dimanche 31 juillet 2011

#libye#guerre#est-ce l’empressement vers la partition ou la fin du stataequo? (2)

www.lepost.

On assiste actuellement à un cafouillage médiatique tous azimuts ou l’info et l’intox sont à égalité  d’où d’après l’expérience on constate que quelque chose d’important est sur le point d’être finalisé.
La décision des britanniques de reconnaître le CNT et de chasser le dernier diplomate de Londres n’est pas sans fondement si ce n’est leur intime conviction de la chute imminente du dictateur par fait probablement du à une trahison survenue au sein du dernier cercle de confiance d’ailleurs leur ancien agent double M . Khoussa en saitquelque chose.
Pourquoi ce timing ? Eux connus pour leur vision et perspicacité et ils l’ont démontré à Bassora en Irak.
U ne autre information, qui tourne en boucle, rapporte que le CNT réitère son appel au départ du dictateur et renonce à sa  non poursuite judiciaire après avoir laissé les français parler la semaine dernière d’une solution politique ;
Pourquoi maintenant ?
Assistons nous à un imbroglio politicien !
D’autre part la Russie et l’algerie sont d’après des sources concomitantes, d’accord pour une partition du pays. Est-ce qu’il y a eu connivence entre les nations membres
permanents du conseil de sécurité ; dossier contre dossier ou encore tu me lâches ici je fermerai les yeux ailleurs.
Ce scénario nous rappelle celui de l’Irak après l’invasion du Koweït en 1991 en imposant à Saddam Hussein  l’autonomie kurde et instaurant  l’idée de la partition du pays selon l’appartenance ethnique ou  rituelle de la même religion et soumettant les zones pétrolifères à un contrôle international sous l’article 7 de l’exécution des résolutions du conseil de sécurité
Les caisses de l’occident ne peuvent plus répondre aux ambitions de leurs chefs politiques eux-mêmes pris par des crises internes ou préoccupés par quelques scandales ; ils ont été niais pour avoir cru que c’était une ballade et ils s’étaient enlisés dans les ergs libyens et  par la suite acculés à commettre des bavures et causer des dommages collatéraux.
Assistons nous prochainement à un second parachutage français sur Zliten de quelques tonnes de matériel qualitatif de guerre pour soutenir les révolutionnaires libyens dans leur assaut final sur Tripoli fief du dictateur !
Le croissant pétrolier Brigua-Rasnalouf-Beni jaoued étant à portée de maindes alliés et coupé pratiquement de son commandement (à environ500km) Kadhafi pourrait se retirer dans le sud ( région de Sabha) en contre partie de la sauvegarde de sa famille dans un ou plusieurs pays amis tels l’Autriche et la Hongrie , patrie de son  épouse actuelle.
L’Algérie et les touaregs continueraient à le soutenir et de toute façon la région ne serait jamais stable.
L’occident aurait son pétrole mais à quel prix ?
Aboufadhel

Libye : Impasse militaire et politique

Alors qu’à l’approche du mois du ramadan, Paris cherche à jeter les bases d’un règlement politique, les parties en conflit, insurgés et pro-Kadhafi, semblent durcir leurs positions.
L'impasse libyenne
L'impasse libyenne SIPA
« De manière générale, nous sommes dans une impasse. » Cet aveu du chef d’état-major interarmées américain, Michael Mullen, sonne comme un sérieux avertissement pour la France, placée à la tête de la coalition militaire qui opère en Libye. Alors que nos forces aériennes poursuivent leur cinquième mois de bombardements au-dessus du pays, il est devenu évident que les insurgés, représentés par le Conseil national de transition de Benghazi (CNT), sont incapables de s’emparer de Tripoli ainsi que des régions libyennes restées sous le contrôle du colonel Kadhafi. La résistance inattendue qu’oppose le dictateur – au mois de mars, on disait que trois de semaines de frappes suffirait à abattre son régime – oblige donc Paris et ses alliés à revoir sérieusement leurs plans.

