lundi 9 mars 2009

A peine installé à la tête du MNSD-Nassara: Seini Omar est prié de quitter la Primature



Ecrit par I.S. Gaoh (LE TEMOIN du 02 au 08 mars 2009),
A la sortie du congrès extraordinaire du MNSD-Nassara de Zinder, ce ne sont pas seulement les pro-Hama qui étaient mé- contents ; eux de toutes les façons s’at- tendaient à ce qui leur est arrivé. Ils y a d’abord ceux qui, bien qu’étant anti- Hama, n’ont pas compris le parachutage du tout puissant ministre d’Etat chargé de la sécurité publique, Albadé Abouba, au poste de secrétaire général du parti. Il y a ensuite ceux qui s’attendaient à l’adoption par le congrès de deux résolutions impor- tantes (une pour demander tazartché et une pour dissocier le poste de président du parti de celui de premier ministre) et qui n’ont pas eu satisfaction. Si ceux qui sont surpris de l’arrivée de Albadé peuvent finir par s’y faire avec, il n’en est pas de même de ceux qui tien- nent au partage des responsabilités et de ceux qui font du projet tazartchéune ques- tion de vie ou de mort. Les tazartchistes, constatant que Seini Oumarou n’est plus un chaud partisan du projet (il l’a démontré à Zinder en empê- chant l’adoption d’une résolution très claire dans ce sens), estiment qu’il ne mérite pas d’être à la tête du gouvernement ; parce que c’est du chef de gouvernement qu’ils attendent l’essentiel des moyens pour la mise en œuvre de ce projet.

Il leur faut donc un premier ministre acquis à la cause. Pour faire partir Seini Omar de la tête du gouvernement, ils sont rejoints par un autre groupe constitué surtout de ceux qui ont beaucoup du règne de Hama. Tirant les leçons du calvaire qu’ils ont subi, ils avaient inscrit, lors de la première réunion de Tillabéri, après l’arrestation de Hama, qu’il ne devrait plus avoir cumul de poste de président de parti et de celui de pre- mier ministre. Cela aurait été bien com- pris et accepté par tous. Il était question de l’adopter dans une résolution au con- grès. Ce que Seini n’aurait pas accepté à Zinder. Et on le comprend bien. Dans la situation actuelle, il lui serait très difficile de contrôler le parti sans les moyens que lui confère la position de premier ministre.

Mais pour les Sourghia et les Wassalké, le parti étant une affaire de tous, ce n’est pas seulement à son président de le faire fonctionner. Chaque limitant, en fonction de sa position doit pouvoir mettre les moyens qu’il peut à la disposition du parti. Le rôle du président c’est de coordonner. Si un président tient coût que coût à ce qu’il soit à la meilleure position pour pou- voir détenir entre ses mains des moyens dont peut avoir besoin le parti, il y a là une personnalisation de la fonction, comme on l’a vu avec l’ancien président Hama Ama- dou. C’est pour cela qu’ils estiment que Seini Omar doit se conformer à ce qui a été ar- rêté à Tillabéri et démissionner de son poste de premier ministre et se consacrer, avec le parti, aux préparatifs des élections.

Et comme il ne donne pas l’air de vouloir se soumettre, ils se disent qu’ils n’ont d’autre choix que d’user des mêmes moyens qu’ils ont utilisé contre son pré- décesseur. Il faut donc s’attendre à ce qu’une motion de censure contre le gouvernement de Seini Omar soit déposée au cours de cette session ordinaire. Une motion qui a toutes les chances d’aboutir. En plus de ceux là donc qui veulent un partage de res- ponsabilités, il y a les tazartchistes, qui trouvent que Seini ne fait plus leur affaire, et ensuite les pro-Hama qui voteront à coup sûr contre Seini, c’est d’ailleurs d’eux qu’on attend le dépôt de la motion. Il y a aussi les députés CDS-Rahama qui, dit- on, ont conclu une alliance de circonstance avec les pro-Hama pour se défendre con- tre les agissements, pas très respectueux des alliances, du Président Tandja.

Ils veu- lent surtout montrer à celui-ci qu’ils ont les moyens de bloquer l’exécutif et donc le fonctionnement de l’Etat s’il ne rectifie pas la conduite de son opération ‘’mains pro- pres’’. Mahamane Ousmane veut aussi la composition d’une nouvelle équipe gou- vernementale qui tiendra compte des in- térêts de tous ceux qui composent l’al- liance présentement au pouvoir. C’est donc plusieurs groupes aux objec- tifs divers et divergents dans certains cas, qui sont en train de converger pour faire tomber le gouvernement de Seini Omar. Ce sera le début d’une grave crise dont on ne connaît pas l’issue.

Surtout que per- sonne (en dehors de quelques très pro- ches qui comme lui ne se livrent pas) ne peut dire avec exactitude ce que veut le Vieux et donc l’attitude qu’il peut adopter lorsque des groupes, au sein de la majo- rité, pour défendre leurs intérêts propres se forment pour faire tomber le gouvernement.
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