lundi 13 avril 2009

Immigrés et étrangers : le deuxième dossier de l’Observatoire est paru


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lundi 13 avril 2009

L’Observatoire des inégalités publie le deuxième numéro de ses dossiers. Consacré aux immigrés et étrangers, il fournit un panorama des inégalités et des discriminations subies par ces populations dans tous les domaines.

Comment vivent les immigrés et étrangers en France ? Sont-ils vraiment à égalité avec les autres citoyens ? Quelle est la part des discriminations auxquelles ils sont confrontés et la part des inégalités sociales ? Ce document tente de répondre aux questions clés sur le sujet. Il propose une synthèse des derniers éléments et chiffres connus.

Introduction : Immigrés et étrangers, entre discriminations et inégalités sociales.

La France est un bien étrange pays. Tout en durcissant les conditions d’entrée et de séjour dans l’Hexagone, notre pays met de plus en plus en avant les discriminations dont sont victimes certaines minorités d’origine étrangère. Non sans hypocrisie, la France souhaite trier les « bons » immigrés, ceux qui sont diplômés et qui viennent travailler sans leur famille, des « mauvais », ceux qui rejoignent leur conjoint en France ou qui entrent de façon irrégulière. De même, notre pays se targue d’être la patrie des droits de l’Homme, et en même temps le ministre de l’Immigration se félicite de la diminution du nombre de demandeurs d’asile.

La distinction Français-étrangers, que nous utilisons par souci de simplification est très imparfaite. Elle ne colle pas toujours avec la réalité. Parmi les étrangers, tous ne subissent pas le même degré de discrimination, selon l’origine, le patronyme ou la couleur de la peau. A l’inverse, une partie de la population vivant en France, originaire d’Afrique (ayant acquis parfois de longue date la nationalité française) ou des Antilles, par exemple, n’a rien d’étrangère mais connaît le même type de situation. Par étranger, il faut entendre l’« Autre », car il s’agit plus de perception que d’une réalité.

Il n’est pas facile de démêler l’écheveau des inégalités dont sont victimes les étrangers ou les minorités visibles. Deux facteurs se cumulent. Tout d’abord des discriminations strictes, au faciès ou au patronyme, dans l’emploi, le logement, la vie de tous les jours... Le développement des enquêtes de testing et quelques travaux statistiques ponctuels montrent désormais clairement l’existence de discriminations. Toutefois, l’état des discriminations reste difficile à quantifier et il est très difficile d’en connaître l’évolution ou de comparer la France à d’autres pays faute d’indicateurs homogènes dans le temps et entre les pays.

Mais ces populations doivent surmonter un handicap encore plus lourd qui frappe l’ensemble des couches défavorisées : leur situation sociale. La lutte contre les discriminations et la promotion de la diversité sont des bonnes choses, sauf si elles servent à éviter de réfléchir davantage et de remettre en cause des privilèges plus profonds dont disposent les milieux favorisés. La position sociale, le niveau de vie des étrangers qui vivent en France sont en premier lieu déterminés par des niveaux de qualification moindre. A l’école par exemple, les enfants d’origine immigrée réussissent aussi bien que les autres, à origine sociale équivalente. Ce sont d’abord leurs revenus inférieurs et des statuts plus précaires qui les empêchent d’accéder à un logement convenable.

Sans vouloir minimiser les discriminations, qui existent bel et bien, leur suppression totale ne rétablirait pas l’égalité entre un fils d’ouvrier et un fils de cadre supérieur. En outre, comme rappelait le président de la Halde, Louis Schweitzer, « diversité n’est pas toujours synonyme d’égalité » parce qu’il ne suffit pas d’avoir des Africains dans son personnel pour qu’ils soient traités à égalité.

Noam Leandri, secrétaire genéral de l’Observatoire des inégalités.

- Lire les premières pages du document : PDF - 619.3 ko

- Pour commander : Dossier de l’Observatoire, n°2, avril 2009, 36 p., 3,5 €

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