samedi 26 mars 2011

En Libye, les rebelles reprennent la ville stratégique d’Ajdabiyah

En Libye, les rebelles reprennent la ville stratégique d’Ajdabiyah 

Les insurgés célèbrent leur victoire aux abords de la ville d’Ajdabiyah, le 26 mars 2011.
Reuters/Finbarr O'ReillyPar RFI


La ville d'Ajdabiya, dans l'est de la Libye, est tombée ce samedi 26 mars aux mains des rebelles, selon des journalistes de l'AFP sur place. Les positions de défense des pro-Kadhafi à la porte Est de la ville, visée vendredi par des bombardements aériens, étaient désertées. Il ne restait plus que des chars calcinés et des véhicules militaires abandonnés le long de la route. La ville, désormais calme, résonnait du bruit des klaxons des voitures de rebelles, qui font le V de la victoire, et des tirs de joie.

La population de Benghazi s'est donné rendez-vous devant le siège du CNT pour la grande prière du vendredi
26/03/2011
par Marie-Pierre Olphand
Écouter (01:14)

Les insurgés libyens étaient entrés vendredi dans Ajdabiyah, ville de l'est de la Libye tenue par les forces fidèles à Mouammar Kadhafi, selon la chaîne al-Jazira citant des rebelles. De nombreux combattants fidèles au dirigeant libyen auraient été capturés à l'issue d'intenses combats, ajoute la chaîne de télévision panarabe.
Concernant Tripoli, la journée a été calme après les nouveaux bombardements de la nuit dernière à Tajoura, dans la banlieue est de la capitale -où se trouve un camp de l'armée de terre libyenne.

Pendant ce temps là, à Misrata, à 200 km à l'est de Tripoli, les insurgés qui tiennent la ville sont toujours harcelés par les tanks et les snipers des forces pro-Kadahafi. Au moins 6 civils auraient été tués vendredi, selon un témoin contacté dans la ville.

Témoignage de Sammy


Un porte-parole des insurgés joint à Misrata.
26/03/2011
par Charlotte Idrac


Écouter (00:40)

Les tanks sont toujours à l'intérieur de la ville. Ils sont dans une seule rue, la rue Tripoli.

Au cours des dernières 24h, selon les données de l'armée américaine, les forces de la coalition ont tiré 16 missiles de croisière Tomahawk et effectué 153 sorties aériennes. Les avions qataris ont, pour la première fois, participé aux opérations.
Du côté libyen, on affirme que les raids ont fait au moins 114 tués et 445 blessés de dimanche à mercredi selon un responsable du ministère de la Santé. Il y aurait eu 100 morts parmi les civils.

La médiation de l’Union africaine dans l’impasse

L'Union africaine réclame à nouveau la fin des bombardements. Une délégation gouvernementale s'est rendue à Addis-Abeba pour des consultations avec les dirigeants de l'Union africaine, mais les insurgés libyens n'ont dépêché personne au siège de l'instance panafricaine. Et le dialogue souhaité par Jean Ping n'a pu avoir lieu.
Pas de représentant du Conseil national de transition libyen (CNT) à Addis-Abeba mais une forte délégation gouvernementale composée entre autres de quatre ministres et du secrétaire général du Congrès du peuple.
D'entrée de jeu, le président de la Commission Jean Ping a souligné la gravité extrême de la situation, tant pour la Libye que pour la région, avant de révéler la feuille de route préparée par l'Union Africaine.
Une feuille de route qui propose la cessation immédiate des combats, la mise en place de corridors humanitaires ainsi que des mesures de « protection » des étrangers, notamment les migrants sub-sahariens. Enfin l'ouverture d'un dialogue entre Libyens en préalable à une « transition » démocratique.

Plan aussitôt accepté par la délégation après seulement deux interruptions de séances pour consulter Tripoli. « Nous sommes prêts à mettre en œuvre cette feuille de route, y compris la mise en œuvre d'une politique qui réponde aux aspirations du peuple libyen », a affirmé Mohamed Abou el-Kassim Zouaï le chef de la délégation.
D'autres négociations vont-elles suivre ? « Bien évidemment », affirme l'Union africaine qui assure avoir déjà envoyé des émissaires à Benghazi et au Caire pour rencontrer les responsables de la rébellion.

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