lundi 30 mars 2009

Document cadre du Front des Forces de Redressement (FFR) Nord Niger


Document cadre du Front des Forces de Redressement (FFR) Nord Niger

lundi 30 mars 2009

Document cadre du Front des Forces de Redressement (FFR) Nord Niger
Préambule

Considérant les conséquences du découpage de nos zones avant et après l’indépendance du pays, programmés pour affaiblir l’organisation des confédérations Touaregs,

Considérant la marginalisations politique manifeste depuis 1960 par les différents régimes qui se sont succédé au Niger, continuant ainsi l’oeuvre coloniale, entamée depuis la pénétration française, dont les Touaregs sont encore victimes,

Considérant la marginalisassions socio-économique de la zone malgré les fortes potentialités,

Considérant l’inadaptation de l’administration voulue et soutenue par les différents gouvernements du Niger,

Considérant la déclaration de création du Front des Forces de Redressement (FFR) du 30 mai 2008, comme organisation politique et militaire, ainsi,

Les revendications du Front des Forces de Redressement (FFR) complète le cadre des accords de paix signés en 95 entre l’ex résistance armée et le gouvernement du Niger.

Le FFR exige à ce que l’Etat du Niger finalise l’intégralité des accords de 95, de bannir le bradage des ressources minières et de revoir sa politique d’exclusivisme voulue et soutenue, qui pour notre Front sont à la base du mécontentement généralisé qui nous a poussé à recourir à la lutte armée.

De nos revendications nouvelles, nous exigeons le rétablissement des populations du Nord Niger dans leurs droits et dans leurs terroirs.

Le FFR exige que les difficultés liées aux domaines vitaux des populations locales face désormais l’objet d’une profonde concertation auprès des instances créées pour la résolution des conflits afin de bannir tout recours aux armes.

Le FFR, pour sa part, conditionne la Paix définitive à la satisfaction de ses revendications dans les secteurs suivants :
Secteur de l’éducation :

Le FFR exige :

- La création d’une Université Régionale,

- La modernisation des écoles existantes,

- D’envisager un vaste programme d’alphabétisation,

- La création dans chaque commune d’une école expérimentale en Tamazight,

- la création d’un centre de formation professionnelle,

- La détermination des besoins en cantines scolaires et internats de la zone.
Secteur culturel

Le FFR exige :

- La création des musées dans chaque commune,

- La création des complexes culturels équipés dans chaque commune,

- La création d’un corps spécial au sein de la Gendarmerie nationale contre

le trafique du patrimoine archéologique,

- La ré-dynamisation des échanges culturels avec les pays voisins.
Secteur des Mines

Une des raisons qui ont poussé le FFR à la résistance est le bradage des ressources minières locales par l’Etat du Niger et la politique minière qui est plus néfaste que profitable aux populations autochtones. Le front exige du gouvernement à revoir celles-ci en commun accord avec les locaux pour bannir les connotations douteuses. Bien que la Constitution, dans ses articles 21 et 27, ait disposé en la matière, pour protéger le droit à la propriété et un environnement sain, l’Etat s’en désintéresse et les régions minières sont livrées à la loi des multinationales et de l’armée qui leur sert de milice. C’est en ce sens que le Front exige du gouvernement du Niger l’application d’une politique concertante (entre l’Etat, l’Extérieur et l’Assemblée Régionale) pour mieux cerner le secteur et le mettre ainsi au profit de la population.

Le FFR exige un contrôle sur l’impact et les effets de la radioactivité sur l’environnement et ses populations, par des ONGs nationales et internationales expertes dans le domaine.

