vendredi 25 décembre 2009

Mali : Un ex-ministre un plan pour la bande sahélo-saharienne


PANA - 23/12/09
Mali

L’ancien ministre malien de la Défense, Soumeylou Boubèye Maïga, a proposé un plan prévoyant notamment la création d’un centre régional d’instruction des forces de sécurité pour assurer le contrôle de la bande sahélo-saharienne allant de la Mauritanie au Tchad.

S’exprimant lors d’un entretien accordé à la PANA lundi à Paris, M. Maïga a estimé que la réponse sécuritaire ne suffira pas à elle seule à garantir la paix et la stabilité dans le vaste espace sahélo-saharien.
"Nous soutenons, sur la base d’informations objectives, qu’il ne peut y avoir de stabilité dans cette zone que si les Etats concernés acceptent de mutualiser leurs moyens sécuritaires. Aucun Etat pris tout seul ne peut avoir la maîtrise de cette zone", a dit l’ancien patron de la Sécurité d’Etat (SE, services spéciaux) malienne.

Pour lui, les Etats sahélo-sahariens doivent carrément envisager la création d’un commandement régional unique, capable d’apporter des réponses adaptées à la criminalité transfrontalière.

"Les dispositifs sécuritaires classiques ne marchent pas. J’estime donc qu’il faut évoluer vers la création d’un commandement régional associant l’ensemble des Etats et capable de déployer rapidement des moyens et des hommes pour répondre à une situation d’urgence", a soutenu l’ancien ministre.

Il a par ailleurs exhorté les Etats africains à avoir une démarche concertée face à leurs partenaires non africains, mettant en garde contre le risque d’un abandon de souveraineté nationale.

"L’insécurité dans la bande sahélo-saharienne, c’est d’abord un problème africain. Prenons garde à ne pas y répondre pour satisfaire les besoins sécuritaires de nos partenaires non africains. On a tort de se focaliser sur les aspects sécuritaires dictés par nos partenaires occidentaux", a averti l’ancien directeur de la SE.

Faisant référence à l’initiative américaine PAN-Sahel et au soutien bilatéral de la France au Mali, M. Maïga a estimé que l’aide internationale aux pays africains concernés ne sera efficace que si elle répond à "une demande africaine commune et globale".

"Aujourd’hui, nos partenaires occidentaux, qui veulent nous aider à sécuriser cette zone, ont affaire à plusieurs positions nationales, parfois même contradictoires. Les pays sahélo-sahariens doivent plutôt présenter des demandes d’entraide commune tout en renonçant à se renvoyer la balle", a insisté l’ancien ministre du président Alpha Oumar Konaré.

Le plan qu’il propose prévoit en outre l’installation des administrations nationales dans les vastes étendues de territoires aujourd’hui laissées à la merci de trafiquants en tous genres.

"Je note que tous les pays de cette zone ont des problèmes avec leur Nord. Ce n’est pas un fait de hasard. Il s’agit de parties du territoire sous-peuplées et sous-administrées. C’est pourquoi, je pense qu’il faut commencer par y installer ne serait-ce que des sous-préfectures ou des postes administratifs", a-t-il suggéré.

Plusieurs pays de la bande sahélo-saharienne dont l’Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger ont connu ces derniers mois des problèmes de terrorisme et de trafics de drogues.

En dépit de l’assistance de pays tiers comme les Etats-Unis et la France, les réponses nationales des pays africains semblent peu adaptées aux défis sécuritaires et logistiques posés par la surveillance permanente de cette vaste étendue de territoire.

Paris - Pana 23/12/2009

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