lundi 7 mai 2012


Corine Drufka et le parti-pris flagrant de Human Right Watch contre MNLA

Human-right-watch
C'est avec consternation que nous avons découvert le rapport ô combien partisan et sans fondement de la très respecté Human Right Watch sur le conflit Mali-Azawad. C'est avec une incompréhension totale que nous constations l'ignorance de toutes les règles déontologiques et scientifiques par des chercheurs senior de cette organisation qui force le respect de tous. Nous invitions Human Right Watch a reprendre sa documentation en se rendant soit dans l'Azawad ou dans les camps de réfugiés dans les pays limitrophes pour interroger toutes les parties.
Il y a une semaine, comme la majorité de nos lecteurs nous découvrions le rapport très grave de Human Right Watch sur la situation sécuritaire dans l'Azawad. La première phrase de ce rapport donnait le ton:
"Les rebelles touaregs séparatistes ... qui ont pris le contrôle du nord du Mali en avril 2012 ont commis de nombreux crimes de guerre, notamment le viol, l'utilisation d'enfants soldats et le pillage d'hôpitaux, d'écoles, d'organismes d'aide et d'édifices gouvernementaux".
Grande est notre peine quant à la participation de Human Right Watch à la propagande mensongère consistant à réduire le Mouvement National pour la Libération de l'Azawad seulement à un groupe fait de Touareg. Non, le MNLA n'est pas une entité ethnique. Le MNLA est une organisation révolutionnaire regroupant l'ensemble des communautés de l'Azawad c'est-à-dire les Sonrhaï, les Peulhs, les Maures et bien sûr les Touareg (Kal Tamasheq). Réduire le MNLA aux Touareg montre dès la désinformation totale des chercheurs de Human Right Watch. Surtout, elle indique que ces chercheurs n'ont pas dépassé Bamako, la capitale Malienne, au lieu de se rendre dans l'Azawad pour constater de leurs propres yeux la multiethnicité des combattants du MNLA.
Le deuxième paragraphe nous indique effectivement que "Human Rights Watch a mené une mission de 10 jours dans la capitale malienne, Bamako, et a documenté les exactions commises par plusieurs groupes armés qui opèrent dans le nord du Mali." Malgré tout le respect que je dois à cette organisation pour laquelle je souhaite travailler, je ne peux que me demander le type de formation reçu par Corine Drufka et son équipe. Dans mes cours de recherches et de documentations des crimes, mes professeurs m'ont toujours indiqué l'importance d'être neutre dans l'enquête, documentation, et interprétation des crimes. Cette neutralité devait pousser Corine Drufka et ses partenaires à éviter un parti-pris flagrant. Qu'espère-t-elle entendre à Bamako si ce n'est des tentatives de diabolisation du MNLA? Pourquoi etablir un constat en écoutant une seule partie?
Aussi il nous parait très dommage que cette représentante senior de Human Right Watch n'a fait de contre-enquête en se rendant dans l'Azawad pour constater d'elle-même les crimes commis. Elle dira peut-être qu'elle est dans l'incapacité de se rendre dans l'Azawad pour raison sécuritaire. Dans ce cas, nous lui paraphraseront Moussa Ag Assarid qui a toujours invité les organisations humanitaires à se rendre dans l'Azawad en bénéficiant de la protection des combattants du MNLA. Si malgré cela, elle n'avait pas suffisamment confiance, elle aurait pu se rendre dans les camps de réfugiés en Algérie, au Burkina Faso, au Niger, et en Mauritanie pour y rencontrer les populations Azawadiennes.
Outre ces principes d'éthique et de déontologie qui n'ont pas été respecté par Human Right Watch, nous ne pouvons que rejeter ces accusations à l'encontre du MNLA. Concernant l'emploi des enfants soldats, nos sources ont été formelles: aucun enfant soldat n'est parmi les combattants. En effet, au mois de Février, la base du MNLA dans l'extrême Nord de Tombouctou a rejeté 600 personnes qui voulaient entreprendre la formation militaire pour rejoindre les rangs du MNLA. La raison de ce rejet était simple: les ressources du MNLA sont insuffisantes et il avait suffisamment de combattants en son sein car en face l'armée Malienne adoptait l'éternelle stratégie du repli tactique. Des actes quelque peu similaires se sont produits dans d'autres bases du MNLA. Il est évident alors que le MNLA qui a rejeté tant de combattants valides n'aura pas besoin de recourir à des enfants soldats en même temps. Aussi, nous rappelons à nos lecteurs que la question de l'utilisation d'enfants soldats à commencer après la publication d'une photo floue par un observateur de France 24 dans laquelle il était impossible de clairement voir le visage de ses soldats à plus forte raison de leur donner un âge approximatif.
Concernant les pillages d'hôpitaux et de biens publics c'est avec tristesse que nous constatons le manque de recherche sérieuse entreprise par les auteurs de ce rapport. En effet, le 1er Avril 2012, quelques heures après la libération de la ville de Tombouctou, nous avons rapporté que les milices Maures d'Ould Meydou avait commencé à pillé les biens publics et privés dans la ville. Ceci sera confirmé par des habitants de la ville dont les biens furent pillés dans des règlements de comptes. Le même procédé sera fait le lendemain à Tombouctou après la libération de cette ville. Là encore, c'était les milices Maures qui ont commis ces pillages. Ce sont ces mêmes milices Maures qui créeront plus tard le FLNA. Nous ne disons pas que les combattants n'ont pas commis des pillages, mais ceci est toujours à prouver, et ne le sera malheureusement si aucune organisation neutre ne prenne la peine de se rendre sur le terrain.
Concernant les viols nos sources à Gao sont formelles: aucun combattant du MNLA n'a commis aucun viol ni à Gao ni ailleurs dans l'Azawad. En effet, la lutte pour la liberation de l'Azawad a commencé le 17 Janvier 2012, mais depuis lors aucune violation des droits de l'Homme de la part du MNLA n'a été reportée. Pourquoi tout subitement les combattants du MNLA commettraient des crimes de guerres? Nous ne pouvons pas rejeter le fait que les nombreuses forces illégales présentes dans l'Azawad et l'ensemble des bandits de grands chemins qui s'y trouvent commettront de tels actes. Nous ne pouvons pas non plus rejeter le fait que ces actes ont été commis par ces criminels en utilisant les couleurs du MNLA. Mais ceci ne sera jamais prouver en restant à Bamako.
Nous sommes convaincus qu'afin d'établir un rapport avec un minimum de crédibilité, une équipe de Human Right Watch se doit de se rendre dans l'Azawad afin d'y enquêter. Nous rappelons la disponibilité du MNLA pour assister de telles démarches. Dans l'impossibilité de se rendre dans l'Azawad, nous invitons l'équipe de Human Right Watch se rendre au moins dans les camps de réfugiés Azawadiens dans les pays limitrophes pour y enquêter.
Sur un autre plan, nous nous attristons de la réaction timide du MNLA par le biais de Moussa Ag Acharatoumane, son Chargé des Droits Humains. Son droit de réponse nous laisse sur notre faim car il n'aborde pas les questions de fonds. Etant à Gao, nous lui lançons un appel afin qu'il s'occupe uniquement de ce rapport très grave. Loin de nous l'idée de vouloir apprendre au titulaire de ce poste comment bien faire son travail, mais il nous parait évident que son rendement est loin de ce que les Azawadiens en attendent. Une campagne d'interview des habitants et des combattants du MNLA par rapport aux prétendus crimes serait un bon début.

Par Aljimite Ag Mouchallatte

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