samedi 30 janvier 2010

L’activiste salafiste Ould Heinna critique Semane et s’oppose aux enlèvements

ANI (Agence Nouakchott d' Information)
27 01 2010

Ahmed Ould Heinna Ould Mouloud

Dans une interview à paraître jeudi dans « Akhbar Nouakchott », l’activiste salafiste Ahmed Ould Heinna Ould Mouloud a largement critiqué le dernier colloque de Nouakchott consacré au fondamentalisme et au fanatisme en Islam, avançant qu’il convenait plutôt d’offrir l’occasion aux salafistse eux-mêmes d’organiser une telle rencontre. Ce sera pour les membres de ce courant une occasion, ou jamais, de débattre de leurs propres idées et d’en sortir avec un consensus donné.

Dans cette même interview, l’activiste Ould Heinna a préconisé une rencontre, sans la présence des « vouroû » (les non fondamentalistes) ou des soufis et de permettre la tenu de ce congrès en toute indépendance. « Cela, devrait-il ajouter, permettra à chacun d’assouvir sa propre soif et, de façon pratique, à sortir avec des idées et une méthode consensuelle à mettre au service de l’Islam. Cela suscitera beaucoup plus d’engagement de la part de chacun, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays ».
Par rapport à une question relative aux enlèvements de ressortissants occidentaux et autres actes de violences perpétrés sur le sol mauritanien par l’organisation Al-Qaïda, Ould Heinna a répondu qu’il s’agit d’initiatives malheureuses, avant de préciser qu’il rejette toute d’opération armée dans un pays musulman. Il précisera, toutefois que la comparaison que certains font entre la situation en Algérie et celle de la Mauritanie ne tient à aucun fondement juste. Il précisera en ce sens que : « Les origines di différend qui oppose les islamistes en Algérie à l’armée algérienne et aux forces laïques dans ce pays, remontent aux années 90 du siècle dernier, où l’éveil islamique avait suscité le soutien politique et l’adhésion des masses populaires algériennes. Ce qui a permis au courant islamiste de gagner, haut la main, toutes les élections, suscitant l’intervention, par la force, de l’armée algérienne qui a brutalisé, torturé et tué la jeunesse islamiste, et bouleversé l’ordre de choses en semant le chao ». Il poursuit en faisant la comparaison avec ce qui se passe en Mauritanie : « Pour ce qui est du cas de la Mauritanie, il s’agit d’un peuple profondément musulman possédant un penchant nature pour tout ce qui est islamique, toutefois, les groupes islamistes actifs dans ce pays, ne sont pas encore arrivés à mobiliser derrière eux tout le peuple, de façon probante, capable d’avoir un impacte sérieux sur le climat politique dans le pays ou sur les alliances qui prévalent depuis la naissance de la Mauritanie contemporaine».
Par ailleurs, poursuivra Heinna, tous les systèmes qui se sont succédé à la tête du pays ont affronté le courant islamiste, mais sans jamais tué un seul militant de cette tendance. Jamais quelqu’un n’a été condamné à la perpétuité ou autres peines lourdes que subissent les islamistes à travers le monde. « Ce qui est à souligner c’set que l’armée mauritanienne malgré les attentas sanglants qu’elle a subi, est resté à la défensive sans précipitation, très loin de l’attitude algérienne où l’armée ou celle d’autres pays ayant déclaré une guerre ouverte contre les islamistes. Je ne défend pas les forces du mal, mais cela est une vérité ».
Par ailleurs, Ould Heinna a critiqué le geste de Ould Semane, quand il a arboré un tee-shirt sur lequel étaient inscrits des slogans d’Al-Qaïda, rétorquant que ces slogans « n’ont rien à voir avec l’islam dont le slogan principal est la profession de foi récusant toute forme de soumission à une divinité autre qu’Allah. Il s’agit d’u, geste intrépide et sentimental contraire à la loi islamique ».

Heinna a également critiqué tous les actes de violence, notamment les enlèvements d’étrangers enregistrés en novembre et décembre derniers. Il a noté que les touristes et autres étrangers autorisés, officiellement, à se rendre en Mauritanie, bénéficient de ce qui est connu dans la tradition musulmane par « Eman » ; ce qui signifie qu’il relève du sacrilège de les agresser ou de leur faire subir le moindre préjudice. Son sang, ses biens et son honneur sont strictement protégés par la charia. « En faire autrement serait un manquement au principe du ‘Eman’ a-t-il souligné.

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