jeudi 4 juin 2009

Niger : la paix des braves


Dim -AÏR-INFO - 1-31 mai 09
Niger : la paix des braves
jeudi 4 juin 2009

Le gouvernement nigérien et la rébellion touarègue vont poursuivre leur dialogue à travers un comité technique national chargé d’approfondir les modalités d’un retour à la paix civile dans le nord du pays, annonçait le ministre de l’Intérieur. "Nos frères qui ont pris les armes vont bientôt aller sur le terrain pour travailler techniquement sur la remise des armes, le déminage de la zone et éventuellement, voir certains problèmes purement techniques sur lesquels on peut objectivement accélérer le processus de paix", disait-il à un confrère. Le dialogue a repris entre les parties mais en l’absence du Front des forces de redressement (FFR) de Rhissa Ag Boula, chef historique de la révolte touarègue des années 1990. Le FFR était pourtant présent à la réunion entre le président Mamadou Tandja et l’ensemble des mouvements, le 3 mai dernier à Agadez. Il était représente par M.Elkountchi Kriska. Les représentants des insurgés avaient posé alors des préalables à leur ralliement : amnistie pour tous les combattants, libération des personnes détenues en relation avec le conflit, et levée de l’état d’urgence en vigueur dans la région d’Agadez.

Le MNJ a exclu cependant de déposer les armes avant la tenue de négociations sur ses revendications politiques, exigeant également une trêve dans les combats, et un calendrier clair et précis des pourparlers. Ce que nous a confirmé le MNJ, par la voix de son émissaire Amoumane Halil qui a en outre qualifié d’"inacceptable" le scénario proposé par le gouvernement qui se résume, selon lui, à cantonner les combattants, les désarmer, puis à les "gratifier" d’une amnistie générale.” Du côté du FPN, Issouf Ag Maha, secrétaire aux relations extérieures, a assuré quant à lui qu’au stade actuel, les parties essaient de déblayer le terrain avant de soumettre les pistes de solutions à l’examen du comité national de paix.

"Par exemple comment les gens peuvent rentrer chez eux sans être inquiétés, comment les armes peuvent être restituées, comment on peut absorber tous ces gens qui sont sur le terrain et qu’on ne va pas lâcher comme cela dans la nature", a-t-il indiqué à Aïr Info.Pour Issouf Maha, une chose est claire : “entre déposer les armes et remettre les armes, il y a tout un chemin à faire !”. C’est du fruit de ce geste de bonne volonté de part et d’autre que se balisera le terrain de la paix. Même son de cloche du côté de Boutali Tchiwerin, porte-parole du FPN qui persiste que : “que l’Etat doit nous aider à convaincre nos combattants d’aller vers la paix ”. A Agadez, certains commencent à déchanter. Le gouver- nement tarde à montrer sa bonne volonté d’aller vers la paix.Et pour preuves ! La mise en garde vient d’être reconduite pour trois longs mois encore et lors d’une réunion avec les émissaires des fronts présents et les FDS tenue le lundi 25 mai, la rencontre n’a pas été du goût de tout le monde. Les FDS ayant demandé aux émissaires de la rébellion les modalités de remise des armes de leurs combattants se sont heurtées aux préalables brandis par les fronts. En réalité, r ien n’a encore été décidé réellement ! Par exemple le comité dit de paix n’a pas été formalisé et les attentes des rebelles encore en souffrance. Par finir, à bien apprécier cette affaire, l’on se rend compte aisément que la dimension politique du réglement du conflit compte beaucoup plus pour le régime en place. Il y a comme dirait l’autre beaucoup plus de bobards à bord.

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