dimanche 10 mai 2009

Niger: grande manifestation à Niamey contre une nouvelle constitution


Niger: grande manifestation à Niamey contre une nouvelle constitution



NIAMEY (AFP) — Des dizaines de milliers de Nigériens ont manifesté samedi à Niamey contre l'intention du président Mamadou Tandja d'organiser avant la fin de l'année un référendum sur une nouvelle constitution qui lui permettrait de briguer d'autres mandats.

A l'appel du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS), principale formation de l'opposition, les manifestants ont défilé pacifiquement aux cris de "à bas le référendum", "à bas la monarchisation du pouvoir", avant de tenir un meeting devant le Parlement.

La manifestation a reçu le soutien des principales ONG, des étudiants, des syndicats et des partisans de l'ex-Premier ministre Hama Amadou, récemment placé en libération conditionnelle après dix mois d'incarcération pour détournements de fonds présumés.

"(Le Président) Tandja veut une nouvelle constitution pour rester au pouvoir de manière éternelle, nous ne pouvons pas accepter cela", a déclaré le président du PNDS, Mahamadou Issoufou, selon lequel M. Tandja "décide d'instaurer une dictature et une monarchie au Niger" après avoir effectué deux quinquennats.

Le président "a divisé son parti (le MNSD au pouvoir), il veut maintenant dresser les Nigériens les uns contre les autres pour se maintenir au pouvoir, ça suffit, il doit partir", a lancé M. Issoufou.

Le PNDS accuse également le président de fomenter un plan "ubuesque" visant à "suspendre la Constitution".

"Si le président persiste à rester, nous allons demander au Parlement de le mettre en accusation pour violation de son serment de respecter et de faire respecter la constitution", prévient Djibrilla Ibrahim de la Confédération démocratique des travailleurs du Niger (CDTN, centrale syndicale).

Dans ce cas, le président serait passible de la Haute Cour nationale de justice, a-t-il indiqué.

L'article 36 de la Constitution, qui limite le mandat présidentiel à deux quinquennats consécutifs, "ne peut faire l'objet d'aucune révision" ni par voie de référendum ni par voie parlementaire.

M. Tandja, 70 ans, a été élu en 1999 et réélu en 2004. Il a plusieurs fois promis de se retirer à la fin de son second et dernier quinquennat le 22 décembre 2009.

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