lundi 9 décembre 2013

L’incapacité des dirigeants africains et le leadership français .

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Dans un monde en profonde mutation, il n’est pas facile pour une puissance occidentale ou une ancienne puissance occidentale comme la France de maintenir son rang dans le monde.


L’avènement de la Chine après la guerre froide et la percée des pays émergents a beaucoup redistribué la carte géopolitique et géostratégique dans le monde.


La crise financière internationale qui sévit depuis 2007, à fortement écorné les certitudes en occident et semer le doute pour l’avenir de beaucoup de pays.


Les révolutions arabes ont mis à mal la solidité des régimes naguère considérés comme intangibles sans pourtant éclairer les horizons politiques, économiques et sociales des nations arabes.


L’Afrique se meurt dans le pessimisme des conflits armés, des problèmes aigus de développement, et subit comme toujours l’influence des autres parties du monde sans pourtant avoir une lueur d’espoir pour se défaire de la dépendance extérieure.


C’est dans ce contexte que l’islamisme et les conflits ethniques se mêlent au désir toujours grand de conquête de pouvoir de quelques illuminés marchands d’illusions qui n’hésitent pas une seconde à plonger leur pays, leur nation dans de véritables drames humains sans lendemain mais guidés par leur seul désir de jouir.


Le continent noir est bien doté en ressources naturelles mais il l’est moins en ressources humaines.
Et depuis plus de 50 ans il n’a pas été capable de stabiliser des institutions publiques ni dans les États ni sur le plan continental ou régional.


Aucun pays d’Afrique ne possède de véritables institutions publiques solidement ancré dans les consciences populaires.
Les assemblées nationales, les cours constitutionnelles, les cours suprêmes, les écoles, les universités, les armées, les polices, sont considérées comme des instruments sinon des jeux au service du prince du jour.


Et depuis 50 ans chaque prince du jour s’amuse comme il veut des institutions du pays qui lui permettent de tout aspirer à sa guise: argent public, compétences publiques, talents nationaux…


Il est très rare de voir un chef de service , ou d’institution publique, compétent et respecté et opposé en même temps au gouvernement en Afrique.
Car l’opposition ou la divergence de vue dans la gouvernance en Afrique est considérée comme un affront et les opposants comme des hommes à abattre par les régimes africains.


Il est très rare de voir des courants universitaires ou intellectuels prospérer s’il ne sont pas affiliés au président de la république ou à son gouvernement.
La pensée unique a tué la capacité intellectuelle en Afrique et transformé 98% des intellectuels en opportunistes.
Puisqu’il faut vivre et que tout le système de l’emploi salarié et de la distribution de la richesse nationale est lié à l’appartenance à la mouvance présidentielle ou presque, le glissement est vite fait pour la ruée vers le gâteau unique.


Les confrontations d’idées, les débats sur des sujets d’intérêts nationaux et d’utilité publique sont réduits au strict minimum.
Il est courant de voir de talents économiques et de jeunes cadres dynamiques brisés dans tous les sens du mot dans leur ascension quand le président ou son entourage ne leur protège pas.


Être un homme d’affaires dynamique en Afrique est le plus souvent synonyme de marchés publics ou d’exonération d’impôts octroyés dans des conditions douteuses.


Être un cadre dynamique en Afrique est très souvent déconnecté de la compétence du fonctionnaire.
Dans ces conditions l’Afrique ne peut avoir qu’une gouvernance inutile et inefficace qui ne pourras avoir ni école digne, ni justice digne, ni armée digne.


Avec une croissance naturelle grandissante de la population et une diminution des ressources naturelles surexploitées dans un système de pillage organisé sans contrôle national fiable, les potentialités économiques ne peuvent que baisser dans les états africains.


Comme les talents sont brisés dans tous les domaines, la baisse des potentialités économiques est source de pénuries, de problèmes sociaux et de conflits ethniques.


Cela attise des convoitises de pouvoirs et nourrit des conflits armés un peu partout en Afrique.
La désolation au sein des populations devient un terreau fertile pour les marchands d’illusions qui viennent vendre tour à tour:
-islamisme,
-promesses de pseudo indépendances ou d’autonomie,
-contrats miniers et pétroliers,
qui ne font que compliquer la donne car elles créent de nouveaux cycles de violences.
Déjà mal préparés à nourrir, soigner, éduquer et loger leurs fils, les états corrompus d’Afrique se trouvent complètement dépassés quand il s’agit de se défendre face à des envahisseurs étrangers un peu organisés et fortement motivés.


Puisqu’il n’y a ni armée bien organisée pour combattre , ni service secret efficace pour déjouer crises et complots.
C’est pour cela qu’on voit la déroute des armées nationales un peu partout, le cas du Mali est le plus édifiant.
Le monde entier dans la tournante de la crise économique et financière compte désormais ses sous.


La France en perte évidente de vitesse dans le leadership mondial se fait donc un malin plaisir de venir à la rescousse de ses états africains de jouissance présidentielle inutiles qui ont créé pendant un demi siècle un système de corruption à la place des écoles, des armées, des polices et autres institutions publiques.


C’est de bonne guerre pour la France qui trouve ainsi un bon moyen de contrer la percée économique et sociale de la Chine en Afrique et protège du coup ses propres intérêts économiques et stratégiques sur le continent africain tout en garantissant sa place sur le banquet des puissances de ce monde.


Allez bon dimanche à tous!

Kassin

SOURCE:   du   8 déc 2013.

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