vendredi 22 juin 2012



MAHAMADOU ISSOUFOU A TRAHI LES NIGÉRIENS




L’Armée étrangère s’implante à Agadez
Cette fois-ci personne ne peut le contredire. Des militaires étrangers s’implantent bel et bien à Agadez et à Arlit. Nous les avons vu. Nous les avons suivi. Nous les avons filmé. Nous savons désormais qu’ils sont plusieurs dizaines à circuler dans les rues d’Agadez et d’Arlit. Ils ne prennent plus la peine de se cacher puisqu’ils sont en territoire conquis. Puisqu’ils sont autorisés par les plus hautes autorités de ce pays.
Il y a un mois déjà, c’était un petit groupe qui était venu et a élu domicile dans un hôtel de la place à Agadez. Ensuite, leur présence s’est renforcée et ils circulaient même à travers la ville dans des véhicules de marque Land Rover, récemment offerts par l’Ambassade de France à notre pays. Leur nombre s’est ensuite accru au fil de semaines mais se désengorgeait au fil de missions quotidiennes dans l’Aïr et même le Tadress. En effet, on  les a aperçu longeant la falaise de Tiguidit et même de Tourrayet. Ils  sont aussi visibles en permanence à l’Aéroport Mano Dayak d’Agadez où leurs avions faisaient des rondes au crépuscule et à l’aube. Ce même scénario se déroulait sur la base d’Aguelal à quelques encablures d’Arlit.  D’après nos sources, ces militaires sont principalement de deux nationalités : américaine et française.  “ Ils ne sont pas venus pour des sessions de formation mais d’implantation temporaire. Ils sont là pour former nos militaires et s’en aller ”, nous a dit quant à lui un adjudant, instructeur à Agadez. Bien avant leur arrivée, trois porte-chars ont été acheminés à Agadez. Ils contenaient selon une source de foi contactée par Aïr Info du matériel militaire, précisément, celui destiné à la communication.
La Haute Trahison
Pour les souverainistes Nigériens qui criaient farouchement contre l’implantation d’une base militaire sur notre sol, il ne reste plus que des mouchoirs pour pleurer. A l’heure actuelle, ces militaires étrangers sont dans nos murs. A Agadez, on en parle. « Ils sont venus sécuriser leur uranium et leurs concitoyens, pas nous ! ”, soutient Lamine Mohamed, un artisan basé à Agadez.
« On dit qu’ils sont là pour apprendre à nos forces de sécurité comment on intercepte un groupe de terroristes ! Quel infantilisation !  Comme si de tous temps, notre brave armée ne l’a pas réussi malgré le dénuement exécrable dans lequel elle patauge par la faute de nos politiciens », fulmine Nasser Alamine, étudiant en Droit à Niamey. « Comment une armée étrangère née dans les néons des villes va réussir à débusquer ce que nos frères nés et grandis ici n’ont pas pu maîtriser durant des années !  Les montagnes de l’Aïr et du Tamgak sont comme les grottes de Torabora ! », se préoccupe Samadalher, agent forestier à Agadez. « Le jour où ces étrangers vont commencer à bombarder les campements de nos parents qu’ils auraient confondu à des camps d’entraînement d’Al-Qaïda, ce jour-là le Président Issoufou saura qu’il s’était amèrement trompé », marmonne Fatima Hamid, enseignante.
Silence radio sur cette implantation
Ces militaires étrangers se sont implantés dans la région d’Agadez le plus naturellement du monde. Nos autorités politiques n’ont rien dit à propos. Ni le Président Issoufou ni l’un des ses affidés  n’ont rien dit aux Nigériens. Et pourtant, le président Issoufou Mahamadou avait démenti l’avènement de cette base militaire dans notre pays à plusieurs reprises. Qu’est devenue sa flamme nationaliste, celle-là qui lui faisait dire sur les ondes de toutes les radios qu’il n’accepterait jamais une base militaire sur son territoire ?
Qu’est-ce qui a pu faire fléchir Mahamadou Issoufou ?
Pour justifier l’arrivée de ces militaires étrangers sur notre sol, le régime de Mahamadou a été sûrement convaincu par le spectre de l’effet domino de ce qui se passe chez nos voisins ( Libye-Mali et Nigéria). Les mandataires de ces militaires ont de quoi le convaincre. Sa sécurité et celle de son pays. Comme s’ils ne sont pas responsables de la situation de la déliquescence de la bande sahélo-saharienne, ils viennent jouer les pompiers !
Des arguments de taille comme l’effondrement de l’Etat en cours au Mali, le problème de Boko Haram et les soubresauts de la crise libyenne qui vont impérativement toucher le Niger de Issoufou. Donc pour sa « survie politique », le Président du Niger est obligé de céder sachant bien que cette militarisation est pareille à un rouleau compresseur. Dix  viennent et dix mille suivront.
Mahamadou Issoufou sur les traces de Salou Djibo
Il nous souviendra que le Niger a autorisé des militaires français à utiliser son espace aérien et son territoire pour la première fois en un demi siècle le jeudi 16 septembre 2010, lors de l’enlèvement des français à Arlit, dans le nord du Niger. C’est ainsi qu’une centaine de spécialistes français de l'antiterrorisme étaient arrivés à Niamey à bord de plusieurs appareils de reconnaissance. Les frondeurs parmi la junte qui ne voulaient pas de ce copinage avec l’armée française ont été vite écartés et ce de la façon la plus malpropre. La suite, on la connait bien. Après son  “ mandat “, le général autoproclamé Salou Djibo a été élevé au grade de chevalier de l’ordre de mérite par le président d’alors Nicolas Sarkozy.  Pour quels services ? Celui d’avoir permis de réviser les termes des accords sur l’Uranium difficilement acquis par le vieux Tandja et ouvert une brèche pour la militarisation du Niger. Qu’attend en retour notre Zaki national après avoir déroulé le tapis rouge à ces “ Conquistadors des temps modernes”? Une distinction honorifique de l’Etat français ou américain? Une nationalité d’un de ces deux pays auxquels il rend service au détriment de sa propre et vaillante armée?
Il ne sert plus aujourd’hui de nous faire avaler des couleuvres en prétextant que les Français ou les Américains qui  sont sur notre sol apporteraient juste un "soutien technique" à nos militaires. Les Nigériens ont tout compris M. le Président ! Vous avez trahi le peuple Nigérien et le Tribunal de l’Histoire le retiendra.
Ibrahim Manzo DIALLO

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