mercredi 23 septembre 2009

Il a décidé de mettre fin à sa rebellion : Ag Bahanga rejoint les accords d’Alger


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Il a décidé de mettre fin à sa rebellion : Ag Bahanga rejoint les accords d’Alger
mercredi 23 septembre 2009

Un « grand congrès » se tiendra prochainement pour relancer les accords d’Alger, auquel prendront part le gouvernement malien, l’Alliance démocratique et l’Algérie, pays médiateur.

Fin de rébellion pour le rebelle. Après avoir « tourné le dos » aux accords d’Alger signés entre le gouvernement malien et les Touareg rebelles en 2006, l’ex-chef rebelle Ibrahim Ag Bahanga a décidé de « se repentir ». « Ibrahim a officiellement rejoint le processus de paix d’Alger », a affirmé hier, Mohamed Ag Ghrib, porte-parole des rebelles et proche de Ag Bahanga, dans une déclaration par téléphone à L’Expression. La même source atteste qu’ « Ibrahim a exprimé son souhait de rejoindre les accords d’Alger, cela fait longtemps. Il a exprimé à tout son entourage qu’il veut la paix ». Ayant quitté la Libye, où il s’était réfugié depuis le mois de février dernier, Ag Bahanga souhaite rentrer en contact avec les autorités algériennes, l’Algérie étant pays médiateur. « Je ne peux rien confirmer, mais une éventuelle rencontre entre Ibrahim et les autorités algériennes n’est pas exclue », a poursuivi Ag Aghrib.

Le retour de Ag Bahanga est motivé, entre autres, par la tenue d’un congrès réconciliateur qu’organisera l’Alliance démocratique du 23 Mai et qui regroupe les différentes tribus de la région. « Je confirme qu’Ibrahim prendra part à un congrès qui se tiendra prochainement », a-t-il dévoilé. Le même interlocuteur n’a, toutefois, pas avancé la date et le lieu de ce congrès. « On n’en sait rien pour l’instant », a-t-il dit. Et d’affirmer que « ce congrès aura pour objectif de réconcilier les gens entre eux et d’évaluer l’avancement des accords d’Alger. Ce sera une occasion de relancer les accords d’Alger, bref ! », a-t-il souligné. Outre les différents mouvements rebelles de l’alliance, le gouvernement malien et l’Algérie, pays médiateur, prendront part à ce congrès. « L’Algérie va, obligatoirement, prendre part à ce congrès, en tant que partie prenante », a t-il dévoilé encore.

De leur côté, les autorités libyennes ont confirmé, à l’AFP, qu’Ibrahim Ag Bahanga a quitté ces derniers jours la Libye. « C’est vrai que depuis deux jours, Ibrahim Ag Bahanga n’est plus chez nous en Libye », a rapporté la même source. Le retour d’Ibrahim contribuera, selon les observateurs, à consolider le rétablissement de la paix dans la région en donnant plus d’efficacité aux accords d’Alger. Il mettra fin, disent-ils, aux différends et aux malentendus qui existent au sein de l’Alliance démocratique du 23 Mai. On rappellera que Ag Bahanga avait exprimé son désaccord avec les représentants des autres tribus sur quelques questions. Il avait refusé la libération unilatérale des otages. Il avait exigé la libération des prisonniers détenus par l’armée malienne en contre-partie de la libération des militaires.

Depuis, il a boudé les réunions de l’alliance, ainsi que les rencontres organisées avec le gouvernement malien en présence de l’Algérie. Lors des négociations qui ont eu lieu à Alger en août 2008, ce rebelle avait décliné l’invitation et il n’avait pas pris part à ces pourparlers. Il avait même boudé la cérémonie qui a eu lieu le mois de février dernier et au cours de laquelle les rebelles ont déposé les armes. Ils étaient 500 rebelles à déposer les armes lors de cet événement. C’était un acquis considérable pour l’Algérie qui a réussi sa mission de pompier. A la suite des efforts menés par l’Algérie, par le biais de son ambassadeur à Bamako, Abdelkrim Ghrïeb, les rebelles ont procédé à la libération de tous les militaires maliens comme stipulé dans les accords d’Alger. Une cinquantaine de détenus ont été libérés par les rebelles. Le gouvernement malien s’est engagé, à son tour, à concrétiser sur le terrain ses promesses. Après des scènes de violence qui avaient duré des années, le nord du Mali a retrouvé une certaine paix et une certaine stabilité depuis les événements évoqués. Cette région n’est plus classée dans la liste rouge de l’ONU, qui établit des zones à hauts risques. Il y a quelques jours à peine, l’ONU déclarait que la région de Kidal ne représentait plus un danger pour les ONG étrangères.

Tahar FATTANI

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