Cacophonie politique

Ce n’est pas chose simple. Alain Juppé qui, jusqu’à présent, déclarait que le départ du pays du « guide » était un préalable à toute négociation avec Tripoli, a fait savoir (le 20 juillet) que ce dernier pourrait s’y maintenir à condition « qu’il se mette à l’écart de la vie politique libyenne. »
Message apparemment bien reçu par le chef du CNT, Moustapha Abdeljalil, qui, trois jours plus tard, et pour la première fois, jugeait que, « sous certaines conditions », Kadhafi pouvait rester sur ses terres. « Nous déciderons où il résidera et qui le surveillera », précisait-il. Mais depuis lors, changement de ton. « Le délai pour cette proposition est dépassé », affirme aujourd’hui le même, sans autre explication. Délai dont personne ne connaissait l’existence et qui, en toute hypothèse, s’est révélé très court. Comment expliquer ces atermoiements ? Le ministre de la Défense, Gérard Longuet, pour avoir évoqué une paisible retraite du dictateur dans sa Libye natale, s’était vu récemment tancer par l’Elysée et le Quai d’Orsay…

Une complexité tribale ignorée

« Nous en sommes là parce que nous avons surestimé la capacité militaire des insurgés tout en sous-estimant celle de Kadhafi à mobiliser une partie de la population autour de lui », avance l’ancien diplomate Patrick Haimzadeh (*) en poste à l’ambassade de France de Tripoli pendant plusieurs années. « Il y a cinq mois, poursuit-il, on demandait son départ. Force est de constater que ce n’est plus tout à fait le cas aujourd’hui. Sur le plan intérieur, Kadhafi reprend confiance. Sa posture de résistant (« aux forces impérialistes », selon les médias du régime, NDLR) lui a permis de retrouver une stature auprès de certains Libyens. »
Jomode Elie Getty, représentant de l’ONG Tibesti, l’un des rares Toubou (ethnie majoritaire au sud de la Libye) à vivre en France, complète l’analyse : « Les Français n’ont pas perçu la complexité tribale du pays. Et ils se sont trompés sur le rapport de force. Kadhafi est entouré de nombreux officiers toubous et touaregs (ces derniers sont implantés à l’ouest) auxquels il a confié le contrôle de leur propre territoire. Ils n’ont aucun intérêt à lui faire la guerre », explique ce Libyen, à l’origine, en 2009, de la première plainte (classée sans suite) déposée contre le dictateur devant la Cour pénale internationale.
Dès les premiers jours de l’insurrection, le « guide » aurait envoyé des émissaires auprès des chefs de tribus afin de s’assurer de leur soutien ou, tout au moins, de leur neutralité. Argent, armes, territoires, les gages donnés seraient conséquents. « Je pense que Kadhafi sent encore bien son peuple. C’est un affrontement autant psychologique que militaire. A mon avis, il est plus fort qu’il y a quatre mois », affirme Patrick Haimzadeh.

Pouvoir de nuisance

Un Kadhafi plus fort aujourd’hui qu’au début de la crise, alors que tout le monde, y compris les pays membres de la Ligue arabe, s’accorde à dire que l’avenir de la Libye s’écrira désormais sans lui ? Les informations recueillies à Tripoli par France-Soir laissent en tout cas penser que le dictateur demeure offensif, peu disposé à céder son fauteuil. Patrick Haimzadeh, de son côté, observe même « un raidissement du régime ». Pour l’ancien officier de l’armée de l’air : « Les bombardements resserrent un certain nombre de Libyens autour de la personne de Kadhafi (des images de petites filles tuées sous les bombes passent en boucle à la télévision libyenne). Et puis, le fait qu’il ait su résister jusque-là commence à payer », estime-t-il.

(*) Au Cœur de la Libye de Kadhafi, par Patrick Haimzadeh, éd. JC Lattès (2011), 15 €.
C'est sur France Soir 

Tentative de putsch au Niger : Que veulent finalement les militaires ?


mercredi 27 juillet 2011
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La vague d’arrestations par suite de l’attaque contre la résidence privée d’Alpha Condé en Guinée le 19 juillet dernier continue de défrayer la chronique. Depuis lors, on fait état de 38 personnes interpellées, dont 25 militaires. Parmi les incriminés, on cite des proches du président de la transition, Sékouba Konaté, actuellement chargé de mission à l’Union africaine : il s’agit, entre autres, des généraux Nouhou Thiam et Bachir Diallo, qui se trouvent être respectivement ses anciens chef d’état-major de l’armée et directeur de cabinet ; à ceux-là s’ajoutent deux colonels proches de Moussa Dadis Camara, également été arrêtés, à savoir Moussa Bonda Bon Camara et Chérif Dyaby.
En attendant leur comparution devant le tribunal, prévue pour demain 28 juillet, on se pose beaucoup de questions. Tout comme le général Sékouba, joint au téléphone par RFI, plus d’un observateur reste interloqué sur ces derniers évènements en Guinée. Il faut par ailleurs louer au passage la position de ce dernier, qui a condamné la tentative de « certaines personnes mal intentionnées…de remettre en cause la marche de la démocratie en Guinée ». Il en est de même de la sagesse avec laquelle il a réagi à la supposée implication de ses proches, en laissant entendre qu’on ne peut pas connaître les hommes et que seules « les enquêtes prouveront qui est coupable et qui est innocent ».
Au-delà de cette situation, c’est l’avenir de la démocratie en Afrique qui suscite beaucoup d’inquiétudes. On se souvient de l’espoir suscité après la proclamation de la première présidentielle libre dans ce pays en 2010. On avait cru que c’en était fini de ce long tunnel et que la Guinée avait pris pour de bon le chemin de la démocratie. Mais hélas, cette canonnade du 19 juillet dans le quartier Kipé vient une fois de plus nous rappeler que la voie de la démocratie est loin d’être un fleuve tranquille sur notre continent ; une triste réalité sous nos tropiques, surtout quand on sait qu’au moment où on s’affaire à faire comparaître les présumés conjurés guinéens devant la justice, de nouveaux bruits de bottes se font entendre du côté de Niamey : en effet, hier en fin de matinée, nous avons été surpris d’apprendre que le tout-nouveau président démocratiquement élu du Niger a échappé à un attentat et que plusieurs militaires auraient même été arrêtés pour tentative de putsch.
Une situation qui nous amène à nous demander ce que veulent finalement nos hommes en armes. En effet, on se rappelle que dans ce pays, le président Mamadou Tandja avait tenté de faire passer de force son tazarché. Une velléité de confiscation du pouvoir qui avait été vite stoppée en février 2010 par une junte militaire dirigée par le commandant Salou Djibo. Ce qui a remis le Niger sur les rails démocratiques, à l’issue d’une élection sans bavure remportée le 12 mars 2012 par Mahamadou Issoufou.
Comment peut-on comprendre que des militaires soient de nouveau tentés de remettre en cause ce retour à une vie constitutionnelle normale unanimement salué par l’opinion internationale ? Si cette histoire de putsch n’est pas montée de toutes pièces, comme savent le faire certains dirigeants africains pour régler leurs comptes à leurs potentiels challengers, il faut plaindre Mahamoudou Issoufou, lui qui est aussi confronté à la menace d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Par ailleurs, cette présumée tentative de putsch intervient au mauvais moment, puisque Mahamoudou Issoufou, a-t-on appris, devrait recevoir à la Maison-Blanche ce vendredi, avec d’autres chefs d’Etat d’Afrique subsaharienne francophone, les encouragements du président américain, Barack Obama, pour la promotion de la démocratie dans leurs pays respectifs.
Hamidou Ouédraogo
L’Observateur Paalga

Touareg / Niger / entretient avec Boutali Tchiwerin«Ce calme précaire augure d’un avenir explosif»

