lundi 19 mai 2014

Les prisonniers militaires et les otages civils du MNLA ont été libérés
19 Mai 2014 15:00
Une trentaine de personnes détenues depuis samedi par le MNLA ont été libérées en début de soirée ce lundi, selon l’ONU. Le mouvement rebelle s’était dit prêt à les relâcher, quelques heures plus tôt dans une déclaration au Courrier du Sahara.
Le MNLA a confirmé cette libération dans un communiqué publié en début de soirée. Selon le mouvement rebelle touareg,  les personnes relâchées sont des officiers de l’administration, des militaires et des paramilitaires. Depuis dimanche, la pression internationale s’était intensifiée avec des communiqués du département d’Etat américain et de l’Elysée réclamant leur «libération immédiate».
Dans une déclaration au Courrier du Sahara lundi en milieu de journée, le porte-parole du MNLA, Mossa Ag Attaher, affirmait que le mouvement rebelle était prêt à libérer les civils, à condition que «l’armée malienne cesse ses tirs.»
Kidal toujours sous tension
Dans la ville de Kidal, la situation reste très tendue près de 48 heures après la fin de la visite du Premier ministre malien Moussa Mara. Le MNLA et les autres mouvements rebelles du Nord-Mali refusaient lundi soir de quitter le gouvernorat de Kidal.
Selon un bilan officiel, communiqué par le ministère malien de la Défense, les affrontements du week-end entre militaires et rebelles séparatistes ont fait 36 morts, 8 dans les rangs de l'armée malienne et 28 dans le camp adverse.
Des négociations ont eu lieu sous l’égide de la Minusma et de militaires français de l’opération Serval afin d’imposer un cessez-le-feu durable. Interrogé par Le Courrier du Sahara en milieu de journée lundi 19 mai, le porte-parole du mouvement rebelle touareg, Mossa Ag Attaher, accusait l’armée malienne de ne pas y souscrire. «Des tirs à l’arme lourde provenant du camp de l’armée malienne ont été entendus encore aujourd’hui. Nous avons fait le choix de ne pas réagir afin de donner une chance aux tractations pour le cessez-le-feu. Malheureusement, les dernières déclarations des autorités maliennes ne vont pas dans le sens de l’apaisement.»
«Nous lançons un appel pour un cessez-le-feu»
Des renforts militaires ont été envoyés à Kidal, dont un contingent des forces spéciales, avec pour objectif de prendre le contrôle total de la ville, selon une source de l'armée citée par Reuters. Pour les autorités maliennes, l'affront vécu lors de la visite du chef du gouvernement est insupportable. "La République du Mali est dorénavant en guerre", déclarait dimanche en fin de journée le Premier ministre malien à Reuters.
«Nous lançons un appel pour un cessez-le-feu entre les deux parties. Nous invitons le Premier ministre Moussa Mara et le ministre de la Défense, Soumeylou Boubèye Maïga, pour qu'ils cessent de faire des déclarations incendiaires. Mais si les autorités maliennes choisissent l’option de la guerre, il faut qu’elles sachent que nous sommes prêts à prendre les dispositions nécessaires pour défendre nos positions», prévenait Mossa Ag Attaher quelques heures avant la libération des militaires et des civils.
Le MNLA dément avoir tué les officiels maliens
Interrogé par un journaliste du Courrier du Sahara au sujet des deux civils et six officiels maliens ""assassinés" au gouvernorat de Kidal selon le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU au Mali, Albert Koenders, le porte-parole du MNLA a réfuté ces accusations. «Les officiels maliens étaient déjà morts lors de notre arrivée au gouvernorat. Nous avons retrouvé leurs dépouilles sur place. Il n’y a eu ni exécution, ni assassinat. Ils ont été tués pendant les affrontements et abandonnés par l’armée malienne», selon Mossa Ag Attaher.
Les nerfs sont à vif. Dans un message publié sur sa page Facebook dans l’après-midi de lundi, le Premier ministre malien Moussa Mara annonçait la remise aux autorités maliennes des corps de huit personnes, dont cinq agents administratifs (deux préfets, deux sous préfets et un agent du gouvernorat de Kidal), «froidement abattues, la plupart d’une balle dans le cœur, pour faire des exemples face aux autres, encore détenues ce matin».

Aucun commentaire: