lundi 11 mai 2009

Communiqué de presse du MNJ


m-n-j.blogspot.com 11-05-09
Communiqué de presse du MNJ
lundi 11 mai 2009


Le MNJ dans la perspective de permettre de ramener la paix sociale et l’unité nationale au Niger a répondu favorablement à la démarche initiée par le guide de la révolution libyenne et attendait de cette démarche une solution négociée juste et durable au conflit qui nous oppose au pouvoir de Niamey.

Après écoute, observation et analyse, il incombe ce jour au MNJ d’apporter des clarifications sur la situation de confusion savamment entretenue par le gouvernement de Niamey et le médiateur (?) libyen désigné pour aider les partis à s’acheminer vers les négociations devant conduire à la paix.

Le Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ) rappelle en cette occasion son attachement et sa disposition à trouver une solution au conflit qui l’oppose au gouvernement de Niamey par la voie de la négociation. Pour cela, le MNJ attend :

1- pour une fois, du pouvoir de Niamey et du président Tandja de cesser :

- d’occulter la réalité et d’être sincères dans la démarche de recherche de paix car le MNJ ne déposera pas les armes sans qu’au préalable, des négociations ne soient menées autour de ses revendications politiques diffusées, connues et accessibles à tous à ce lien : SyntheseduProgrammedesrevendicationsduMouvementdesNigerienspourlaJustice_MNJ_.pdf Entre autres points saillants de ce document, on peut retenir la question du droit des populations sur le foncier, la juste redistribution des retombées économiques minières, le refus de la marginalisation politique de certains groupes ethniques de la population nigérienne, le transfert des pouvoirs issus de processus de décentralisation attendue. Des réponses claires à ces questions légitimes posées par notre mouvement sont attendues par les populations nigériennes qui ont subi et subissent des injustices de la part de l’État depuis les indépendances.

- de chercher à faire passer les revendications du MNJ comme des problèmes des personnes ; ce, à travers un paternalisme dont le but est de faire paraître notre combat sous la forme d’une lutte irréfléchie, comme si elle serait menée par des personnes immatures et irresponsables. En tout état de cause, le MNJ ne peut se laisser distraire car, ses revendications sont politiques et, politiques, elles le sont et les resterons jusqu’à ce que les solutions adéquates leur soient trouvées.

- de croire, comme dans une pièce de théâtre, que, près de 2 ans et demi de lutte et après des monstrueux crimes perpétrés par l’armée "nigérienne" sur des populations innocentes avec la bénédiction des plus hautes autorités de Niamey, on pouvait comme si de rien n’était décréter juste une amnistie et que tout redevienne subitement normal.

- de penser que le MNJ accepte que des militaires responsables de violation de conventions internationales et coupables de crimes de guerre continuent de circuler impunément dans notre pays. L’amnistie claironnée par le président Tandja et ses lieutenants du comité dit de paix, préoccupe plus les bourreaux qu’ils cherchent à protéger que les combattants du MNJ qui, du début du conflit à ce jour, ne sont, de toutes les façons, coupables d’aucun crime, ni de violation des conventions internationales en matière de guerre ni de crimes perpétrés sur des innocents. Pour le MNJ, la question d’amnistie n’est même pas un préalable aux négociations : l’amnistie quand elle est évoquée, ne le sera que pendant les négociations, au cas par cas et à travers le processus dit de "COMISSION DE VERITE ET DE RECONCILIATION" car, il revient à ceux qui ont subi des préjudices de pardonner ou pas, après que les auteurs soient identifiés et aient reconnu leurs responsabilités dans les actes qui leur sont reprochés. Et, cela n’exclue pas non plus les dédommagements par la nation ou le coupable selon le cas, des victimes ou ayant droit.

2- du médiateur (ou d’autres médiateurs qui s’impliqueraient) :

- de mieux s’informer et se documenter sur les objectifs de notre lutte, enfin ! En effet, on ne peut être médiateur ou même facilitateur dans ce qui oppose le MNJ au pouvoir de Niamey sans connaissance des préoccupations du Peuple Nigérien et sans un minimum de connaissance en matière de diplomatie et de sincérité. La solution au conflit nigérien ne peut être apportée par des intermédiaires qui fonctionnent suivant la logique du business ou des interfaces obnubilés par l’obsession de soigner leur image auprès des bourreaux de notre Peuple ou d’autres dictateurs africains qui piétinent les populations africaines sur leur continent. Présenter la lutte du MNJ comme étant seulement un problème Touareg et même comprendre celui-ci comme étant juste une question de laisser circuler librement les personnes est une appréciation inacceptable de la situation et dénote en conséquence de l’inaptitude de celui qui la considère ainsi, à faciliter l’acheminement vers une solution du conflit en cours dans notre pays.

3- un processus des négociations sincères :

- le MNJ constate que le scénario préconisé actuellement en vue du retour à la Paix se résume intrinsèquement à cantonner les combattants, les désarmer, les "gratifier" d’une amnistie générale (comme si c’est cela, et non les revendications politiques posées par le MNJ, qui constitue l’épicentre du problème) ; scénario hallucinant et inacceptable.
- le Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ) reste disposé à dialoguer avec le gouvernement de Niamey pour un retour à la Paix ; il en a donné les preuves tant à la Libye qu’au Niger : le MNJ à libéré tous les prisonniers de guerre qu’il détenait et est allé jusqu’à accepter sur la demande du médiateur (?), d’envoyer ses délégués au folklore organisé à Agadez et Imouraren par les autorités nigériennes. Tout cela dans le seul but de favoriser un règlement pacifique du conflit.

- Le MNJ attend dorénavant l’ouverture formelle des négociations politiques de fond car aucune solution ne peut s’envisager en dehors des revendications qu’il pose.
- Les seuls préalables aux négociations posés par le MNJ sont : a- LA LEVEE DE L’ETAT D’URGENCE, b- LA LIBERATION DE TOUTES LES PERSONNES ARRETEES EN RAPPORT AVEC LE CONFLIT, c- DECLARATION ET MISE EN APPLICATION D’UNE TREVE SUR LE TERRAIN, d- L’OUVERTURE DES NEGOCIATIONS SINCERES EN TERRAIN NEUTRE (ET NON A NIAMEY) AVEC UN CALENDRIER CLAIR ET PRECIS.


Par ailleurs, le MNJ prend acte de la pose de la première pierre du site d’Imouraren en plein cœur de la zone du conflit et rappelle sans ambigüité à la multinationale AREVA comme à la société chinoise d’Azelik, mais aussi à la France, que malgré les assurances qui leur seraient données par le régime au pouvoir à Niamey, elles ne doivent pas se considérer comme en terrain conquis en foulant à leurs pieds les droits élémentaires des peuples autochtones du Nord de notre pays. Elles doivent savoir qu’elles sont dans une région en conflit malgré l’accalmie relative observée ces derniers mois. L’amalgame de mauvaise foi entretenu et desservi en intelligence avec le pouvoir de Niamey, par le médiateur (?) désigné par la Libye et qui a atteint son summum le 03 et 04 mai 2009 avec la rencontre d’Agadez et les déclarations rocambolesques d’Imouraren, ne doit divertir personne car le MNJ reste vigilant et serein pour ne pas se laisser nullement impressionner par les déclarations à l’allure des coups d’éclat sans aucun lendemain. Nous restons fidèles aux idéaux et principes de base ayant présidé à la naissance de notre mouvement et, mènerons notre combat au nom de nos populations ce, jusqu’à satisfaction de leurs légitimes aspirations.

Le Mouvement.

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