Jeudi 9 décembre 2010 4 09 /12 /Déc /2010 15:00
Occitan Touareg

boutali-tchiwerin nigerBoutali Tchiwerin, porte-parole de la Coordination des anciens rebelles nigériens.
Rencontré à Agadez, au nord du Niger, Boutali Tchiwerin, porte-parole de la coordination de l’ex-résistance armée (Cera), regroupant une grande partie des anciens combattants de la rébellion, dresse une situation des plus inquiétantes au nord du Niger. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, il tire la sonnette d’alarme et parle d’un calme précaire qui augure d’un avenir explosif.
- Quelle est la situation au nord du Niger après l’enlèvement des employés d’Areva à Arlit il y a deux mois ?
La situation au nord est actuellement inquiétante. Le taux de chômage est alarmant. Des pans entiers de la jeunesse n’ont pas de travail. Ce qui a poussé certains à basculer vers le banditisme et la contrebande. En clair, l’avenir de la région est vraiment incertain, surtout quand on sait que de nombreuses études fiables ont prouvé que dans 40 ans, les quelques nappes d’eau non encore contaminées par l’uranium seront taries. Les mesures d’accompagnement qui devaient être prises après le dépôt des armes, en octobre 2009, par les ex-combattants sont restées sans suite. Ce qui complique davantage la situation parce que les injustices qui ont poussé les jeunes à se rebeller en 2007 contre le gouvernement, et pour la seconde fois, sont toujours là et ne font qu’élargir le fossé entre le pouvoir central et la population. Nous vivons un calme vraiment précaire qui augure d’un avenir sombre…
- Qu’en est-il de l’accord de paix conclu en octobre 2009 ?
Contrairement aux frères maliens qui ont arraché un accord écrit, le nôtre est verbal. Au début, nous avons sollicité l’Algérie pour une médiation. Les autorités ont exigé que tout le processus soit fait par écrit. Nous étions un peu pris de court par les lenteurs de la démarche, c’est pour cela que nous avions accepté l’offre de la Libye qui consistait en un accord de paix verbal, sans écrit ni signature. De ce fait, aucune promesse de réinsertion n’a été respectée. Quelques enveloppes d’argent ont été distribuées à certains combattants, alors qu’en matière d’emploi les 500 postes promis par Areva, n’ont, à ce jour, pas été affectés. Seul un tiers de l’aide financière prévue pour assurer la prise en charge des ex-combattants a été dépensée, alors que les ristournes qui devaient être octroyées par l’armée nigérienne en contrepartie de la remise des armes et des minutions n’ont jamais été versées.
- S’agit-il d’une remise en cause des engagements de l’ex-président Tandja, renversé au début de l’année en cours ?
Lors des différents rounds de négociations, il y avait toujours des hauts officiers de l’armée. Ceux-là mêmes qui ont pris le pouvoir après le coup d’Etat du début de l’année. Ils sont au courant de tout, mais ils n’affichent aucune volonté de résoudre la crise. C’est exactement ce qui s’est passé durant la première rébellion. L’accord qui a fait taire les armes n’a pas traité la source de la crise et douze ans plus tard, les armes ont été déterrées. Les jeunes refusent les inégalités et l’injustice. Le système de partage de l’espace et des peuples, instauré par la colonisation dans le but d’assouvir ses intérêts impérialistes, a été reconduit après l’indépendance par une frange de la population au détriment des autres. Les différents régimes qui se sont succédé depuis l’indépendance n’ont été pour la population rurale du nord qu’une continuité des pratiques coloniales. Les timides investissements réalisés se caractérisent par l’aspect régionaliste et un centralisme exacerbé. L’exclusion, la marginalisation et la persécution sont le lot quotidien de la communauté du Nord. La grave dégradation des moyens et de l’espace vital des autochtones n’a suscité aucune réaction auprès des différents régimes. Face à la disparition inéluctable et programmée d’un mode de vie et d’une culture de toute une communauté, le choix des armes devient inévitable.
-Pourtant, cette communauté vit dans la région la plus riche du Niger…
Les importantes richesses minières n’ont servi qu’à rendre plus criantes l’exclusion et les injustices au vu et au su d’une communauté internationale impuissante et d’une population autochtone dont le seul droit est de se considérer comme étrangère dans son propre espace. L’accord de Ouagadougou, qui a mis fin en 1995 à la rébellion de 1991, n’a pas été appliqué en dépit des pressions exercées par les pays médiateurs. Au lieu et place d’une solution globale, le régime a privilégié celle dite individuelle à travers la propulsion de quelques cadres de la rébellion aux postes de responsabilité dans le but inavoué d’exhiber leur opulence afin de cacher la misère généralisée de leur communauté. Ces cadres avaient pour mission de servir d’avocats et de tuer dans l’œuf toute contestation. Après dix ans d’attente, chacun des 3500 combattants n’a reçu que l’équivalent d’un mois de salaire. Pourtant, durant cette même période, un millier de travailleurs venus des autres régions du pays a été recruté par trois sociétés minières, alors que les 300 combattants qui devaient y être intégrés attendaient toujours. La situation était tragique pour les 3014 autres intégrés. Plusieurs d’entre eux, notamment ceux ayant rejoint les Forces de défense et de sécurité, ont fini par démissionner à cause des intimidations, ségrégations, et persécutions dont ils faisaient l’objet. L’exploitation de l’uranium, du charbon et du pétrole ne nous profitent pas. Si vous annoncez aux gens d’ici la découverte de nouveaux gisements, ils n’exprimeront que mécontentement. Ils savent que cette richesse ne leur appartient pas. La preuve, le Niger, classé deuxième producteur d’uranium dans le monde, est le pays le plus pauvre de la planète. Les 222 titres d’exploitation octroyés depuis 2006 n’ont rien changé, à part le rétrécissement des aires de pâturage comme une peau de chamois, privant la population de sa nourriture et la contamination des eaux potables par la radioactivité.
- Présente depuis plus de 40 ans, quelle plus-value Areva a-t-elle apporté à la région ?
