samedi 30 janvier 2010

Mali: l'ultimatum expire pour l'otage français menacé de mort par Al-Qaïda


Photo de Pierre CAMATTE avec un Touareg à Menaka avant son enlevement.
Publié le 30/01/2010 à 16:39 - Modifié le 30/01/2010 à 17:57 AFP
Mali


L'ultimatum d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) pour exécuter un otage français enlevé fin novembre au Mali expire dans la nuit de samedi à dimanche mais l'"espoir" subsiste, selon un négociateur malien.

Parallèlement, en Mauritanie voisine, l'enquête semble avancer concernant trois otages espagnols, avec l'arrestation de quatre membres présumés d'Aqmi ces derniers jours.

"A quelques heures de la fin de l'ultimatum, les négociateurs font tout pour que la vie de l'otage français Pierre Camatte soit épargnée. Nous faisons tout, nous avons de l'espoir", a déclaré samedi à l'AFP un haut négociateur malien.

Selon les observateurs, l'ultimatum pourrait être prolongé afin de permettre la poursuite des discussions.

La branche d'Al-Qaïda au Maghreb, qui détient en tout six Européens en otage, avait menacé le 10 janvier d'exécuter ce Français, si quatre de ses combattants détenus au Mali n'étaient pas libérés d'ici le 30 janvier.

Une source proche des intermédiaires négociant la libération du Français avait également évoqué une "rançon".

Ces menaces sont prises d'autant plus au sérieux que, début juin 2009, Aqmi avait annoncé avoir tué, pour la première fois, un otage occidental, le touriste britannique Edwin Dyer qu'elle détenait depuis janvier, Londres ayant refusé de céder au chantage des combattants islamistes.

Ces derniers avaient d'abord donné aux autorités britanniques un ultimatum de 20 jours pour libérer l'islamiste radical Abou Qatada emprisonné en Grande-Bretagne. Ce délai avait été prolongé de 15 jours puis l'otage avait été exécuté.

L'otage français, Pierre Camatte, a été kidnappé par des inconnus en pleine nuit le 26 novembre dans un hôtel de Ménaka, dans le nord-est désertique du Mali, près de la frontière avec le Niger.

Agé de 61 ans, M. Camatte préside une Association entre la ville de Gérardmer (Vosges, est de la France où il est domicilié) et Tidarmene, localité du nord du Mali. Il partageait son temps entre la France et le Mali, où il s'occupait notamment de la culture d?une plante thérapeutique contre le paludisme.

La branche maghrébine d'Al-Qaïda a, plusieurs fois, pris pour cible la France et des ressortissants français ces dernières années dans la zone sahélienne.

Fin décembre 2007, quatre touristes français avaient été assassinés dans le sud de la Mauritanie. Et début août 2009, un jeune kamikaze mauritanien s'est donné la mort en déclenchant sa ceinture explosive à proximité de l'ambassade de France à Nouakchott. Deux gendarmes français avaient été blessés.

Le rapt de Pierre Camatte a été suivi d'enlèvements en Mauritanie par des membres d'Aqmi de trois humanitaires espagnols, le 29 novembre, et de deux Italiens le 18 décembre, dont une femme originaire du Burkina Faso.

L'enquête progresse concernant les otages espagnols, avec quatre suspects arrêtés dans ce pays en une semaine, a-t-on appris samedi de source sécuritaire mauritanienne.

La dernière arrestation, vendredi, concerne Bou Ould Eweimar, 41 ans, un gardien de pylônes d'un opérateur de téléphonie mobile de Mauritanie sur la route entre Nouakchott et Nouadhibou (nord), selon cette source. C'est sur cet axe très fréquenté que les trois Espagnols ont été kidnappés.

Il est notamment soupçonné d'avoir "fourni la logistique aux preneurs d'otages", a souligné cette source sans autre précision. Il pourrait s'agir de la fourniture de carburant, selon les observateurs.

Selon cette même source sécuritaire, "trois autres personnes ont été arrêtées en début de semaine par les services de sécurité", notamment à Bir Mogrein, une localité situé à l'extrême nord du pays.

Si le suspect arrêté vendredi est Mauritanien, les trois autres "seraient étrangers", a précisé cette source.

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