Le FFR exige un programme de développement intégré de la région d’Agadez, financé par les retombées énormes des ressources minières, l’Etat et la coopération internationale. Le Front exige entre autre ce qui suit :

- De revoir et corriger les méthodes de recrutement des travailleurs miniers,

- De revoir la gestion des retombées financières qui émanent de ces sociétés et

- les repartire équitablement entre les différentes communes de la région,

- Le recrutement de 45 % entre employés et cadres des sociétés minières

doivent revenir à la Région,

- L’étude d’impact sur l’environnement, social et économique,

- L’arrêt immédiat de la braderie des permis d’exploitation des ressources minières,

- Le réinvestissement de la redevance minière dans l’économie régionale

(électricité, écoles, structures sanitaires, routes, habitat, eau…),

- La protection de la population contre la radioactivité et les matières toxiques,

par la viabilisation des sites hors de la zone minière,

- Le respect de l’environnement en créant des instruments adéquats,

- L’affectation de 25% au lieu de 15 % de retombées minières afin de compenser

le retard subit et les dégâts causés à la région et à ses ressources naturelles

(restauration de l’environnement, reconstitution du cheptel, gratuites des soins,

éducation des enfants, multiplication des points d’eau…).
Secteur de l’énergie

Le FFR exige :

- La gratuité de l’eau dans les zones minières pour les populations riverraines,

- De réduire de 50 % le cout de l’eau et de l’électricité dans les centres urbains,

- Des équipements solaires,

- La création d’un château d’eau dans les chefs lieux des communes rurales,

- La création d’un château d’eau à Tchirozerine,

- La création d’un château d’eau à Arlit.
Secteur de l’environnement

Au vu des lourdes menaces qui pèsent sur l’ensemble de nos ressources naturels, de nos écosystèmes et de leurs équilibres composant notre terre et l’ensemble de la forme de ses énergies naturelles.

La gestion de l’environnement et de ses ressources doivent s’inspirer des principes fondamentaux du code de l’environnement (principe de prévention, principe de précaution, principe pollueur-payeur, principe de responsabilité…).

Nous exigeons à ce que ces principes soient pris en compte au cours de toute étude d’impact, de recherche et d’exploitations éventuelles,

Nous exigeons des sociétés minières un appui conséquent pour un développement durable des communes.

Le FFR exige l’arrêt immédiat de la destruction de la faune afin d’éviter l’extermination des espèces menacées de disparition.
Secteur de la Santé

Le FFR exige :

- La création de dix nouveaux Centres de santé Integré - CSI catégorie 2

(Iferouane, Gougaram, Danat, Dabaga, Timia, Tabelot, Fachi, Aderbissinat,

Ingall et Tiguida N’Tessoumt),

- La création d’un hôpital à Bilma,

- La création d’une section sanitaire affiliée à l’université d’Agadez,

- La création d’un centre spécialisé dans les MST (Maladies Sexuellement

Transmissibles) pour la région et décentralisé en direction des différentes

communes,

- Formation des jeunes de la région afin de réduire l’exode et le chômage,

- La gratuite des soins dans les hôpitaux de sociétés minières pour les

populations riverraines,

- La création d’un hôpital de référence dans le département d’Arlit,

- Un vaste programme de désinfection des eaux stagnantes,

- De doter tous les CSI en ambulances.
Secteur de l’élevage

L’élevage est un secteur qui contribut à l’essor de l’économie locale et même nationale. Il fait partie du socle social des populations du Nord Niger. Le FFR exige à ce que les textes juridiques et règlements plus adaptés soient mis en place pour que ce secteur bénéficie des outils qui aiderons à sa planification. De ce fait, le front exige la vérification du code pastorale existant et sa mise à jour si nécessaire. Pour notre Front, la reconnaissance du droit foncier des zones de pâturage et l’exemption des impôts de Capitation sur les populations locales sont fondamentaux et même exigées. Nos populations sont laissées longtemps à la merci des phénomènes naturels (sécheresses récurantes, déboisements abusifs, dégradation des habitats et du couvert végétal depuis l’implantation des sociétés minières dans l’Air).

En outre nous insistons à ce que ce secteur bénéficie des outils qui contribuirons à son essor, à savoir :

- Les forages et leurs équipements,

- Les centres d’alimentation pour bétail,

- La réorganisation et la valorisation des produits de l’élevage,

- La compensation des espaces pastoraux à chaque fois qu’ils font l’objet de

concession minière,

- La mise en place d’une politique de modernisation de l’élevage.