Areva a de tout temps aidé le système et financé la répression de la rébellion. Des chars de combat et de l’armement ont été fournis au gouvernement nigérien pour l’aider à massacrer les combattants. Aucune retombée de son industrie n’a profité à la région si ce n’est les conséquences néfastes de l’activité sur l’environnement et la santé de la population. A peine une dizaine de postes miniers ont été affectés à des autochtones au nouveau site de Imourathen, sur plus de 150 offres d’emploi et alors que sur les 34 recrues de la mine Imouraren, 8 seulement sont des locaux. Le secteur minier du nord est un héritage d’une classe aisée, souvent venue du Sud. Nous assistons à une braderie des permis d’exploitation et d’exploration couvrant tout l’espace agro-pastoral de l’air et de l’arawak, sans soucis ni considération environnementale et socio-économique à l’égard des populations vivant sur cet espace. La volonté politique clairement affichée d’obtenir des retombées pécuniaires immédiates hypothèquent gravement l’avenir des populations et des générations futures.
- Le Niger a bénéficié de l’aide internationale justement pour le développement de la région du Nord. Qu’en est-il de ces fonds ?
Nous avons assisté à une prédation sans commune mesure avec les fonds générés par l’annulation de la dette du Niger auprès des institutions internationales. Les ouvrages ne respectant aucune norme sont comptabilisés plusieurs fois et les travaux confiés à des entreprises venues des autres régions du pays. Même les réalisations des ONG ont été comptabilisées et surfacturées sur ce programme spécial. Les plus importants détournements des fonds publics se sont produits durant cette période où on évoquait le manque de moyens.
- La région connaît une recrudescence de l’insécurité du fait du banditisme mais aussi du terrorisme. Comment en est-on arrivé là ?
En prenant les armes, nous avons ouvert une porte qu’il est difficile de refermer aujourd’hui. C’était notre seul et unique moyen pour arracher nos droits, mais cela a ouvert la voie aux trafiquants de drogue, d’armes et aux terroristes. Ces derniers se sont installés dans la région parce qu’ils ont trouvé le terrain libre avec la misère comme terreau…
- Ce qui explique les complicités alors…
Il se pourrait que parmi les 4000 combattants de la rébellion, quelques-uns agissent pour le compte des terroristes ou des trafiquants. Ce sont des cas isolés qui ne peuvent en aucun cas impliquer toute la population touareg. La misère pousse souvent à des situations extrêmes, incontrôlables. Nous avons toujours dit que les inégalités, l’injustice et la pauvreté sont des facteurs qui incitent au pire. Pour éviter que les gens basculent dans l’autre camp, il faut les mettre à l’abri de toute tentation.
- Comment expliquez-vous que dans une base aussi sécurisée que celle d’Aréva à Arlit, les terroristes ont pu enlever sept personnes et les acheminer en toute quiétude vers le nord du Mali ?
Les auteurs de ce rapt connaissent parfaitement le terrain. Ils ont été aperçus en ville aux environs de 21 heures à bord de véhicules 4x4. Ils y sont restés jusqu’à 3 heures du matin, avant qu’ils ne rentrent dans la base de vie d’Areva. Ils ont fait irruption dans plusieurs maisons. En plus des otages qu’ils détiennent, ils avaient enlevé de nombreux autres ouvriers de la mine dont on n’a jamais parlé. Un couple et leurs trois enfants en bas âge ont été enlevés dans leur sommeil. Les terroristes leur ont recouvert la tête avec des sacs avant de les mettre dans des véhicules. Lorsqu’ils se sont rendus compte que les captifs n’étaient pas des étrangers, ils les ont abandonnés sur une piste, à plus de 40 km de la ville. Les pauvres ont été torturés par les services nigériens qui les soupçonnaient d’avoir servi de guides dans le rapt.
- Comment se fait-il que les unités de l’armée qui contrôlent les accès et les sorties d’Arlit n’ont-elles pas pu rattraper une procession de plus d’une dizaine de 4x4 ?
En fait, les militaires ont accroché les terroristes à la sortie de la ville, mais nous ne savons pas ce qui s’est passé. Des témoins affirment que le groupe a pris les pistes en se dispersant dans le désert. Il est venu à Arlit avec une liste d’adresses de personnes travaillant pour Areva et censées être toutes de nationalité étrangère. Certaines ont été relâchées en plein milieu du désert, une fois leur identité nigérienne découverte. Ceux qui les ont informés ne semblaient pas bien renseignés, ou ont fait exprès pour justement éloigner le doute sur eux.
- Est-il vrai que des Touareg auraient servi d’éclaireurs dans ce rapt ?
Nous savons que parmi les auteurs il y avait des gens qui parlaient «haoussa», le dialecte le plus utilisé au Niger, notamment au Nord. Il se pourrait que des Touareg malintentionnés aient pu aider les terroristes, mais cela ne veut aucunement dire que c’est toute la communauté qui assure le soutien à l’Aqmi. Contrairement au nord du Mali, où les terroristes trouvent refuge, ici au nord du Niger ils n’ont jamais réussi à s’installer. Ils ne viennent que pour agir et repartir. Le gouvernement ne veut pas nous impliquer dans la gestion sécuritaire de la région, parce qu’il ne nous fait pas confiance. Durant la rébellion, nous n’avions pas les moyens de l’armée, mais nous étions très bien renseignés sur tout mouvement et toute activité dans la région. L’effectif de l’armée est très insuffisant pour pouvoir couvrir le territoire. Depuis la décolonisation, il n’y a jamais eu de confiance entre les militaires et la population locale. De ce fait, celle-ci subit de plein fouet l’insécurité et ses conséquences catastrophiques sur la vie quotidienne à travers l’absence de tourisme et le départ des ONG humanitaires. C’est justement pour limiter ces dégâts que nous avions déposé les armes en octobre 2009. Mais le gouvernement n’a pas capté ce message. Les promesses faites pour la prise en charge des combattants sont restées vaines, poussant certains jeunes désabusés à se constituer en bandits de grand chemin. Ces actes doivent être perçus comme un indice révélateur sur la gravité de la situation, mais cela n’est pas le cas pour l’instant. Salima Tlemçani sur Elwatan

