vendredi 22 février 2013

DECLARATION DES CHEFS DE TRIBUS DE LA REGION DE KIDAL


DECLARATION DES CHEFS DE TRIBUS DE LA REGION DE KIDAL

Nous, Chefs de tribus de la Région de Kidal, réunis à Kidal ce jour 10 février 2013,

* Face au calvaire vécu pendant un demi-siècle par l'AZAWAD dans sa chair et dans sa dignité ;
* Face à la situation dramatique qui en est résulté et qui prévaut aujourd'hui au Mali ;
* Face à la nécessité de restaurer une paix rapide, durable et jamais plus factice au Mali et dans l'Azawad

Avons adopté la déclaration qui suit.

1 – Nous rappelons à la France et à la Communauté Internationale que peu avant le départ de la France de son ex-colonie du « Soudan Français » nous avons fait allégeance aux autorités maliennes et que de ce jour à nos jours nos populations ont été traitées en sujets par ces mêmes autorités maliennes, voire en objets ;


2 – Nous demandons à la France qui a le privilège de disposer de la vraie version historique du problème, ainsi qu'à la Communauté Internationale, de jeter un regard rétrospectif sur ce problème communément appelé, par euphémisme, « problème du Nord Mali », et ce depuis sa naissance en 1963. Cela permettra d'apprécier à leur juste valeur les souffrances et la patience des populations de l'Azawad et d'arriver à une relation enfin durable.



3 – Nous réaffirmons que l'AZAWAD et le Mali ont tous deux longtemps souffert de cette instabilité : le Gouvernement du Mali y a perdu beaucoup de ses soldats ; nous de l'AZAWAD nous y avons perdu beaucoup de nos parents, de nos femmes, de notre élite intellectuelle, de nos Chefs coutumiers, de notre cheptel, le tout massacré par l'armée malienne. Nous y avons aussi et surtout perdu beaucoup de notre dignité et de notre honneur ;



4 – Nous réaffirmons ici que la voie du dialogue est la voie la meilleure ; un dialogue où le Mouvement National de Libération de l'AZAWAD (MNLA) est le seul porte-parole que nous mandatons, à charge pour lui de choisir le ou les médiateurs les mieux indiqués pour la restauration de la paix ; un dialogue qui respecte, encore une fois de plus, l'intégrité territoriale du Mali ; un dialogue qui ne soit pas porteur de supercherie comme par le passé ; un dialogue qui n'oublie pas qu'en 1964 (fin de la première rébellion), en 1991 (Accords de Tamanghasset), en 1992 (Pacte National) et en 2006 (Accord d'Alger), l'intégrité territoriale du Mali a été préservée sans que cela mette fin aux rébellions ;



5 – Nous demandons que, dans cette intégrité territoriale du Mali, l'entité AZAWAD soit reconnue, avec toutes ses particularités, avec, en conséquences, un pouvoir local adapté aux réalités de l'AZAWAD ;



6 – Nous lançons un appel pressant à la France et à la Communauté Internationale pour nous préserver du terrorisme international à qui le Gouvernement du Mali a sciemment permis de s'installer et de se développer sur le territoire de l'AZAWAD, croyant par cette faute grave prévenir toute velléité de rébellion dans la zone. Voilà qu'aujourd'hui le fléau se retourne contre le « tuteur » Malien. Quant à nous, Chefs de Tribus de la Région de Kidal, nous nous engageons à apporter notre modeste contribution à l'éradication de ce fléau qui a d'abord pesé lourdement et amèrement sur toutes nos populations avant de balayer tous les sentiments de sympathie qui le liaient aux autorités maliennes ;



7 - Nous lançons un appel pressant à la France et à la Communauté Internationale afin qu'elles prennent rapidement leurs responsabilités face au drame qui vivent actuellement les populations de l'AZAWAD tout entier, drame que nous résumons ainsi :



- Populations déplacées à l'extérieur comme à l'intérieur de l'Azawad et souffrant de toutes les calamités. Leur retour chez elles, correctement appuyé, effectivement sécurisé et dignement organisé, est une nécessité, un devoir sacré et urgent pour la Communauté Internationale.
- Approvisionnement en eau potable de toutes les localités de l'AZAWAD, notamment dans les villes de TOMBOUCTOU, de GAO, de MENAKA et de KIDAL où les terroristes ont sauvagement tout détruit ;
- L'approvisionnement en eau potable pour le cheptel en zone pastorale ;
Approvisionnement en électricité de toutes ces localités ;
- Remise en état de bon fonctionnement de toutes les infrastructures socio-sanitaires de l'AZAWAD, notamment les Hôpitaux Régionaux de TOMBOUCTOU, de GAO et MENAKA, ainsi que la construction d'un Hôpital Régional à Kidal, construction combien de fois réclamée par les populations de la Région et toujours refusée par le Département de la Santé du Mali ;
- La réouverture et le fonctionnement des établissements scolaires ;
- Le rétablissement rapide des réseaux de communication téléphonique partout ils ont été détruits ;
- Le rétablissement rapide du réseau internet notamment à KIDAL, GAO, MENAKA et TOMBOUCTOU ;
- La libération de l'évolution des Organisations Humanitaires dans tout l'AZAWAD ainsi que la libération des circuits d'approvisionnement en denrées essentielles ;



8 – Nous demandons que les opérations d'urgence ainsi énumérées et qui ne sont qu'une partie de l'essentiel soient coordonnées dans chaque Région par un Fonctionnaire choisi de commun accord par les Régions et les autorités maliennes. Nous souhaitons que ces Coordinateurs soient encadrés par des experts provenant de l'Algérie, du Burkina Fao, de la France, la Mauritanie, et de la Suisse. Nous ne pouvons plus supporter cette situation bien connue où le Nord est pernicieusement utilisé pour développer le Mali du Sud.



9 – Dans toute la limite de nos possibilités, nous nous engageons à assurer la sécurité des agents mobilisés pour la réalisation de ces actions d'urgence.



Fait à Kidal le 10 février 2013



Pour le Collectif des Chefs de Tribus



Intallah AG ATTAHER Baba OULD SIDI ELMOGHTAR

Source Toumast press
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