mercredi 29 janvier 2014

Soudan du Sud: des dirigeants en justice

Dernière mise à jour: 29 janvier, 2014 - 16:54 GMT
L'ancien vice-président du Soudan du Sud Riek Machar
Sept dirigeants dont l’ancien vice-président sont poursuivis pour trahison sur des accusations de tentative de coup d’Etat.
Ces accusations de trahison par une tentative de coup d'État annoncées en Décembre 2013 ont déclenché des semaines de combats.
Onze fonctionnaires ont été arrêtés à l'époque et la rébellion a fait de leur libération une condition pour tout accord de paix notamment le respect du cessez-le feu de la semaine dernière.
Il s’agit notamment de l’ancien président Riek Machar et certains de ses proches dont Taban Deng, qui a négocié le cessez-le-feu signé le 23 janvier à Addis Abeba.
Les accusations annoncées par le ministre sud-soudanais de la justice Paulino Wanawila, pourraient mettre en péril cet accord de cessez-le feu.
Quatre autres barons du régime font également l’objet de poursuites.
Il s’agit de l'ex-secrétaire général du parti au pouvoir Pagan Amum, de l'ex-ministre de la Sécurité nationale Oyai Deng Ajak, de l'ex-ambassadeur à Washington Ezekiel Lol Gatkuoh et de l'ancien vice-ministre de la Défense Majak D'Agoot.
Le gouvernement avait précédemment indiqué qu'il pourrait accorder une amnistie aux détenus, qui sont des personnalités politiques d'une faction du parti au pouvoir SPLM .
Il souligne l'animosité entre le gouvernement du président Salva Kiir et les rebelles, dont beaucoup sont fidèles à M. Machar.
Juba a remis mercredi sept partisans de l’ancien vice-président Riek Machar au Kenya.
Les détenus libérés sont de grandes figures du régime de Juba issues de la guerilla sudiste qui a combattu Khartoum de 1983 à 2005, avant l'accès à l'indépendance du Soudan du Sud en juillet 2011.
Il s’agit notamment de l’ex-ministre de la justice John Luk Jok limogé en juillet 2013 en même temps que le vice-président Riek Machar.
L’ex-ministre a indiqué qu’il souhaitait travailler avec les médiateurs pour trouver rapidement une sortie de crise.
"Nous ne sommes pas amers, nous ne pensons pas que le président est notre ennemi ... nous avons tous un sentiment de tristesse sur la situation tragique", a-t-il dit à la presse.
Les personnalités libérées sont apparues lors d'une conférence de presse avec le président kenyan Uhuru Kenyatta dans la capitale kényane, Nairobi.
Salva Kiir a accusé Riek Machar et d'autres anciens fonctionnaires de tenter un coup d'Etat après des combats qui ont éclaté dans la capitale sud-soudananise le 15 Décembre, toute chose que M. Machar nie.
Les deux parties disent qu'elles se sont engagées à un cessez-le-feu, mais elles se battent encore dans certaines régions et l'organisation des Nations unies a qualifié la situation de "fragile".
Les organisations humanitaires déclarent que jusqu'à 10.000 personnes ont été tuées dans le conflit.
Selon l'ONU, plus de 646 000 personnes ont été déplacées à l'intérieur du Soudan du Sud et plus de 123 400 personnes ont fui vers les pays voisins.
La responsable des opérations humanitaires de l'ONU Valerie Amos a bouclé une visite de trois jours dans le pays avec un voyage à Malakal, où elle dit avoir constaté que certaines populations avaient peur de rentrer chez elles malgré la trêve.
Madame Amos a déclaré que les personnes à qui elle a parlé sur le terrain ont dit qu'elles avaient "complètement perdu la foi'' et ont voulu être transférées dans d'autres régions du Sud-Soudan, ou même à l'étranger.

Aucun commentaire: