lundi 5 janvier 2009

Dégradation de la situation au nord Mali : Vers une guerre civile intercommunautaire ?


Le Républicain-05-01-09
lundi 5 janvier 2009

Les attentats perpétrés à Gao, le 1er Janvier 2009 constituent un signe évident d’une détérioration de la situation au nord de notre pays. Ils arrivent dans un contexte général qui était déjà compliqué. Que fait l’Etat pour conjurer la menace d’une guerre civile entre les communautés ?

Plusieurs raisons expliquent qu’on n’est pas loin de l’embrasement général, si des mesures adéquates ne sont pas prises.

D’abord depuis l’attaque de Nampala, le 20 décembre 2008, c’est une véritable psychose qui s’est installée dans toute la bande sahélienne. Ensuite de l’autre côté, le Colonel El Hadj Gamou est lancé à l’assaut d’un groupe armé rebelle dans la zone de Tessalit et Aguel Hoc.

Pendant ce temps Bahanga continue ses revendications et poursuit ses activités militaires. Aussi, à l’expectative des populations de Fafa et Ansongo qui n’ont pas digéré l’arrestation et la détention des membres du Gandaïso et du Lieutenant Amadou Diallo, viennent s’ajouter les rumeurs de reprise des activités du Ganda Koy (mouvement armé des sédentaires dans les années 90) et celles sur l’existence de milice Imrad. “Last but not least”, l’entrée en scène des milices arabes pour combattre les rebelles touareg. Comme on le voit, tous les ingrédients pour une guerre civile intercommunautaire sont réunis aujourd’hui au nord. Où est l’Etat pour conjurer cette menace ?

Les attentats de Gao ont visé des personnalités, certes proches du président de la République, mais qui appartiennent tous à la communauté Imrad.

L’influence de ces personnalités sur la gestion du nord et la marche de l’Etat dans le nord sont décriées. Appartient à cette communauté, le Colonel El Hadj Gamou dont l’intervention avait suscité des récriminations. En octobre 2008, une personnalité du nord a tenu au Républicain les propos suivants : « ceux qui veulent transposer la situation de Kidal à Ansongo, Fafa et Gao doivent savoir que nous ne l’accepterons jamais.La colonisation est finie. Nous voulons vivre paisiblement et non comme des personnes asservies. Je vous parle d’un lobby dont la direction est constituée du gouverneur de Gao, Amadou Baba Touré, du commandant de zone, El Hadj Gamou, du conseiller national Azaz, du directeur de l’ADN, Mohamed Ag Mahmoud dit Aklinine et du maire de Tin-Hamma et président de la chambre d’agriculture, Mahamoud Ag Hattabo. Ce lobby, piloté depuis Bamako par Assarid Ag Imbarcawane, veut mettre sous sa coupe les populations de la région. » (Républicain n° 2713 du mercredi 08 Octobre 2008).

Le rôle du Gouverneur est pour le moment inconnu. Des gens l’accusent d’être une personnalité Imrad. Celui qui est chargé de conduire la guerre contre la rébellion est certes un officier touareg, mais différent de la communauté des Bahanga.

Par ailleurs, on apprend qu’un Colonel d’origine arabe, Abdrahmane Ould Medhou, ancien Officier du Front Islamique arabe de l’Azaouad (FIAA) a pris la tête d’une colonne chargée de réduire les rebelles touareg. B. Daou

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