lundi 7 septembre 2009

Coordination des Forces Démocratiques pour la République : Déclaration du 05 septembre 2009

Coordination des Forces Démocratiques pour la République : Déclaration du 05 septembre 2009
lundi 7 septembre 2009

Mr Tandja Mamadou avait pris la grave décision de dissoute l’Assemblée Nationale alors qu’elle était sur le point de donner un avis défavorable à son projet de convocation de son référendum anticonstitutionnel du 4 août dernier.

L’article 48 de la Constitution du 0 août 1999 lui prescrit un délai de maximum de 90 jours pour organiser des élections législatives anticipées et mettre en place une nouvelle Assemblée. Au regard du non respect de ce délai prescrit par la Constitution, la CFDR annonçait la réhabilitation de fait de l’Assemblée nationale dissoute à partir du 24 août 2009. Subséquemment une majorité forte de 67 députés sur 113 demandait, dans une déclaration en date du 30 août 2009, la convocation d’une session extraordinaire du Parlement. Suite à cette initiative de nos députés, l’opinion a été témoin de la répression barbare qui s’est abattue sur nos militants le dimanche 30 août 2009 : répression qui s’est soldée par plusieurs dizaines de blessés. Depuis le septembre, alors que tout était prêt pour la tenue de la session, le pouvoir, en place désormais illégitime, procède à l’interpellation et au placement en garde à vue des députés de deux dernières législatures, membres du bureau de l’Assemblée Nationale, Président des groupes et des Commissions parlementaires, ainsi que de certains agents de l’administration de ladite Assemblée, sur la base des conclusions d’un rapport d’inspection commandée à dessein par Mr Tandja Mamadou.

A la date du 5 septembre 2009 30 personnalités sont ainsi interpellées et gardées dans les locaux de la police sous le fallacieux prétexte de détournement de derniers publics. En réalité sous ce prétexte Tandja Mamadou détourne les moyens de répression de l’Etat à des fins de règlement de compte politique. Avec la détention de Marou Amadou et de Alassane Karfi a Koutoukalé ainsi que celle des camarades de Dosso, l’interpellation des députés porte à ce jour à 55 le nombre de prisonniers politiques détenus dans les geôles du régime.

Par ailleurs, ajoutées aux précédentes, les interpellations débutées le 3 septembre dernier porte à 184 le nombre total des personnes arbitrairement privées de liberté, à un moment ou à un autre, depuis le déclenchement du processus du coup d’Etat de Mr Tandja Mamadou contre les institutions de la République. Ainsi pensant avoir parachevé son coup d’Etat avec son référendum du 4 août 2009, Tandja Mamadou tente de poursuivre son offensive contre l’écrasante majorité de la classe politique et de la société civile opposée à son projet d’instauration d’un régime despotique dans le pays. Bien que les méthodes utilisées soient grossières, il avait quelque chance d’abuser de l’opinion non avertie, si sa famille, contre laquelle il se garde de prendre quelle que mesure que ce soit n’était pas compromise dans des affaires de corruption, de trafic d’influence et de prise d’intérêt en violation des dispositions de l’article 41 de la Constitution du 9 août 1999.

C’est le lieu de rappeler :

L’existence de la holding Trendfield présente en Afrique uniquement en Mauritanie et au Niger. Dans ce dernier pays, cette holding a des intérêts on le sait, dans l’uranium, l’or, le fer, etc…

Les pots de vin dont bénéficient certains membres de sa famille et de son entourage très proche dans le cadre de l’attribution des titres miniers.

Le recours au trafic d’influence qui parait tellement naturel a un de ses frères qu’il confiait à un journal de la place : « c’est mon devoir de travailler pour subvenir au besoin de mes enfants ». Ainsi sous la dynastie de Tandja le travail c’est le trafic d’influence et la corruption.

Les conclusions restées sans suite de la commission d’enquête parlementaire sur l’exploitation de l’or de SAMIRA ;

La conception anticonstitutionnelle et la gestion opaque du programme spécial.

De manière générale, Tandja Mamadou donne l’absolution aux pires des escrocs pourvu qu’ils soutiennent son projet de mise en place d’une dictature dans le pays et envoie en prison sans état d’âme l’honnête citoyen qui s’y oppose. Devenu partial et notoirement injuste il a cessé le président de tous les Nigériens. Il est devenu le chef d’un clan mafieux au centre duquel se trouve sa famille qui traîne des casseroles dont il est apparemment le seul à ne pas entendre les bruits. En tout état de cause, il n’est pas étonnant que celui, qui déjà a violé son double serment coranique commette autant d’injustice en ce mois béni de ramadan.

Il es désormais établi, que cet homme qui, dans son immense hypocrisie disait, il n’y a pas si longtemps, que le Niger n’a rien d’autre a vendre que sa démocratie, constitue en grave danger pour la paix et la sécurité de notre pays. Face à cette situation, la CFDR :

Renouvelle son exigence d’un retour à l’ordre constitutionnel normal tel que définit par la Constitution du 9 août 1999 ;

Encourage les députés signataires de la demande convocation d’une session extraordinaire de l’Assemblée Nationale à poursuivre leur combat et à mener à bien leurs travaux ;

Dénonce la chasse aux sorcières, les intimidations, ainsi que les arrestations et incarcérations arbitraires opérées contre ses militants au mépris du respect des règles élémentaires de procédure judiciaire ;

Exige la libération de tous les députés ainsi que celle de tous les autres détenus politiques ;

Interpelle les forces de police et leur demande de ne pas obéir à des ordres manifestement illégaux conformément aux dispositions de l’article 13 de la Constitution du 9 août 1999 ;

Exige l’ouverture d’une enquête sur les présomptions de corruption et de trafic d’influence qui pèsent sur les membres de la famille de Tandja Mamadou, notamment sur son fils Papa Tandja et son frère Brah Tandja.

Exige l’ouverture d’une enquête sur l’attribution des titres miniers et pétroliers ;

Exige que soit donner aux conclusions de la commission d’enquête parlementaire sur SAMIRA et à celle sur l’audit de la Commission des Droits de l’Homme et des Libertés Fondamentales ;

Demande aux partenaires financiers de procéder à un audit financier du programme spécial ;

Engage le peuple nigérien à la résistance par tous les moyens qu’offre la Constitution de la 5e République ;

Demande à toutes ces militantes et militants de se tenir prêt pour répondre à ses mots d’ordre afin de défendre les acquis démocratiques.

Vive la CFDR Vive la Démocratie Vive la République Vive le Niger

Coordination des Forces Démocratiques pour la République

Fait à Niamey, le 5 Septembre 2009.

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