram

A la Une: contre-attaque sur Boko Haram 





© AFP/Pius Utomi Ekpei

      Après l’attaque menée par Boko Haram vendredi dernier contre la ville de Bosso dans le sud du Niger, l’armée nigérienne frappe fort, appuyée par des éléments tchadiens.
      « Région de Diffa : une grande offensive des militaires nigériens en branle, s’exclame le journalAïr Infos. Depuis quelques heures, c’est la débandade dans les rangs de Boko Haram tout au long de la frontière nigéro-nigériane, relate le quotidien nigérien. Des éléments de cette secte qui avaient eu la hardiesse de venir camper jusqu’à Toumour l’ont vite déserté avant l’arrivée du chef d’état-major adjoint, le général Ahmed Mohamed, en personne accompagné de sa troupe. Un peu plus tôt dans la journée, certaines poches terroristes avaient été pilonnées par des avions venus du Tchad voisin (…). Outre ces frappes aériennes, la chasse des éléments de Boko Haram dans le lit du lac Tchad est enclenchée. D’après nos sources, une forte colonne de l’armée de terre du Tchad est déjà en route pour Diffa. »
      Cette offensive est confirmée par Le Sahel, autre quotidien nigérien : « aujourd’hui, nous sommes fiers d’affirmer que notre armée a repris totalement confiance en elle-même. Elle a repris le combat et contrôle totalement la ville de Bosso et ses alentours. Nos FDS, et avec elle l’armée tchadienne, opèrent des ratissages tout au long de la rivière Komadougou et, très bientôt, l’Enfer s’abattra sur Boko Haram. »
      Le Sahel qui relate par ailleurs la visite éclair que le président Issoufou a faite hier à Ndjamena pour s’entretenir avec le président Deby. « Concertation pour engager un combat décisif contre le groupe Boko Haram », titre le journal.
      « Nous sommes déterminés à combattre cette organisation criminelle, a déclaré le président nigérien, créer les conditions de la sécurité de nos populations, mutualiser nos moyens, nos capacités de renseignements et opérationnelles pour vaincre Boko Haram. »
      Pour sa part, le président tchadien a affirmé : « nous allons agir avec nos moyens, et nous serons en mesure de protéger nos populations et nos territoires. »
      Humble et réaliste…
      Commentaire du Pays au Burkina : « Mahamadou Issoufou se devait de courir à Ndjamena, dans un grand frou-frou de boubou, toutes affaires cessantes et le bonnet bien vissé sur la tête, si tant est qu’il ne veuille pas voir son pays sous coupe réglée des djihadistes. Le président nigérien a pris toute la mesure du danger que représente la meute de chacals qui a endeuillé Bosso. Il a donc fait preuve non seulement de réalisme, mais aussi d’humilité mâtinée de raison. C’est tout à son honneur. »
      En effet, renchérit le quotidien Aujourd’hui, toujours à Ouaga, « ayant fait l’inventaire des forces en présence et en attendant l’avènement de la Force multinationale mixte, Mahamadou Issoufou est parvenu à la conclusion que pour d’abord sauver Diffa et les localités voisines qui sont apparemment devenues la cible privilégiée de Boko Haram, il fallait l’arrivée d’une cavalerie efficace : les Tchadiens. Le Tchad apparaît en effet aujourd’hui, comme l’une des plus grandes puissances militaires de la sous-région, pointe encore Aujourd’hui. Les guerriers du désert sont reconnus pour leur efficacité sur le terrain. On n’oubliera pas de sitôt, leur contribution à la réduction de l’avancée des assaillants du Nord-Mali et même leurs itératifs faits d’armes contre Boko Haram. »
      Bassesse ?
      Le site d’information guinéen Ledjely.com est pour sa part très critique… Les deux présidents nigérien et tchadien en prennent chacun pour leur grade : « il n’y aucun honneur à solliciter aussi lamentablement le secours du président Idriss Deby Itno, affirme Ledjely.comLe Niger ne mérite pas une telle bassesse. Surtout quand on sait que la sollicitation de Mahamadou Issoufou est une forme de violation de l’isolement diplomatique dans lequel le président tchadien se trouvait enfermé depuis les dernières élections et les disparitions non encore élucidées de soldats soupçonnés d’avoir de la sympathie pour l’opposition. D’ailleurs, poursuit le site guinéen, c’est conscient de cette contrepartie stratégique que le président du Tchad s’est empressé de répondre favorablement à la demande de son homologue nigérien. Plus que quiconque, il sait qu’on l’aurait déjà poussé à la sortie, n’eut été l’espèce de nécessité qu’il incarne pour la sécurité sous-régionale. Et c’est à se demander, s’interroge Ledjely.com, si ce n’est pas pour maintenir ce chantage de fait que la force multinationale tarde à voir le jour ? »
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