jeudi 16 juin 2011

Du sable à la scène: Bombino, le Touareg rock

16/06/2011

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BombinoPressPhoto_06_c_Ron_Wyman_RIO LOCO. Un vent de folie souffle sur les rives du Rio Loco. Le son avec la claque tex-mex de Los Lobos mercredi soir sur la scène centrale. L’explosion  attendue de Georges Clinton et de son Parliament Funkadelic ce jeudi 16 juin. 
S’ajoutent à cette athmosphère les arts visuels avec la fresque du graphiste Chema Skandal et le masque baroque de l’affiche du festival, crée par Julio Valiente et Sonia Romero.
Bombino, le rocker touareg d’Agadez y a aussi amené son grain de blues, ce jour, en début de soirée sur la scène posée sur les bords de la Garonne.Entretien:
Bombino à Agadez. Photo: Ron Wyman
LibéToulouse : D’où vient votre musique ?
Bombino : C’est un mélange de blues et de rock dans le style d’Agadez, un jeu de guitare exubérant dans lequel le guitariste lâche la joie et le plaisir d’être sur scène. L’instrument agit sur la personnalité. Sur scène le musicien devient quelqu’un d’autre comme si il était pris par la transe. Je n’ai vu cela qu’à Agadez.  
Quels sont vos projets ? 
Bombino : Je travaille sur un nouvel album. Mes chansons parlent d’amitié et des problèmes sociaux des Nigériens et des Touaregs. Mais cela prend du temps car, dés que je rentre chez moi au Niger, je suis tout le temps demandé pour jouer dans des mariages dans la région d’Agadez 
Vous avez connu l’exil en Algérie et en Lybie à cause de situation de votre peuple, les Touaregs. 
Bombino : Les Touaregs vivent dans une zone désertique répartie entre plusieurs états du Mali à l’Algérie en passant par la Mauritanie, le Niger, la Lybie et le Burkina Faso. Chacun de ces états se sert d'eux en fonction de ses intérêts du moment. Cette situation instable et compliquée profite à des groupes terroristes et maffieux tel que l’AQMI (Al Quaida au Maghreb islamique). Cela crée une insécurité qui prive les Touaregs de l’une de leurs principales ressources, le tourisme. L’impunité dont bénéficie ces groupes est incompréhensible, sans aller jusqu'à soupçonner des protections au plus haut niveau. Au Niger où je vis, j’aimerais que les gens du sud et du nord se mettent autour d’une table pour régler politiquement la situation des Touaregs. Ce peuple dont je suis issu n’est pas avide de richesses. Nous sommes habitués à vivre avec peu. 
Propos recueillis par Jean-Manuel ESCARNOT

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