samedi 20 février 2010

NIGER : la junte lève l'état d'urgence

NIGER : la junte lève l'état d'urgence
BBC Afrique


La junte militaire qui a déposé le président Mamadou Tandja s'installe progressivement. Le CSRD, le Conseil Suprême pour la restauration de la Démocratie a annoncé la levée du couvre-feu et la réouverture des frontières terrestre et aérienne.
La vie a repris son cours normal.

Plusieurs centaines d'habitants se sont rassemblés vendredi après-mid à Niamey, en soutien à la junte.

L'opposition a appelé à une grande manifestation samedi.

Les affaires courantes ont été confiées aux secrétaires-généraux des ministères.

Le président de la junte, le chef d'escadron Salou Djibo est âgé de 45 ans, il est né dans l'ouest du pays le 15 avril 1965.

Il a été incorporé dans les forces armées nigériennes en 1986 et s'est spécialisé dans l'artillerie lourde au Maroc, en Côté d'Ivoire (Bouaké) et en Chine.

Le commandant Salou dirige depuis cinq ans la Compagnie d'Appui qui est l'unité de l 'armée la plus redoutée pour sa puissance de feuille de feu et détenant les armes lourdes du pays.

Il dirige le CSRD en compagnie d'une vingtaine d'officiers, dont des généraux et de sous- officiers.

Selon des hommes de troupes, le nouvel homme fort du Niger est réputé être un militaire intègre, courageux et très apprécié dans l'armée.

Le CSRD procède présentement à l'établissement de la liste des membres qui composent la junte qui vient de déposer le président Mamadou Tandja.

Ce dernier avait fait voter par referendum une révision constitutionnelle sur mesure, pour se maintenir au pouvoir après l'échéance de son second et dernier mandat en décembre.

Il a installé son quartier général dans l'enceinte de la Compagnie d'Appui le jour du coup d'état.

Un important arsenal de guerre a été déployé aux alentours du camp.

Des militaires lourdement armée quadrillent la zone.

Selon le porte-parole de la junte le colonel Goukoye Abdoulkarim, le président déchu se porte bien et reçoit la visite régulière de son médecin personnel.

De sources concordantes l'ex président Tandja serait retenu dans le quartier général des putschistes.

Par ailleurs la communauté internationale, notamment l'Union africaine, la CEDAO, l'Union européenne, la France ont condamné le coup d'état.

Vendredi les Etats-Unis ont demandé "un retour rapide" de la démocratie dans le cadre d'élections transparentes.

Enfin le secrétaire d'Etat français à la Coopération, Alain Joyandet, a estimé qu'il n'y avait "aucune raison de craindre" une remise en cause du partenariat entre l'Etat du Niger et le groupe nucléaire Areva, qui exploite des mines d'uranium.

"Les militaires ont affirmé qu'ils respecteraient les traités et conventions signés par le Niger", a déclaré M. Joyandet au quotidien Le Parisien dans son édition de samedi.

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