mardi 21 juillet 2009

Des officiels de l’Onu à Niamey sur fond de tensions politiques

APA - Niamey (Niger)
mardi 21 juillet 2009

APA - Niamey (Niger) Une délégation d’officiels de l’Organisation des Nations Unies (ONU) est arrivée lundi à Niamey pour y rencontrer les plus hautes autorités du Niger, dans une atmosphère marquée par l’entêtement du Président Mamadou Tandja à adopter, par referendum, le 4 août prochain, une nouvelle constitution qui lui permettrait de se maintenir au pouvoir.

La délégation a été accueillie à l’aéroport de Niamey par la ministre nigérienne des affaires étrangères Dr Aichatou Mindaoudou en compagnie de Mme Kardiatou Lo, la coordinatrice du système des Nations unies au Niger, a indiqué à APA, un officiel nigérien qui a requis l’anonymat.

Cette visite qui n’a pas été médiatisée, a pour but, selon cette source, de rencontrer le Chef de l’Etat nigérien en vue d’évoquer éventuellement la situation politique née du projet de referendum, jugée « anticonstitutionnelle », par la Cour constitutionnelle du Niger.

En juin dernier, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, s’est dit préoccupé par la situation au Niger, marquée selon lui par des « tensions politiques accrues dans le pays ».

Par ailleurs, la décision du Président Tandja de modifier la constitution, contre l’avis de la cour constitutionnelle, continue de susciter un tollé à l’intérieur et à l’extérieur avec notamment les condamnations de Washington, Ottawa, Paris, la Francophonie et la Communauté économique des Etats de l’Afrique (CEDEAO) dont le Niger est membre.

Pour sa part, l’Union européenne (UE) qui a exprimé sa « plus vive préoccupation », a décidé de bloquer le versement d’une aide destinée aux dépenses de l’Etat nigérien. Le montant de cette aide n’est pas connu, mais selon plusieurs sources, il s’agirait de plusieurs milliards FCFA destinés à appuyer le budget de l’Etat.

Fin juin dernier, le Président Tandja s’est accordé des « pouvoirs exceptionnels » en vertu desquels il a décidé de gouverner par décret et ordonnances, en l’absence du parlement qu’il a dissout depuis le 26 mai dernier.

En même temps, il a dissout la Cour constitutionnelle, qui a émis par trois fois des décisions défavorables au projet présidentiel de convoquer un référendum le 4 août prochain pour adopter une nouvelle constitution.

Agé de 71 ans, le chef de l’Etat devait quitter le pouvoir en décembre prochain, au terme de son deuxième quinquennat, selon les dispositions de l’actuelle constitution du Niger.

Mais une campagne a été ouverte pour l’adoption par référendum d’un nouveau texte fondamental qui ne comporte pas de limitations de mandats.

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