Secteur de l’agriculture

Le FFR exige dans ce domaine, la mise en valeur des énormes potentialités agricoles au profit des populations locales à savoir :

- La création d’une Banque d’appui au développement de l’Agriculture Oasienne

et Moderne à partir des nappes Fossiles,

- La réorganisation des coopératives agricoles,

- La relance du commerce entre le Nord Niger et les pays voisins,

- Faire du système d’irrigation une des priorités,

- La mise en valeur les eaux de surface en aménageant les vallées,

- La mise en place des mécanismes favorables au développement des PME,

- La création d’un Centre Régionale Agricole Saharien (CRAS),

- La mise en place d’un projet intégré pour les populations constituant la

ceinture de misère autour des sociétés minières depuis leur création (Boukokis

d’Arlit, Boukokis de Tchirozerine et les Boukokis d’autres sociétés) : par

la construction de logements sociaux et des périmètres irrigués, - Infrastructures scolaires, culturelles, sanitaires et économiques.
Secteur du Commerce, du Tourisme et de l’Artisanat

Le FFR exige :

- Une Banque d’investissement et d’appuis aux populations du Nord Niger avec

des conditions adaptées au développement de ses différents secteurs,

- La création d’une section du secteur affiliée à l’Université d’Agadez,

- La création d’une zone franche entre le Niger, la Libye et l’Algerie (Assamaka

et Dirkou) pour compenser le déficit économique et le retard

d’approvisionnement de la zone nord en matière des produits de premières

nécessités et atténuer la dégradation de l’environnement saharien naturellement fragilisé par la surcharge humaine et la surexploitation de ses

ressources depuis l’implantation des sociétés minières.
Secteur des Communications

Le FFR exige :

- des Routes :

- Désenclaver la région en bitument l’axe Arlit-Iferouane, Agadez-Timia, Arlit-Assamaka-Inguezam (vers l’Algerie), Agadez-Tabelot-Dirkou- Madama (vers la Libye),

- Réfection des routes communales,

d es autres communications :

- Amplifier le réseau téléphonique,

- Installer le réseau internet au niveau des chefs lieux de chaque commune d’Agadez.
Administration

Le FFR exige l’utilisation à 100 % de ressources et taxes douanières par la Région d’Agadez pour les 10 ans à venir à fin de réduire les retards accumulés.

Le FFR exige de l’Etat de bannir toute administration partisane et défaillante, la question de la nature de l’Etat remonte au premier rang de nos préoccupations.

Le FFR exige entre autre :

- A ce que la décentralisation soit rendue effective,

- Des administrateurs (gouverneur, préfets) qui relèvent du pouvoir central

- De jouer le rôle d’observateur et doivent être choisis parmi les ressortissants

- - De la région,

- La création des Agences régionales spécialisées dans la promotion d’emploi,

les sociétés opérantes dans la zone doivent adresser les demandes de recrutement d’employés à ces agences.

- De l’Administration Régionale

Le Front exige la création d’une Administration Régionale dénommée Région d’Agadez (RA) avec à sa tête un président natif de la région.

Le président régional et ses employés seront désignés par l’assise de l’Assemblée Régionale (AR). Le budget régional proviendra de l’Etat et des retombées financières (mines, douane, taxes, aide au développement…)

- De la création d’une Assemblée Régionale (AR)

Le FFR exige la création d’une Assemblée Régionale (AR) qui sera ainsi composée :

- du président régional,

- Un représentant par mairie,

- Huit conseillés,

- Un représentant de l’association de la chefferie traditionnelle,

- Un représentant par partis politiques,

- Une représentante des associations féminines,

- Deux représentants de la société civile,

- Un représentant de la défense de droits de l’homme,

- Un représentant par associations du secteur socio-économique,

- Un représentant par syndicats,

- Un représentant des jeunes.

Le rôle de l’AR est de participer et de convoquer les assises concertantes concernant tout projet d’intérêt pour la zone. La charge de chaque assise de l’AR sera imputée du budget régional.
Secteur de la Sécurité et de la Défense

L’un des aspects importants pour le FFR et la population civile du Nord Niger est de participer à leur sécurité et celle du Sahara Nigerien, c’est dans ce sens que le FFR exige la création d’un corps dénommée Sécurité du Sahara Nigerien (SSN) composé à 80 % des ressortissants de la zone nord.

Au vu des exactions commises sur les citoyens innocents et sur leurs biens par une armée sensée les protégés : le FFR exige la restructuration de l’armée à l’image de la gendarmerie nationale afin qu’elle apprenne à respecter les droits humains et faire le distinguo entre trafiquants, bandits et autres réseaux. Secteur de la Justice et des droits humains

Le Front des Forces de Redressement (FFR) constate que depuis le déclenchement de cette lutte armée, les forces armées sensées etre républicaines et qui ont pour mission de protéger les citoyens, se sont livrées à un véritable ethnocidisme des civils innocents du Nord Niger. Pour accomplir son forfait, le gouvernement a décrété un Etat d’urgence sans cesse reconduit dans la région. Comme ironie du sort, l’histoire se répète et nous rappel la répression sanglante du soulèvement dirigé par Kaocen contre la présence des colonisateurs français en 1917.

Pour nous la justice équitable veut tout dire, notre Front reste intransigeant devant le respect de celle-ci. Nous n’accepterons aucune paix si lumière n’est faite sur les massacres des civils de la zone et situer les responsabilités.

Le Front exige :

- De la justice, de statuer sur toute forme de violence perpétrée sur les

civils du Nord Niger et leurs biens,

- De l’Etat de cesser les trafics en tout genre dont il est profondément complice,

- De la justice, de l’ANDDH, des ONGs internationales de droit de

l’homme et la société civile un rapport complet et indépendant sur tous les

actes de violence et de violations de droit perpétrés contre les civils, leur vie

et leurs biens afin de rétablir chacun dans ses droits,

- De la justice à condamner l’Etat à verser les cinq années d’arriérés de

redevances minières.
Conclusion

L’installation de compagnies minières dans les zones rurales a toujours été sources des conflits, en raison des expropriations, des pollutions, des rapports de forces inégaux, de l’absence de créations d’emplois adaptés et de l’évasion financière.

L’exploitation des ressources minières du pays ne peut etre que bénéfique lorsqu’elle est faite selon les règles de respect des droits des communautés, c’est-à-dire dans l’information et la transparence quant à l’usage des retombées financières. Notre compréhension est que l’industrie minière doit servir au développement des régions où elle est implantée selon un modèle convenu de réinvestissement de la redevance minière. Au lieu de quoi, nous assistons à des espèces d’accords sociaux conclus avec les autorités locales, comportant des dons aux communautés, des financements sociaux (santé, eau et éducation) dont le but n’est autre que la sauvegarde de l’image de marque de la firme, comme le fait déjà Areva, ou la Compagnie Chinoise.

Les populations du Nord Niger, atteintes dans leurs activités quotidiennes d’élevage et d’agriculture sont prises au dépourvues. Techniquement, non préparées à prendre consciences des menaces sur leur santé et à défendre leurs droits, et ne bénéficiant d’aucune assistance pour cela, comme c’est le cas des compagnies minières protégés par avocats et notaires, elles ne peuvent que subir les dictats des accords extrajudiciaires qu’on leur impose avec la complicité de l’Etat.

Avant l’examen des points que nous avons dégagés dans le présent document cadre et s’ils font l’objet d’un accord, le FFR exige la levée de la mise en garde dans la région d’Agadez, la libération de toutes les personnes détenus, le redéploiement des forces de l’ordre dans leur casernement et une amnistie générale.

Le Front

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