samedi 24 mai 2014

QUI SOMMES-NOUS ?

  • Association TAMOUDRE,“Touareg, vie et survie”
    Informations, réflexions et actions ciblées autour du DÉVELOPPEMENT et des ... Lire la suite

TERRITOIRES ET ACTIONS

'SONGS FOR DESERT REFUGEES'
, compilation pour les réfugiés du nord-Mali

Appel aux DONS

  • Nous gardons notre dignité malgré une situation de plus en ... Lire la suite

NOUVELLES DE LÀ-BAS

  • Nouvelles de là-bas- 20 MAI 2014
    « Le MNLA et le HCUA s’étaient interposés entre l’armée et les civils samedi ... Lire la suite

Affrontements à Kidal:Le Mali, un pays du verbe plus que de l’agir

Le Pays, BFaso

L’offensive armée et unilatérale de Bamako du mercredi 21 mai dernier a abouti, on le sait, à une véritable débâcle de l’armée malienne. Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), qu’elle était censée bouter hors de Kidal, est plus que jamais maître des lieux. Mieux, les rebelles touaregs en ont profité pour faire tomber dans leur escarcelle d’autres localités maliennes, notamment Léré située à l’ouest de Tombouctou, Andéramboukane et Ansongo dans le Nord-est du pays, près du Niger. Le gouvernement malien, avec certainement la mort dans l’âme, a, pour sauver les apparences, rendu hommage à ses « martyrs tombés sur le champ d’honneur ». Dans le même temps, Bamako a sollicité le cessez-le-feu immédiat.
L’armée malienne n’est pas faite pour le combat mais pour les putschs et les parades
De cette guerre pour l’honneur, qui a tourné au fiasco et à la honte et dont l’impréparation le dispute à son caractère inopportun, l’on pourrait tirer trois enseignements majeurs.

Le premier enseignement porte sur l’inefficacité, la légèreté et la décrépitude de l’armée malienne. En effet, la rapidité avec laquelle elle a été mise en déroute par le MNLA, qui a toujours été présenté par les autorités à l’opinion malienne comme un tonneau vide, nous fonde à croire que l’armée malienne n’est pas faite pour le combat mais pour les putschs et les parades.
La qualité de l’armement est certes déterminante pour remporter une guerre, mais cela n’est pas suffisant. Il faut y ajouter la stratégie, l’ingéniosité, la détermination et le courage des hommes. Or, c’est ce qui semble avoir fait défaut à l’armée malienne dans son offensive contre le fief du MNLA.
Le gouvernement malien, pour maintenir le mythe que le pays dispose malgré tout d’une vraie armée d’intrépides combattants, a vite fait de lier la débandade de ses 1 500 soldats montés à l’assaut de Kidal, à des problèmes de coordination et de renseignements. Cette justification laborieuse de la défaite enregistrée par le corps expéditionnaire malien dit tout sur la réalité de l’armée malienne. Les Maliens qui ont été toujours gavés de tirades martiales vantant au quotidien l’esprit chevaleresque de leurs sofas, capables de plier à tout moment l’échine du MNLA, pour peu qu’ils soient équipés, viennent de se faire une idée exacte de la nature de leur armée, dont le budget a connu pourtant une augmentation substantielle avec l’avènement de Ibrahim Boubacar Keïta au pouvoir.

Le deuxième enseignement que l’on pourrait tirer de cette guerre-éclair porte sur l’attitude de Serval et de la MINUSMA (Mission des nations unies de soutien au Mali). Le fait que ces deux contingents soient restés l’arme au pied, pendant que les soldats maliens fuyaient sous les tirs nourris des forces coalisées du MNLA, du HCUA (le Haut conseil pour l’unicité de l’Azawad) et du MAA (Mouvement arabe de l’Azawad) nous fonde à croire à un plan B de la communauté internationale, qui consisterait en la partition du pays avec un Etat laïc au Sud composé essentiellement de Négro-africains et un Etat arabo-touareg au Nord. Les populations de Bamako qui sont légitiment remontées contre Serval et la MINUSMA, pourraient avoir cette lecture de la passivité de ces forces face à l’outrecuidance des groupes armés du Nord. Leur logique, qui consiste à ne pas faire le coup de feu contre notamment le MNLA, alors qu’elles sont au Mali officiellement pour aider ce pays à exercer sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire, pourrait ne pas passer au sein de l’opinion publique malienne qui, à force d’être humiliée par le MNLA, peut être amenée à les inviter à débarrasser le plancher.
L’on en est arrivé à ce regain de violences à Kidal, parce que les uns et les autres ont triché avec l’accord de Ouagadougou
Enfin, cette guerre nous enseigne que le MNLA ne s’est jamais départi de sa vocation originelle de transformer l’Azawad en un Etat indépendant du Mali. Sa volonté de voir le drapeau de l’Azawad flotter au Nord-Mali n’a jamais été abandonnée, en dépit de son engagement obtenu sous la pression de la communauté internationale à ne pas remettre en cause la souveraineté du Mali sur Kidal. Cela dit, les deux parties ont intérêt à mettre de l’eau dans leur vin pour apaiser la situation. Pour ce faire, Bamako et les groupes armés du Nord doivent impérativement traduire dans les actes, chacun en ce qui le concerne, toutes les recommandations de l’accord préliminaire de Ouagadougou. En réalité, l’on peut même dire que l’on en est arrivé à ce regain de violences à Kidal, parce que les uns et les autres ont triché avec l’accord de Ouagadougou. Il n’est peut- être pas parfait mais il a l’avantage d’avoir obtenu la signature des parties en conflit. Blaise Compaoré qui en est l’architecte, pourrait donc reprendre du service pour aider les frères ennemis maliens à enterrer définitivement la hache de guerre. Il peut y arriver mais à condition qu’il travaille d’abord à dissiper le malentendu entretenu à tort ou à raison au bord du fleuve Djoliba, selon lequel le Burkina Faso soutiendrait le MNLA. En le faisant, Blaise Compaoré rendrait service non seulement au MNLA mais aussi et surtout à l’amitié et à la fraternité entre les peuples malien et burkinabè.
Pousdem PICKOU,http://www.lepays.bf/?AFFRONTEMENTS-A-KIDAL

Envoyer un commentaire

  
  
  

Aucun commentaire: