dimanche 26 juillet 2009

MAHAMADOU ISSOUFOU, PRÉSIDENT DU PNDS TARAYYA : «L’adhésion du régime à l’Initiative de Transparence dans les ITIE est de la poudre aux yeux..

MAHAMADOU ISSOUFOU, PRÉSIDENT DU PNDS TARAYYA
Écrit par Bulletin d’information du ROTAB PCQVP Niger
Dimanche, 26 Juillet 2009 18:59
«L’adhésion du régime à l’Initiative de Transparence dans l’Industrie Extractive (ITIE) n’est que poudre aux yeux».


Le président du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS Tarayya) n’a pas fini son déballage par rapport à la gestion des ressources naturelles du pays. Après avoir relevé le caractère propagandistedudiscours tendant à présenter le président Tandja commecelui qui a permis de valoriser l’uranium et les autres ressources naturelles du pays à l’occasion de la marche suivi de meeting organisés par le Front pour la défense de la démocratie le 9 mai 2009, Mahamadou Issoufou est revenu sur le sujet lors de l’ouverture des assises de son parti tenues le samedi 18 juillet dernier à Niamey. Pour lui, les ressources naturelles ne sont autant mal gérées qu’aujourd’hui, car il s’agit d’une gestion gangrenée par les affaires et la corruption. Nous vous livrons ici le passage de son discours qui traite de la question.. «La propagande officielle nous présente Tandja Mamadou comme celui qui a su, mieux que ses prédécesseurs, valoriser notre uranium. Il aurait mis fin au monopole d’Areva dans ce secteur, il aurait réussi à obtenir une augmentation des prix de l’uranium etc… L’augmentation des prix de l’uranium dont le marché, déprimé depuis le début des années 80, ne s’est redressé qu’en 2006, n’a rien avoir avec le soi-disant patriotisme de M Tandja. Par ailleurs, la politique de diversification des partenaires, engagée par Diori Hamani et poursuivie par Seyni Kountché et Ali Saibou, prouve qu’Areva (avant Cogema) n’a jamais exercé un monopole sur l’exploitation de l’uranium au Niger.

Sans chercher à m’appesantir davantage sur cette question que j’ai traitée de manière plus détaillée dans mon discours prononcé le 9 Mai 2009 à l’occasion de la première Journée Anti- Tazartché (JAT) tenue à la place de la Concertation, permettez- moi de rappeler combien la corruption a gangrené le secteur de l’uranium dont l’attribution des permis de recherche a été mise à profit par certains individus bien connus qui ont empoché les commissions que l’on sait. C’est le lieu de rappeler que le blocage, par le pouvoir, de la tentative de mise en place d’une commission d’enquête parlementaire, sur cette question, vaut aveu de culpabilité. Ainsi, l’adhésion du régime à l’Initiative de Transparence dans l’Industrie Extractive (ITIE) n’est que poudre aux yeux.

L’enquête aurait, par exemple, découvert quels sont les vrais propriétaires de la holding Trendfield qui est actionnaire: - à hauteur de 51% dans le capital de GOVIEX qui doit exploiter le gisement d’uranium de Madaouela. On note l’absence de l’Etat du Niger dans le capital ; - à hauteur de 5% dans le capital de la Société des Mines d’Azelick (SOMINA), le Gouvernement Nigérien détenant 33% des parts; - à hauteur de 25% dans Tagaza II etIV, GOVIEX disposant de75%. O n note ici, également l’absence de l’Etat du Niger dans le capital. Trendfield possède également des intérêts dans l’or au Niger où, à travers TGM, elle possède un permis, dans la zone Tafassasset, dénommé Tin Kéradet de 50000 km2, s’il vous plaît ! Cette entreprise possède également des intérêts dans le fer à travers sa filiale THSA.

Pour finir avec ce point, permettez-moi, Mesdames et Messieurs, de vous dire que je suis franchement troublé par une curieuse coïncidence : la Holding Trendfield n’est présente que dans deux pays en Afrique : le Niger et la Mauritanie ! Par ailleurs, la privatisation de fait de la commercialisation de l’uranium, qui sous les régimes précédents était assurée de manière effective par l’ONAREM, constitue une autre preuve de la fièvre des affaires qui a saisi le régime. Peut-être l’occasion nous sera-t-elle donnée de parler la prochaine fois du pétrole. Voilà les intérêts particuliers qui sont à la base du coup d’Etat dont le Niger est victime aujourd’hui.

Du reste, il est bien connu que la criminalisation de la vie politique en Afrique trouve souvent ses causes dans les prises d’intérêts des hommes politiques dans l’industrie minière et pétrolière. Les dispositions de l’article 41 de la constitution du 9 Août 1999 condamnent de telles prises d’intérêts : « durant son mandat, le Président de la République ne peut ni par lui-même ni par autrui, rien acheter ou prendre en bail qui appartienne au domaine de l’Etat ou de ses démembrements. Il ne peut prendre part ni par lui-même ni par autrui aux marchés publics et privés de l’Etat et de ses démembrements. Les dispositions du présent article s’étendent aux membres du Gouvernement et au Président de l’Assemblée Nationale.».

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