mercredi 23 décembre 2009

DECLARATION: CFDR DU 22 DÉCEMBRE 2009



Ce 22 décembre 2009, fin ultime du mandat légal de Tandja Mamadou, aurait pu être une date historique et mémorable inscrite en lettres d’or dans l’histoire de notre pays car elle aurait constitué la toute première alternance démocratique au pouvoir du Niger indépendant. Malheureusement, Monsieur Tandja Mamadou, pris par la soif d’un pouvoir personnel dans un délire autocratique en a décidé autrement.
Comme vous le savez, depuis le 04 mai 2009 notre pays vit une crise politique et institutionnelle du fait de la mégalomanie d’un homme et d’un groupe d’affairistes tapis dans les arcanes du pouvoir à vouloir imposer au peuple nigérien un régime rétrograde et antidémocratique.
Dès les premières heures de cet assaut contre la démocratie et l’Etat de droit engagé personnellement par Tandja, les forces vives de la nation se sont dressées comme un seul homme pour mettre en échec cette opération. Le combat engagé par la CFDR depuis le 16 juillet 2009 contre les velléités de Tandja Mamadou de liquider la démocratie nigérienne trouvera un écho favorable aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de nos frontières.
A l’intérieur du pays, meetings et manifestations ont été organisés par le véritable peuple nigérien pour amener Tandja Mamadou à respecter l’ordre constitutionnel normal.
Au plan international, plusieurs missions de bons offices se sont succédé au Niger pour tenter d’arrêter cette dérive antidémocratique, mais en vain. Il y a lieu de citer entre autres : la mission du comité des sages de la CEDEAO au mois de mai 2009 ; la mission de l’envoyé spécial du Président en exercice de la CEDEAO en juin 2009 ; la mission de l’envoyé spécial du Président de l’Union Africaine le 28 juin 2009 ; la mission conjointe de la CEDEAO, de l’Union Africaine et de l’ONU le 21 juillet 2009 ; la mission de l’Organisation Internationale de la Francophonie conduite par l’ancien Président burundais Son Excellence Pierre Buyoya, le 24 juillet 2009 et la mission de la CEDEAO conduite par S.E. Mme Ellen Johnson Sirleaf, le 18 octobre 2009.

Face au refus de Tandja Mamadou de répondre aux appels de la Communauté Internationale, le Niger se retrouve isolé au plan politique et diplomatique : l’État du Niger a été suspendu des instances de la CEDEAO suite au sommet des chefs d’État tenu le 17 octobre 2009 à Abuja (Nigeria). Des sanctions similaires sont en instance d’adoption au niveau de l’Union Africaine et de l’ONU. A cela s’ajoute le rejet de la participation de l’Assemblée Nationale illégale du Niger à toutes les organisations interparlementaires : le parlement de la CEDEAO, le parlement de l’Union Africaine, l’Union interparlementaire, l’Assemblée parlementaire de la Francophonie et l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE.

En ce qui concerne les sanctions économiques, le Niger vit aujourd’hui une suspension totale ou partielle de la coopération bilatérale et multilatérale, toutes choses qui exposent notre pays à un tarissement de l’aide au développement dans des domaines aussi vitaux comme la santé, l’hydraulique, l’éducation, l’agriculture, le développement rural, les infrastructures pour ne citer que ceux-là.
A titre d’exemples on peut rappeler la suspension de l’aide budgétaire par l’Union Européenne et la suspension de 300 milliards de francs CFA au titre de l’aide au développement. La position de l’Union Européenne aura sans nul doute un effet d’entraînement sur le financement des autres pays membres.

Ainsi après la suspension du financement du Danemark à hauteur de 21 milliards de FCFA destinés à la réalisation d’infrastructures hydrauliques dans les régions de Diffa et Zinder, ce sont quelques 54 milliards de FCFA de la République Fédérale d’Allemagne, 20 milliards de FCFA de la Belgique, 54 milliards de FCFA de la France, 33 milliards de FCFA du Luxembourg, qui sont susceptibles de suspension si le Niger ne renoue pas avec la légalité constitutionnelle. A cela vient s’ajouter la suspension de la coopération canadienne et tout récemment le gel de plusieurs milliards du MCA ainsi que la suspension de 1200 bourses de l’AED par les USA.

Mais Tandja Mamadou affirme sans sourciller que notre pays ne tire aucun bénéfice de ses relations internationales et que les partenaires au développement qui rejettent le référendum anticonstitutionnel du 04 août 2009 et les élections législatives du 20 octobre 2009 n’auront plus droit de cité au Niger.
Au demeurant, dans une utopie aveugle qui n’a d’égale que son désir ardent de rester au pouvoir, Tandja estime qu’il peut transférer sur son partenaire et complice privilégié du moment la République Populaire de Chine la charge de financer le manque à gagner dû au retrait des autres partenaires au développement.
Cet entêtement de Tandja Mamadou de s’incruster au pouvoir et de s’y éterniser n’a d’autres buts que de préserver les intérêts mafieux de son clan et d’une minorité qui prospèrent dans des actes dolosifs. Vous avez sans doute en mémoire les faramineux pots de vin engrangés par le clan Tandja dans l’attribution des permis miniers et pétroliers. Cette gestion que Tandja veut présenter comme une innovation patriotique dans le seul intérêt du Niger n’est en réalité qu’une entreprise de détournement et de mainmise sur les richesses de notre pays.

Face à l’impasse dans laquelle Tandja, son clan et ses courtisans veulent plonger le peuple nigérien, la CFDR, dans un esprit de responsabilité a œuvré inlassablement pour l’avènement d’un processus d’information et de dialogue politique au Niger. Ce processus démarré à Abuja se poursuit actuellement à Niamey.
Mais force est de constater, une fois de plus, qu’à la veille de l’ouverture du dialogue inter-nigériens de Niamey, le porte-parole du gouvernement annonce de façon péremptoire, tout comme il l’a fait au lendemain de la rencontre du 08 décembre 2009 à Bruxelles avec l’Union européenne, que les institutions de la sixième République sont un acquis irréversible.

Malgré nos légitimes appréhensions quant à la volonté du pouvoir à aller vers un dialogue franc et sincère, la CFDR est actuellement à la table de négociation dans l’espoir de voir notre pays renouer rapidement avec la légalité constitutionnelle en vue de retrouver sa place dans le concert des nations.
Ce jour 22 décembre 2009, prend fin le mandat de Tandja Mamadou : Il n’a donc plus ni légitimité ni légalité.
La CFDR lance par conséquent un appel à ses militantes et militants ainsi qu’aux démocrates sincères pour rester vigilants et mobilisés pour répondre, comme à l’accoutumée aux mots d’ordre à venir.

Vive la CFDR ;
Vive la démocratie ;
Vive le Niger.
Fait à Niamey, le 22 décembre 2009

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