jeudi 28 juillet 2011

Les rebelles libyens annoncent que leur chef militaire a été tué


Publié le 28-07-11 à 23:02    Modifié à 23:19     Réagir

Abdel Fattah Younès, chef des opérations militaires de l'insurrection libyenne contre Mouammar Kadhafi, a été abattu jeudi par des attaquants, selon le plus haut dirigeant de la rébellion. /Photo prise le 5 avril 2011/REUTERS/Esam al-Fetori
 (c) ReutersAbdel Fattah Younès, chef des opérations militaires de l'insurrection libyenne contre Mouammar Kadhafi, a été abattu jeudi par des attaquants, selon le plus haut dirigeant de la rébellion. /Photo prise le 5 avril 2011/REUTERS/Esam al-Fetori (c) Reuters
BENGHAZI, Libye (Reuters) - Abdel Fattah Younès, chef des opérations militaires de l'insurrection libyenne contre Mouammar Kadhafi, a été tué jeudi par des hommes armés, a annoncé le plus haut dirigeant de la rébellion.
Ancien ministre libyen de l'Intérieur, Abdel Younès faisait partie du groupe qui porta Mouammar Kadhafi au pouvoir par un coup de force en 1969. Il avait fait défection pour rejoindre la rébellion en février dernier.
"Nous avons été informés aujourd'hui que (...) Younès et deux de ses gardes du corps avaient été abattus après sa convocation devant une commission judiciaire enquêtant sur des questions militaires", a déclaré aux journalistes Moustafa Abdel Djalil, président du Conseil national de transition (CNT), dans le bastion rebelle de Benghazi.
Certains insurgés n'ont jamais accepté de voir leur armée dirigée par un homme aussi proche de Mouammar Kadhafi jusqu'à une période récente. Abdel Younès avait été mêlé à un différend sur la direction des forces rebelles.
Moustafa Djalil a dit qu'Abdel Younès avait été tué avant de pouvoir être entendu par la commission et que le chef du groupe armé qui l'a abattu avait été arrêté.
Dans la journée, une source rebelle avait rapporté qu'Abdel Younès avait été rappelé jeudi matin de Brega, mais sans pouvoir en indiquer la raison. Le bruit a couru voici peu qu'il était soupçonné d'avoir mené des discussions secrètes avec le gouvernement de Mouammar Kadhafi.
Rania El Gamal, Philippe Bas-Rabérin pour le service français

mercredi 27 juillet 2011

Festival de l'Aïr - Agharous 2010

Cure Salee (part 3)

