mercredi 15 juin 2011

A la Une : l’ombre d’Aqmi au Niger

Pour Le Pays au Burkina, c’est sûr, l’ombre d’Al Qaida au Maghreb islamique plane sur cet accrochage qui s’est produit dimanche au nord d’Arlit au Niger entre trois 4x4 et une patrouille de l’armée nigérienne : « un véhicule bourré d’armes et d’explosifs, des tenues militaires et 90.000 dollars américains saisis. Au regard de cet arsenal, estime Le Pays , il n’y a aucun doute qu’il s’agit de terroristes qui écument cette partie du Niger devenue sensible depuis l’enlèvement, en septembre 2010, de travailleurs de la société française Areva. (…) Parmi les nombreuses questions, une chose est évidente, relève le quotidien burkinabé : c’est le baptême du feu pour le nouveau président Mahamadou Issoufou qui n’a pas encore fait ses 100 premiers jours au pouvoir, lui qui a été élu le 12 mars dernier. »
En effet, renchérit L’Observateur, toujours au Burkina, c’est la « fin de l’état de grâce pour Mahamadou Issoufou. (…) A l’évidence Aqmi va être la priorité des priorités. » Car, « cet incident gravissime met à nu la porosité du système sécuritaire mis en place pour le retour en juillet prochain des expatriés d’Areva, estime le quotidien burkinabé. Les 500 militaires nigériens censés constituer une zone verte pour les travailleurs doivent redoubler de vigilance face à cette pieuvre qui peut frapper avec n’importe quel tentacule. »
Et L’Observateur de s’interroger : « la présente attaque repose aussi la lancinante problématique de ces tragédies sans fin qui se déroulent sporadiquement dans ce no man’s land commun au Mali, au Niger, à la Mauritanie et à l’Algérie : à quand la fin d’Aqmi ? Que peut-on faire véritablement face à des djihadistes qui naviguent à la frontière du banditisme et du trafic de drogue ? »
Le défi de la sécurité
Pour le site d’information Guinée Conakry Infos« cet accrochage ramène au devant de la scène la récurrente question de la sécurité au Niger. Un défi auquel le nouveau régime de Mahamadou Issoufou devra très sérieusement et très rapidement faire face. En effet, renchérit le site d’information, il faut rappeler que cet événement se produit (…) au moment même où la question du retour des expatriés sur les sites miniers d’Arlit et d’Imouraren commençait à être envisagée. »
Et « il est sûr, estime Guinée Conakry Infosque la nouvelle de cet accrochage va doucher les ardeurs. Plus globalement, elle pourrait être un facteur dissuasif pour les investissements étrangers. Des investissements qui, on le sait, sont nécessaires dans l’optique de la relance de l’économie du pays. »
Côté malien, à présent, pas de signe d’activité d’Aqmi, du moins dans la région de Tombouctou : c’est ce que rapporte Le Lafia Révélateur  : « depuis le grand ratissage du territoire de la région de Tombouctou entrepris par l’armée malienne il y a deux semaines de cela, Aqmi ne s’est pas encore signalé sur le terrain, si l’on en croit nos sources. (…) On peut se promener de campement en campement dans la région de Tombouctou depuis le 25 mai sans rencontrer des barbus armés qui vous obligent à citer des sourates du Coran. »
Et le journal tombouctien de se féliciter : « les touristes et les investisseurs qui ont tous quitté la région à cause de l’insécurité, notamment les risques de prises d’otage, peuvent envisager leur retour d’autant plus que l’armée malienne semble prendre, enfin, les choses en main. »

1 commentaire:

Célo a dit…

Mais qui dit que les trois 4x4 étaient Aqmi ? 4x4 + dollars ne sont pas forcément Aqmi mais seulement trafiquants. A qui profite l'omniprésence supposée d'Aqmi dans cette région ? Est-elle réelle ou organisée médiatiquement ?

Merci. Célo