mardi 28 février 2012

Azawad-Vers un nouvel État au Sahel


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Mardi 28 février 2012
Nord-Mali, avril 2011, Premier Congrès du MNA 
Nord Mali, octobre 2011, la création du MNLA 
Vers un nouvel État au Sahel.
Pour reprendre les mots de Ben Vautier : Le monde change !
Depuis de nombreuses années deux camps s'opposent de part le monde autour du maintien ou non des frontières des États actuels et de leur intangibilités.
Deux conceptions s'affrontent, d'un côté ceux qui affirment que les différences culturelles dans un État donné peuvent se régler par la démocratie et ceux qui affirment que même dans le cadre d'un système démocratique ces antinomies ne sont pas solubles.
D'autres énoncent même que  misère et  sous- développement  sont seuls sources de ces conflits ethniques.
Regardons d'un peu plus près.
Pouvons nous affirmer que la Catalogne dans l'État Espagnol est dans la misère, idem pour l'Écosse alors que ces deux "régions" se battent pour accéder à leur autonomie et indépendance ?
Pouvons nous dire que si l'État Belge s'achemine vers sa disparition c'est à cause de la misère des Flamands ?
Tous les peuples tendent de façon naturelle à se constituer en État souverain, c'est à dire à produire une structure qui leur permette de se développer d'une façon autonome. Précisons que l'indépendance n'a jamais été l'autarcie.
Ce phénomène dure et perdure depuis des siècles que ce soit en Afrique, en Europe ou sur les autres continents. Pour rappel il y avait 51 États à la création de l'ONU en 1945 et nous en sommes à ce jour à 193 !
Le sujet qui nous intéresse en ce moment est le cas du Mali.
Le Mali, ancienne colonie française, connaît depuis le début de son existence des "conflits" entre différentes régions, pour simplifier entre les "blancs" du Nord ( Arabes-Touareg) et les Noirs du Sud ( Mandé-Songhaï ). Les heurts répétés tout au long de la récente histoire de ce jeune État ont exacerbé les tensions entre les différents groupes culturels ( ethniques ).
Je vais vous citer en exemple un commentaire pris au hasard sur un des nombreux forums ou commentaires sur des Journaux Maliens à propos des Touareg et l'appel à cette haine incessante :

"airen2 China Avec tout ce sacrifice de l’état Malien pour ces gens-là! Ils ne parviennent pas a s’en sortir.Ce sont des gens qui ne peuvent pas travailler, c’est tout. Ils ne peuvent rien faire de bon.
Ils doivent même avoir honte de dire quoi que ce soit.Aider par tout moyen,mais rien à faire.Ils ne sont pas plus maliens que les autres,au contraire ils sont même à la base de la pauvreté du Mali, le gouvernement a tellement investi dans cette région(kidal)! Seulement ils ne peuvent rien faire de bon,ils ne sont pas à la hauteur,ce sont des gens incapables de produire sinon rien ne manque dans cette région.Même si on leur donne leur indépendance,ils vont vivre comment ?Car ils n’ont pas la tête à la productivité, ce sont des paresseux.
Reste à l’Armée à faire son travail, pas de négociation. Le soi-disant Fagaga était colonel au niveau de la garde nationale du Mali alors qu’il ne sait même pas lire son nom écrit,après sa première désertion on le nomme commandant du groupement spécial a kidal, de là-bas il a encore fui,voyez vous-même ce comportement.Sans niveau intellectuel on te nomme responsable d’un groupement si tu es à la hauteur qu’est ce qui te fait fuir? les camps militaire du Nord sont presque tous commandés par ces mêmes déserteurs réintégrés  et comme ils ne sont pas en mesure de commander,ils se voient humilier alors que c’est de leur faute. Des bons à rien.
Soutenez votre armée et finissons en avec ces vauriens.Que DIEU bénisse le Mali."

C'est avec ce genre de discours que l'on est arrivé il y a quelques années à opposer Touareg et Songhaï avec l'apparition du célèbre Mouvement Patriotique «Ganda-Koï» !
Il est d'autres façons d'appréhender les causes de ces tensions. Pour Dialla Konatec'est la situation chaotique globale du Mali qui provoque cette confrontation. Je vous fais partager un extrait d'un "post" sur une liste de discussions suite à la visite deJuppé à Bamako :

"Pour ma part, en tant que Malien ce qui m'intéresse c'est la responsabilité spécifique du régime politique et ses caractéristiques. Ce qui m'importe c'est la façon de faire la politique au Mali, ce qui m'importe ce sont les comportements des acteurs de cette culture politique en vigueur depuis 20 ans. Mon combat de Malien n'est pas en priorité de lutter contre la personne de M. Touré mais de lutter contre une façon de voir et pratiquer la politique qui a imposé une corruption, une dégradation de la justice, une perte d'espoir sur le marché de l'emploi, une décrépitude de l'école, le naufrage de l'économie, le manque d'emploi et la désespérance des jeunes, etc... C'est en ce sens que je m'intéresse à une transition qui permette au Mali de mettre fin à cette époque historique et politique sinistre qui a vu des individus s'enrichir et le peuple malien s'envaser dans des marécages dans tous les domaines: école, santé, justice, économie, unité nationale, sécurité publique, etc...( D Konate )

 Il est certain que des "facteurs aggravants" nuisent à l'unité nationale et favorisent les rebellions, mais s'arc-bouter sur les mythes de l'intangibilité des frontières est une erreur politique grave. Faire de la politique c'est "prévoir" et dans le cas du Mali il serait bon que les politiques prévoient la mise en place d'un vrai fédéralisme dans un premier temps pour accompagner pacifiquement un éventuel remodelage des frontières si les populations concernées le souhaitent. Il est nécessaire aussi d'accepter que des partis politiques autonomistes ou indépendantistes puissent jouer le jeu de la démocratie en ayant le droit d'exister au grand jour. La démocratie s'apprend en la pratiquant et une future élite politique compétente peut se créer uniquement si un cadre juridique le permet.
Un groupe humain tel les Touareg, doit avoir la possibilité de se projeter dans le futur d'une façon positive et pacifique.
Si une population est mise sous tutelle politiquement etculturellement ce sont les moyens les plus violents qui remontent à la surface avec son corollaire : la révolte par les armes. Si le MNLA existe c'est que des conditions objectives de mal être lui servent de vivier. Il est anormal qu'un groupe humain tel que les Touareg ou l'ensembleAmazigh n'ait aucune structure Étatique pour le défendre ou le représenter. Regardez combien d'États préservent la communauté arabe !
Il est cependant certain que le MNLA sera obligé à court terme de se mettre à la table des négociations pour organiser "démocratiquement" l'avenir économique, culturel, social du nouvel État réclamé de l"Azawad. Le chemin sera long et complexe mais les relations entre les futurs voisins commencent à se construire maintenant. Le MNLAdevra aussi se pencher sur son futur car il devra lui aussi, comme son ancien "protecteur" le Mali, songer à son démembrement au vu de ses différentes composantes, Arabes-Songhay-Touareg.
Comme l'écrit notre ami Baye d'Agadez :"on ne peut pas mettre les poules et les chats dans un même enclos et dire qu’ils vont vivre en paix".
Il est regrettable pour  toutes les victimes de ces conflits, conflits malheureusement nécessaire parfois, d'en arriver à la guerre, mais il faut toujours garder en vue la paix dans son viseur.
Pellet Jean-Marc
28/02/2011

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