jeudi 16 avril 2009

Un grand saut dans l’inconnu : Le PNDS déterre la hache de guerre La Haute Cour sur le point de libérer Hama L’Assemblée peut être dissoute



Un grand saut dans l’inconnu : Le PNDS déterre la hache de guerre La Haute Cour sur le point de libérer Hama L’Assemblée peut être dissoute d’un moment à l’autre

Ecrit par I.S. Gaoh (LE TEMOIN du 13 avril 2009),

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IssoufouL’actualité ces derniers jours est incontestablement dominée par la déclaration du Comité Exécutif National du PNDS-Tarayya. Une déclaration qui rompt avec l’attitude, que certains qualifient de participative, adoptée depuis quelques années par le principal parti de l’opposition. Dans cette déclaration le PNDS déclare la guerre au président Tandja et à son entreprise Tazartché ; et cela en des termes qui annoncent une rupture nette entre le Président de la République et le leader de l’opposition qui pendant des années coulaient, au grand damne de Hama Amadou, une lune de miel. Si on ajoute à cette déclaration d’autres faits, on peut dire que des éléments suffisants sont réunis pour une prochaine explosion socio-politique au Niger.

Lors du dernier Conseil des ministres, le gouvernement a annoncé avoir envoyé à l’Assemblée Nationale une demande de remboursement de sommes ‘’indûment perçues’’. Joignant l’acte à la parole, une lettre a effectivement été envoyée par le Premier ministre au Président de l’Assemblée Nationale à cet effet. Ce qui fait remonter d’un cran le courroux des parlementaires contre le Président de la République accusé de tenter de jeter le discrédit sur les députés nationaux dans le seul but de trouver un prétexte pour dissoudre l’Assemblée Nationale et faciliter la réalisation du projet tazartché.

Parallèlement, la bataille entre les pro-Hama et les pro-Tandja se poursuit. Le 1er avril 2009, une réunion du Bureau politique nationale du MNDS-Nassara a tenté d’exclure du parti un certain nombre de députés dont deux (02) membres de la Haute Cour de Justice. C’est la même tentative qui a eu lieu ce lundi 13 avril. La procédure, dit-on, est engagée et il y a des fortes chances qu’elle aboutisse.

Cette volonté de contrôler la Haute Cour de Justice s’explique par le fait que cette instance doit incessamment rendre une décision relativement à une demande de liberté provisoire pour Hama Amadou introduite par les avocats de celui-ci. Déjà, cette Haute Cour s’est réunie ce vendredi 10 avril et a examiné la requête des avocats de Hama Amadou qui ont demandé à ce que leur client quitte Koutoukalé pour l’Hôpital National de Niamey.

Les membres de la haute Cour ont fait droit à cette requête par six (06) voix pour et une (01) contre. La Haute Cour de Justice est constituée de sept (07) membres tous députés nationaux ; trois (03) du MNSD-Nassara, deux (02) du PNDS-Tarayya, un (01) de CDS-Rahama et un (01) du Rassemblement des Démocrates constitué du RSD-Gaskiya, RDP-Jama’a et ANDP-Zaman Lahia. Parmi les trois (03) du MNSD, on compte un (01) qui est pro- Tandja et deux (02) qui sont inconditionnels de Hama Amadou.

Pas donc besoin de grandes investigations pour comprendre que le seul député qui a voté contre est le député pro-Tandja. La crise entre la Présidence de la République et l’Assemblée Nationale explique ce vote favorable à Hama qui en fait est un vote contre Tandja. Il suffisait de faire un tour à l’Assemblée Nationale pour comprendre l’état d’esprit des députés depuis l’annonce faite par le gouvernement de demande de remboursement par l’Assemblée des sommes ‘’indûment perçues’’.

Cet état d’esprit fait percevoir que les députés sont à la recherche de la moindre occasion pour faire payer à Tandja l’humiliation qu’il leur fait subir. Et ce mardi 14 avril, il faut s’attendre à ce que l’Assemblée Nationale, à travers la Haute Cour, porte un sévère coup au président Tandja. En effet, il sera normalement examinée ce mardi une demande liberté provisoire introduite par les avocats de Hama Amadou.

Et, au su de l’état d’esprit des députés et au sein des états majors des partis politiques, tout indique que le vote sera comme celui du vendredi : 6 voix pour et 1 contre. Et même si les pro-Hama sont éjectés se serait 4 voix pour et 3 contre. Il faut préciser que même si le CDS-Rahama de Mahamane Ousmane n’est pas aussi vat- en-guerre que le PNDS-Tarayya de Mahamadou Issoufou, il est tout aussi opposé au projet tazartché. Du côté de la Présidence de la République, on ne se contente pas de regarder les parlementaires et les états majors des partis politiques décider du sort du projet qu’on n’a élaboré.

Il se rapporte en effet que vue l’évolution des choses, la dissolution de l’Assemblée Nationale, qui était déjà dans l’agenda, interviendra plutôt que prévu. Cette dissolution peut intervenir tout juste après le vote de la liberté provisoire pour Hama Amadou. Une liberté provisoire que pouvait bien accepter le président Tandja (même si c’est à contrecoeur) ne serait-ce que pour montrer qu’il n’est pas inhumain et qu’il est sensible à l’état de santé de l’ancien Premier ministre.

Il se raconte même que si l’Assemblée est dissoute, le Gouvernement serait disposé à sortir Hama de prison et à le mettre en résidence surveillée. Après la dissolution de l’Assemblée Nationale, que fera le président Tandja ? Organisera-til directement un référendum pour modifier la Constitution ? Choisira-t-il d’organiser des élections législatives anticipées ? Au cas où il opte pour des législatives anticipées, ferat- il disqualifier tous les députés actuels pour violation de la Constitution ? Vu la précipitation des événements, on ne tardera pas à obtenir des réponses à toutes ces questions. Un grand saut dans l’inconnu : Le PNDS déterre la hache de guerre La Haute Cour sur le point de libérer Hama L’Assemblée peut être dissoute d’un moment à l’autre

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