jeudi 4 juin 2009

“ Les armes se sont tues mais il y a un travail à faire pour qu’elles soient remises ”, affirme Aklou SIDI, président du FPN


Dim-Aïr Info-1-31 mai 09
“ Les armes se sont tues mais il y a un travail à faire pour qu’elles soient remises ”, affirme Aklou SIDI, président du FPN
jeudi 4 juin 2009

M. Le Président, pouvez vous nous faire la genèse des pourparlers qui ont eu lieu en Libye ?

En fin décembre 2008, nous nous sommes rendus en Libye où nous avions eu des discussions avec le cabinet du guide et l’actuel ministre des affaires étrangères de la Libye. Nous avions eu des séances de travail à l’issue desquelles, on a abouti à un document qui comportait un certain nombre de conditions, des préalables, des conditions à court terme et long terme et le document a été soumis au guide aux autorités libyennes au mois de janvier qui ont voulu les porter à la connaissance des autorités nigériennes. Après, une autre mission nous a conduits en Libye pour rencontrer une délégation venue du Niger. Donc à l’issue de ces rencontres - pas très formelles - nous nous sommes rendus devant le Guide. Nous avons réaffirmé au cours de cette rencontre avec le gouvernement notre attachement à la Paix. Ensuite nous avions été conviés ici au Niger pour rencontrer le Président de la République qui a bien voulu nous recevoir. Il nous a demandé d’apporter notre contribution à l’édification de la nation. Après cette audience, nous avions eu une réunion - plus ou moins technique - avec le comité national de paix pour explorer les possibilités de voir la concrétisation de cette paix. Nous sommes venus pour entamer des discussions mais l’ensemble des combattants et leur arsenal de guerre et des moyens qu’ils disposent sont sur le terrain. Il tient à nous de créer les conditions de leur rentrée au bercail et les conditions de remise des armes. J’aimerai souligner ici que les armes se sont tues et sont déposées selon la volonté du Président de la République mais il y a un travail à faire pour que ces armes soient remises. On a au sein du FPN un effectif de 2403 combattants qui sont opérationnels sur le terrain et sont recensés physiquement. Tous ces com battants pour qu’ils remettent les armes attendent une occupation. Autrement, le conflit ne peut s’arrêter parce que les raisons principales qui ont poussé ces jeunes à prendre les armes ce sont l’oisiveté, la pauvreté et le désoeuvrement. Si les gens déposent les armes et reviennent sans rien, ça risque d’être une situation récurrente.

Le Président de la République refuse d’amnistier certains combattants qui ont pris les armes ! Pouvez-vous nous le confirmer ? Si oui, est-ce qu’on en compte au sein du FPN ?

J’aimerai d’abord lever une équivoque ! Le président de la République n’a jamais refusé d’amnistier qui que ça soit ! Il s’agit ici des gens qui semble t-il sont poursuivis par la loi, ils sont au nombre de six. Le président ne peut utiliser son pouvoir de grâce qu’après que les gens soient jugés. Cependant il y a des mécanismes qui sont en train d’être faits parce que la décision politique implique l’intérêt général du pays. Partant de ce fait, je pense qu’il n’est pas très impossible que des dispositions soient prises de façon à lever ces condamnations. En ce qui concerne notre front, il y a le cas du capitaine Ajidar mais j’aimerai dire à l’opinion nationale et internationale que cet homme fait partie des premières personnes parmi nous qui avaient démarré ce processus de paix. Nous avons entamé une lutte acharnée en faveur de cette paix, en faveur du démantèlement des réseaux qui prennent les populations du nord en otage.

D’aucuns pensent que les fronts qui sévissaient dans le nord sont en rang dispersé. Pouvez nous confirmer que toutes ces divergences ont été aplanies aujourd’hui ?

Notre front répond au désir des populations du Niger qui ont émis le souhait de voir la paix se rétablir. C’est pourquoi nous avons connu un afflux important des combattants issus pour la plupart du rang du MNJ ! Nous sommes confiants parce que notre objectif au niveau du FPN est créer les conditions d’une paix durable au Niger et dans la région nord de notre pays. Du moment où nous avons déjà rencontré le Président de la République qui nous a demandé d’aller dans ce sens avec le comité national de Paix Je tiens ici à saluer l’initiative et le courage du comité pour son esprit de dépassement de soi. Nous savons que ce sont des gens qui aiment le pays et l’unité nationale.

Plusieurs dizaines de personnes croupissent actuellement en prison dans le cadre de ce conflit ! Qu’en est-il de leur cas ?

Nous avons demandé dans le document de propositions que nos avons transmis depuis janvier aux autorités nigériennes et médiateur libyen que l’une des conditions pour rétablir la confiance, pour créer un état de décrispation c’est la levée de l’état de mise en garde ; la libération des prisonniers et l’amnistie générale. Lors des dernières discussions nous avons porté à la connaissance du comité de paix et du Président de la République la nécessité qu’il y a de libérer toutes les personnes détenues du fait de ce conflit parce que ça montre une certaine volonté de la part du gouvernement et ça crée des conditions de confiance. Nous continuons toujours à plaider leur cause, nous sommes toujours en train de faire des propositions en faveur de la paix. J’aimerai à partir de cette interview rappeler à tout le monde que le front patriotique nigérien a inscrit son action dans la recherche d’une paix durable. Et partant de cela nous allons faire toutes les propositions pour que cette paix soit une réalité.

Réalisée par DIM

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