Koudede - Souvenirnam

Tartit Performs

Camel Zekri - Voix du Sahel - Niger - 2010 (2/2)

Les dessous des négociations entre Tripoli et les rebelles

  • Le Figaro

    Mots clés : 
    Par Renaud Girard
    27/07/2011 | Mise à jour : 20:51
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    Des rebelles assistent aux funérailles d'un combattant à Benghazi, le 22 juillet.
    Des rebelles assistent aux funérailles d'un combattant à Benghazi, le 22 juillet.Crédits photo : GIANLUIGI GUERCIA/AFP

    Les pourparlers secrets devraient s'intensifier en août durant le mois de ramadan. 

    Plus de cinq mois se sont écoulés depuis le début de la guerre en Libye, sans que l'une ou l'autre des parties en conflit n'ait pu prendre sur le terrain un avantage décisif. Le régime de Tripoli du colonel Kadhafi n'a pas été en mesure de reprendre le contrôle des trois grandes zones rebelles que sont devenues la Cyrénaïque, la ville portuaire de Misrata, les montagnes du Djebel Nefousa.
    Dans ce pays désertique, toute reconquête lui est interdite par les chasseurs-bombardiers de l'Otan. Dépourvus de discipline et de compétence militaire, les rebelles - que tente de coordonner le Conseil national de transition (CNT) de Benghazi - ne parviennent plus à avancer, malgré les armes qui leur ont été livrées par le Qatar et par la France. Du reste ces livraisons posent problème, dans la mesure où, comme la Russie l'a rappelé, elles outrepassent le mandat donné par le Conseil de sécurité de l'ONU, lequel n'autorise que des opérations aériennes destinées à «  protéger les populations civiles  ». Il y a quinze jours, le CNT s'était vanté dans les médias d'avoir repris le terminal pétrolier de Brega. Or il semble qu'il n'en soit rien : la petite ville côtière serait toujours tenue par les troupes loyales à Tripoli. Bref, la situation militaire est plus bloquée que jamais et ce n'est pas pendant le mois de ramadan - qui commence le 1 er  août - qu'elle risque de se débloquer.

    Rencontre à Paris 

    Un tel contexte ne peut que renforcer la nécessité de négociations directes entre les parties en conflit, afin de préparer l'avenir et d'empêcher que la Libye ne connaisse le sort de Bagdad, ravagée par une guerre civile dans les années 2005-2007. L'échec des négociations menées à Tunis il y a deux semaines entre une délégation américaine et un émissaire du Guide a prouvé que Kadhafi n'a pas la moindre chance de sauver son pouvoir personnel. Pour les puissances occidentales, comme pour les États membres de la Ligue arabe et pour la grande majorité des citoyens libyens, il est clair que l'avenir de la Libye se fera sans Kadhafi - peu importe qu'il s'exile à l'étranger ou dans un village de son pays.
    Les seules négociations qui ont désormais un intérêt sont celles qui confrontent le CNT (qui tient sa force de sa reconnaissance internationale et de son accès aux fonds d'État libyens gelés à l'étranger) et les technocrates de Tripoli n'ayant pas de sang sur les mains. Médecin de formation, l'actuel premier ministre libyen, Baghdadi Mahmoudi, est de ceux-là. C'est une personnalité apparemment raisonnable, à même de contribuer à la réconciliation nationale - fondée sur la composition d'un gouvernement de transition associant toutes les parties en conflit et sur la rédaction d'une nouvelle Constitution démocratique - en négociant avec cette autre personnalité raisonnable qu'est Mahmoud Jibril, actuel numéro deux du CNT, et ancien directeur général du Conseil de développement économique de l'Etat libyen. Les deux hommes se connaissent bien, et depuis longtemps.
    Nous sommes en mesure de révéler que, le 14 juin dernier, le directeur de cabinet de Mahmoudi rencontra secrètement, à Paris, Bernard-Henri Lévy, au domicile de celui-ci. Il demanda au philosophe - notoirement proche du CNT et du président Sarkozy - de prendre l'initiative d'un tel dialogue, visant à préparer d'ores et déjà le «jour d'après» à Tripoli et Benghazi. BHL accepta, après avoir rappelé que le sort de Kadhafi n'était pas négociable, que le dictateur devait impérativement s'en aller.
    Le lendemain, BHL présida une rencontre directe entre ce haut fonctionnaire de Tripoli et un représentant accrédité du CNT : une rencontre entre «hommes de bonne volonté» tentant de mettre à plat les problèmes que posera, le jour venu, la nécessaire reconstruction de la Libye. La reprise des activités militaires à la fin du mois de juin suspendit cette amorce de négociations directes. Maintenant que la situation sur le terrain apparaît totalement bloquée, il y a de fortes chances qu'elles puissent reprendre…

