jeudi 21 août 2008

Un troisième mandat pour quoi faire ?


Nous assistons depuis quelques temps à l’agitation de certaines personnes proches du milieu de la présidence pour créer une atmosphère de remise en cause de la constitution. C’est vrai que cette constitution, taillée sur mesure par le régime du putchiste Wanké renferme pas mal de zones d’ombre. Sa particularité par rapport aux anciennes constitutions résidence dans l’introduction d’une amnistie accordée à certaines personnes pour des actes qu’ils ont commis afin d’assouvir leurs intérêts égoïstes, et là, les nigériens dans leur majorité en sont contre et souhaitent une révision de l’article. Cependant il ne faut pas mélanger les cochons avec les bœufs, pour essayer une fois encore de s’octroyer la bonne part du gâteau.
Toutes les constitutions adoptées par le peuple nigérien, de 1990 à aujourd’hui, ont fixé la limitation du nombre de mandat présidentiel à deux.

En effet, depuis le début de l’année 2008, les fabricants de rumeurs utilisent plusieurs subterfuges pour faire circuler des informations afin d’amener la population nigérienne à voir en Tanja, le père salvateur ou le père de la nation. C’est une bonne approche de leur part, mais ce qu’ils oublient, c’est que les temps ont changé et que le monde d’aujourd’hui ne rime plus avec ces notions de père de la nation. La nation nigérienne est née depuis les indépendances, et en ces moments, le nom de Tanja n’a figuré sur aucun front de lutte. Chercher à qualifier quelqu’un arriver au pouvoir longtemps après l’édification de la nation, de père de cette nation, c’est ramollir les sacrifices consentis et les souffrances endurées par les grands acteurs de l’époque coloniale. Comme on dit, laissons à César ce qui est à César.
Je pense que le Directeur du journal l’Union veut vendre sa plume au locataire de la villa verte. S’il a accepté de vendre sa conscience, c’est son choix, mais de grâce il faut laisser les journalistes honnêtes se prononcer sur des questions nécessitant un certain niveau de connaissances et de réflexions. Il y a d’autres méthodes plus nobles pour se faire une place à coté des gouvernants ou de bénéficier de leur appui.

Parlé de la nécessité d’un troisième mandat pour Tanja, c’est affirmé clairement sa propre incapacité à participer à la construction de la nation. Le président Tanja et le gouvernement actuel font preuve d’une bonne volonté dans la gestion du pays. Ils ont pu insuffler un certain dynamisme économique au pays, mais c’est malsain de penser qu’il est l’unique acteur de ce dynamisme même si les Ministres et autres Directeurs ne font que chanter son nom.
Le président Tanja, n’est ni le plus honnête citoyen du pays, ni le plus méticuleux dans la gestion du pays, il a seulement eu la chance d’être élu par deux fois à la tête du pays. D’ailleurs, on peut affirmer sans se tromper, qu’il a un bagage intellectuel trop limité et même insuffisant pour comprendre certains labyrinthes induits par la mondialisation.
La confusion que les marchants d’opinions veulent créer doit être stoppée avant qu’il ne soit tard. Car les nigériens sont arrivés dans leur majorité à comprendre leur obligation de participer à la gestion de l’Etat. L’Etat à besoin de l’apport de tous les citoyens et qu’aucun citoyen ne doit chercher à prendre le pays en otage pour assouvir ses intérêts particuliers ou ceux de son clan.
Les compatriotes doivent avoir confiance en eux et en leurs frères, on connaît bien le parcours tacheté des principaux leaders de nos partis, mais la société civile sera là pour veiller à la préservation et au renforcement des acquis démocratiques.

Boubacar Ibrahim
Tuesday, 19 August 2008

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