dimanche 5 septembre 2010

Alger;A la découverte de la magie du Ténéré en musique : Concert du groupe Atri N’assouf



06-09-2010, 01h25

A la découverte de la magie du Ténéré en musique : Concert du groupe Atri N’assouf
Tribune des lecteurs 5 septembre 2010
Concert du groupe Atri N’assouf à la salle El Mouggar (Alger)


Lorsque les cultures se croisent, elles donnent naissance à de nouvelles expressions artistiques plus riches. Quand un percussionniste français, Alain Plume, trimbalant son carron (sorte de caisson) a croisé le chemin d’un jeune Malien virtuose de la guitare, Rissa ag el Wanaghi, cela a donné naissance à une formation artistique dénommée Atri N’assouf (l’étoile du désert en tamasheq).

Ce noyau fondateur s’élargira avec Mama, du groupe féminin malien Tartit, au chant et à la danse et du bassiste burkinabé Ahmed Cissé.

Invités par l’Office national de la culture et de l’information (ONCI), les artistes de cette formation ainsi que leur nouvelle recrue Mohamed à la guitare électrique, se sont produits jeudi dernier à la salle El Mouggar face à un public restreint, certes, mais connaisseur.

Attendu par ses fans, Atri N’assouf, qui en est à sa troisième tournée en Algérie, n’aurait pu espérer une meilleure ambiance que celle qui a régné dans la salle. Sur la scène joliment décorée avec des voiles blancs et un éclairage adéquat, les Atri N’assouf font leur entrée.

Rissa, vêtu d’une tenue blanche et d’un turban de la même couleur, est accueilli comme un prince par des youyous et des applaudissements. Il est l’auteur, compositeur et interprète du groupe, mais aussi un virtuose de la guitare électroacoustique. A ses côtés Plume, assis sur le carron en tenue africaine, et le grand bassiste avec sa fender jazz.

Mama de son côté brille sous les projecteurs avec son «tisseghnest», habit traditionnel africain multicolore. Le jeune Mohamed, qui est le neveu de Rissa, mais aussi guitariste de la formation semble un peu intimidé. Dès les premières notes de musique, le public est charmé par autant d’authenticité et de variations.

Aux rythmes touareg et africains s’ajoutent des touches jazz et blues ; le public est conquis par cette fusion explosive. Atri N’assouf, qui est une jeune formation âgée d’à peine deux ans, a à son actif un seul album intitulé Akal ou «la terre» en tamasheq.

Durant une heure et demie, les musiciens transporteront la foule dans un monde sans frontières. Ils joueront plusieurs titres de leurs albums, à savoir Eghaf, Idinet, Chaght, Talamt, Taiman, Tidit et Akal.

Atri N’assouf chante en tamasheq, mais cela ne semble pas causer de problème à leurs fans qui reprenaient en choeur avec Rissa et Mama, réclamant même des titres. Certains n’hésiteront pas à comparer cette formation au groupe mythique Tinariwen, mais cela se justifie vu que les deux s’inscrivent dans le même registre sans oublier que Abdellah Agh Lahbib (leader charismatique de Tinwarien) a participé à l’enregistrement d’Akal.

Par ailleurs, Atri N’assouf régalera son public avec le titre Ténéré qui a provoqué une totale hystérie chez les amoureux du désert ayant fait de ce titre leur propre hymne.

Le concert prendra fin vers les coups de minuit et demie, mais le public réclamera les cinq musiciens pour un ultime titre, et qui n’est pas des moindres vu qu’il est le tube du groupe et aussi leur premier clip Timiditine ou Mon amour.

Tribune des lecteurs (5 septembre 2010)

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