mercredi 25 avril 2012

Dans cet entretien, le porte-parole du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) évoque la rencontre qui a débuté hier et doit durer deux jours, rassemblant des notables touaregs dans le but de décider de mesures contre les organisations terroristes qui sévissent dans le nord du Mali.


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Hama Ag Sid-Ahmed, porte-parole du MNLA au Temps d' Algérie :, «Les diplomates algériens enlevés ont été remis aux négociateurs»

Hama Ag Sid-Ahmed, porte-parole du MNLA au Temps d' Algérie :«Les diplomates algériens enlevés ont été remis aux négociateurs»

    
Dans cet entretien, le porte-parole du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) évoque la rencontre qui a débuté hier et doit durer deux jours, rassemblant des notables touaregs dans le but de décider de mesures contre les organisations terroristes qui sévissent dans le nord du Mali.
26 Avril 2012,   Le Temps d’Algérie
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Hama Ag Sid-Ahmed, qui avait annoncé, il y a quelques jours, la libération «dans les prochaines heures» des diplomates algériens enlevés à Gao, au nord du Mali, évoque les dernières évolutions du dossier. Dans cet entretien, il s'adresse à la communauté internationale, lui demandant son soutien pour que «de tels actes odieux et d'humiliation ne se reproduisent plus dans cette région».
Le Temps d'Algérie : Pourriez-vous nous décrire la situation actuelle au nord du Mali ?
Hama Ag Sid Ahmed : Il est vrai que la situation dans le nord malien est devenue très complexe et très préoccupante. Ces préoccupations majeures ont amené le MNLA à prendre une initiative rapide, celle de réunir des notables, des élus locaux et des religieux des trois régions (Kidal, Gao, Tombouctou) pour parler de l'unité, des projets politiques et de la sécurité.
Justement, parlez-nous des buts recherchés par cette rencontre…
Cette rencontre a débuté hier (le 25 avril) dans la ville de Gao. Il s'agit pour le MNLA d'une implication de la société civile de l'Azawad dans la lutte contre le terrorisme, mais également pour qu'elle apporte une large contribution dans la consolidation de l'unité du peuple de l'Azawad, en tout cas poser les premières fondations ; le reste sera une question de temps.
Qui participe à cette rencontre ?
Une partie des représentants de la société civile sont déjà arrivés dans la ville de Gao. M. Intalla Ag Attaher, accompagné des notables touareg de Kidal et des religieux sont déjà dans la ville de Gao.
On sait que ce sage qui représente les tribus touareg de l'Adrar des Iforas (région de Kidal) a fait une déclaration le 18 avril à Kidal dans laquelle il a appelé tous les citoyens de l'Azawad à s'unir contre toute forme de terrorisme (AQMI, MUJAO et Anser Dine) et appelé à l'unité pour réussir la lutte engagée avec le Mali.
On sait que ce message a un écho très important sur l'ensemble du territoire, parmi les religieux, les jeunes et les notables. D'autres notables des régions de Gao et Tombouctou ont fait également le déplacement à Gao. Il s'agit du début des concertations entre la société civile et le MNLA.  Les sujets à l'ordre du jour sont très nombreux. Ils ne pourront pas tous être débattus et trouver leurs solutions pendant cette première rencontre.  D'autres rencontres  pourraient certainement avoir lieu dans les prochains mois.
Cette rencontre sortira-t-elle avec des décisions pour la lutte contre les terroristes se trouvant au nord du Mali ?
En principe, de cette rencontre sortiront les rôles que pourraient jouer les chefs de tribus, les élus et les religieux dans l'Azawad d'aujourd'hui et de demain (politique, sécurité et la lutte contre les terroristes). Il s'agit de donner des pouvoirs exceptionnels à ce pouvoir traditionnel pour jouer pleinement son rôle aux côtés du MNLA dans les réflexions politiques et sociales et aussi dans la lutte contre les terroristes.
Ces derniers «agissent  sur commande de Bamako, en tout cas une bonne partie»,  disent certains officiers du MNLA  qui ont eu des heurts violents avec ces groupes terroristes à Gao comme à Tombouctou.
Tous les officiers du MNLA présents dans ces zones ont du mal à se retenir, car des provocations ne manquent pas de la part des terroristes dans ces zones. Comme disent certains officiers touareg sur place, notre patience a des limites face à «ces groupes de fous constitués de voleurs et de criminels recherchés et qui sont devenus les refuges de tous ceux qui sont recherchés et qui ne peuvent franchir aucune frontière, ces mêmes personnes qui n'ont pas peur de se mettre en avant aujourd'hui et de dire aux gens qu'ils croisent qu'ils détiennent le paradis et l'enfer…»
C’est dire que la tension est très vive dans la région.
Le MNLA mène aussi une autre réflexion en son sein pour la mise en place d'une structure nouvelle qui pourrait correspondre aux attentes du terrain après la déclaration du 6 avril. Les concertations continuent et vont continuer encore pendant quelques jours avant de faire une déclaration dans ce sens.
Entre les mains de qui ou de quelle partie se trouvent actuellement les diplomates algériens enlevés à Gao ?
Maintenant, quant aux otages algériens, comme nous l'avons dit il y a quelques jours, des notables de la région et d'autres proches du milieu MUJAO ont négocié leur libération. Ils ne sont plus depuis quelques jours entre les mains du MUJAO. Ils ont été remis aux négociateurs. Nous souhaitons seulement que la communauté internationale apporte son soutien et qu'elle s'implique pour une solution durable dans cette région pour que des tels actes odieux et d'humiliation ne se produisent plus dans cette région.
Entretien réalisé par Mounir Abi

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