Libye: un parti politique voit le jour à Benghazi


BENGHAZI — Pour la première fois depuis des décennies, un parti politique a vu le jour en Libye: né cette semaine à Benghazi dans l'Est contrôlé par les rebelles grâce à l'initiative d'expatriés libyens, il se veut un précurseur dans la voie vers la démocratie.
"Nous nous appelons le Parti de la Nouvelle Libye parce que tout a été détruit", déclare Ramadan Ben Amer, l'un des co-fondateurs du parti dans un entretien à l'AFP. Le colonel Mouammar "Kadhafi dit qu'il a construit la Libye pierre après pierre, mais, notamment à Benghazi, il l'a détruite pierre après pierre".
D'après cet homme de 53 ans, installé aux Emirats arabes unis, 2.000 personnes ont déjà rejoint la nouvelle formation. La plupart habitent Benghazi, sa ville natale, et Derna, celle de Rajad Mabrouk, 65 ans, l'autre fondateur du mouvement, qui vit à Dallas, au Texas.
La Nouvelle Libye, précise-t-il, est soutenue par quelque 20.000 expatriés vivant aux Etats-Unis, au Canada ou en Allemagne.
Ingénieur en pétrochimie formé en Californie, Amer souligne que son parti souhaite une démocratie fédérale, avec une séparation claire entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, sur le modèle américain.
Selon lui, il s'agit du meilleur système pour assurer le développement du tourisme et la gestion des ressources pétrolières.
"Réformer et développer le secteur pétrolier, de même que les énergies alternatives", notamment solaires dans ce pays ensoleillé 365 jours par an, fait partie des priorités du nouveau mouvement, suivies du système de santé et de la sécurité sociale.
Le Parti de la Nouvelle Libye souhaite l'abrogation de tous les impôts, au premier rang desquels l'impôt sur les revenus.
Sa plate-forme, comme souligné dans un dépliant en papier glacé, promeut également l'égalité des droits, la participation des femmes et des jeunes dans la société, la protection des minorités et la limitation du rôle des tribus, des "entités sociales" qui "ne devraient pas être considérées comme des corps politiques".
La Libye, secouée depuis cinq mois par une révolte populaire contre Mouammar Kadhafi qui s'est transformée en conflit armé, devrait devenir un Etat musulman séculier, où la relation à Dieu serait considérée comme une affaire personnelle, ajoute Amer.
Son groupe est, selon lui, le premier à se présenter comme un parti politique (hezb en arabe) en Libye. Ces derniers sont interdits depuis 1977 dans le pays, dirigé d'une main de fer par le colonel Kadhafi depuis plus de 40 ans.
"Il existe des associations, notamment caritatives, des clubs qui portent en eux des germes de partis politiques, mais aucun ne s'est présenté en utilisant le mot +parti+", explique-t-il.
"Il s'agit du premier parti politique à se déclarer", confirme à l'AFP Abeir Imneina, experte politique à Benghazi.
Plusieurs groupes de travail ayant émergé autour du Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion basé à Benghazi, pourraient, selon elle, le faire également dans un futur proche. Un certain nombre tiennent déjà des réunions pour délimiter leurs objectifs et recruter des membres.
"Les déclarations sont un premier pas qui aide à vous faire connaître", dit-elle.
Pour autant, souligne Abeir Imneina, "il n'y a pas encore de loi régissant les partis politiques et aucun parti ne peut donc exister de manière officielle pour le moment".
Aucune élection n'est d'ailleurs prévue pour l'heure à Benghazi, où siège le CNT, instance reconnue par des dizaines de pays comme le "représentant légitime" de la Libye.
Un porte-parole du CNT a indiqué n'avoir "jamais entendu parler" du Parti de la Nouvelle Libye. Mais selon lui, d'autres annonces de ce type devraient avoir lieu rapidement, dont certaines à caractère anecdotique.