mercredi 18 mars 2015

La coordination des mouvements Azawad juge "fondamentalement insuffisant" l'accord d'Alger

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AZAWED
Attendu depuis le 1er mars, le communiqué de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) ne va vraisemblablement pas dans le sens qu'attendait la communauté internationale. Même s'il ne l'expriment pas clairement, les rebelles touaregs semblent rejeter l'accord de paix préliminaire proposé le 25 février à Alger dernier sur lequel leur signature avait manqué.
A l’issue des concertations tenues les 12, 13 et 14 mars à Kidal, la CMA, n'a donc pas clairement indiqué si elle paraphera ou non le projet d’accord de paix proposé par la médiation internationale à Alger même si la base est fondamentalement contre. Les manifestations qui ont eu lieu à Kidal contre cet accord en sont la preuve
La CMA, dans le communiqué par l'agence de presse malienne Sahelien.com juge "insuffisant le contenu de l’Accord d’Alger" par rapport à ses revendications. Elle exige, dans ce sillage "une reconnaissance de l’Azawad en tant qu’entité politique, juridique et territoriale".
La Coordination dénonce, par la même occasion "le recours à la contrainte au dépend du consensus", et "encourage la lutte contre le terrorisme et condamne les groupes armés qui mènent une guerre par procuration contre l’Azawad".
Cette déclaration de la CMA fera dire à l'Agence de Presse Suisse (ATS) que l'accord d'Alger a été finalement rejeté. La coordination, selon ATS, " estime que ce texte ne s'attaquait pas aux racines du conflit, même si elle reste "disposée à poursuivre les négociations avec le gouvernement de Bamako".
En fait, la CMA déplore que l'accord d'Alger, rédigé après huit mois de discussions, ne réponde pas à ses attentes.
"Toutes les commissions qui ont travaillé sur le document pensent qu'il ne peut apporter la paix", a dit lundi à Reuters Moussa Ag Assarid, représentant de la CMA auprès de l'Union européenne (UE). "Nous pouvons poursuivre les discussions avec Bamako pour trouver un document acceptable et réaliste", a-t-il toutefois ajouté.
Pour l'Agence de Presse Française (AFP), les participants à la réunion de la rébellion à dominante touareg du nord du Mali dans son bastion de Kidal ont jugé "fondamentalement insuffisant" l'accord de paix d'Alger.
Le texte "considère fondamentalement insuffisant le contenu de l'accord d'Alger", paraphé par le gouvernement le 1er mars, "par rapport aux revendications du peuple de l'Azawad". Parmi ses revendications, la résolution cite "une reconnaissance et la réparation par l'Etat malien des différents crimes qu'il a commis depuis 1963 dans l'Azawad", et "une reconnaissance de l'Azawad en tant qu'entité politique, juridique et territoriale".
L'AFP précise, cependant, qu'il s'agit d'un premier document qui "constitue une synthèse des points de vue, qui ne préjuge pas nécessairement de la réponse finale des rebelles, ont néanmoins assuré des sources proches des discussions et des sources diplomatiques européennes, ces dernières faisant état d'une délégation mardi à Kidal "pour faire avancer les choses".
Une source diplomatique française a indiqué aussi à l'AFP avoir "l'impression que ceux qui étaient à Alger et qui ont donc vécu la négociation étaient assez tentés" de signer, estimant qu'"en revanche ceux qui sont sur le terrain, qui n'ont pas participé aux négociations, sont beaucoup plus négatifs".

"L'idée c'est d'avoir le maximum de gens dans l'accord. Qu'il y ait une ou deux fractions qui restent à l'extérieur c'est sûrement inévitable mais il faut minimiser cette dissidence", a-t-on ajouté de même source.
Toutefois, une délégation de la médiation composée d’une vingtaine de personnes est attendue à Kidal pour rencontrer les responsables de la CMA. La pression déjà forte sur les rebelles pour signer s'est intensifiée à la suite de l'attentat anti-occidental du 7 mars à Bamako, revendiqué par le groupe jihadiste Al-Mourabitoune, qui a fait cinq morts: trois Maliens, un Français et un Belge.
La communauté internationale, notamment l’ONU, a invité tous les protagonistes à accepter le document proposé par la médiation.
Reçu le 3 mars dernier par le président malien Ibrahim Boubacar Keita, le Chef de la mission onusienne au Mali, M. Mongi Hamdi avait indiqué que "la MINUSMA continuera ses efforts, de concert avec l’équipe de médiation, pour obtenir la finalisation du paraphe de l’Accord, et sa signature par toutes les parties dans les meilleurs délais".
Présidée par l’Algérie, la médiation internationale est composée de l’Union Africaine, l’Union Européenne, la CEDEAO, la France, la MINUSMA entre autres.

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